Mais Hollywood n'appartient à personne. C'est un trophée étincelant qui passe de main en main. Hollywood ne cesse de vous échapper. Il n'y a qu'une seule nuit où on puisse posséder la ville: celle où on gagne l'Oscar. Mais vient ensuite la nuit d'après, et la nuit suivante. Et alors, en un clin d'oeil, Hollywood n'est plus votre ville et elle ne le sera plus jamais- à moins que vous ne gagniez un autre Oscar, et puis un autre encore.
Le regard qu'elle lui jeta ! Il n'avait pas compris sur le moment ce qu'elle entendait par "devenir des étrangers l'un pour l'autre". A présent il comprenait. Elle était en train de le regarder comme un parfait étranger :
-Des ennuis, tu n'en auras que trop tôt, se borna-t-elle à dire.
L'univers du tatouage, qui ne lui faisait nullement peur lorsqu'il avait quatre ans, le terrifiait à présent qu'il en avait vingt. [...] Jadis c'était le monde de la mer qui avait servi de passerelle vers l'étranger, la nouveauté ; mais ce n'était plus vrai. A présent les tatouages naissaient sous l'empire de la drogue ; c'était un charabia psychédélique, une horreur hallucinogène. Les nouveaux tatouages débordaient d'anarchie sexuelle ; ils vouaient un culte à la mort. (p. 353)