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EAN : 9782896985821
140 pages
Le Quartanier (21/02/2022)
3.17/5   23 notes
Résumé :
Une boîte de carton, une cassette, un téléphone, une radio. Le décor est dépouillé. Le corps est en convalescence, improductif, à l’écart du monde. Du fond de la pièce s’échappent des murmures, bientôt des phrases. Ce ne sont pas des gens. Ce sont des voix à la radio. Pendant des jours, des mois, des années, ces voix trompent la solitude et la douleur.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
S'il est un livre qui peut vous donner le souffle pour résister face aux adversités, à la maladie, à la solitude, au corps meurtri, à la crainte de la mort, c'est celui-ci.
Ne prenez pas peur. « Jardin radio » est sans pathos. Il est le sable qui se soulève dans un désert figé.
Des rais de lumière qui percent au travers des persiennes. C'est un livre vrai, la parole de Charlotte Biron, ici sur les pages qui content l'expérience de la douleur échelle fois dix.
Des épreuves éreintantes, une femme très belle, jeune, vive, qui devient la cartographie sournoise et immanquable de ses opérations pour survivre.
« Jardin radio » et l'incipit tire le drap blanc. La narratrice confie ses mots, tels des papillons de nuit qui se cognent contre les lumières vacillantes dans un tunnel infini. Un pas, peut-être et c ‘est déjà un marathon de vaincu. Pour elle, en combat, la parole écoutée.
« Je suis dans mon ancienne chambre chez ma mère… Quand j'appuie sur play, je découvre ma voix miniature encore intacte et parfaite. »
Une radio près d'elle. Elle écoute les voix, s'étire dans le jardin langagier. Ressent la vie, sans souffrances et sans batailles. Elle s'accroche aux amarres. Il ne lui reste plus que cela. Son corps, ses mâchoires déchiquetées par le scalpel, l'outil pourtant crucial. On imagine la siamoise de Frida Kahlo. On pressent les corsets symboliques, la finitude de la beauté, les désirs qui s'enfuient sous le vaste des courants d'air. Elle a peur, se fait peur, elle a mal. La radio est sa voix. Cette petite bulle résistante restée dans l'orée d'avant. Insouciante et pleine de vie, amoureuse-aimée.
‘Toc, toc, toc, on entre et c'est écho, il n'y a presque rien. L'intérieur n'est occupé que par des formes qui se décomposent. Quelques voix s'enfuient, apeurées comme des rongeurs surpris. Ce ne sont pas des gens, ce sont des voix à la radio. »
Les voix sont captives. Elle sait que la sienne est intacte. Mais elle ne peut ouvrir la bouche. C'est une muselière. Les barbelés enserrent son visage.
Jardin, radio, est son exutoire, sa plage des mots, sa collecte de pansements, sa jachère fleurie. « Sa précision défie la mémoire. En même temps,elle ne respecte pas la chronologie. Elle n'ordonne pas le passé, ne restitue pas le déroulement des faits. »
La radio rassemble l'épars, enclenche la réalité. Babel et transmission, le baume des résonances.
« La radio remplit l'espace et le temps, se place au centre de ma tête. »
Les oeuvres écoutées sont nourricières. Elles fusionnent, gémellaires, spéculatives et intelligentes. La culture est un puits de lumière pour les souffrants aussi. Laure Adler, Delphine de Vigean, Chantal Dumas, Susan Sontang, Honor Eastly… prêtent leurs voix à celle qui vacille et persiste à trouver la sienne dans le jardin d'une radio qui, par son magnétisme, son vivifiant est le centre même de la vie.
Émouvant, « ma voix existe sans mon corps, sur cette cassette, seulement ma voix. » 
est grandiose malgré ses souffrances. Son immensité est une clef. le bouton d'une radio allégorique aussi tant ses pouvoirs sont le viatique d'une guérison.
Rédempteur !
Publié par les majeures éditions le Quartanier éditeur.


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A la recherche d'un livre a lire pour mon prochain club de lecture, je suis tombée sur ce roman d'auto-fiction de Charlotte Biron. Ce roman ne convenait pas au thème de notre club mais j'ai adorée Jardin radio.
Ont y suit l'histoire d'une femme subitement plongée dans la spirale de la maladie avec tous ce qui vient avec; angoisse, douleur, incompréhension, perte d'autonomie. J'apprécie rarement ces romans parlant du cancer car je trouve qu'on sombre trop souvent dans une ambiance misérabiliste. Mais pas ici. Ont y retrouve plus la stupéfaction et les actions faite sur le pilote automatique, chose qui arrivent souvent dans ce genre de situation surréaliste. C'est une petite plaquette qui se lit rapidement et qui ne vous déprimeras pas, je vous le promet!
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Les journaux m'avaient prévenu: « l'un des plus beaux romans de l'année ». Nul doute, c'est effectivement très beau. le style de l'auteure est poétique et imagé. Par contre, qui dit beau ne dit pas nécessairement bon, le contraire est aussi vrai. Parfois les deux ensemble. Parfois ni un ni l'autre. Ici, bien que j'ai eu de la difficulté à suivre cet espèce de carnet fort contemplatif dont la trame narrative n'est pas toujours claire, je ne peux que saluer la manière dont est traité le thème de la maladie. J'ai bien aimé cet éloge a la voix et le rapport que nous entretenons avec elle. Je crois que c'est un livre à lire lentement, à savourer délicatement.
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Les voix qui subsistent à la souffrance, à la solitude d'une maladie de la mâchoire. Entre essai et non-fiction, entre autobiographie et création sonore, ce récit des silences et de l'ennui, de l'instant d'après les opérations d'une tumeur parvient à capter la difficulté à dire les intermittences de l'être, l'impalpable réalité des jours sans soi. Dans des paragraphes tendus, autant de séquences et de sonores instantanés, dans l'oscillation entre le particulier et le général, entre le concret insurmontable de son expérience vécue et le partage, via les ondes, de voix qui en révèlent la teneur, Jardin radio conduit une très fine réflexion non tant sur la maladie sur ce qu'est parler. Charlotte Biron décrit alors avec une grande finesse comment elle tente de se déprendre des métaphores de la maladie pour, littéralement, nous faire entendre une permanente, à travers silence et oubli, construction d'une voix.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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critiques presse (2)
LeJournaldeQuebec
19 décembre 2022
Ce qui rend ce livre remarquable, c’est le style d’écriture. Je n’ai jamais lu un livre qui capture si parfaitement les sensations d’anxiété et de dépression et d’éloignement de tous ceux qui vous entourent. La narratrice se ramène à la réalité en écoutant des intellectuelles féminines parler à la radio.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LaPresse
05 mai 2022
Il existe des livres qui camouflent ce que leur écriture a coûté à leur auteur, et d’autres dont la force tient plutôt à ce qu’ils placent au cœur du texte leurs propres difficultés à dire sans cliché ce qu’ils tentent de nommer. Jardin radio, prenante première parution de Charlotte Biron, appartient à cette seconde catégorie.
Lire la critique sur le site : LaPresse

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Radio de jardin | Photo haute résolution | CLIPARTO Battle Book
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