AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,87

sur 66 notes
5
7 avis
4
8 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis
« C'est vraiment un beau jardin », remarqua Mitsuko puis elle se tut et se replongea dans sa contemplation.

Dire que ce livre est « joli » ou « beau » ne convient pas vraiment pour décrire cette lecture d'une haute spiritualité. Comme un jardin zen, Yasushi Inoue se contemple. Trois récits, trois états d'âme, trois regards sur la mort, sur l'amour, sur les vagues. Trois courtes nouvelles pour caresser l'âme et refaire surgir les souvenirs du passé.

Dire que j'ai « adoré » ce roman ne convient pas vraiment tant cette lecture est d'une sublime beauté. Comme une geisha qui te caresse, le moment est intense, le silence se fait, seul le bruissement des ailes de trois papillons s'évapore entre les vapeurs d'un bain public.

Dire que je relirai ces nouvelles ne convient pas vraiment tant l'envie de me replonger dedans est vive. Comme un Yoichi, elles se dégusteront à petite gorgée, comme la sève d'un érable en automne, comme le parfum évanescent d'une femme, comme le ressac des vagues sur la falaise.

Trois nouvelles, également émouvantes, également bouleversantes. Je commence par la seconde, « le jardin de pierres ». Une déambulation à Kyoto, une histoire d'amour et de souvenirs, et ce jardin qui révèle les sentiments. La puissance de ces pierres, ce pouvoir qui s'en dégage et l'impossibilité d'y résister. Un jardin pour connaître l'amour ou le perdre à tout jamais. Un jardin pour révéler l'amitié ou le perdre à tout jamais.

Retour sur la première nouvelle, la plus longue, éponyme du titre de ce recueil. « La mort, l'amour et les vagues », un endroit reculé, au bord de mer, au bord de falaise. L'endroit idéal pour un suicide. Et lorsqu'un homme et une femme s'y retrouvent pour un même destin, le suicide, pour des raisons diverses, l'abandon ou le déshonneur… Magnifique texte où se distille une fragrance de pudeur et de désir.

Il me reste à te parler de la troisième et dernière nouvelle, « anniversaire de mariage », l'occasion de faire resurgir des souvenirs du passé, de prendre un bain dans une source d'eau chaude de Hakone, longue promenade entre les cryptomerias géants. Rentrer dans un onsen, fumant et dégageant une odeur soufrée, se relaxer, se relâcher, s'abandonner à ce pays, à cette ambiance. Une eau brûlante pour laver ton âme, caresser ton corps. Un voyage au coeur du Japon.

« Il referma le livre d'un coup sec. Il sortit de la pièce et marcha en direction de la falaise. Là où la mort l'attendait. »


Lien : http://leranchsansnom.free.f..
Commenter  J’apprécie          604
Des nouvelles.
Trois.
Des couples .
Trois.
Des lieux, trois: un bord de mer, un jardin zen, un chemin.

Et entre ces nouvelles, ces couples, ces paysages, un lien puissant .

Par l'interférence glacée et indifférente d'un paysage, découvrir ce qui lie intimement deux êtres que tout sépare. Au sein même du désespoir, de la solitude où vous enferme le souvenir, dans l'aveu même du dégoût , trouver, bizarrement, tendrement, cruellement, l'amour profond.

Rencontrer l'âme jumelle.

Juste à temps, trop tôt, trop tard. Ironiquement. Car le temps a des coquetteries de geisha.

Superbe recueil, même si mon souvenir du Fusil de Chasse- à relire!- l'éclipse encore. Merci Bison, maître en japonaiseries de haut vol.
Commenter  J’apprécie          587
Avec cette cruauté raffinée propre à la littérature japonaise, l'auteur du superbe" Fusil de chasse" se penche à travers trois nouvelles, la première étant la plus longue, sur le destin de trois couples, un destin désenchanté...

le recueil publié au Japon sous le titre "Amour" n'évoque justement que peu ce sentiment... Les personnages sont soit désabusés, soit peu enclins à vraiment aimer, même s'ils en ont conscience de façon douloureuse et ont la nostalgie de ce qui aurait pu être...

" Et l'amour et la mort ont l'amer pour partage
Et la mer est amère, et l'amour est amer,
L'on s'abîme en l'amour aussi bien qu'en la mer,
Car l'amour et la mer ne sont pas sans orage"

Ce poème de Pierre de Marbeuf m'est venu aussitôt à l'esprit à la lecture de la première nouvelle, qui donne son titre en Français au recueil.

C'est celle que j'ai préférée: la beauté tourmentée du paysage marin reflétait tant les sombres desseins des deux personnages, réunis par le hasard dans le même hôtel...La complexité de pensées intimes, des agissements de ces êtres en déroute m' a émue.

Les deux autres récits sont assez féroces, quant au comportement des femmes et des hommes qui nous sont présentés... L'auteur porte un regard souvent ironique sur ce qui lie un couple. Très subtil aussi.

L'ensemble donne certes un constat pessimiste à propos des relations humaines, mais il est écrit avec délicatesse et profondeur et met en relief une nature magnifique et immuable, contrastant fort avec les remous infinis de l'âme...Un voyage japonais dépaysant et prenant.
Commenter  J’apprécie          404
Ce court recueil paru chez Picquier comporte trois nouvelles : "La mort, l'amour et les vagues", "Jardin de pierre" et "Anniversaire de mariage".

Chacune met en scène un homme et une femme. Ces couples, mariés ou de passage, se confrontent à la vie, l'amour et la mort. Des thèmes basiques et universels abordés avec simplicité et mélancolie par Inoue Yasushi.
La première nouvelle montre un homme et une femme, inconnus l'un à l'autre, descendant dans un petit hôtel isolé en bord de mer en vue de s'y suicider. Entre désespoir et mélodrame avance le récit.

La seconde histoire nous entraîne à la suite d'un couple en voyage de noces à Kyoto. La visite du jardin de pierre delu Ryôanji est l'occasion d'amères réminiscences et de désillusions pour l'époux fraîchement marié.

Quant à la troisième et dernière nouvelle, elle part des souvenirs d'un jeune veuf depuis deux ans sur ses années de mariage avec une femme qu'il n'a pas vraiment aimé mais dont il sut apprécié le caractère économe. Il y a autant de satire que de mélancolie dans ces quelques pages.

Je suis loin d'avoir lu la bibliographie conséquente d'Inoue Yasushi. Mais jusqu'à présent, tout ce que j'en ai lu m'a plu, nouvelles ou romans, fiction ou autobiographie. Ce recueil ne fait pas défaut à cette suite. J'aime le ton équilibré de ses histoires, somme toute banales mais qui acquièrent sous son pinceau une belle profondeur. le bonheur est donc de savoir qu'il me reste encore beaucoup à découvrir et aimer de l'auteur.
Commenter  J’apprécie          371
Trois beaux récits de Yasushi Inoue, décidément un monstre sacré de la littérature japonaise.

La nouvelle éponyme nous donne rendez-vous dans un hôtel de Kishû, petite ville maritime nippone. Un homme, Sugi, et une femme, Nami, qui ne se connaissent pas, ont décidé chacun d'y passer leurs derniers jours avant…de se suicider. L'endroit leur semble idéal, la mer, les falaises, les vagues…Elle souffre d'un chagrin d'amour, lui est ruiné et déshonoré…Mais le passage à l'acte peut s'avérer difficile, surtout quand le destin met en présence deux êtres solitaires et désespérés qui pourraient bien se reconnaître. Et s'il restait une lueur d'espoir ?

Le jardin de pierres, qui n'est autre que le célèbre jardin minéral du Ryôanji à Kyoto, est le théâtre des pensées du personnage clé, Uomi Jiro. Ce trentenaire est heureux d'y amener sa toute nouvelle épouse de dix ans sa cadette, Mitsuko. Il va se remémorer sa visite quelques années auparavant en ce lieu chargé de spiritualité, où il rompit tout net avec Rumi, sa première femme, après pourtant l'avoir conquise de haute lutte quelques années plus tôt face à son meilleur ami Totsuka…Mais Mitsuko semble un peu distante, et un mauvais pressentiment l'étreint…

Anniversaire de mariage est encore un récit de la mémoire, où Karaki Shunkichi, veuf depuis deux ans, et peu enclin à reprendre épouse, se souvient du voyage d'anniversaire de mariage qu'il a partagé peu avant sa mort avec sa femme Kanako. Il venait de gagner 10 000 yens au jeu. Ce couple de radins qui avait fini par se mettre d'accord pour en dépenser seulement 5 000 en voyage, dans une luxueuse nuit d'hôtel, va, une fois parti pour cette destination d'Hakone, rivaliser de prétextes pour ne pas en profiter et rentrer en vitesse à Tokyo…dommage, car la vie passe décidément si vite et on n'emporte pas sa richesse dans la tombe…A moins que le vrai bonheur soit, au-delà des dépenses matérielles futiles, de profiter de la présence de l'autre qu'on ne voyait même plus dans le quotidien...

Trois récits magistraux, où la spiritualité japonaise est encore à l'oeuvre. Ces êtres simples sont confrontés aux sentiments de solitude et d'enfermement intérieurs, de culpabilité, mais aussi au principe d'impermanence des choses. Les personnages se trouvent dans une situation de dépouillement, au terme de laquelle il ne reste que la force de l'amour pour les maintenir en vie. Ce dépouillement est aussi à l'oeuvre dans l'écriture d'Inoue, qui réussit le tour de force d'y allier la finesse et l'élégance.

Après le fusil de chasse et histoire de ma mère, une nouvelle lecture maîtresse, qui donne à réfléchir sur le sens, la fragilité et le tragique de la vie, sur la mémoire et le temps qui passe...Mais aussi des récits pas si pessimistes, lorsque l'amour et l'altruisme, la volonté permettent de triompher d'un destin peut-être pas si implacable quand on le reprend en mains pour faire des choix…Encore de beaux textes, qui préfigurent pour moi d'autres lectures de cet écrivain que j'affectionne particulièrement.
Commenter  J’apprécie          243
Atmosphère épurée des jardins de pierres japonais, ambiance aquatique du ressac des vagues de la mer…
Trois courtes nouvelles du recueil « Amour » de l'auteur japonais Yasushi INOUE, publiées en 1950.

Des histoires de sentiments, de désirs, de remords, de dérobade, de mort, et d'amour.

Un regard, à la fois ironique, percutant et cruel, sur les rapports de couple, dans les sentiments et leurs contradictions, l'oubli, les réminiscences, la fragilité de l'être, le côté éphémère …
Il se dégage de la mélancolie et de la délicatesse dans ces histoires.

Dans un style concis et élégant, une parenthèse de lecture tout en pudeur.
Commenter  J’apprécie          182
Trois nouvelles et trois hommes, dans le Japon des années 50.
Si le premier n'a plus d'illusions et vient dans cet hôtel dans le but de mettre fin à ses jours, une fois son volume Voyage en Orient de Guillaume de Rubrouck achevé, le deuxième, lui, commence une vie nouvelle. Fraîchement marié, amoureux de sa jeune épouse, il l'emmène sur les lieux de ses années d'étudiant, pour contempler le Jardin de Pierres qui fait resurgir des événements majeurs dans sa vie. le troisième, enfin, clôt le recueil logiquement. Veuf d'une femme qu'il a un peu aimé, il lui reste pourtant fidèle pour des raisons qui lui sont chères et dont il va se remémorer.

Récits de vies sans éclats, ironiques, désillusionnées mais tendres également et parfois d'amour, ils sont écrits d'une plume concise et lumineuse. Les femmes y sont décrites comme les hommes, faibles et fortes tout-à-tour mais sans pitié de la part de Inoué. J'ai particulièrement aimé l'ironie sans surprise de Jardin de Pierres, mais aussi les descriptions de la mer de la première nouvelle, les couleurs qu'elle prend au soleil ou à la tombée de la nuit, le mouvement incessant des vagues contre les rochers, l'humidité marine qui pénètre par la fenêtre ouverte de l'hôtel, ce bout du monde, la solitude, la honte et la mort.

Lien : http://pourunmot.blogspot.fr..
Commenter  J’apprécie          180
Trois nouvelles, un livre de 114 pages pour un auteur que je n'avais jamais lu et dont j'ai très envie de poursuivre la découverte. J'ai quasiment lu d'une traite ce recueil, et pourtant, la nouvelle n'est vraiment pas mon genre littéraire de prédilection.
Je vous recommande particulièrement la troisième, très grinçante. Un veuf renonce à se remarier, en dépit de ses proches qui le poussent à prendre une seconde épouse. Son amour pour sa femme est-il si puissant ? Je n'irai pas jusque là, je dirai simplement qu'il lui serait difficile de trouver quelqu'un avec qui il partagerait autant de … défauts. Deux êtres qui, véritablement, regardaient dans la même direction.
La première nouvelle parle de deshonneur, de désamour et de suicide. Est-ce vraiment la solution ? Alors que l'honneur est très important pour les japonais, je dois dire que cet homme, cette femme qui veulent en finir et n'y arrivent pas (pour la femme), ou bien attendent d'avoir fini le livre qu'il est en train de lire (pour l'homme) prêtent plus à sourire qu'à être sensible à ce qui les a poussés, dans cet hôtel, à vouloir en finir.
La seconde nouvelle parle d'honneur et d'amour aussi, ainsi que des regrets. le jardin de pierre où se tient la partie la plus importante de l'action, joue, par sa spiritualité, comme un détonateur pour les deux jeunes mariés qui y sont en visite. Les apparences sont parfois extrêmement trompeuses.
La mort, l'amour et les vagues est un recueil de nouvelles prenant, grinçant, qui montre la médiocrité des êtres par-delà leur apparence.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
Commenter  J’apprécie          72
Ce recueil présente trois nouvelles de Yasushi Inoue datant des années 50. Il vaut particulièrement par la première, la plus longue, qui donne son titre à ce livre, titre parfait.

Dans ce Japon d'après-guerre, sous la distance féroce de la plume de Yasushi Inoue, des couples tentent de survivre, de faire face aux ombres de leurs existences.

Cette première nouvelle est prenante par son atmosphère. Dans un hôtel retiré en bord de mer, installé sur une falaise, un homme vient vivre ses derniers jours. Il a fait le choix du suicide. Sa retraite sera perturbée par l'unique autre personne résidant dans l'hôtel, une jeune femme arrivée là pour le même motif bien que les raisons en soient différentes.

Suspendus au dessus du fracas des vagues. Les descriptions des variations de couleurs et de rythmes de la mer accompagnant les personnages sur ces jours ultimes sont saisissantes.

Les deux nouvelles suivantes, le jardin de pierre et Anniversaire de mariage sont extrêmement inscrites dans le contexte japonais, son esthétique et les mentalités, les codes du mariage.

Une finesse froide, la puissance de la concision et de la sobriété japonaises, et pourtant ces images qui troublent et affectent, une émotion sous cette désespérance, l'émotion de cette désespérance, la dérision et le dérisoire. le jeu de l'équilibre au dessus du gouffre et des récifs que sont la société et nos sentiments profonds.


Lien : http://www.lire-et-merveille..
Commenter  J’apprécie          70
🌊 « En ce moment, vous ne désirez vraiment rien ?
- Non.
- Et l'amour ?
- Oh, ça…!
- Mais en dehors de l'amour, qu'est-ce que vous désirez le plus ? »
(P.48)


🌊 Dans ces trois nouvelles, trois couples se croisent. Certains jouent à la comédie de l'amour, d'autres en sont prisonniers, d'autres encore lèvent le voile sur un rôle qui ne leur convient plus. L'amour, tantôt carcan, tantôt ultime chance, fait naître chez chaque protagoniste des aspirations intimes d'espoir, de libération ou d'illusion.

🌊 Quelle que soit la situation, deux personnes qui souhaitent mourir et se rencontrent, un couple qui se déchire et un autre qui se berce d'illusions, le destin (sous forme de hasard ou coup du sort) est le seul grand maître de ces aventures. Il devient le rempart de la mort, la clé de la fin d'une existence malheureuse ou le miroir aux alouettes d'une vie foncièrement futile.

🌊 de sa plume sarcastique, portant un regard à la fois doux et amer sur ces vies noueuses, Inoue Yasushi dresse le portrait de personnages en mal de vivre, désespérés, et pourtant si confortablement installés dans leur malheur, à la recherche d'une raison de vivre (ou de mourir) qu'ils peinent à trouver. Et si la véritable clé du bonheur résidait dans le simple fait de s'écouter ?
Commenter  J’apprécie          60




Lecteurs (197) Voir plus



Quiz Voir plus

Les mangas adaptés en anime

"Attrapez-les tous", il s'agit du slogan de :

Bleach
Pokemon
One piece

10 questions
889 lecteurs ont répondu
Thèmes : manga , littérature japonaiseCréer un quiz sur ce livre

{* *}