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EAN : 9782868535269
73 pages
Le Temps qu'il fait (13/11/2009)
4.07/5   7 notes
Résumé :

Les Récits librement inspirés de ma vie d'oiseau terminent la trilogie ouverte par Absenta, poursuivie par Chants de l'éolienne. Comme les précédents, ce recueil est une boîte emplie de voix perdues. D'énigmatiques personnages sont ici rassemblés pour élever leur voix et raconter une histoire qui est peut-être la leur. Rassemblés, mais très égarés dans leur solitude. Ils frappent, chacu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
 
 
S'il vous plaît encore un peu encore un peu de vivre.

Ces derniers mots, si forts, si simples, si « divinehumainement »
lumineux, ponctuent tout le recueil.
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Un recueil d'une extrême délicatesse, petits éclats de "je", qui arrivent tour à tour sur la pointe des pieds pour parler en leur nom propre. Personnages énigmatiques, acteurs d'un théatre dont seule l'auteur possède les clefs, qui nous livrent leurs secrets,leurs états d'ame,leurs souvenirs pour peupler un monde où sourd le rêve comme une source à jamais tarie.
Il y a l'habitante qui entretient le feu du milieu de son corps de papiers froissés de chansons anciennes, il y a la sommeilleuse et ses longues nuits qu'elle traverse en cognant aux meubles, aux rêves d'une maison depuis longtemps fermée,il y a la femme saumon qui doit accomplir ce qui est écrit sur un endroit de son corps que les gitanes savent lire...il y a mille voix de tous ces autres de sa vie d'oiseau auprès de qui Marie Huot chante.
C'est doux et nostalgique, c'est magique, un brin incantatoire, je suis,je suis, je suis, des "je suis" qui dérouleraient leurs écheveaux jusqu'à la nuit des temps.
Telle est cette boite de Pandore emplie de voix perdues dont les récits terminent la trilogie ouverte par "Absenta" et poursuivie par "Chants de l'éolienne". J'ai adoré!
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Voilà une lecture qui tombe à pic pour célébrer le Printemps des Poètes de cette année 2013 dont le thème est justement « Les voix du poème »:
Un monde si étrange et si réel à la fois des voix perdues, celles habillant nos mémoires, celles affleurant nos possibles métamorphoses d'écailles ou d'ailes…
Un monde un peu onirique, fantastique, que nous habitons pourtant au quotidien des vies humaines.
Voilà ce que proposent ces poèmes fascinants de Marie Huot : voix venue d'on ne sait où et que nous faisons nôtres.
Je m'y suis laissé engloutir… Je me suis laissée envoûter par les personnages extraordinaires qui traversent ces ailleurs et qui me sont souvent si intimes. Car leurs présences irréelles se mêlent aux chants de la terre et du ciel, ceux qu'écoutent parfois les hommes et que parfois ils brouillent de leurs rythmes guerriers.
Quelques phrases relevées au fil des pages et qui ont particulièrement marqué ma lecture d'aujourd'hui :

J'ai appris à lire les partitions
Des oiseaux sur les fils

Pour prendre appui nous chuchotons à dieu nos mirages secrets

Elles élèvent leurs voix contre les dévoreurs de forêts et demandent grâce pour leurs pères.

Qui se souvient qu'un jour les maisons éventrées ont abrité des nids ?

Qui décide de lever une armée et à quelle heure de la nuit, sans témoins, ses mains tremblent ?

Ces quelques citations ne sauraient résumer le recueil de Marie Huot, si intense… un recueil qu'on ne referme d'ailleurs jamais une bonne fois pour toutes. Il y a tant à y glaner, tant de paroles à méditer, tant de possibilités de découvrir
« s'il vous plaît encore un peu, encore un peu de vie »

Lien : http://patpantin.over-blog.com
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
 
 
Je suis l'exilée

La bougie qui brûle au cœur de l'iceberg
Deux fois engloutie
Je fais de l'immense glaçon
Une lanterne sous la mer où les poissons se rassemblent

D'un pays blanc d'un pays rouge je suis l'exilée

Je voulais une maison
Avec nid et cigognes sur toit
Et ce sont les corbeaux qui ferment mon ciel
À plates coutures de traits noirs

J’habite une boîte-chambre-aux lettres
D’où chaque jour j’attends
Qu’un amour de papier plié glisse jusqu’à terre
J’aimerais une fois poser une étoile
Au sommet de mon arbre
Et que l’on me voie avec cet air de fête

Mais à mon lit de paille
Vient brouter un cheval rouge
Ainsi que mes deux enfants-poulains
Quand ma très grande solitude
Fait de notre chambre une steppe

Pèseraient-ils autant
Ces jours d’exil et d’iceberg
Si je ne savais pas déjà
Quel terrible nœud ponctuera mon épilogue ?
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Je suis la femme-saumon

Ce que je dois accomplir est écrit
Sur un endroit de mon corps
Que les gitanes ne savent pas lire

D’une triste histoire je suis la femme-saumon

Trois siècle changée en poisson
Avant de retrouver ma belle allure
Mes seins mes jambes
Grandir et déborder la fontaine
On finit par noyer père et mère
C’est tout un royaume qui coule

Ecoute-moi beau pêcheur
Si tu me veux encore
Alouvie par tant d’années de halètement
Nous nous rencontrerons
Là où les eaux se mélangent
Le plus sûrement à la Saint-Glinglin
(il n’y a pas si petit saint qui veuille sa chandelle)

Regarde bien
L’inexplicable stupeur
Avec laquelle je remonterai la fontaine
Sera le premier signe de ma métamorphose
Dans mes yeux tu liras combien j’aurai hâte
D’être
Et toutes mes forces vives sauteront de joie
Sur la berge où tu seras
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Je suis l'alouette

J'ai nom secret sous les plumes
Et coeur allé

Du matin qui s'avance je suis l'alouette

Dans mon aujourd'hui il y a de la nuit
Qui lentement s'achemine
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Connaitrons nous une fois un jour
Le goût exact de ce dont on s'est épris
Ces délicieux condiments de notre défaite?
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Je suis l'exilée

La bougie qui brûle au coeur de l'iceberg
Deux fois engloutie
Je fais de l'immense glaçon
Une lanterne sous la mer où les poissons se rassemblent

D'un pays blanc d'un pays rouge je suis l'exilée
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