Ce recueil de nouvelles n'est pas vraiment gai, mais il reflète bien l'ambiance d'un lieu et d'une époque, à savoir ce qui s'est passé en Corée du Sud, sur l'île de Jeju en 1947 : insurrection, exil forcé, travail obligatoire, froid intense, massacres des populations, famines, viols, tortures et meurtres, et toute la chape de secrets qui s'est ensuite tissé sur ces évènements pendant des années.
Ces nouvelles nous parlent de femmes ou d'hommes qui attendent souvent en vain le retour d'un être cher disparu ou qui ont perdu une partie de leur famille ou d'eux-mêmes suite à ces évènements.
L'auteur utilise un style poétique et délicat pour nous parler du sentiment de perte, de traumatismes qui perdurent dans le temps, de folie, de la peur au ventre qui assaillent les personnages et de l'angoisse permanente de revivre à nouveau des périodes extrêmement difficiles.
J'ai aimé ces nouvelles, bien qu'aucune ne soit gaie ou même seulement un peu optimiste.
Les lueurs d'espoir n'existent pas pour les personnages décrits, mais cela est certainement un reflet du ressenti de l'auteur qui a lui-même vécu cette période et qui a ensuite été arrêté et torturé suite à la parution de ce recueil.
La toute première nouvelle «
Oncle Suni » est la plus longue, elle fait une quarantaine de pages, les autres sont toutes plus courtes, mais l'émotion y est palpable dans chacune.
Je remercie chaleureusement Babelio et les éditions « L'atelier des Cahiers » pour cet envoi.