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Editions Passerage (01/01/2014)
4.68/5   19 notes
Résumé :
N° 101 - La Mulette perlière - la grand-mère du ruisseau à truites

Elle peut vivre 90 ans. Pendant cette existence interminable, elle donnera naissance à deux cents millions de petits. Si elle ne trouve personne pour lui fournir des spermatozoïdes, tant pis : elle se transforme partiellement en mâle, se féconde elle-même et le tour est joué. En cas d’accident, elle sait réparer sa coquille toute seule. On ne lui connaît aucun ennemi naturel – excepté ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Adrien Desfossés reporter à la Hulotte, le journal le plus lu dans les terriers, plonge cette fois-ci en scaphandre dans l'eau douce et vive d'une rivière à truites et consacre ce cent-unième numéro à l'interview exclusive d'une moule perlière. Apprenez que sa coquille est presque noire, qu'elle évite les eaux calcaires, qu'elle a un pied, des branchies, boit sa rivière au goulot et que, mini station d'épuration à elle toute seule, elle est capable d'en filtrer 40 à 50 litres par jour. Qu'elle se plaît aussi en compagnie de la lamproie, de la loche franche, du chabot et du vairon, de la truite et du saumon (qui a malheureusement presque disparu de nos cours d'eau).

Espèce parapluie donc que cette perlière, protégée depuis 1992, qui peut vivre dans certains coins jusqu'à 190 ans ce qui la place dans le top-ten des animaux à longévité spectaculaire, juste derrière la tortue des Galapagos et le Qualog nordique. Vous saurez tout sur sa reproduction, sa capacité à se muer en hermaphrodite si le spermatozoïde vient à manquer. Hélas, ses activités annexes de bijoutière l'ont rendu si vulnérable que le mollusque a déserté le fond de nos rivières aujourd'hui pratiquemment désertes ; mais si vous localisez la Varzuga dans la presqu'ile de Kola, vous saurez que la moule perlière s'est réfugiée là-bas. Sacrée Mulette, ne la confondez plus avec ses cousines des étangs stagnants et précipitez-vous sur cette revue d'intérêt planétaire, cautionnée par le Muséum National d'Histoire Naturelle.

Une fidèle abonnée.
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Quelle mouche a donc piqué Pierre Déom pour qu'il réalise une couverture du numéro 101 de la Hulotte aussi sommaire ? Verse-t-il à son tour dans la mode envahissante de l'émoticône galvaudé ou du pictogramme à tout crin ? Sa vieille dame bivalve avec canne et chapeau à fleur arbore un curieux sourire avec son double rang de perles jailli comme des fausses dents de nacre et ses yeux de Droopy dépressif. Que ce smiley à mulette ne décourage aucun lecteur car le contenu caché derrière mérite le détour ! L'éternel ado à chapeau conique Adrien Desfossés part interviewer Mamie Mulette, moule esseulée, au fond d'une rivière à truites. Dans ces cours d'eau froids à fort courant, seulement cinq à six espèces s'y sont adaptées, de la truite au saumon en passant par la Lamproie, la Loche, le Chabot et le Vairon. le bivalve filtre cinquante litres d'eau par jour et recueille des particules pauvrement nourrissantes au passage : « algues microscopiques, grains de pollen, résidus de racines et de graminées, toutes sortes de plancton insignifiants ». Pour que la mulette perlière vive et se reproduise, il faut que la qualité de l'eau soit irréprochable, « moins de 1,7 milligrammes de nitrate par litre… quatre fois moins que dans certaines eaux minérales du commerce ». Bio-indicateur infaillible des cours d'eau, la mulette est considérée comme une « espèce-parapluie » car là où elle réside, tous les autres poissons peuvent y prospérer. Après une étude en coupe du mollusque, on apprend que la mulette peut vivre largement plus d'un siècle avec des records détenus dans les rivières septentrionales comme en Russie avec une longévité de 190 ans. Pour déterminer son âge, il suffira de compter, après sa mort, les stries bien marquées sur sa coquille en soulevant sa combinaison noire protectrice mais au-delà de 130 ans, sa croissance annuelle n'est que de quelques dixièmes de millimètre. Une loupe sera nécessaire. La reproduction de la mulette est surprenante car sa quasi immobilité la contraint à capturer dans le courant les spermatozoïdes que les mâles déversent quand ils sont en amont. Contrainte, la moule peut devenir hermaphrodite. Les minuscules bébés moules libérés dans la rivière par leurs mères, les glochidies, s'accrochent aux branchies des truites au passage et continuent leur développement en filtrant l'eau rejetée par les salmonidés. Autrefois abondantes en France, les mulettes ont été anéanties par l'exploitation humaine à la recherche aveugle des perles dont les riches étaient friands, par les pollutions des rivières et par la disparition des esturgeons, saumons et truites porteurs des glochidies. Ainsi, la grande mulette (20 cm, 400 grammes, 150 ans), inféodée à l'esturgeon (3,5 mètres, 300 kilos) lui-même disparu des rivières françaises court vers l'extinction car elle ne peut plus se reproduire sans son précieux protecteur.
L'artiste naturaliste Pierre Déom retient l'attention et enrichit le regard du lecteur en anthropomorphisant un mollusque d'apparence anodine. L'humour, toujours bien distillé et les nombreux dessins aèrent efficacement un texte concis et dense qui pointe en fin de course vers la perte irrémédiable de la biodiversité due à la méconnaissance, à l'affairisme et au mépris des hommes.
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La Hulotte est un incroyable petit journal semestriel qui nous ouvre les portes de la nature pour découvrir avec humour et pédagogie des espèces végétales ou animales. Destinés à tous publics elle fait le bonheur des amoureux de la nature.

Ce numéro s'attache à une célèbre inconnue (oui je sais c'est une oxymore) : la mulette perlière. Célèbre par ses nacres convoités par les grands de France, mais méconnue du grand public. C'est que la pauvre s'éteint. Bien qu'elle soit protégée depuis 1992 (très récent somme toute) la pollution fait que d'ici une dizaine d'années elle n'existera plus que dans les musées.

Ce petit journal à un coté très ludique et plaisant à lire. ici nous avons le jeune Adrien Desfossés, reporter de la Hulotte, qui va aller interviewer au fond de sa rivière une moule perlière âgée qui va raconter par le menu comment elle vit dans ses rivières pures, comment elle en filtre l'eau, comment elle se reproduit et vit en symbiose avec les poissons, comment elle meurt petit à petit sous les affres des hommes.

Toujours ornementée de dessins : humoristiques ou au contraire très photographiques. Bien sur le dessin d'une moule offre moins de beaux tableaux que quand l'auteur dessine martin plongeur ou chevreuil mais il arrive tout de même à nous surprendre et à nous offrir ce petit journal aux multiples dessins noirs et blanc, aux cartes, aux planches anatomiques.
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La mulette perliere ...la quoi ???
j'avoue avoir haussé les sourcils la première fois que j'ai eu ce numéro 101 entre mes petites mains et que j'ai lu son titre.
Comme ma curiosité était éveillée, il a bien fallu que je me plonge dans la lecture de ce numéro.
J'ai donc découvert que la grande vedette de l'interwiev d'Adrien Desfossés était une vieille moule d'eau douce. Je me doutais qu'il existait des moules dans les rivières, mais mes connaissances s'arrêtaient bel et bien la. Depuis elles ont bien progressé car j'ai été vraiment fascinée par la vie de cette petite bestiole bien discrète.
Une seule moule est capable d'epurer une bonne cinquantaine de litres d'eau. C'est dire si sa présence dans un ruisseau ou une rivière est un label de la qualité de l'eau...
J'ai lu avec beaucoup d'intérêt comment elle se reproduisait. J'étais loin de me douter que les petites moules, nommées glochidies ont besoin de truites ou de saumons pour survivre, et ceci dans des conditions bien particulières...
Victimes de leurs capacité à produire des perles de temps en temps, il a fallu attendre 1992 pour qu'elle soient protégées....Ces mollusques survivent difficilement car avec la manie de l'homme de polluer la planète sans songer aux conséquences pour l'avenir....


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Étonnant, drôle, très bien écrit et mis en page, à relire quand le coeur vous en dit.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Depuis plus de soixante millions d'années, les continents s'éloignent insensiblement l'un de l'autre, emportant chacun avec lui sa cargaison de mulettes. Et c'est ainsi que les moules perlières américaines et européennes, rigoureusement de la même espèce, se sont retrouvées séparées par 4000 kilomètres d'océan. Elles ont prospéré chacune de son côté, pendant des millions d'années. Avant d'être subitement réduites à zéro ou presque en moins de 150 ans (du côté européen du moins), du fait de l'homme et de sa pollution. p.29

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Imagine un peu : si l'homme décidait de mettre fin à son fameux système du "tout à la rivière", s'il décidait de ne plus polluer les champs et ses pâtures... l'on verrait revenir l'époque où, du haut d'un pont de Paris, l'on pouvais admirer à travers l'eau parfaitement limpide les cailloux et les poissons sur le fond de la Seine. Tu ne crois pas que se serait magnifique?
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Figure-toi que, plus un ruisseau est froid et pauvre en nourriture, plus les Mulettes perlières ont de bonnes chances de ... et même 190 ans pour une moule perlière qui avait grandi dans une lointaine rivière de Russie.
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