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3,62

sur 1855 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Hum ! Hum ! Je n'ai pas franchement aimé, Victor,
ce mets que vous nous avez servi à peine
échauffé, tiède, sans sel ni bel accord.
Quoi ! D'un plat si bas faire un repas de reine ?
Qu'était-ce, au juste ? Un ragout de castor ?
Du madrépore ? Un morceau de cul-de-porc ?
Que sais-je encore ? Non, vous plaisantez Victor !
Et vous voulez qu'un tel repas tienne au corps ?
Non, non, cher drôle, cessez ces sauces lourdes ;
nous allons produire des météores
et flatuler jusqu'à nous en rendre sourdes
si par malheur vous nous en servez encore !

Que diable ! Une fable ! du feu ! du fluor !
Voilà ce qu'il faut à nos dents d'alligator !
Affutez-moi vos histoires d'un gros piment
rouge et faites qu'au moins les verbes nous touchent.
Je ne veux pas vous faire la fine bouche
mais céans je ne saurais faire compliment
à ce vieux frère d'Hugo pour son Ruy Blas,
dont les actes et les tirades me lassent.
Il est si bon parfois, il est souvent si fort
qu'on peut bien pardonner à notre ami Victor.
Au vrai, cette pièce n'est pas un drame,
on peut trouver pire et beaucoup plus infâme
mais quand on connaît l'homme dans ses grands moments
on peine à lui voir fair de si faibles élans.
Qui suis-je, au demeurant, pour de la sorte
discuter de mon coeur et de son aorte ?

Ruy Blas est un laquais épris de la reine.
L'Espagne a connu des heures plus sereines.
Là les grands du royaume sont dans l'arène
et dans leur direction tirent tous les rênes.
La reine s'en est prise au fat don Salluste
qui n'aura donc de cesse que de se venger
d'une sentence que lui juge injuste.
Pour ce faire, c'est Ruy Blas qu'il va engager.
Tout ça sans oublier un certain don César
qui dans la pièce parfois choit par hasard...

Mais d'en dire bien davantage je n'ose,
car ce n'est que mon avis..., oui..., pas grand-chose...
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Tragédie en cinq actes de 1838.
L'Espagne, en 1695, va mal. Ce n'est plus l'époque des conquistadors, le roi Charles II est souffreteux, l'or ne coule plus à flots, et cependant les nobles se servent à qui mieux mieux dans les finances du royaume. Don Salluste est un Grand d'Espagne qui a été disgracié par la reine doña Maria de Neubourg. Personnage machiavélique, Salluste cherche à se venger en manipulant son valet Ruy Blas pour faire "tomber" la reine.
.
Je ne suis à l'aise ni en poésie, ni en théâtre ! Pourquoi ?
Car lire des vers ne coule pas de source comme pour la prose, et la versification, en plus alliée au mode "théâtre", nuit à mon avis à la contextualisation. Ainsi, il me manque plein de précisions (où, quand, comment ? ) pour comprendre le déroulement logique du drame. Quelques scènes paradoxales m'ont interrogé, comme par exemple, d'un côté l'interdiction stricte faite à la reine par la duchesse "surveillante" de sortir : il faut déverrouiller plein de portes, et les hauts personnages qui doivent le faire sont absents ; et de l'autre côté, la reine obtient librement un rendez-vous "galant" et se retrouve seule face à Don César / Ruy Blas !
.
Cependant, j'aime beaucoup Victor Hugo qui dénonce toujours de nobles causes, et avec force !
Ainsi en est-il de Ruy Blas ( symbolisant le peuple ) haranguant et faisant honte aux nobles qui pillent le royaume en se servant sur son dos, en l'absence du roi.
Une ou deux scènes de romantisme entre Don César / Ruy Blas et la reine sont très belles.
Les chantages faits par Don Salluste à Ruy Blas, puis à la reine sont saisissants, et me rappellent une partie de ma propre histoire.
Un autre point positif est que le livre m'a initié, par des recherches complémentaires, à un pan de l'Histoire de l'Espagne que je ne connaissais pas, et que je peux presque emboîter à la belle biographie du roi précédent par Philippe Hugon :
« Philippe IV, le siècle de Velasquez »
.
Le seul théâtre que j'aime jusqu'à présent est celui de Marcel Pagnol ! Bref un avis mitigé sur Ruy Blas, dû à mon manque de formation à cette écriture, sans doute.
.
Ah, j'oubliais : j'ai retrouvé un fragment de lettre de la reine Marie-Amélie de Bourbon, écrite justement en 1695 :
« … J'ai maintenant 70 ans, je suis au terme de mon règne. Si je parviens à achever mon autobiographie, vous verrez, chers amis, que la France est toujours un puissant pays, respecté de tous, en paix avec ses voisins depuis de nombreuses années. Cependant, j'ai dû, avec mes ministres, guerroyer diplomatiquement contre les puissants de mon pays, afin de réduire les abus incroyables, pour obtenir progressivement plus de justice humaine. Vous lirez également comment j'ai placé mon petit frère, Louis-Dieudonné, et cela n'a pas été aisé avec un diablotin de la sorte ! …. » etc…. : )
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"Ruy Blas" de Victor Hugo est une pièce de théâtre qui présente un certain nombre de qualités, mais qui comporte également quelques défauts. C'est une oeuvre qui mérite d'être appréciée pour plusieurs raisons.

Tout d'abord, Victor Hugo excelle dans la création de personnages complexes et intrigants. le personnage de Ruy Blas lui-même, un valet qui se fait passer pour un noble dans le but de séduire la reine, est un exemple frappant de la maîtrise de Hugo dans la caractérisation. Les conflits intérieurs et les dilemmes moraux auxquels les personnages sont confrontés ajoutent une profondeur psychologique à l'histoire.

De plus, l'intrigue est riche en rebondissements et en drame, ce qui maintient l'intérêt du lecteur ou du spectateur tout au long de la pièce. Les thèmes de l'amour interdit, du pouvoir, de la trahison et de la manipulation politique sont explorés de manière captivante.

Cependant, malgré ces qualités, "Ruy Blas" peut aussi être critiqué pour sa complexité excessive. L'intrigue peut parfois sembler trop chargée, avec de multiples retournements de situation et des personnages secondaires nombreux, ce qui peut rendre la pièce difficile à suivre pour certains. de plus, les dialogues peuvent être verbeux, ce qui peut ralentir le rythme de la pièce.

En fin de compte, "Ruy Blas" est une pièce de théâtre qui vaut la peine d'être découverte pour ses personnages intrigants, son intrigue captivante et ses thèmes puissants. Cependant, son niveau de complexité et ses dialogues parfois longs peuvent rendre son appréciation un peu exigeante pour le lecteur ou le spectateur moyen.
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Lecture quelque peu ardue, pour deux raisons : le texte est en vers (il y a bien longtemps que je n'en avais pas lu) et il traite de politique... Alors, un p'tit ajustement a été nécessaire, mais une fois lancée, j'ai pu apprécie ma lecture... Et de toute façon, l'écriture de Hugo fini par rendre la chose aisée ! Un texte qui mérite qu'on prenne le temps, tout de même... Hugo nous transporte en Espagne, à la fin du règne de Charles II où un homme troque sa vie de valet pour se substituer à son maître et aspirer aux plus hautes sphères... Il chérit le rêve d'approcher la Reine d'Espagne, dont il est éperdument amoureux... Mais le tragique fait place et la vengeance sonne... Il deviendra l'objet d'un funeste tour du sort... J'ai apprécié ma lecture, d'autant plus que je n'avais jamais lu du théâtre d'Hugo... j'ai maintenant Hernani qui m'attends dans ma PAL et j'ai hâte de savourer encore sa plume.
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J'ai trouvé le thème de cette pièce très actuel, même si les hommes de pouvoir dont elle parle sont des aristocrates de l'Espagne du 17ème siècle... C'est son intérêt principal, sans compter, bien sûr, la belle écriture de Victor Hugo ! Mais à mon goût, l'intrigue est trop rocambolesque, l'histoire d'amour trop romantique. Finalement, ce que j'ai préféré, c'est la préface écrite par Victor Hugo ! Je pense que j'aurais plus apprécié cette pièce si je l'avais vue au theâtre, car elle pleine de rebondissements, de portes qui claquent,et il faut que ça aille vite, il faut du spectacle...
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Ne criez pas, madame! Je m'appelle Ruy Blas et ne suis qu'un navet!

Je n'ai pas un grand goût décidément pour le drame hugolien, même si Ruy Blas a des accents légèrement plus convaincants que ceux d'Hernani, tout m'y semble forcé, empesé, ampoulé, téléphoné- pour tout dire vaguement ridicule - alors que l'esthétique du drame devrait être celle d'une fertile liberté de ton, d'un créatif mélange des genres...

Si je suis tétanisée d'effroi, pétrifiée par la beauté des tragédies classiques, raciniennes ou sophocléennes, le drame hugolien, lui, me laisse de marbre et m'ennuie même énormément...

Je vais même vous faire une confidence, que je ne me risquerais jamais à faire sur un réseau de doctes lettrés comme celui de Babelio, mais nous sommes entre nous, pas vrai? Ruy Blas ne m'a vraiment transportée d'aise que quand j'ai vu, au cinéma, sa parodie, La Folie des Grandeurs, avec l'inénarrable de Funès dans le rôle de Don Salluste!!

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Ruy Blas, pour moi, c'était la pièce qui avait inspiré le film "La folie des grandeurs" qui m'avait tant fait rire quand je l'avais découvert au collège. J'ai profité du challenge solidaire "Des classiques contre l'illettrisme" pour aller voir de plus près l'original.

De Ruy Blas, il ne reste guère dans "La folie des grandeurs" que les noms des personnages et les grandes lignes du pitch :
Don Salluste, Grand d'Espagne, est exilé de la cour de Charles II parce qu'il a refusé d'épouser une servante de la reine qu'il a séduite. Il décide de se venger de sa souveraine en plaçant dans son entourage son propre valet qui est amoureux d'elle, en le faisant passer pour son cousin, Don César. Il espère ainsi la compromettre. Ruy Blas, poète errant tombé sous la livrée par nécessité, est un instrument inconscient entre les mains de son maître. Alors qu'il prend une place de plus en plus importante à la cour et dans le coeur de la reine, Don Salluste attend son heure pour frapper.

Si vous avez vu le film, oubliez les grimaces de de Funès et les gaffes d'Yves Montand. Les personnages du film n'ont en commun avec ceux de la pièce que leurs noms et leurs rôles. Dans la pièce, Don Salluste est un personnage profondément machiavélique, pervers et sans coeur. Hugo le dépeint comme un Satan en habit de cour. Ruy Blas, lui, est un valet avec "le coeur d'un roi", "un ver de terre amoureux d'une étoile". Avec quels tremblements n'ose-t-il pas lever les yeux sur la reine ! C'est un personnage tragique des pieds à la tête et dont la destinée paraît sans issue. On sent bien que toute l'intrigue ne peut que finir mal. Cependant, Hugo mêle à son drame des notes de comédie, en particulier grâce au personnage de Don César, cousin de Don Salluste, gentilhomme ruiné qui a tout perdu sauf un sens de l'honneur très personnel et sa légèreté.
Le propos est aussi politique car Hugo en profite pour mettre en scène les magouilles des Grands d'Espagne qui se partagent les dépouilles de la monarchie agonisante. En face d'eux, Ruy Blas, sous le costume de Don César, se dresse en défenseur du peuple exploité. Dans sa préface, Hugo lui-même reconnaît qu'on peut avoir une lecture politique de sa pièce mais il brouille les cartes en montrant qu'on peut aussi y voir une allégorie plus philosophique ou même littéraire. On peut aussi la prendre au premier degré, comme une histoire d'amour impossible.

Je terminerai par le style. La pièce, représentative du théâtre romantique, est écrite en vers et en alexandrins. Je ne connaissais Hugo comme dramaturge que de réputation. Je dois avouer que j'ai été moins séduite par sa plume que par celle de Rostand, Racine, Corneille ou Molière. Malgré quelques tournures un peu plus remarquables, j'ai trouvé son style un peu lourd, un peu ampoulé.

En résumé : un drame romantique avec des vrais morceaux de comédie dedans, assaisonné d'un soupçon de politique, servi en vers et en alexandrins par le grand Victor Hugo. Mangez, bougez, pratiquez une activité physique régulière.

Challenge solidaire 2019 "Des classiques contre l'illettrisme"
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Le théâtre de Victor Hugo - soyons cruel, pour une fois, envers cet immense auteur -, c'est un peu du sous-Shakespeare: ça mélange le tragique et le comique; ça parle beaucoup, dans des vers grandiloquents; ça passe de la perfidie la plus noire à la noblesse (forcément chez le serviteur, Hugo renverse toujours tout) la plus honorable. Un valet aime une reine, un perfide se venge, un voleur se fait voler, et tout cela s'exalte à foison, pousse de hauts cris, se veut grandiose. Bref, nous ne sommes plus des romantiques. Ruy Blas, pour les cyniques du vingt-et-unième siècle, n'est plus que le prélude à La Folie des Grandeurs, dont Hugo, à coup sûr, était atteint.
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Un court résumé de l'histoire au cas où : à la cour d'Espagne, Don Salluste cherche à se venger de la Reine, car il a été démis de ses fonctions à cause d'elle. Il va alors se servir de son valet Ruy Blas ( qui se trouve être amoureux de la Reine ), en lui demandant de se faire passer pour un Grand d'Espagne, son cousin Don César.
Autant le dire d'emblée : cette pièce n'a pas été totalement à la hauteur de mes attentes. Je m'explique : j'ai eu du mal à suivre le récit, jalonné de péripéties et de renversements de situation vraiment nombreux. Je m'attendais à plus de comique, ou peut-être n'ai-je pas été sensible à celui de la pièce. le sort des personnages ne m'a pas vraiment émue, de même que leur amour contrarié. Ce drame m'a laissé quelque peu indifférente. de plus, j'ai trouvé les situations caricaturales. Peut-être que j'ai été parasitée par le film " La Folie des Grandeurs", film que j'aime beaucoup, soit dit en passant ! le versant "comique" du drame m'a manquée.
Cependant, la pièce m'a contentée sur d'autres point. On a vraiment affaire au drame romantique dans toute sa splendeur. L'esthétique, les passions, les sentiments, le cadre m'ont beaucoup plus ainsi que le côté politique ( beaucoup plus présent que ce que je pensais ). le récit est rythmé, on ne s'ennuie pas, les péripéties s'enchaînent. Moi qui suis un peu réticente à lire du théâtre je l'ai lu avec facilité, d'autant que j'aime beaucoup l'écriture d'Hugo. La pièce m'a vraiment donné envie de la voir au théâtre, où je suis sûre qu'elle prendra tout son sens et son ampleur. L'enchaînement des registres est un vrai point fort dans ce drame, on passe aisément du rire aux larmes.
Le personnage de Salluste et ses machinations sont jubilatoires. Il est tellement perfide, machiavélique...Ruy Blas est un héros attachant et pathétique ( dans le bon sens du terme ).
En bref, un drame qui ne m'a pas vraiment émue mais que j'ai néanmoins apprécié pour son style et son scénario rythmé.
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Il faut bien le dire, "Ruy Blas" réduit à son texte, sans la splendeur des décors et des costumes, sans le jeu des acteurs, sans les caprices idéologiques et fantaisies rebelles de metteurs en scène subventionnés, sans l'ambiance de soirée, ou bien sans les nuits d'été des festivals, - bref le texte seul de Ruy Blas est d'une bêtise navrante. Hugo y laisse libre cours à ce qu'il a de plus hugolien : les antithèses cosmiques, l'application du Romantique studieux qui-doit-mêler-le-sublime-au-grotesque (d'où l'acte III, qui ne se mêle à rien), les grands sentiments lacrymatoires du bourgeois de gauche qui aime les pauvres, mais de loin, la versification discutable, la caricature psychologique, le manichéisme sot. Mais on le sait, la bêtise et le génie sont volontiers complices et partenaires. Il fallait être bête au point d'oser écrire Ruy Blas. Il fallait être génial (et culotté) pour le faire jouer, hier comme aujourd'hui, et la pièce tire des larmes, elle "marche", comme ces stupides histoires de Puccini à texte pauvre et à musique hollywoodienne, qui fonctionnent aussi. Il faut laisser aller son coeur, par moments.
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