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3,98

sur 15801 notes
Attention, je vous préviens. Outre la longueur, cette critique comporte pas mal d'interrogations...
Qu'est-ce que l'auteur a voulu nous dépeindre avec son le Meilleur des Mondes ? Un monde idyllique dans lequel il croyait ou au contraire, un monde plus qu'effrayant dont il percevait les prémices ?
Ce livre a été écrit en 1931 et a connu un succès international. ça, c'est pour la situation dans le temps. Nous sommes en 2019 et nous pouvons nous apercevoir qu'Aldous Huxley était un visionnaire.

Outre les avancées technologiques qui y paraissent, comme les machines volantes ultra rapides (elles arriverons bientôt), les cinémas insufflant des odeurs (il y a déjà des magasins qui les proposent), son monde est décrit comme étant le meilleur. Pourquoi ?
Il n'y a pas cette fameuse recherche du bonheur dont on nous bassine comme quelque chose de vital et d'incontournable pour se sentir bien, parce que le bonheur est présent partout et pour tous. Mais comment ont-ils réussi ?

Les gens sont quadrillés dans des fonctions déterminées avant leur naissance. Ils sortent en éprouvette et sont conditionnés dès leur plus jeune âge, par des expériences forcées et répétitives, pour devenir des êtres parfaits dans le travail qui leur a été désigné. Ils ne se plaignent donc jamais et ne ressentent aucune frustration. N'ayant ni père ni mère, la filiation et l'appartenance à une famille sont totalement inexistantes.

Après le travail, des activités ludiques sont mises à leur disposition, ils n'ont que l'embarras du choix. Si par mégarde, un petit sentiment, non, une sensation de gêne, de colère apparaît, vite ! Une pilule, le soma ! qui les emmène au septième ciel. Ils ne connaissent pas la maladie ni la vieillesse. Ni les choses usées. On jette. A quoi sert de réparer ? On prend du neuf.
Ce bonheur-là, en voudriez-vous ?

L'homme n'a plus aucune conscience. Il est un rouage d'une machine bien huilée. Mais qui sert à qui ? Il n'a plus son libre arbitre, n'a plus besoin de faire des choix, ne fait plus d'erreur et n'a donc rien à assumer. Il n'est plus honteux, ni coléreux. Il n'a aucune responsabilité. Il ne doit plus se battre et n'a plus de sentiments jouissifs (à part en prenant le soma).

Un personnage est différent et est nommé Le Sauvage. Il vient des hommes, né d'un père et d'une mère et comme tous ceux de son "espèce", ils sont retranchés dans des réserves que l'on peut visiter le temps d'un week-end. Il sera emmené dans le monde du bonheur et se révoltera après en avoir eu assez de s'exposer aux autres comme un animal de cirque et d'avoir la nausée devant ces gens aux mêmes visages. Inconcevable ! et ridicule ! Il sera bien entendu rejeté.

Ah, j'oubliais ! Interdiction de se retrouver seul ou de chercher la solitude. A quoi sert-elle ? Et à qui profiterait-elle ? Evidemment, il n'y a pas lieu de puiser dans le passé, ni dans les livres. Ne plus devoir réfléchir !!! Ce serait le bonheur, non ?
Non ?
Cela paraît inconcevable ? Loin ?

Et pourtant...
Conditionnés dès le plus jeune âge pour notre futur métier. Mon fils, tu seras médecin ! Ma fille, tu seras avocate ! Croyez-moi, ça existe encore. J'ai connu un patron comme ça, avec ses enfants. Il leur interdisait même de cotoyer les fils d'ouvriers, à l'école.
Bébés parfaits sortis de tubes de verre, pour lesquels on choisira les particularités d'un géniteur, on n'en est plus loin.
Les activités ludiques qui nous sont proposées, on les compte à la pelle et dans tous les domaines. Réfléchissez déjà à celles autour des jeux sportifs et pour ceux qui n'en ont pas les moyens, des découvertes de la nature. Et les émissions TV de divertissements, elles sont toujours bien présentes !
Jeter les vieux objets, vêtements; même si on ne le veut pas, on a les deux pieds dans la société de consommation !
La pilule bonheur. Elle se présente aujourd'hui de manières fort nombreuses.
La solitude. Et le plaisir de se retrouver seul. Qui promotionne cela ? Qui de nous crie sur les toits "J'aime me retrouver seul, car je ne le suis jamais avec un livre!"
Et la réflexion. Quand on vous dit "tu n'es pas payé pour réfléchir !".
On en est pas loin de ce meilleur des mondes...

Mais, soyez rassurés. Tout cela ne m'empêche pas de rester positive. Car telle est ma nature :-)
En tout cas, merci à ceux qui ont été au bout de cette critique.
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Dans ce livre visionnaire écrit dès 1932, Aldous Huxley imagine une société qui utiliserait la génétique et le clonage pour le conditionnement et le contrôle des individus.

Dans cette société future, tous les enfants sont conçus dans des éprouvettes. Ils sont génétiquement conditionnés pour appartenir à l'une des 5 catégories de population. de la plus intelligente à la plus stupide: les Alpha (l'élite), les Bétas (les exécutants), les Gammas (les employés subalternes), les Deltas et les Epsilons (destinés aux travaux pénibles).

Le "meilleur des mondes" décrit aussi ce que serait la dictature parfaite: une dictature qui aurait les apparences de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s'évader. Un système d'esclavage où, grâce la consommation et au divertissement, les esclaves "auraient l'amour de leur servitude"...

Ce livre reprend en fait les thèmes chers à Orwell dans 1984 : le totalitarisme, la manipulation des masses en vue de leur contrôle et le "grain de sable" qui fait vasciller la machine, avant de se retrouver broyé par elle... Ce qui est phénoménal ici, c'est le comparatif fait entre une société "civilisée", où la reproduction est exclusivement faite in-vitro, la sexualité n'ayant qu'une fonction récréative ("une personne appartient à toutes"), les notions de maternité et paternité étant qualifiées d'ignominieuses, et où tout sentiment est proscrit, le tout dans le but de fournir un "bonheur parfait"...

Le livre est construit comme une belle histoire : un descriptif presque clinique de la société "civilisée", comme un tour d'horizon, ou une visite dans un musée sociologique, puis à l'occasion d'un voyage d'agrément, le contact brutal avec des individus "autres"... et la volonté de les ramener à la civilisation... une civilisation qui n'est pas la leur, et dont l'insertion finira forcément en tragédie...

Je recommande chaudement cet ouvrage, qui vaut vraiment la peine d'être lu. Je ne suis pas seule à le dire, car cette oeuvre a été reconnue comme un des 100 chefs d'oeuvre de la SF par bon nombre de critiques...

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le récit commence par une visite du centre d'incubation avec le directeur et des étudiants.
On s'aperçoit vite que le directeur compte les années à partir de Ford du nom de l'industriel qui a créé les usines des automobiles fabriquées à la chaîne et qui rétribuait ses ouvriers suivant leur productivité.

Dans cette usine de bébés fabriqués à partir de manipulations d'embryons, cinq castes apparaissent parmi les enfants et futurs adultes.
Plus ils sont grands, plus ils sont puissants :
- Les "Alpha" : intellectuels dominants.
- Les "Beta": avec plus de liberté et d'individualité, des hauts techniciens, capables d'imagination et d'invention.
- Les "Gamma" stupides, cantonnés à un rôle de service.
- Les "Delta" très dociles.
- Les " Epsilon" employés à de basses tâches, plus petits, ne sachant pas lire.
Dans leurs jeunes années, les enfants sont conditionnés pour leur future tâche.
Pendant leur sommeil, ils reçoivent des leçons d'hypnopédie, des phrases récitées qui s'impriment dans leur cerveau.
En cour de récréation, ils reçoivent des décharges électriques devant les objets qu'ils aiment pour en être dégoûtés ensuite : des livres, des fleurs..
Certains individus sont multipliés à l'identique suivant le procédé Bokanovsky.
Tout doit être déshumanisé.
Ainsi, les jeunes femmes, lorsqu'elles se sentent mal reçoivent des produits succédanés de grossesse.
Lorsqu'ils se sentent nerveux, ils avalent des pilules "Soma", une sorte d'anti dépresseur ou de drogue suivant ce que l'on comprend.
Des personnages font vivre le roman comme Bernard Marx qui part au Nouveau Mexique dans une réserve de Sauvages avec Lénina Crown, une très belle jeune femme.
Celle-ci est parfaitement adaptée au système.
Ils sont tenus de vivre des aventures de quelques jours sans s'attacher à une personne.
Dans la réserve, ils y rencontrent John et Linda, sa mère.
Ils viennent de la Communauté mais faute de pouvoir la rapatrier en raison de ses blessures, un haut dirigeant l'avait abandonnée. Elle était enceinte et John est né et devenu un beau jeune homme.
L'identité de ce dirigeant fera scandale
John est ramené parmi les siens comme sujet d'étude mais il sera loin de se laisser faire. Il jouera plutôt le rôle de preneur de conscience. Sa mère est revenue avec lui mais le sort des personnes vieillissantes n'est pas enviable.
Les personnages ont tous un nom, un prénom ou les deux en rapport avec un personnage célèbre
Quoiqu'on fasse dans ce monde aseptisé, le côté humain est là. Il veille.
Aldous Huxley a écrit ce roman, succès mondial en très peu de temps en 1931 après la grande crise économique qui avait ruiné tant de monde.
Le récit avait été censuré dans plusieurs pays momentanément.
À sa sortie, il avait été qualifié d'utopie.
Une lecture d'un grand classique que j'ai découvert avec plaisir par solidarité avec ma petite-fille qui le lit au lycée.
Nous avons un exemplaire chacune.




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Voilà un livre dont tout le monde a du entendre parler un jour et dont je reportais la lecture depuis plusieurs décennies…
Pour ma part, c'est plus précisément pendant mes années lycée que j'ai entendu pour la première fois de ce livre et je me rappelle surtout que à l'époque, on faisait surtout le lien avec la fécondation in-vitro qui en était encore à ses débuts….Bref, bien que m'étant juré de lire avec intérêt ce « Meilleur des Mondes », finalement, il faut quand même reconnaître que c'est bien grâce au Challenge BBC que je me suis – enfin- lancée dans cette lecture …
Bon, le début a été plus que poussif, et les 60 premières pages n'ont seulement absolument pas plus intéressée que cela, mais en plus m'ont profondément ennuyée….Et puis, tout à coup, la sauce a pris : A partir du moment où la lectrice ( c'est-à-dire moi ) a enfin pu suivre un des protagoniste de l'histoire , Bernard Marx, j'ai commencé à avoir envie de connaitre la suite de l'histoire, et encore plus particulièrement à partir du moment où il va visiter la « réserve du Nouveau-Mexique » , où horreur ! , les enfants naissent encore de manière naturelle….
Je ne me lancerais pas dans une analyse du contenu de cette oeuvre de Aldous Huxley. Bien des babelionnautes l'ont déjà fait et de manière fort brillante….
Je ne peux cependant que saluer le génie visionnaire de l'auteur, car finalement, je pense que cette lecture m'aurait beaucoup plus marquée à l'époque de sa publication, puisqu'entre temps, bien des avancés technologiques qu'il a avancé sont bien réelles et même rentrées dans notre quotidien…


Challenge Mauvais Genres 2021
Challenge BBC
Challenge ABC 2020/2021
Challenge Multi-Défis 2021
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Que de notre point de vue ce monde est une horreur sans nom : pas de libre-arbitre, pas de liberté individuelle. Les enfants ne naissent plus, ils mûrissent en bocaux et ils sont conditionnés dès le début de leur vie pour être destinés à une classe sociale et à une tâche spécifique.

Mais ce qu'ils ne connaissent pas, peut-il leur manquer ? Non, le conditionnement et le culte d'une personnalité sont là pour que ça n'arrive pas ! Quelques ratés de nourrissement (comme une ruche) alliés à un désir d'individualité mènent à des situations extra-ordinaires mais qui seront vite gommées, oubliées pour ne préserver que la stabilité !

L'histoire et l'écriture ont bien affronté le passage du temps et ce pourrait être un roman contemporain ; réquisitoire contre la pensée universelle et la science qui façonne pour ne profiter qu'aux plus puissants !

Nous n'en sommes pas si loin en fait, les cultures et les sociétés sont nivelées par le bas, les classes dirigeantes creusant de plus en plus le fossé ! Encore un peu de génétique, de manipulation de masses, de conditionnement intellectuel et ça sera tel que l'a écrit Aldous Huxley.

CHALLENGE MAUVAIS GENRE 2020
CHALLENGE BBC 2020
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Dans la famille dystopie, je demande une dictature parfaite !
Parfaitement, une dictature parfaite !
Selon la définition d'Aldous Huxley lui-même : « La dictature parfaite serait une dictature qui aurait les apparences de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s'évader, un système d'esclavage où, grâce à la consommation et au divertissement, les esclaves auraient l'amour de leur servitude. » C'est tout l'enjeu de ce livre. Flippant la manière dont cela résonne à nos oreilles du XXIème siècle pas vrai ?

Passé le premier chapitre assez rébarbatif sur les méthodes de clonages, nous sommes propulsés dans une société où les hommes sont créés et élevés en batterie, conditionnés, modélisés dès leur plus jeune âge (pour ne pas dire dès leur conception) dans la fonction qui leur a été attribuée ; une société organisée sous forme de castes, des alphas aux epsilons, qui vénèrent la stabilité sociale, « chacun appartient à tous les autres » (si !si !) et Notre Ford bien sûr ! Dans ce monde merveilleux, il n'y a plus ni guerres, ni haine, ni violence, ni religions (ou plutôt, une nouvelle forme a supplanté toutes les autres), il n'y a plus ni amour, ni libre arbitre non plus. Pourquoi faire ? puisque tout est organisé et contrôlé pour que l'homme ne puisse plus être malheureux. Mais ne pas être malheureux signifie-t-il pour autant être heureux ? Ford soit loué !, si l'un d'entre eux a par inadvertance un coup de mou, ou un relent d'agressivité, ma foi, il y a le soma ! une drogue qui a « tous les avantages du Christianisme et de l'alcool : aucun de leurs défauts. » et qui n'est rien de moins qu'un « fragment de ce que nos ancêtres appelaient l'éternité. » C'est pas beau la vie ???

Enfin bref, un monde merveilleux, où tout le monde semble barboter dans le bonheur. Tout le monde ? C'est pourtant principalement à travers le regard de quelques personnes pas si bien adaptées que cela à ce modèle que nous découvrons cette société. Je n'en dirai pas plus, même si mes plus grands griefs sur ce livre vont à l'encontre des personnages. A vous de le découvrir et de le vivre !

Mine de rien, ce livre est écrit avec beaucoup humour et autant de clins d'oeil. Mais son plus grand intérêt est sans doute de nous inciter à réfléchir sur le devenir notre société. L'auteur nous met en garde, entre autre, contre le scientisme, l'eugénisme, la surconsommation, l'économie érigée comme une fin en soi (et non un moyen) et bien évidemment, contre les differentes facettes du conditionnement. Certains des thèmes abordés se sont éloignés (temporairement en tout cas) d'autres sont plus actuels que jamais. Ce qui m'impressionne le plus est que ce livre ait été écrit en 1932. Dans un environnement où les régimes totalitaires étaient en pleine floraison, l'auteur imagine un contre modèle très proche, trop proche, par certains aspects de notre monde actuel. Vraiment impressionnant.

Merci à Nadou38 de m'avoir embarquée dans cette lecture improvisée qui s'est métamorphosée en doublé inattendu, virevoltant entre SF et moyen âge ^^

Je finirai par la citation de Nicolas BERDIAEFF, en épigraphe ou épitaphe de ce livre (question de point du vue!) : « Les utopies apparaissent comme bien plus réalisables qu'on ne le croyait autrefois. Et nous nous trouvons actuellement devant une question bien autrement angoissante : comment éviter leur réalisation définitive ?… Les utopies sont réalisables. La vie marche vers les utopies. Et peut-être un siècle nouveau commence-t-il, un siècle où les intellectuels et la classe cultivée rêveront aux moyens d'éviter les utopies et de retourner à une société non utopique moins « parfaite » et plus libre. »
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A sa parution en 1932 , le roman d 'Aldous Huxley, "Le meilleur des mondes"a connu un grand succès mondial . C' était et reste un chef-d'ouvre de la science fiction . Son auteur a fait preuve d' un grand talent dans l' anticipation .
Plusieurs de ses prévisions ont été réalisées telles :les fusées, les avions, la téléphonie , les bébés éprouvettes, la libéralisation de la sexualité , la fécondation in vitro ou les bébés éprouvettes , ...A chaque minute qui passe , presque , une nouvelle réalisation voit le jour .
Tant qu' il s' agit d' une avancée technologique soit dans les communications , les machines , les transports , l' habitat , on peut dire que c'est bienvenue .Mais lorsqu' il s' agit des manipulations génétiques on doit se méfier et dire attention car on risque de connaître et de voir se réaliser l' histoire de "l' arroseur arrosé ". Il y a une limite à tout .
La lecture de ce roman donne beaucoup à réfléchir et elle est un peu perturbante .


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Est-il bien pire que le notre, ce meilleur des mondes?
Chose certaine, il permet de répondre à plusieurs problèmes irrésolus actuellement et qui doivent de toute urgence être pris en main.
En effet, la surpopulation et les avancées technologiques mises en marché beaucoup trop hâtivement menacent l'environnement de manière alarmante. de plus, les nouvelles technologies ont un potentiel militaire bien trop effrayant pour être jamais utilisées.
Notre survie en tant qu'espèce va bientôt imposer la mise en place d'une instance mondiale apte à contrôler l'utilisation des ressources de plus en plus limitées de notre planète, exactement du genre ce celle que nous présente Huxley.
D'autre part, l'eugénisme commence déjà à être pratiqué par le biais de la fécondation in vitro et l'usage de drogues et de médicaments est de plus en plus répandu. Reste à atténuer les effets nocifs des drogues et médicaments et à trouver une instance ayant la volonté et la puissance nécessaire pour la mettre en place et nous vivrons bientôt dans le meilleur des mondes.
Une vingtaine d'année après avoir écrit ce livre, Huxley écrivait d'ailleurs qu'il lui semblait « possible que cette horreur s'abatte sur nous dans le délai d'un siècle. du moins, si nous nous nous abstenons d'ici là de nous faire sauter en miettes... » Et honnêtement, je suis de son avis. J'ai bien l'impression que l'humanité se dirige ou bien directement vers cela...ou bien vers sa disparition...
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Un livre incontournable... Science-fiction ou anticipation ?
Le conditionnement humain mondial apporte t-il le bonheur ?
Cette question est posée à la fin entre John le Sauvage et Mustapha Menier, "directeur de l'Europe".

On est en 632 NF (environ 2500 après JC), à Londres. Après la guerre de 9 ans, avec de l'anthrax, on est passés à un gouvernement mondial, les bébés sont produits par des machines, les gens sont classés en alpha, bêta, gamma, delta, epsilon, ces derniers travaillent à la chaîne. Dieu est remplacé par Ford.

Bernard emmène Lenina voir une réserve d'indiens. Il ramène deux demi-indiens : John et sa mère Linda.
Que va t-il se passer quand ces "sauvages" seront au contact de la "civilisation" ?

Mes impressions sont partagées.
1) STYLE
Ce livre est facile à lire, mais je n'aime pas être longtemps dessus. Assez souvent, l'auteur emploie le « style télégraphique ». Cela manque de "confort de lecture", je préfère un style lisse, qui coule de source.
2) FOND
L'histoire est originale, intéressante, dommage que le style ne soit pas, selon moi, à la hauteur.
.
Ce « conte » est aussi un essai philosophique à la fin, entre  le Sauvage et le directeur Mustapha Menier.
Ce dernier justifie qu'une partie de la science permette d'organiser la stabilité du monde avec un bonheur pour tous les hommes. 
Mais le Sauvage rétorque que le manque d'émotions fortes atténue le piment de la vie, et que ce bonheur est superficiel.
.
Vers où allons-nous ?
Cette question capitale est une des bases de la philosophie.
Ce débat n'est pas très bien présenté dans ce livre, à mon avis, mais la question est capitale pour l'avenir du monde en 1932, et elle est toujours d'actualité en 2021.
Guerres, angoisses, liberté et émotions ?
Ou paix, surveillance à outrance et satisfaction modérée ?
Le deuxième cas est un totalitarisme, la souffrance physique en moins.
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Cet intéressant roman, qui tire son titre de Shakespeare, met en scène un personnage "innocent", un Caliban non civilisé, qui découvre l'utopie réalisée sur terre. Bien sûr, cette utopie est cauchemardesque, mais le grand mérite littéraire du livre est de la présenter sous de jolies couleurs, comme si elle était enviable, par d'enthousiastes propagandistes qui préfigurent nos actuels journalistes et intellectuels de cour. Une inquiétude particulière perce dans l'histoire : celle qui concerne le contrôle social de la reproduction et de la manipulation génétique. Huxley écrit à une époque où ces techniques en étaient à leurs débuts, plus à l'état d'idéaux que de pratiques. Mais le temps, loin de démoder ce roman, le rend de plus en plus actuel. Nos techniques et nos lois nous rapprochent de plus en plus de ce "meilleur des mondes".
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