Je lisais. Que lisais-je ? Oh ! le vieux livre austère,
Le poëme éternel ! — La Bible ? — Non, la terre.
Platon, tous les matins, quand revit le ciel bleu,
Lisait les vers d’Homère, et moi les fleurs de Dieu.
J’épelle les buissons, les brins d’herbe, les sources ;
Et je n’ai pas besoin d’emporter dans mes courses
Mon livre sous mon bras, car je l’ai sous mes pieds.
Je m’en vais devant moi dans les lieux non frayés,
Et j’étudie à fond le texte, et je me penche,
Cherchant à déchiffrer la corolle et la branche.
Donc, courbé, — c’est ainsi qu’en marchant je traduis
La lumière en idée, en syllabes les bruits, —
J’étais en train de lire un champ, page fleurie.
Victor Hugo
Chaque brin d'herbe a sa part de rosée.
sagesse chinoise
L'homme !, ses jours sont comme l'herbe,
Il fleurit comme la fleur des champs,
Que le vent passe, elle n'est plus,
et la place où elle était l'a oubliée !
psaume 103
Assis paisiblement, sans rien faire,
Le printemps vient, et l'herbe croît d'elle -même.
Poème zen
Une plante
Cachée au fond de la montagne
Tel est mon amour,
Elle a beau pousser vigoureusement
Tout le monde l'ignore
Ono No Yoshiki