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EAN : 9782081240797
184 pages
Flammarion (01/09/2010)
4/5   39 notes
Résumé :
« Ce sont, par conséquent, les exigences mêmes d'un combat cohérent contre l'utopie libérale et la société de classes renforcée qu'elle engendre inévitablement qui rendent à présent politiquement nécessaire une rupture radicale avec l'imaginaire intellectuel de la Gauche. Je comprends parfaitement que l'idée d'une telle rupture pose à beaucoup, de graves problèmes psychologiques, car la Gauche, depuis le XlXe siècle, a surtout fonctionné comme une religion de remp... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un remarquable travail sur le don et la décence ordinaire initié par un spécialiste d'Orwell...

Une lecture très stimulante de Jean-Claude Michéa, professeur de philosophie, et au départ spécialiste d'Orwell. Dans ce livre paru en 2002, il développe plusieurs thèmes précédemment abordés sous forme d'articles, notamment, une critique puissante et habile de l'intelligentsia de gauche qui (pour simplifier de manière honteuse), en adoptant dès le début du XXème siècle les mêmes prémisses de "foi en le progrès" que ses "adversaires libéraux", et en se coupant précocement, en réalité, de ses racines populaires, se condamne à l'échec in fine.
Le livre, quoique dense pour ses 185 pages, est extrêmement lisible, les thèses étant exposées avec une grande clarté, et les notes abondantes en fin de chapitre étant écrites pour permettre une lecture quasi-autonome.
Le livre est aussi l'occasion de partager les passionnants commentaires de Michéa sur deux ouvrages essentiels : "La culture du narcissisme" (1979) de Christopher Lasch, et "Le nouvel esprit du capitalisme" (1999) de Luc Boltanski et Eve Chiapello.
Le travail effectué par Michéa sur le don, en relisant Mauss, et sur la décence ordinaire ("common decency") en analysant les écrits politiques d'Orwell, est vraiment remarquable.
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Aprés ma lecture de ce livre, j'ai été un peu déçu... Je trouvais qu'il etait une redite de "l'enseignement", et que l'analyse sur Adam Smith serait plus fouillée... A lire pour les gens qui ne connaisse pas Michéa....
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http://lucadeparis.free.fr/index/michea_impasse.htm
Lien : http://lucadeparis.free.fr/i..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
... Si donc nous ne voulons pas que la « cause de l'humanité » (Engels) devienne une cause perdue, il faut de toute urgence que ceux qui la défendent prennent enfin conscience que la critique radicale de "la représentation économique du monde", telle qu'elle procède de la philosophie des Lumières, est devenue une tâche politique fondamentale, sans l'accomplissement de laquelle tous les autres combats partiels pour une société juste sont perdus d'avance. C'est seulement au prix de cette "décolonisation de notre imaginaire" (selon le mot de Serge Latouche) et de toutes les remises en questions qu'elle impose inévitablement, qu'il sera à nouveau possible de résister "effectivement" aux différents maîtres du monde, qu'ils soient de « droite » ou de « gauche », chaque fois qu'ils s'appliquent à convaincre les peuples que toutes les modernisations qui leur sont imposées, représentent, par principe, un progrès merveilleux vers la "Terre promise", dont toute discussion doit être tenue a priori pour criminelle ou insensée. Une telle "révolution culturelle", s'il faut lui donner un nom, suppose, naturellement, qu'on réactive tout ce qu'il y a eu d'excellent, ou tout simplement de raisonnable, depuis le XIX° siècle, dans les critiques socialistes, anarchistes et populistes de la modernité, critiques à présent ensevelies sous vingt ans de mensonge médiatique et politicien. Elle suppose surtout qu'on soit capable de s'appuyer, dans ce travail qui est tout autant moral qu'intellectuel, sur tous les trésors de "common decency" (Orwell) qui continuent à animer la vie des hommes ordinaires, ces « gens de peu » pour lesquels une vie humaine accomplie ne se mesure pas à la quantité de pouvoir qu'on est parvenu à accumuler sur ses semblables.
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... Elle (la Gauche) ne pouvait devenir que ce qu'elle est devenue : à savoir une simple machine politique destinée à légitimer culturellement, au nom du « Progrès » et de la « modernisation », toutes les fuites en avant de la civilisation libérale. Or il est clair que dans cette fonction, la Gauche est infiniment mieux armée intellectuellement que toutes les droites de l'univers. Car s'il s'agit seulement, comme c'est désormais le cas, de fonder l'infrastructure psychologique et imaginaire d'un monde entièrement « libre » et modernisé (c'est à dire composé d'atomes perpétuellement mobiles et sans autre programme métaphysique que celui de « vivre sans temps morts et jouir sans entraves ») alors les héritiers de Sade et de l'égoïsme stirnérien seront toujours plus compétitifs et plus efficaces que les « conservateurs » de tout acabit. Il n'y a donc pas lieu de s'étonner (maintenant que toute idée d'une rupture avec la logique destructrice du capitalisme est partout présentée comme « utopique », « totalitaire », voire - crime de pensée suprême - « populiste » ) si cette Gauche moderne, ou « libérale-libertaire », qui contrôle désormais à elle seule "l'industrie de la bonne conscience" (et domine, à ce titre, presque tous les secteurs du Spectacle et de la « culture jeune » qui en est le principe d'unification), constitue d'ores et déjà la forme idéologique la plus efficace et la plus appropriée, pour préparer, accompagner, et célébrer, les terribles développements à venir de l'Économie se déployant pour elle-même.
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De nos jours, la pire des illusions que puisse entretenir un militant de gauche, c'est donc de continuer à croire que ce système capitaliste qu'il affirme combattre, constitue par essence, un ordre conservateur, autoritaire et patriarcal, dont l'Église, l'Armée et la Famille définiraient les piliers fondamentaux. Ce point de vue délirant, si on le confronte à ce que nous avons réellement sous les yeux, repose sur une confusion meurtrière entre les différentes figures de "l'esprit bourgeois", lequel varie selon les lieux et les époques - on est armateur bordelais sous la Restauration, banquier du second Empire, ou entrepreneur industriel dans la France des années soixante - et "l'esprit du capitalisme", lequel est, par définition, l'imaginaire requis pour que le dispositif inventé par Turgot et Adam Smith puisse fonctionner de manière idéale et, ainsi, porter ses fruits.
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La croyance au caractère conservateur de l'ordre économique et libéral, depuis trente ans, n'a cessé de conduire mécaniquement la plupart des militants de gauche, à tenir l'adoption a priori de n'importe quelle posture modernisatrice ou provocatrice — que ce soit sur un plan technologique, moral ou autre — pour un geste qui serait toujours, et par définition, « révolutionnaire », et « anti-capitaliste » ; terrible confusion qui, il est vrai, a toujours eu l'incomparable avantage psychologique d'autoriser ceux qui s'y soumettaient, à vivre leur propre obéissance à l'ordre industriel et marchand comme une modalité exemplaire de la « rebel attitude ».
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... dès qu'on la développe jusqu'à ces dernières conséquences, la subtile théologie libérale de la « main invisible » reconduit inévitablement à cet état de nature que décrivait Hobbes : un monde d'insécurité et de défiance réciproque où chaque monade ne peut protéger sa vie et ses biens qu'en déclarant la guerre à l'ensemble de ses voisins.
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Videos de Jean-Claude Michéa (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Claude Michéa
C'est depuis un village des Landes où il vit depuis sept ans que le philosophe Jean-Claude Michéa poursuit sa critique d'un monde urbain qu'il estime aujourd'hui trop déconnecté. À l'occasion de la sortie de son dernier essai, il est "monté à Paris" pour s'entretenir avec Guillaume Erner.
Photo de la vignette : Aitor Diago / Getty
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