AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,66

sur 252 notes
5
3 avis
4
5 avis
3
3 avis
2
5 avis
1
1 avis
Un livre philosophique et spirituel qui m'a laissé, finalement, un sentiment pour le moins étrange, et que je n'ai pas terminé.

Si Huxley est un penseur intéressant à plus d'un titre, si ses expériences et sa capacité à les décrire et à les analyser s'inscrivent dans le droit fil des ouvrages spirituels classiques, le style un peu bouffi de son écriture m'a vite décontenancé.

Pourtant la vision d'Huxley, par exemple sur les canaux énergétiques propres à chaque individu ou sur la dissolution de l'égo et ses conséquences, m'apparaît très juste.

Cependant j'ai eu l'impression de me retrouver face à certains concepts théosophiques, ou finalement l'intellect prend largement le dessus sur l'intuition.

Le potentiel d'ouverture est là, mais les mots choisis, les formules alambiquées, le côté mécanique de l'écrit, m'ont perdu en cours de route.

J'y reviendrais peut-être un jour.

Commenter  J’apprécie          50
Je comprends parfaitement la raison pour laquelle le traducteur Jules Castier et/ou l'éditeur français Jean-Claude Zylberstein de ce volume paru en 1954 a/ont choisi, avec ou sans l'assentiment ou l'encouragement de l'auteur, d'y rassembler, sous le titre de Les Portes de la Perception, le récit autobiographique de l'expérience d'ingestion d'une dose de mescaline suivi d'une série interminable de textes de mystique chrétienne est bouddhique (et quelques autres sujets non sans rapport). Il est à noter de surcroît que l'ensemble de ces textes étaient encore inédits en Angleterre et certains parus dans des volumes collectifs aux États-Unis, pays visiblement plus ouvert à dédouaner, dans un contexte ouvertement religieux, ce qu'il faut bien qualifier de dithyrambe de l'expérience de la prise d'une drogue psychédélique, recommandée notamment aux intellectuels et même systématiquement dans le cadre d'une « instruction plus réaliste » (p. 68) aux ecclésiastiques... (Une splendide utopie, indiscutablement, que d'imaginer dans l'immédiat après-guerre, une société de clergymen camés !)
Pour moi qui avais jadis trouvé insurmontable l'écueil de la lecture complète de ce monument gigantesque qu'est la Philosophie Éternelle du même Huxley, certains de ces textes de mystique qui suivent le récit autobiographique ont constitué une opportune introduction à cet autre volume, et je ne manquerai pas d'y revenir, si jamais l'envie ou le besoin me prenaient de reprendre en main la Philosophia Perennis. Mais actuellement, la même raison qui m'avait poussé à l'abandonner a produit un effet identique aux deux tiers de cet ouvrage-ci. Une petite aggravation est due au fait que si, dans les années 40, le sentiment de connexion à un Réel immanent et unitaire et intemporel provoqué par un hallucinogène sur Huxley pouvait le surprendre et étonner le lecteur, surtout pour sa similitude avec autant d'expériences mystiques issues de tant de traditions religieuses et d'époques différentes, il est depuis attesté que ce ressenti est extrêmement commun, presque banal dans une multitudes d'états d'altération de la conscience, avec ou sans prise de psychotropes. Mon idée serait que ce sentiment et cette vision mystique spécifiques – et n'en est-il pas de façon analogue des récits des expériences de mort imminente qui se ressemblent relativement aussi, n'est-ce pas amie Colimasson ? – relèveraient d'un archétype jungien, dans la mesure où il est « attendu » voire même « recherché » inconsciemment par l'individu consommateur auquel cet archétype appartient en tant que partie de son univers culturel symbolique collectif. La transe chamanique nous en enseigne plusieurs autres, tout aussi répandus dans L Histoire et à travers des géographies très étendues, au point d'être presque mépris pour des universels : il suffit pour les (re-)connaître de lire Mircea Eliade...
L'enthousiasme pour les drogues psychédéliques (ou autres) a également fait son temps, me semble-t-il, et il n'y a plus que les esprits grossièrement prohibitionnistes ainsi que les anachronistes inguérissables qui en soient restés au manichéisme de la réprobation ou bien de l'apologie de la drogue. Les autres, en bonne foi ne peuvent faire l'économie de connaissances et de réflexions sociologiques, psychologiques voire psychiatriques – qui pourraient, éventuellement et mutatis mutandis, être appliquées aussi au champ du mysticisme sans plus passer pour du blasphème... (je pense à Faire l'amour avec Dieu de Catherine Clément).
Commenter  J’apprécie          40
Après avoir lu une biographie d'Aldous Huxley où été fait mention de son intérêt pour l'occultisme et les hallucinogènes, j'ai eu envie de lire "Les portes de la perception", un essai paru en 1954. Il s'agit d'un récit personnel sur la perception de la réalité, sur l'art, le temps, la religion et le spirituel. Dans le premier chapitre qui donne le titre à cet essai, Aldous Huxley découvre les effets de la mescaline sur la perception du monde. Ses sens, ses représentations, le temps sont déformés par cet alcaloïde.
L'auteur s'interroge sur les rituels, les sacrements et sur le rapport entre le psychique et le spirituel. La recherche de Dieu peut rendre son intensité à l'existence, comme l'art. La liberté d'abandonner le moi permet une vie de valeurs où l'expérience du progrès technique ne nous assujettie pas.
Comment se libérer d'une vie centrée sur soi-même et découvrir un monde transcendant ?
Commenter  J’apprécie          30
En 1954, Aldous Huxley décide de tenter l'expérience de la mescaline. Il en ingère une dose, sous contrôle médical. Tout ce qui se passera dans les heures suivantes est soigneusement noté et enregistré. de là naît ce surprenant petit livre : Les portes de la perception.
Nous entrons alors avec l'auteur dans un monde mystérieux et inconnu, que tant d'autres ont parcouru avant lui. Nous découvrons avec émerveillement un nouvel univers ; la partie décrivant les modifications des perceptions visuelles m'a particulièrement frappée. Mais ce n'est pas tout. L'auteur profite de cet essai pour nous livrer ses impressions et théories sur de nombreux sujets, tels que l'éducation, l'art ou encore la religion.

Challenge XXème siècle 2020
Challenge ABC 2019/2020
Commenter  J’apprécie          120
"En 1954, sous contrôle médical et animé d'une volonté scientifique, Aldous Huxley absorbe de la mescaline, alcaloïde actif du peyotl, ce cactus indien qui procure des visions colorées accompagnées de divers phénomènes psychologiques. Son but : ouvrir "les portes de la perception", selon l'expression consacrée par William Blake. Une véritable introduction à la vie mystique".

Ce résumé, écrit sur la quatrième de couverture du livre et vendu par la quasi-totalité des magasins et des sites consacrés à la culture, à de quoi faire saliver n'importe quel lecteur en quête de nouvelles réponses quant au mystère de la vie. Découvrir ce qu'il se passe de l'autre côté, ce qu'on ne peut apercevoir, ni sentir, ni toucher, sous la plume d'un écrivain renommé.
Et bien il ne s'agit que d'une énorme fumisterie, ce livre est en réalité un recueil d'essais philosophiques, dont un seul tout petit est consacré à l'expérimentation de la drogue et des ses effets psychologiques. le reste ? L'auteur consacre son temps à son amour de Dieu, sous toutes ses différentes formes et apparences, sans même émettre la moindre critique, car Dieu est moi, Dieu est toi, Dieu est partout et nulle part, Dieu est passé, présent et futur, Dieu n'est qu'Amour. Sauf que Dieu, est toujours pour le moment, apocryphe.

Rajoutez à cela une écriture pompeuse auto-satisfaisante, et vous avez de quoi souffrir après seulement 30 pages. Bon, je ne peux pas ne pas énoncer la qualité d'écriture de Sir Huxley, je ressemble sans doute à un enfant en plein apprentissage à côté de lui, n'empêche qu'il a un style barbant qui nous rend totalement apathique. On a la vague sensation qu'il se masturbe devant un miroir en se déclarant son amour.

Tout ce que j'ai gagné à la lecture de ce livre, c'est la critique de Huxley : refermer le livre dès le début (et combien j'y ai songé) m'aurait coûté la joie de pouvoir écrire cette critique et la conscience de bannir Huxley des livres à lire. Après le meilleur des mondes pour lequel j'avais beaucoup d'attente et qui m'a finalement déçu, Les portes de la perception a définitivement enterré Huxley dans mon cimetière irréel des auteurs à ne plus lire.
Commenter  J’apprécie          00
On comprend mieux pourquoi il y a si peu d'êtres illuminés au sens religieux ou mystique mais tant d'illuminés au sens hérétique du terme.
Commenter  J’apprécie          81
L'auteur Huxley auteur du "meilleur des mondes" nous offre un voyage pour un rêve halluciné.
Pour cela il a expérimenté (tout comme Freud avec la cocaïne) la mescaline, étant accompagné d'un psychiatre anglais.
L'auteur souhaite vivre les paroles de William Blake : « si les portes de la perception étaient nettoyées, chaque chose apparaîtrait à l'homme tel qu'elle est, infinie »
Huxley ne verra pas d'apparitions, mais plutôt une autre vision colorée de la vie, des paysages, objets, par ailleurs son expérience demeure pour sa part positive.
Je pense qu'effectivement l'expérimentation pour la science, pour la connaissance, de ce genre de substances, bien entendu avec le soutien de professionnelles, peut-être être très intéressant, et peut amener à bien des découvertes.
Un extrait peut mettre en lumière une expérience :
"je continuai à regarder les fleurs, et dans leur lumière vivante, il me sembla déceler l'équivalent qualitatif d'une respiration – mais d'une respiration sans retours à un point de départ, sans reflux récurrents, mais seulement une coulée répétée d'une beauté à une beauté rehaussée, d'une profondeur de signification à une autre, toujours de plus en plus intense."
Un classique à découvrir avec ou sans influence...
Commenter  J’apprécie          20
J'aimerais m'attarder à trouver tout les mots possibles qui définirait ce livre mais ce serait tous des synonymes d'un seul : Brillant !
Commenter  J’apprécie          00
Ouvrir les portes de la perception, certes, mais pour faire quoi ? Parce que c'est bien beau de se les voir ouvertes, les portes, mais si on est seul à les franchir ça peut risquer de virer malédiction très vite. Admettons que vous reveniez ensuite à notre réalité deux pixels, qu'est-ce que vous allez en faire de vos visions toutes écoutilles épanouies ? Comment allez-vous pouvoir supporter le reste de votre vie ? N'allez-vous pas vous mettre progressivement à douter de votre expérience ? Et vous dire que vous avez tout loupé : ce monde et l'autre ? Bien sûr, si vous êtes sages, vous ferez comme Aldous Huxley : vous bâtirez fièrement votre vie, vous vous instruirez des sagesses antiques, vous écrirez des livres et transmettrez votre savoir. Mais enfin, ceci n'est pas donné à la première larve venue.


J'en connais un d'ancien qui me racontait que la consommation de drogue ça peut être quelque chose qui prend la forme d'une initiation constructive si on fait ça bien, dans les règles de l'art. La transmission, vous connaissez ça, vous ? Vous savez ce que ça veut dire, vous ? Quelqu'un vous a-t-il jamais transmis quelque chose ? C'est rare, hein, on est d'accord. le gars qui te transmet quelque chose, dans la vie, tu n'as plus envie de le lâcher après, c'est une manne tombée du ciel, un don de la providence, c'est exceptionnel. Alors, quant à trouver quelqu'un qui te transmettra le savoir relatif à la consommation raisonnée et spirituelle des drogues, il va falloir lutter. Ton père, il t'a peut-être bien transmis l'idée qu'on pouvait devenir vieil ivrogne quand les choses vont pas comme il faut, mais le salaud aurait mieux fait de t'apprendre comment s'enivrer dans les règles de l'art –la préparation mentale, l'accueil physique, la gestion des doses.


Bref. Aldous Huxley n'est pas là pour nous faire la transmission. Voire, je pense qu'il souffrait du même manque que nous tous et qu'il a essayé, par les petits moyens de la prospection intellectuelle, de faire son picotin tout seul dans son coin. La mescaline est un alcaloïde actif du peyotl. Ingéré à dose convenable, elle modifie profondément la qualité du conscient. Slotkin, c'est un vieux de la vieille qui l'a bien étudiée –sans doute qu'il voulait s'en mettre un petit coup dans la cravate, comme on dit pour d'autres situations- et il a remarqué qu'elle ne semblait pas créer de dépendance accrue et qu'elle était moins toxique que toute autre substance pharmaceutique. Bref, le gros trip. Attention, le père Huxley qui prend de la mescaline, c'est pas pour aller faire la fête avec toto et nono. Il demande à des vieux cerbères de la science de lui poser des questions tout au long de son trip genre : comment tu ressens le temps ? l'espace ? qu'est-ce que tu vois ? c'est joli ? tu veux aller faire un petit tour ? Là, c'est vraiment génial parce qu'Aldous exprime ses sensations comme un petit enfant qui découvre le monde : la texture des pétales de fleurs, les couleurs irisées, la présence du fauteuil, la lumière qui tombe dessus, le caractère incongru d'une grosse automobile garée dans la rue, la profusion du temps. L'expérience de l'immortalité plus la volupté d'être quand même un être matériel. L'expérience du non-agir des philosophies orientales. Un genre de version de la joie spinoziste. Aldous par exemple, lorsqu'il regarde les plis de son pantalon sous mesca, ça lui inspire des pensées franchement jouasses :


« Voilà le genre de choses qu'il faudrait regarder. Des choses sans prétention, satisfaites d'être simplement elles-mêmes, suffisantes en leur réalité, ne jouant pas un rôle, n'essayant pas, d'une façon insensée, d' « y aller » seules, isolées du Corps-Dharma, en un défi luciférien à la grâce de Dieu. »


Aldous a fait son initiation en aval, s'instruisant des sagesses antiques, pour interpréter le plus précisément possible son expérience de consommation de mescaline. Si quelqu'un l'a guidé dans son trajet, ce sont des mecs qui connaissaient déjà tout ça, comme touchés par la science infuse, depuis des millénaires. Des morts dont il a intégrés tous les secrets mi-dits.


Les autres essais s'inscrivent dans le prolongement de cette recherche spirituelle. Pas à renier : Aldous ne fait pas partie de ces pauvres petits gars qui causent de spiritualité et de sagesses antiques pour nous aider à surmonter nos petits maux quotidiens, genre je m'entends pas avec mon conjoint, je voudrais devenir plus rigolo, j'aimerais avoir des amis plus sympas. Si on s'ouvre les portes de la perception, c'est pas pour aller s'asseoir dans un coin, ouvrir les pages blanches et essayer de recontacter les potes restés de l'autre côté pour savoir si leur raclette est bien bonne, parce qu'en ce mystique pays on se morfond que le fromage fondu ne soit pas à l'honneur. Au contraire, sors de ce corps !


« Tout épanouissement du moi personnel et séparé produit une diminution correspondante de la conscience de la réalité divine. »


Finalement, s'ouvrir les portes de la perception peut être possible à n'importe qui. Les substances, c'est pour catalyser la réaction d'intellection des plus lents d'entre nous. En vrai, l'expérience fondamentale qui permet de voir s'élargir les portes, c'est celle de la Solitude. Et ça, y a que les plus heureusement mal placés d'entre nous qui peuvent deviner de quoi ça cause. Plus un murmure, plus une ombre : le saut dans le vide.

Lien : http://colimasson.blogspot.f..
Commenter  J’apprécie          531
Bien qu'un peu complexe à première vue, cet ensemble de pensées témoigne très clairement du génie d'Huxley, et le montre sous un autre jour qu'un simple auteur se résumant à le Meilleurs des Mondes.
Le texte principal s'accorde à retransmettre une expérience qu'Huxley à réaliser, prenant de la mescaline (puissant psychotrope) pour en faire partager les effets produits. Outre l'idée que j'ai trouvé vraiment innovante et intéressante, la réalisation est aussi au rendez-vous car la description de l'expérience est aussi bien réalisée que les pensées qu'elle engendre sont poussées, intelligentes et pleines de lucidité (en débit de son état). Plus largement, il s'interroge aussi sur le réel et sa réalité singulière et personnelle, essayant de nous la faire partager du mieux qu'il peut.
Un livre philosophique plein d'ambitions et de bonnes idées, à lire sans trop hésiter.
Commenter  J’apprécie          51




Lecteurs (869) Voir plus



Quiz Voir plus

QUIZ le meilleur des mondes

Comment s'appelle le procédé utilisé pour créer les bébés ?

bogdanov
bokanovsky
baklo
baki

13 questions
49 lecteurs ont répondu
Thème : Le meilleur des mondes de Aldous HuxleyCréer un quiz sur ce livre

{* *}