Un printemps de la vie (1858).
I.
Je veux aller dehors, au sein de la nature,
dans le printemps joyeux, étincelant ;
ma poitrine se gonfle, je brise ma cage,
j'ai des ailes et du courage pour une lutte !
J'ai du courage pour une lutte contre les maux de la
terre ;
assez longtemps ils m'ont mis dans les fers ;
maintenant je veux jouir, maintenant je veux rire
parmi la troupe ailée du printemps !
Mon haleine a posé d'élégiaques cristaux
sur le verre glacé des vitres closes ;
vint un rayon cordial du lumineux royaume,
et la splendeur humide a disparu.
Mon âme est une nef aux voiles déployées,
j'ai l'ardeur de la jeunesse et je suis libre :
maintenant ma voix monte vers les hauteurs,
ma nef vous laissera tous en arrière !
Donc par dessus bord le lest de la raison !
Toutes voiles dehors !
Peut-être mon esquif coulera-t-il à fond ;
mais je vous aurai dépassés !
Vaisseaux brûlés
IL TOURNA les proues
de ses vaisseaux à l'opposé du Nord,
cherchant la trace enjouée
de dieux plus souriants.
Les fanaux du pays de la neige
s'éteignirent dans la mer;
les faunes des rivages ensoleillés
apaisèrent ses désirs.
Il brûla ses vaisseaux; -
une traînée de fumée bleuâtre,
semblable à un pont,
s'envola vers le nord. -
Vers les chaumières du pays de la neige,
parti des bosquets de rivages ensoleillés,
un cavalier se dirige
chaque nuit.
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