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EAN : 9782070148974
288 pages
Gallimard (01/11/2018)
3.31/5   13 notes
Résumé :
Avec ce court récit, sombre et nerveux, Lindsay Hunter nous décrit la dérive de deux jeunes filles dans une Amérique minée par la misère et les désillusions. Elle dresse le portrait d'une génération en voie de perdition, dans un univers de « white trash », de prolétaires désoeuvrés qui sombrent dans la délinquance. Les deux anti-héroïnes pourraient ressembler aux petites soeurs de Thelma et Louise, mais en plus violentes, en plus désespérées.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Lorsque la maison d'édition, Gallimard, sort un roman dans sa collection "Série noire", elle ne fait pas semblant...
Car de noir, il sera question : du noir implacable, poisseux, désoeuvré, du genre " il n'y a pas espoir"...
Dans une ville banale des USA, Perry habite avec sa mère et son beau-père dans un camp de caravanes. Oubliez les clichés, ici , c'est le beau- père qui est bien , qui est sérieux et qui surtout ne louche pas sur sa ( sublime ) belle- fille Perry. Lui, ce qu'il aurait aimé c'est de pouvoir rentrer de son boulot de nuit ( gardien de prison) , sans trouver sa femme à ramasser à la petite cuillère, à cause de l'alcool. Lui, ce qu'il aimerait c'est que Perry aille au lycée tous les jours, sans sécher avec sa copine Baby Girl, sans faire le mur la nuit pour aller traîner avec je-ne-sais-qui, à faire je-ne-sais-quoi ... Et il a raison, le Jim, parce que sa Perry et sa pote Baby Girl , c'est de la "mauvaise graine"...
La nuit, elles volent des voitures. le jour , c'est le festival de l'insolence ...Et puis, il y a ce Jamey qui rôde sur les réseaux sociaux, et qui en pince pour une des deux .
De la mauvaise graine, je vous dis...
Il suffira d'une étincelle, pour allumer le feu.
Noir le feu...
Et implacable , parce qu'on s'ennuie un peu trop dans ce patelin...
Noir, je vous dis... A moins que Jim pige un peu plus vite, à moins que la mère de Perry boive un peu moins, à moins que les deux ados un peu paumées , sachent s'arrêter à temps, parce qu'autour d'elles, c'est pas "jojo" non plus...
Noir, cru, social, bien écrit, très cinématographique : un premier roman ultra prometteur ...

Challenge Mauvais Genres.
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Mauvaises graines n'est pas vraiment un polar, mais assurément un roman noir au sens premier du mot

La romancière Lindsay Hunter prend le pouls de l'adolescence des classes moyennes américaines, avec deux jeunes filles un peu perdues, qui pour tromper l'ennui de leur quotidien, prennent des risques et bravent les interdits et vont notamment s'acquoquiner avec un garçon un peu louche rencontré sur Internet.

Perry et Baby sont deux jeunes filles, pas vraiment délinquantes, mais qui ne semblent pas avoir l'ambition et qui surtout s'ennuient terriblement et qui vont tenter pas mal d'expériences juste pour le plaisir d'éprouver des sensations.

L'auteure ne dresse pas comme on pourrait le penser au départ un portrait sociologique de cette jeunesse américaine à la dérive, car ne se situe jamais au dessus de ses personnages,.
Surtout elle prend le temps de les accompagner, et de creuser avec eux des situations crédibles, porté par un rythme parfois un peu indolent, mais une plume assurément très juste et une ambiance d'un réalisme noir et prégnant.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Ce ne sont pas des mauvaises graines. Plutôt des fleurs plantées dans un terreau médiocrement fertile, en manque d'eau, et d'un jardinier assidu... Elles sont deux, et comme souvent dans les inséparables duos adolescents, l'une est jolie, et l'autre non.

La mignonne, c'est Perry. Elle vit dans un camp de caravanes, avec Myra, son alcoolique de mère et son beau-père Jim. N'allez pas imaginer un environnement sordide, crasse. Bien que vous soyez susceptibles d'y croiser un voisin se promenant avec une carabine à air comprimé à la main, vous n'apercevrez dans ce camp ni gamins traînant en couche sale, ni bagnoles désossées, comme vous n'y entendrez ni cris de soiffards ni éclats de disputes conjugales. Ses résidents, un cran en-dessous de la classe moyenne, sont de ces invisibles qui tentent de survivre avec dignité, plantant des fleurs dans leurs jardinets, éclairant leur mobils-homes de guirlandes d'ampoules, qui parviennent, à condition de se satisfaire du minimum, à boucler les fins de mois.

Perry et Myra ont en plus la chance d'avoir Jim, mari patient, et beau-père attentif, qui s'efforce d'apporter stabilité et structure à la cellule familiale, veillant à ce que Perry aille chaque jour à l'école. Jim qui rêve d'un foyer paisible, sans mauvaise surprise. Paisible, il l'est d'ailleurs relativement. Myra, et il lui en est reconnaissant, a l'alcoolisme discret, et Perry n'est pas vraiment une adolescente en rébellion contre ses parents, qu'elle aime sincèrement. Seulement, il n'est pas dupe, il sait que quand il part embaucher la nuit -il est gardien de prison- elle fait le mur. Myra fait semblant elle aussi de ne rien entendre, absorbée par la dépression que suscite le deuil de sa jeunesse, car comme Perry elle a été une belle fille, imaginant la nuit pleine de possibles.
Par ailleurs, Jim ne voit pas d'un très bon oeil l'amitié que sa belle-fille entretient avec Dayna.

Dayna, dite Baby Girl, c'est la moche. Et comme pour compenser son physique ingrat, elle se fait remarquer par une allure insolite (un crane à demi rasé) et une vulgarité agressive qui démarre au quart de tour. Orpheline, elle vit avec son Oncle Dave, qui a trouvé la lumière divine, et son frère Charles, ex-caïd athlétique et charismatique qu'un accident de moto a métamorphosé en poussah affligé de la maturité d'un enfant de cinq ans.

La nuit, les deux comparses sillonnent leur morne bourgade au volant de voitures volées, boivent, font des dérapages sur des parkings de supermarchés et font des flambées dans les caddies.

Lindsay Hunter a fort bien capté, avec ces deux héroïnes, l'ambivalence entre leurs attitudes bravaches et transgressives et une forme de naïveté encore enfantine, une vulnérabilité liée à un profond besoin de reconnaissance, et d'amour, tout simplement. Elle évoque ainsi le dégoût que s'inspire à elle-même la crâneuse Dayna, passée du statut de jolie petite soeur désirable protégé par son grand frère à celui d'adolescente en surpoids, repoussante, livrée à elle-même, ou le peu d'estime que s'accorde une Perry convaincue qu'elle ne mérite pas l'affection que lui manifestent ses proches.

Parce qu'elles ne sont pas sûre d'atteindre une respectabilité et une "normalité" qu'elles font semblant de dédaigner, Perry et Baby Girl se frottent à la délinquance, mais comme elles font tout le reste, avec une morgue empreinte de la lassitude que procure la routine. Cela aurait pu n'être qu'une étape de leur existence, une crise adolescente sans conséquence durable, mais l'introduction dans le duo d'un quidam aux intentions douteuses va faire basculer leur fragile équilibre...

"Mauvaises graines" est le récit de destins plombés par la solitude et le désoeuvrement d'une vie sans éclat et sans perspectives, une vie décevante car avare de réussites, ponctuée de rares expériences sexuelles sans romantisme, de relations plus superficielles que réellement amicales... le rythme lent de l'intrigue rend pénétrant cet ennui que vient alourdir le sentiment d'une menace latente mais omniprésente.

Un premier roman réussi.
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” Baby Girl et son crâne à moitié rasé, ses cils blonds et son bras couvert de taches de rousseur appuyé sur le volant. Racaille à deux balles. Parfois, Perry donnait l'air de ne penser que du mal de Baby Girl, mais quand elle avait aperçu son reflet dans le rétro extérieur, elle s'était dit que le spectacle était tout aussi merdique. “ 



Baby Girl et Perry, deux jeunes filles un peu paumée, plutôt rebelles comblent leur mortel ennui par quelques petits larcins. 

Deux sauvageonnes bien trop souvent livrées à elle-même qui n'ont pas grand-chose à faire, ni grand-chose à perdre. 




" Plus rien ne semblait compter. Mais le soleil finissait toujours par se lever. "



Comme la majorité de la jeunesse actuelle, elle traîne également beaucoup sur les réseaux sociaux. C'est là qu'elle vont faire la connaissance de Jamey, qui au fil du temps va réussir à les convaincre de le rencontrer. 


Mêmes elles sont consciente d'être en contact avec un gros mythomane, rien ne les arrête.
Les mauvaises graines sont sur le point d'éclore... Dieu seul sait de ce qu' elles seront capables de faire. 


" D'accord, dit Perry, une fois Baby Girl calmée. Allons filer une leçon à ce connard. “ 




Ce que j'en dis :

À travers ce roman noir, l'auteur nous brosse les portraits d'âmes à la dérive issues de la classe sociale dites déclassée.
Chacun est habité d'une profonde solitude et comble ce vide de différentes façons.
Pour les adolescentes, c'est la rebelle attitude qui les définit le mieux, deux jeunes pousses attirées par la mauvaise herbe qui envahit leur quotidien. Des vies cabossées, et des familles dépassées qui baissent les bras et préfèrent pour certaines se réfugier dans l'alcool, sans oublier le danger des rencontres virtuelles, nouveau fléau d'internet.



Un premier roman noir contemporain très réussi porté par une plume imprégnée de réalisme qui m'a emportée avec un certain plaisir auprès de ces mauvaises graines qui pourraient devenir avec un peu d'attention et d'amour de belles plantes si on leur laisse le temps de grandir.

Une auteure qui devrait nous réserver de belles surprises à l'avenir.

Une belle découverte pour ma part. 



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Je suis passée à côté de ce roman. L'histoire ne m'a pas intéressée, j'ai trouvé le rythme assez mou et le dénouement bof.

Les personnages sont tous détestables et nos deux héroïnes ont des comportements irréalistes ou en tous cas que je n'ai pas compris ou pu rationaliser ...

Une scène en particulier m'a semblé complètement absurde vers la fin.
Des fois ça ne passe pas !
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
C'était excitant d'avoir un pote comme ça, un pote avec qui Perry pouvait faire semblant quand le besoin s'en faisait sentir, mais c'était aussi beaucoup e boulot. Jamey l'avait ajoutée sur Facebook des mois plus tôt et elle avait finalement accepté sa demande un soir où Baby Girl ne pouvait pas sortir. Son profil précisait qu'il allait au lycée situé quelques bleds plus loin. Il jouait au base ball et de ce que Perry pouvait voir,il était plutot pas mal"
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C'était une femme splendide quand il l'avait rencontrée, grande, aux yeux brillants et aux lèvres rouges. Et elle était encore splendide. Comme un jardin jadis remarquable - mais rattrapé dans les coins par la mauvaise herbe - garde de sa splendeur.
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Le problème, qu'elle refusait d'admettre et tentait d'ignorer, c'était qu'elle détestait les nuits où Jim bossait. Elle avait toujours eu du mal à passer une nuit seule ; même lorsqu'elle était gamine, une vague idée pouvait la maintenir éveillée des heures, à fixer le plafond, le cœur lourd et les membres ankylosés, comme fossilisée. Quand autour d'elle la maison était en paix, elle ressentait d'autant plus sa solitude
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Le plus joli chez Baby Girl, c'était ses lèvres : pulpeuses et roses. Elle avait maté sur YouTube des tonnes de vidéos de femmes avec des lèvres comme les siennes qui s'y connaissaient en maquillage et faisaient des démos. Elle avait opté pour la formule crayon-et-gloss qui les mettait en valeur sans toucher à leur teinte naturelle. D'où son look de salope bien coriace.
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Il s'était vite rendu compte que les seules odeurs en bas se résumaient à ce que les hommes apportaient avec eux : leur sueur, leur haleine et la peur. Bosser au mitard était autant une punition que de devoir y vivre. Les rondes s'y effectuaient dans un noir presque total ; on entendait les types pleurer et gémir ou, pire, ne pas faire le moindre bruit.
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