Avec la pièce de théâtre intitulée : Putzi (surnom de la fille de
Mahler, Maria Anna, qui devait mourir en 1907),
Francis Huster nous avait montré plusieurs des "clichés" dans lesquels peuvent tomber ceux qui en restent à une lecture superficielle de la vie de
Mahler. Et pourtant, Huster, face à son public, n'avait pas lésiné sur les moyens, montrant le chef d'orchestre, baguette à la main, dirigeant d'une main sûre, avec force et précision, mais aussi avec passion, une de ses oeuvres, puis l'homme dans son intimité, face à la mort de Maria Anna, à la perte de son poste de directeur de l'opéra de Vienne, à la découverte de sa fragilité cardiaque et à la soudaine révélation en 1910 de la vie parallèle menée par son épouse, Alma Schindler, avec Walter Gropius, l'amant qui lui apportait tout ce qu'elle ne trouvait plus chez elle. Huster évoqua aussi, bien sûr, la visite rendue par
Mahler à
Freud, lors d'un séjour de ce dernier à Leyde, dans l'espoir de comprendre tout ce qui lui arrivait et de chercher, dans sa propre vie, quelques-unes des raisons qui pouvaient expliquer les épreuves auxquelles il fut confronté durant l'année 1907, appelée celle des "coups du destin".
Huster fit du beau travail, mais un peu dans l'outrance et l'excès, et l'on se doute bien que, malgré le caractère passionnel de
Mahler, les choses ne se passèrent pas aussi violemment que l'acteur et metteur en scène voulut bien les montrer, même si elles firent des dégâts aussi bien chez Gustav que chez
Alma Mahler.
Et Huster récidiva avec ce
Gustav Mahler, la symphonie de Vienne. Sa plume l'entraîne un peu loin.
Cela dit, s'il a aussi aidé à conforter le succès d'audience de la musique de
Mahler auprès du public, c'est assez réussi.
François Sarindar, auteur de :
Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2010)