Anne-Cécile Huprelle, journaliste, se propose dans ce court ouvrage synthétique (peut-être trop) d'aborder la figure du Diable tant dans le domaine religieux que médical ou culturel.
En tant que figure religieuse, l' ouvrage commence logiquement par l'apparition du Diable (et plus largement du Mal) dans les religions du Livre pour ensuite en suivre l'évolution à travers les siècles. Centré sur le monde chrétien, cette partie aborde de nombreux thèmes intéressants, relativement exhaustifs, mais malheureusement peu développés. Les chapitres sont courts, trop courts et m'ont plus d'une fois laissé sur ma faim malgré leur pertinence.
Après un bref passage sur la psychanalyse, arrive le basculement sur la place du Diable dans nos sociétés contemporaines. Et là, Patatras ! Si l'idée d'analyser la mutation du Diable de figure religieuse en une sorte d'icône populaire est bonne, son traitement est cependant souillé de nombreux préjugés.
En effet, beaucoup d'approximations, de clichés et d'erreurs lorsque l'auteure aborde la représentation du démon dans la culture pop. Rien que dans le chapitre consacré au Metal (sans accent madame Huprelle !), outre les nombreuses fautes d'orthographes, plusieurs inepties et inexactitudes sont avancées. Non, Black Sabbath n'a pas sorti d'album du nom « Stairway to heaven ». C'est une chanson de Led Zep mais là encore aucunement le titre d'un LP. Kiss n'est pas un groupe de punk ; AC/DC ne veut pas dire « Antichrist Death To Christ mais « alternating current/direct current”(d'où l'éclair sur leur logo). Et j'en passe. Je passe également sur le discours puritain et ignorant digne d'une
Christine Boutin (cf ses propos contre le Hellfest) généralisant à l'ensemble de la communauté Metal ses rares dérives. On retrouve cette ignorance lorsque Huprelle parle des jeux vidéos, lorsqu'elle mélange nazisme et satanisme, … Bref, des sujet qu'elle ne maitrise pas et nous ressort des idées préconçues.
Pour conclure un mauvais essai sur
le Diable. Sa première moitié pas assez développée malgré une bonne base côtoie une seconde partie entachée une foule de stéréotypes et de préjugés.