C'est l'histoire de Kristin, juriste dans un ministère, qui se retrouve embarquée dans un complot monstrueux, qui remonte à 50 ans, à une époque où l'issue de la seconde guerre mondiale ne fait plus de doute et où les adversaires ou amis de circonstance commencent à penser à "l'après"...
Difficile d'en dire plus sans déflorer le sujet. Cela dit, le sujet n'est pas si original... un lecteur attentif aura la puce à l'oreille bien avant la moitié du livre. Même s'il ne découvrira pas le pot aux roses, ce lecteur (attentif et rompu aux thrillers historiques) commencera rapidement à discerner les contours de l'intrigue.
C'est cela qui m'a gêné, d'abord.
Ensuuite, les rebondissements à l'emporte-pièce, les grosses ficelles, le fil blanc dont
Indridason se sert pour coudre toutes ses pièces... le patchwork qui en résulte ne m'a pas vraiment convaincu. Et ce sont les pièces principales qui jurent... J'ai eu beaucoup de mal à digérer les 100-150 premières pages... alors que, une fois l'action lancée, j'ai arrêté de me poser des questions et je me suis laissé emporter par la plume d'
Indridason, qui sait comment dynamiser et dynamiter un récit.
Le but poursuivi par l'auteur, exemple de 'grosse pièce' qui jure dans le patchwork..., me pose toujours un souci...
Est-ce que l'auteur cherche à nous peindre des Américains prisonniers de leurs coutumes, de leurs modes opératoires, occupés à toujours tout voir en grand...? Par exemple, ne serait-il pas plus efficace d'envoyer 2 types avec de l'explosif sur le glacier, plutôt que de chercher à faire une grande manoeuvre "made in USA"... Doit-on y voir une critique de l'American Way of Life (ou de l'American Way of Doing THings)... toujours empreinte d'impunité, d'impérialisme et de supériorité? Sans doute.
C'est d'ailleurs une partie que j'aime dans le roman, cette critique de l'occupation de l'Islande par l'armée américaine. J'ai appris des choses, c'est bien vu. Idem pour le sentiment patriotique islandais, dont on voit un exemple concret au moment où j'écris cettre chronique, avec la divulgation des Panama Papers et la démission du premier ministre. Il y a un sens civique chez l'Islandais. Cela fait sans nul doute partie de ce que veut nous dire l'auteur.
Car il y a de beaux passages. Je l'ai dit,
Indridason écrit bien. C'est vif, implacable. "On y est", comme on dit. On visualise très bien les scènes d'action, les paysages. Mais les motivations des individus me laissent perplexes. Cela a évidemment un lien avec les ressorts de l'intrigue. On y revient. Conséquence, je ne suis pas convaincu par l'ensemble.