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3,38

sur 315 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Diantre, saperlipopette et juste ciel, quel bazar ! Plus de 500 pages et des heures à trainer sur l'Avenue des mystères, et pas moyen de trouver la porte d'entrée de ce joyeux bordel.

D'accord j'ai bien compris, victime de l'association pas toujours appropriée de bêtabloquants et de pilules bleues, dopant (entre autres) l'imaginaire et l'émergence des souvenirs, notre héros oscille en permanence et sans sommation entre un présent quasi onirique et un passé du genre bousculé.

De par le fait, protagonistes et situations aléatoires s'accumoncellent en strates insolites et baroques, mais moi je dis halte-là John, as-tu pensé à l'ami lecteur ? Parce que pour ma part et personnellement je me suis plus ou moins perdue moi, vois-tu ? Moult fois, en lisière de saturation, j'ai piqué du nez sur tes pages, calé sur le bizarre des phrases, tenté de reprendre le fil, souriant souvent, pourtant, à ce ton désinvolte et facétieux qui m'a fait tenir jusqu'au bout malgré tout.

N'empêche, quel bazar (oui, je me répète, mais quel bazar j'ai envie de dire).

Aaah John, « L'épopée du buveur d'eau » se trouve hélas trop loin dans mon souvenir, mais plus récemment « A moi seul bien des personnages » m'avait tellement plu, plus introspectif, plus touchant, plus structuré…
Sans doute aussi, pour arpenter cette Avenue des mystères, ne devais-je pas être assez bien lunée, et crois-moi j'en suis la première désolée.


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Juan Diego est un écrivain célèbre. Il est invité par un de ses anciens élèves à se rendre aux Philippines où la famille de ce dernier réside. En faisant ce voyage d'agrément, il effectue aussi un voyage dans son passé, celui où il était gamin et où il vivait sur une décharge d'Oaxaca au Mexique, en compagnie de sa soeur télépathe, Lupe, celle dont il est le seul à comprendre le langage.
« L'avenue des mystères » c'est l'avenue de la vie, celle que des inconnus traversent regardant les vitrines de milles et un magasins, prêts à leur offrir tout ce qu'ils ont rêvés d'avoir mais aussi et surtout tout ce qu'ils n'ont jamais souhaités. Ce sont ces moments où l'on voit défiler une vie entière, l'heure du bilan venue, juste avant de mourir.
Ce roman de John Irving ne semble pas le plus abouti de l'ensemble de son oeuvre magistrale (Il y a certaines redites dont on se demande si elles sont un fait exprès ou un oubli de la part de l'auteur, personne n'est infaillible, et des dialogues qui par moment frisent la confusion, la cacophonie, par l'intervention d'un nombre important d'interlocuteurs). Mais le talent de l'auteur, sa sensibilité à extraire du néant des personnalités émouvantes aux destinées extraordinaires comblent largement la langueur du récit.
Traduction de Josée Kamoun et Olivier Grenot.
Editions du Seuil, Points, 604 pages.
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Ce roman, qui, aux premiers abords m'avait beaucoup intéressé, m'a finalement laissé sur ma faim. On ne peut pas enlever à l'auteur ses innombrables bonnes idées, mais l'ensemble m'a semblé un peu « brouillon ». Bien que très fouillé au sujet de l'histoire des Vierges qui peuplent ce récit, il manque toutefois quelques explications à certains événements qui traversent la vie des protagonistes.
En réalité, mon plus gros problème est d'avoir adoré l'histoire de Juan Diego et de Lupe lorsqu'ils étaient enfants et de m'être cruellement ennuyée à la lecture de l'histoire adulte de Juan Diego. En effet, tout au long de cet ouvrage, je me suis demandé comment un enfant si intéressant pouvait-il devenir si plat ? La réponse est simple : ce n'est pas Juan Diego qui est intéressant, mais Lupe. Et Lupe, au contact de son frère, le rend intéressant. de ce fait, on peut dire que le personnage principal manque de relief et que ce rôle siérait à ravir à Lupe plutôt qu'à Juan Diego. D'ailleurs, l'histoire s'épuise rapidement avec l'absence de Lupe. Cette petite fille était une énigme. Une énigme qu'on avait plaisir à découvrir. Vive, optimiste, espiègle … Et médium ! C'est vraiment dommage qu'elle n'ait pas été le personnage central. L'oeuvre aurait été haletante. Les personnages d'Edward et de Flor viennent faire un pied-de-nez aux religions toujours basée sur de strictes principes et qui ne prennent que très rarement conscience des faits réels et de leurs avantages, s'il y en a. Je ne peux pas dire que je les ai trouvé attachant, puisqu'ils ont été presque survolés par l'auteur. Mais leur présence était une façon pour l'auteur de dénoncer les cultes religieux et leurs préceptes. Rivera est un personnage que j'ai adoré, bien qu'il soit très secondaire. Pour le coup, l'auteur a réussi à lui faire dégager quelque chose. Il existait. Et on avait goût à croiser sa route dans cette décharge. John Irving a personnifié les Vierges dans son roman afin de donner de l'épaisseur à son intrigue en jouant sur les miracles … ou damnations. Mais bien que personnifiées, on ne s'y attache pas. On n'y croit pas vraiment non plus.
Le côté mystique de l'oeuvre est assez intéressante. Malheureusement, il m'a paru relativement mal mené car plutôt que d'accrocher à ces mystères, j'ai cherché à comprendre le tour de passe-passe qui aurait rendu les faits possibles. Je pense que mon état d'esprit était lié aux arnaques de Juan Diego et de Lupe. Rien de très grave, mais ça enlève une part de magie au monde créé par l'auteur. En tout cas, de mon point de vue.
Pour résumer, je dirais que cette oeuvre reste intéressante, mais n'a rien du chef-d'oeuvre auquel je m'attendais. D'ailleurs, j'ai entrecoupé cette lecture par d'autres romans … Ce que je ne fais jamais … Mais, l'ennui me guettait de trop près. J'ai toutefois apprécier retrouver des mots espagnols parsemés ici-et-là. Ils ont eu la faculté de me plonger totalement dans le décor et dans l'ambiance. le côté très pédagogique m'a beaucoup plu, puisque comme à mon habitude, j'adore apprendre de nouvelles choses en lisant. Après tout, lire n'est-il pas ouvrir une porte sur la culture ? J'ai eu la désagréable impression que ce n'était pas Irving l'écrivain de cette oeuvre, mais Juan Diego lui-même tant il manquait de dynamisme.
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Ah, j'ai retrouvé Irving (je l'avais perdu au détour de son « Mariage poids moyen », roman de 1974 lu récemment), et ce pour mon plus grand bonheur !

Il nous retrace le parcours de Juan Diego Guerrero, auteur à succès installé aux Etats-Unis, qu'un groupe d'anciens élèves envoie, en voyage, aux Philippines. En parallèle à ce voyage, Irving propose, via des moments de songes à demi-éveillé / de semi-conscience, de nous replonger dans l'enfance de Juan Diego Guerrero (et de sa soeur – personnage complètement improbable à la langue incompréhensible de tous dont l'unique interprète/traducteur se révèle être son frère), enfance passée au sein de la décharge mexicaine de Oaxaca sous l'oeil bienveillant (ou pas) de la Vierge de Guadalupe.

Comme d'habitude chez Irving, ce livre regorge d'une multitude de personnages, tous plus originaux les uns que les autres, donnant au tout une sorte d'aura mystérieuse, une sorte de Carnaval perpétuel dans lequel se démène le personnage principal.

Je trouve donc cet Irving bien réussi, même s'il faut avouer que la fin se traîne un peu et que, pour moi, le récit perd donc de son rythme et, qu'au final, avec quelques dizaines de pages en moins… le résultat aurait, sans doute, été le même.

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John Irving a écrit des romans mémorables.
Celui-ci emprunte beaucoup des thématiques chères à cet auteur exceptionnel : sacré, religieux, sexualité, genre.s, personnages interlopes, étranges, mystérieux... Et sa narration qui progresse en flash back spiralesque, avec une utilisation de la répétition parfois.
Mais il me semble plutôt emprunté et je n'ai pas été emballé par l'un ou l'autres de ces personnages. Ce livre est un bon livre, très bon même, dans l'absolu. Mais comparativement au Monde selon Garp, Une prière pour Owen, L'oeuvre de Dieu la part du Diable, il est en-dessous.
Certains écrivains (voire tous) devraient savoir (quand) s'arrêter.
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Enfant dans une décharge au Mexique, adopté par un curé défroqué et un transsexuel aux États-Unis, et devenu adulte un écrivain célèbre, Juan Diego entame un voyage aux Philippines pour respecter la promesse faite à un déserteur de la guerre du Vietnam des années auparavant. le voyage aidant, il s'emmêle les pinceaux dans son traitement : des bétabloquants pour le coeur et le Viagra pour le plaisir. Résultat, sa mémoire défaillante due aux médicaments revient en force et se mélange à son quotidien, confusion accentuée par la présence insistante durant le voyage de deux femmes, une mère et sa fille, attirées avant tout par son sexe.
Mais la confusion mentale du personnage déteint sur le récit, avec une alternance entre les périodes et les lieux, des dialogues embrouillés entre différents personnages (avec en plus Lupe, la soeur de Juan, qui n'est comprise que de lui seul et qu'il traduit aux autres… ou pas) et un voyage aux Philippines dont on oublie peu à peu l'enjeu au fil des pages (avec l'apparition notamment d'un élève de Juan, devenu lui aussi écrivain).
Bref, ce qui marche d'habitude dans les romans de John Irving, le parcours d'un homme de l'enfance à la maturité, la multiplicité des thématiques, des personnages hors norme, des familles dysfonctionnelles, des situations comiques et tragiques à la fois, des répétions obsessionnelles mais utiles au récit, devient ici par moments indigeste. Quant au thème de la religion, il n'est ici abordé que du point du vue folklorique (même si avec le Mexique et les Philippines, il y a de quoi !).
De quoi retourner vers les anciens Irving (Le monde selon Garp ou L'oeuvre de dieu, la part du diable pour ne citer qu'eux), histoire de retrouver tout le talent de l'auteur.
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John Irving est décidemment très fort. Qui d'autre que lui aurait réussi à me trimballer le long de ces 500 pages "touffues", parfois un peu confuses, pleines de mystères et d'apparent désordre ? Personne, sans doute.

Ce roman me faisait de l'oeil depuis sa sortie, et mon impatience m'a peut-être conduit à en attendre beaucoup. Aussi ai-je eu un peu de mal à entrer dans cette histoire étrange et complexe, faites de flash-backs incessants, qu'il m'est impossible de résumer en 10 lignes...
Sachez seulement que vous ferez la connaissance de Juan Diego, un écrivain professeur d'université (tiens, tiens... Un double fictif de l'auteur lui-même ?) qui entreprend un voyage aux Phippines pour honorer la mémoire d'un ami.
Mais ce périple qui, d'aéroports en chambres d'hôtels, n'a finalement rien de bien passionnant, n'est qu'un prétexte pour revenir sur l'enfance singulière de Juan Diego, né ainsi que sa soeur Lupe dans la misère d'une décharge mexicaine. Lupe a des dons de médium, mais elle s'exprime dans un langage inintelligible et seul son frère est capable de traduire son charabia. Tous deux vont traverser nombre d'épreuves, où nous croiserons pêle-mêle un missionnaire au grand coeur, des "chiens des toits", des statues de Vierges plus ou moins miraculeuses, un médecin athé, des prostituées, un dompteur de lions violent, un transexuel attachant, des nains farceurs, des "marcheurs célestes" et des pluies de geckos : bref, nous nageons là dans un joyeux foutoir tinté de mystères et d'exubérance.

Ajoutons cette fois-ci une critique ouverte des dogmes et des religions, et nous aboutissons à un roman dense et ardu.
Cette lecture ne fut donc pas pour moi de tout repos, j'ai plus d'une fois été tenté d'abandonner la lutte, mais Irving a finalement réussi à m'emmener au bout de son histoire rocambolesque, qui une fois encore fait la part belle à tous ses thèmes de prédilection : orphelinats et enfances difficiles, personnages à la sexualité trouble, réflexions sur l'avortement, la mort et la maladie, mais aussi messages d'espoir et de tolérance, et séquences burelesques particulièrement réussies.

Dans ce grand capharnaüm à la limite du surnaturel, l'auteur a cette fois-ci mis un peu trop d'ingrédients à mon goût, et le résultat n'est pas toujours très digeste. Les "bonds temporels" et les détours narratifs sont nombreux et un peu fatigants, et j'ai parfois eu du mal à saisir l'importance de certains passages lourdement détaillés et sans rapport direct avec l'histoire.

Une fois de plus, Irving fait du Irving, il nous emmène où il veut sans plan de route et aborde à nouveau les sujets qui lui sont si chers.
Le coquin s'en amuse même en faisant dire à son héros, alors en pleine séance de natation, que "le surplace, l'eau qui vous porte, la nage en chien, c'est un peu comme écrire un roman. On a l'impression de faire un long parcours, parce que cela représente beaucoup de travail, mais en réalité on revient sur d'anciens sujets, on se traine en terrain familier".
J'ai parcouru ce terrain, souvent difficile, avec Juan Diego, et je savoure désormais un repos bien mérité !
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Voilà longtemps que j'avais réussi à terminer un roman de John Irving. Après l'émerveillement, l'enthousiasme suscité par ses premiers romans, je l'avais un peu perdu de vue, échaudée par les tentatives, avortées, de pavés indigestes.
Pourtant, les thèmes évoqués, les prises de position de l'auteur dans ses textes, ses propos, lors des interviews, son bureau même entrevu lors d'un reportage télévisé, tout cela me plaisait mais rien n'y faisait.Quand ça veut pas , ça veut pas.
J'aimerais écrire que ça y est, j'ai renoué avec Irving , mais non. Si j'ai réussi à lire en entier ce pavé, c'est de manière fractionnée, en alternant avec d'autres romans (mauvais signe) car tout au long des pages , je me disais : "Mais pourquoi s'est-il trompé de narrateur ?" Ce n'est pas le gamin estropié qui survivait sur une décharge publique mexicaine qui est devenu romancier après une série de rebondissements dont Irving a le secret, le personnage intéressant, c'est sa soeur !
On se fiche pas mal que Juan Diego Guerrero, au fil de rêveries, revive son passé, tout en jonglant dangereusement entre bêtabloquants et petites pilules bleues (qui lui permettent d'assurer auprès d'une mère et sa fille) , c'est Lupe qui éclaire véritablement ce roman ! Lupe qui parle une langue incompréhensible à tous (sauf à son frère qui lui sert ainsi de traducteur, édulcorant souvent ses propos car Lupe lit dans les pensées) , Lupe qui lit dans le passé, moins bien dans le futur dont la mort est annoncée très rapidement.
Alors oui, il y a quelques scènes réussies (je pense ainsi au repas final troublé par un gros lézard, ou à la scène dans laquelle Juan Diego retrouve un de ses anciens harceleurs) mais au final on se demande bien quel était l'objectif de ce roman et on reste sur sa faim. Ce qui est quand même paradoxal quand on a "avalé" 528 pages.
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Les trois premiers quarts de ce roman m'ont assez plu, mais j'ai ensuite déchanté.
Que va faire Juan Diego (le personnage principal) aux Philippines ? Pourquoi ces pérégrinations d'un hôtel à l'autre avant de finir à Manille ?
Qui sont ces deux femmes, Miriam et Dorothy, mère et fille supposées ? Que veulent-elles ? Qu'apportent-elles à l'histoire ? Etc.
Que de questions qui restent sans réponses !

La preuve par ce roman qu'on peut être un grand écrivain expérimenté (que j'apprécie habituellement ; c'est mon huitième John Irving) et se planter encore (à mon humble avis...).

Une autre remarque : la présentation de l'éditeur en dit beaucoup trop…
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Juan-Diego Guerrero, part en voyage aux Philippines. Ses souvenirs, omniprésents le taraudent, ses rêves le transportent au Mexique, lieu de son enfance où il a grandi avec sa soeur Lupe sur une décharge publique. Devenu américain et écrivain célèbre, il traverse les lieux comme dans un rêve permanent. Tout s'entremêle dans ce récit, rêves, souvenirs et réalités. Juan-Diego, vieillit, il peine à vivre entre ses prises de bétabloquants et de viagra. Un voyage sous forme de pèlerinage, qu'il a promis de faire étant enfant à un fils de soldat américain mort durant la guerre du Vietnam qui semble bien long.
Une interminable fable de plus de 600 pages, où sa soeur Lupe lit dans les pensées mais parle une langue incompréhensible de tous sauf de Juan-Diego, les chiens volent, les vierges pleurent, les miracles pleuvent, un missionnaire en chemise hawaïenne épouse un travesti… Les nombreux thèmes chers à John Irving se retrouvent dans cette histoire, la religion, l'amour, le sexe. L'humour est toujours présent mais malgré tout, on peine à terminer le récit. Oui, je l'avoue, moi l'inconditionnelle de John Irving je me suis forcée pour finir la lecture de l'Avenue des mystères.


J'ai lu plusieurs romans de cet auteur que j'avais particulièrement appréciés. Malheureusement avec celui-ci, je cale une fois encore ( ce fut déjà le cas pour Une Veuve de papier et la Quatrième main) et cela malgré la qualité de l'écriture et le côté surnaturel du récit et des personnages.
Lien : http://superrollingwords.blo..
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