Jusqu'où l'eugénisme peut-elle mener l'humanité ? A force de trop abuser de cette pratique génétique et de vouloir être trop parfait, quelles peuvent être les conséquences sur l'Homme ?
Dans
le meilleur des mondes, lorsqu'un humain né, il n'est pas question d'accouchement. Un humain provient d'une cuve. Selon sa génétique il sera alors classé dans différentes cases qui l'éduqueront, le formateront et "dicteront" sa future vie. Dès le début on assiste donc à un auteur visionnaire de la science-fiction imaginant les bébés éprouvettes.
Tout ce procédé provient d'un but commun : trouver le bonheur. Atteindre ce que beaucoup considèrent comme impossible à trouver. Sauf qu'entre les pensées néfastes, les actions extérieures, comment faire pour le préserver ? Dans son cas,
Aldous Huxley imagine une drogue : la soma, chargée d'abrutir un individu pour lui garder un semblant de bonheur.
Ainsi plongé dans un bonheur fictif, les personnages n'y verront plus les affres d'une société de contrôle dépeinte d'un ton plutôt satyrique. Et c'est ainsi que né un des premiers romans de dystopie.
Il est donc très facile de comprendre comment il a pu devenir un classique du genre.
En revanche, l'intrigue a proprement parlé, m'a beaucoup moins stimulée. Basée sur un enfant sorti du ventre de sa mère, on y découvre les stigmates de naître hors du moule (en l'occurrence hors de la cuve). L'enfant indien cherchera par tous les moyens à ressentir la même chose que ses concitoyens au détriment de son propre bonheur. La thématique ici, est d'une beauté et en même temps d'un cynisme assez parlant. le fond est très intéressant à suivre, tandis que la forme, elle, l'est beaucoup moins.
Les personnages sont caricaturaux. Fidèle à ses compères du 20e siècle, l'auteur dépeint la femme par ses attributs physiques. Ça n'a donc pas été agréable de les suivre, mais sachant que le roman est sorti en 1932, difficile de passer outre.
En bref, à travers son caractère hédoniste,
le meilleur des mondes dépeint donc une société où l'Homme ne cherche plus à se défaire d'une société de contrôle mais à y rester pour y ressentir le bonheur ou encore le désir. Ce n'est clairement pas la lecture du siècle. J'ai moyennement aimé la plume de l'auteur, les personnages sont insipides et l'intrigue assez plate mais le reste était vraiment passionnant. L'auteur nous décrit une société qui peut être notre futur, et ce avec quelques décennies d'avance. Aucun regret d'avoir découvert ce classique du genre et les pensées plus qu'intéressantes de l'auteur mais ce sera la seule fois que je le lirais !