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3,27

sur 940 notes
Ennui rédhibitoire... Les premières pages sont lentes, convenues et un rien pédantes. Les suivantes le sont autant. Et puis finalement, je reconnais que je le comprends Boris, parce que Mia à longueur de temps, je n'ose pas imaginer. Non, vraiment pas pour moi. L'écriture plate, les personnages inconsistants, des petits croquis qui arrivent là pour une obscure raison: passée complètement à côté.
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J'ai beaucoup peiné à progresser avec ce roman... Les 50 premières pages m'ont semblé très longues à lire, mais ayant lu de bonnes critiques de ce livre, j'ai souhaité poursuivre... J'ai tenu pendant un peu plus de 100 pages, et j'ai finalement jeté l'éponge... le style ne me plait pas réellement, je me suis ennuyée et ai surtout eu l'impression de perdre mon temps si je persistais dans ma lecture. L'histoire est plate, il n'y a pas d'action... et ce n'est pas non plus une étude psychologique... Un roman déroutant, qui n'est pas fait pour moi.
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Enfin, je suis en train de le lire, mais il me semble bien être enfin tombé sur une écrivaine formidable. Merci à la liste des “hommes vu par les femmes” de palmipède (qqch comme ça, j'écorche peut-être)
Voilà, je l’ai lu complètement, c’est pas mal pour moi.
Alors, de point de vue de femmes sur les hommes, il est bien peu question, il y a bien le mari, la séparation, la “pause” mais ça me parait secondaire dans le livre.
Le sujet, ce sont les femmes, les cygnes, vieilles et veuves depuis longtemps, douces, nouant de délicates amitiés, révélant certains secrets originaux, étranges, comme les doublures d’Abigail. C’est raffiné et tout près de disparaître à jamais dans l’oubli, sauvés de justesse par Mia. Avec les cygnes, je longe les abysses de l’insignifiance de la vie d’humains à deux doigts de mourir.
À l’autre bout, les adolescentes du groupe de poésie, la tête dans le guidon, leurs relations entre elles et les interactions et influences entre elles mais aussi entre elles et Mia, leur professeur. Récit vivant, analyse et description fine. Les écrivains sont, pour les meilleurs, définitivement des surdoués du ressenti, du vécu, de l’éprouvé : à la microseconde près, ils perçoivent en eux et chez les autres tout, absolument tout ce qui est éprouvé, ressenti, vécu, pensé alors que pour ma part, il peut m’arriver de pouvoir évoquer une pensée ou une émotion par heure. Ils vivent donc avec une densité et une acuité 1000 fois supérieure à la mienne.
Comme le livre et l’auteur m’ont plu, j’ai aussitôt remplilé avec “un monde flamboyant “ de la même auteure.
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Lorsque j'écoute Siri Hustvedt dans ses interviews j'ai l'impression de ne rien comprendre car son discours est parfois assez hermétique et un peu pédant mais comment ne le serait-elle pas avec un parcours universitaire prestigieux car diplômée en littérature anglaise et neurosciences, elle dispense des cours de psychiatrie dans des universités américaines. Elle est la compagne de Paul Auster. Comme je suis curieuse et me méfie de mes impressions (qui se révèlent parfois justes malgré tout) et ayant trouvé ce roman dont j'aimais beaucoup la couverture et le titre je me suis lancée à la découverte de Siri Hustvedt.

Une femme, Mia, 55 ans, poétesse, (Siri ?) se retrouve seule après la séparation avec son mari, Boris, neuroscientifique, qui est parti  vivre avec celle qu'elle nomme La Pause, une femme beaucoup plus jeune. Après une période dépressive, elle rejoint sa mère, Laura, qui vit dans une maison de retraite, Rolling Meadows, dans le Minnesota, entourée de femmes d'un âge avancé et forme ce que l'auteure appelle Les cinq cygnes. Elle en profite pour animer un Club de poésie et d'écriture pour 7 jeunes adolescentes de 13 ans. C'est un été donc très féminin, de tous âges, sans compter Lola, sa voisine, dont le couple bat de l'aile et mère de deux enfants.

A travers les quatre tranches d'âge qui entourent la poétesse (adolescentes, jeune femme, elle-même et femmes âgées) l'auteure se lance dans une étude des comportements féminins, de leurs centres d'intérêt et préoccupations, qui ne sont évidemment pas les mêmes.

"Si, à la moitié de votre vie, vous aviez six ou sept ans, l'espace de ces années semblerait plus long que celui de cinquante années pour un centenaire, parce que dans l'expérience des jeunes le futur paraît sans fin et qu'ils considèrent normalement les adultes comme appartenant à une autre espèce. Seules les gens âgés ont accès à la brièveté de la vie. (p117)"

A travers le groupe formé par sa mère et ses amies, c'est un regard tendre sur l'époque où les souvenirs sont plus présents que les projets, des confidences et des révélations se font jour parfois avant le grand saut pour certaines. Quand il s'agit des sept adolescentes c'est l'âge des rivalités, des "embrouilles", des conflits que tentera de résoudre Mia à travers des jeux d'écriture et la poésie. Quand à Lola, la trentaine, c'est la recherche de sa place à côté d'un mari instable et de deux jeunes enfants qui l'accaparent dont la petite Flora, fillette imaginative de 4 ans, qui s'invente un ami et se balade avec une perruque à la Harpo Marx sur la tête.....

Siri Hustvedt projette dans Mia ses propres questionnements en tant que femme, écrivaine, poétesse, dépressive qui tente elle-même de trouver sa propre place après une rupture, à un carrefour de vie. Quel chemin prendre ?  Avec le temps, avec la complicité de sa fille Daisy, comédienne, lien entre elle et Boris, elle va s'apercevoir qu'il faut laisser du temps au temps et faire du lecteur (lectrice) le témoin de sa renaissance.

Je dois avouer que j'ai failli abandonner cette lecture à la moitié tellement la construction du livre me déroutait. Constitué d'un seul chapitre, c'est un long monologue, parfois presque professoral, limite psychanalytique, sur l'expérience vécue par Mia mais où l'auteure mêle régulièrement ses propres réflexions, études et analyses, cassant le rythme de la lecture bien sûr et me perdant régulièrement. J'ai trouvé cela assez perturbant mais au moment où j'allais le lâcher, c'est produit un petit miracle. Siri s'adressait à moi et avec une pointe d'humour car finalement elle sait parfaitement qu'elle risque d'avoir perdu son lecteur, j'ai lu :

"Bientôt dites-vous, nous allons atteindre un col ou un carrefour. Il y aura de l'ACTION. (...) Mais avant d'en arriver là, je veux veux vous dire, Gentil Lecteur, que si vous êtes ici avec moi maintenant, sur cette page, je veux dire : si vous avez atteint ce paragraphe, si vous n'avez pas renoncé, ne m'avez pas envoyée, moi, Mia, valdinguer à l'autre bout de la pièce ou même si vous l'avez faite, mais vous êtes demandé s'il ne se pourrait pas que quelque chose se passe bientôt et m'avez reprise et êtes encore en train de lire, je voudrais tendre les bras vers vous et prendre votre visage à deux mains et vous couvrir de baiser, des baisers sur vos joues et sur votre menton et partout sur votre font et un sur l'arête de votre nez (de forme variable), parce que je suis à vous, tout à vous. Je voulais juste que vous le sachiez. (p112)"

Et après cette prise de conscience de l'auteure, l'écriture s'est fluidifiée, uniformisée, se tournant plus sur les personnages, leurs passés, leurs secrets, devenant plus romancière qu'essayiste ou donnant une forme plus accessible à ses analyses, offrant plus de profondeur à ses héroïnes, j'ai même été surprise du contraste dans l'écriture, comme si celle-ci avait été passée du froid au chaud, de la distance à l'intimité. Après les circonvolutions de la première partie tout s'est éclairci, ayant abandonné réflexions philosophiques alambiquées, études sociétales, elle faisait le choix de n'être que romancière.

"Et je vais vous dire en toute confidence, vieil ami, car voilà bien ce que vous êtes maintenant, vaillante lectrice, vaillant lecteur, éprouvés et fidèles et si cher à mon coeur. Laissez-moi vous dire que si mon bonhomme avait franchi les étapes, comme on dit, et qu'il était parvenu de plus en plus près de ce qu'il y a là, au fond de moi, quoi que ce fut, c'était qu'il y avait eu du temps, tout simplement du temps.... (p215)"

Et comme telle elle évoque d'autres romancières célèbres, féministes, engagées ou critiqués dans leur travail et en particulier lorsqu'elle évoque Jane Austen 

"Aimée autant que détestée, elle a maintenu ses critiques en haleine. "Une bonne bibliothèque est une bibliothèque qui ne contient pas d'ouvrage de Jane Austen, a dit Mark Twin, enfant chéri de la littérature américaine, même si elle ne contient aucun livre." Carlyle qualifiait ses livres de "triste camelote". Aujourd'hui encore, on lui reproche d'être "étroite" et claustrophobe" et on la relègue au statut d'écrivain pour les femmes. La vie en province, indique d'observation ? Les douleurs des femmes, sans importance ? Ça peut aller quand c'est Flaubert, bien entendu. Pitié pour les idiots.(p177)"

Un avis assez mitigé donc pour cette première lecture mais je sais malgré tout qu'il y a derrière toute cette vitrine de son savoir une femme, certes très intelligente, drôle parfois, observatrice de la société. Ayant sur mes étagères depuis des années Tout ce que j'aimais je lui donnerai une autre chance et j'espère que cette fois-ci, même si ses origines nordiques lui font souffler parfois le froid et la distance sur ses mots, je préfère quant à moi quant elle laisse au vestiaire sa toge de professeur universitaire.

"Un livre est une collaboration entre celui ou celle qui lit et ce qui est lu et, dans le meilleur des cas, cette rencontre est une histoire d'amour comme une autre. (p179)"
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Un nouveau grand roman de la spécialiste des relations hommes-femmes...
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Des vies de femmes de plusieurs générations se croisent et s'épaulent
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Lire un écrit de Siri Hustvedt m'évoque la traversée d'un lac profond à la nage, tout en prenant conscience qu'on ne saurait pas nager. C'est dangereux et grisant à la fois, maintes fois on boit la tasse et quand on aborde l'autre rive - la dernière phrase du livre - on est plus riche , on a appris, découvert, et on est allé au bout de soi-même.

A chaque livre, un thème qui sous-tend le récit : ici, c'est la poésie...

Combien de fois ai-je posé le livre pour aller chercher un poème cité, la biographie d'un auteur et tout cela me ravit.
En même temps, j'y ai vu une réflexion sur l'âge, le temps qui passe, la perception des relations humaines dans un cadre social ou au sein d'un couple en fonction de la période de la vie évoquée.
Souvent, avec cet écrivain, je suis perdue dans tant d'érudition pour mieux progresser dans des découvertes de sujets que je découvre à cette occasion.
Et, en ce sens, ses livres sont de merveilleux moments de lecture;

Encore un très beau livre,donc, dont il me restera, dans la tête, le poème Haïku de Ron Padgett : " Ce fut rapide./La vie, je veux dire."
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Le titre suscite un certain étonnement. Les hommes ont ils vraiment disparu? Ou seulement pour une saison ? Peut-on se passer d'eux totalement ? Que va t'il arriver à ces femmes privées de compagnie masculine ? Sont elles soulagées? Anxieuses? Déprimées ? Libérées?

Pour la narratrice, il est question de refaire surface après un total effondrement, un cataclysme mental et sentimental, une incursion au bord du gouffre à la suite d'un abandon conjugal.
Situation qui en dit long sur la relation fusionnelle avec l'époux volage. Un traumatisme pire que le deuil, car la détresse est rendue plus aiguë par le sentiment d'être abandonnée pour une autre. La perte serait moins cruelle si les griffes de la jalousie ne venaient pas lui labourer la poitrine.

De quoi se transformer en héroïne de roman noir: une balle dans la tête à chacun pour laver l'outrage !
Mais non, au lieu de choisir le crime passionnel, notre femme bafouée préfère se rapprocher de sa vieille maman et se servir de sa douleur pour reconsidérer sa vie. Elle se regarde sans complaisance, et compose un paysage autour d'elle où se croisent d'autres femmes, "la jeune mère débordée ", des ados sans pitié et des octogénaires sans illusion.

Mais si cet exil volontaire semble apaiser la tempête émotionnelle, la figure masculine reste toujours en filigrane. Père défunt , époux absent, on sent que les hommes restent essentiels pour l'accomplissement de la vie de cette femme. La solitude et la retraite ne sont pas des choix acceptables.

Pour la scène finale, il faut que l'homme fasse un come back de cinéma.
Happy end, clap de fin.
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Demande un certain niveau littéraire, donc pas forcément accessible à tout le monde. Cependant j ai bien apprécié
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Des romans qui traitent de la rupture amoureuse et de l'érosion du couple, ce n'est pas ce qui manque.
Si "Un été sans les hommes" commence par la rupture ou plutôt "la pause" du couple formé depuis plus de trente ans par Mia et Boris, ce ne serait pas juste de le limiter à ce thème. Ce roman est résolument féministe. Et il est dans sa version la plus appréhendable et juste : sans aucune oppostion au masculin.
Siri Hutsvedt est forte. Très forte. A partir d'une histoire plutôt banale, elle nous embarque dans une réflexion profonde, pertinente et étonnante sur la femme, sur les périodes qui composent toute vie, l'adolescence par exemple, sur les rôles qu'elle endosse, dont celui de la maternité, sur les sentiments amoureux et la sexualité.
Sur la pause, l'auteur ne verse ni dans le pathos, ni dans la vulgarité. On est TRES loin de "Beaux Rivages" de Nina Bouraoui. Dans ce style d'exercice, on mesure toute la puissance de la littérature américaine qui dévoile rarement tout, qui ne livre au lecteur que le strict minimum, pour que celui ci s'approprie et réinvente l'histoire selon ses propres valeurs.
Quand l'héroine de "Beaux rivages" consulte proprement son psy, celle de Hutsvedt pete un plomb. A l'hôpital psychiatrique. Elle y est internée un moment et l'auteur nous épargne les détails. Ça tombe bien. On imagine aisément sa douleur. On y croit.
La pause de son couple, c'est le moyen pour l'héroine de réaliser la sienne dans un environnement exclusivement féminin. Poétesse, auteure, la narratrice anime le temps de sa convalescence un atelier d'ecriture regroupant sept adolescentes. L'occasion pour elle de replonger dans la sienne, en miroir, révélatrice de différences à un âge où on
les supporte peu, et sur lesquelles on forge sa vie adulte et ses relations sociales. La narratrice retrouve également sa mère en maison de retraite qui lui offre un voyage dans le temps. Tout couple a ses mystères, toute femme en cache les secrets en son coeur.
De ses rencontres avec les protagonistes féminines qui l'entourent, l'héroïne en ressort apaisée. Hutsvedt en profite pour remettre les pendules a l'heure en démontant certaines théories de l'évolution féminine avec un cynisme délicieux. C'est là que l'écriture de cette admirable écrivain peut paraître rébarbative avec ses références scientifiques et littéraires. Sauf qu'il y a chez Siri Hutsvedt, un humour, une réflexion, une élégance dans l'écriture qui vous emportent et qui vous tiennent en haleine jusqu'à la fin.
J'ai beaucoup aimé.
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