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4,17

sur 1782 notes
Si je devais établir un classement des personnages littéraires qui m'ont le plus touchée, nul doute qu'Owen Meany y figurerait en très bonne place.

"Une prière pour Owen" est un roman brillant, tout simplement. Oeuvre très personnelle pour son auteur mais dans le même temps totalement universelle tant elle peut toucher tout un chacun. Irving met toute son âme dans son roman, cela se ressent à chaque page, à chaque ligne. Et il partage cette intimité de façon si subtile que jamais le récit ne parait égocentrique. Au contraire, "Une prière pour Owen" est un grand roman humaniste.

Irving a mis beaucoup de lui-même dans le personnage du narrateur, ce n'est certainement pas un hasard s'ils ont le même prénom. Mais l'auteur a la finesse et la modestie de placer ce personnage en retrait, et cela même si on va le suivre tout au long de sa vie. John a beau être le personnage principal, le vrai héros du récit est Owen Meany. Toute l'existence de John ne semble se justifier que pour mettre en lumière ce personnage. Et quel personnage ! Owen n'a pourtant pas les atouts pour faire de lui un héros ; ce petit bonhomme bizarre, à la voix horripilante, illuminé, sûr de lui... Et pourtant, dès le début du roman, on s'attache à lui profondément. Et cet attachement, au fur et à mesure des pages, va se muer en admiration, en éblouissement. Owen Meany est un être lumineux. Irving doit être un peu magicien pour avoir su créer un si merveilleux personnage.

Le génie de l'auteur ne se résume pas à ce personnage. L'écriture est à l'avenant, magnifique, fine et sert un récit touffu mené de main de maître. Véritable roller-coaster émotionnel, "une prière pour Owen" vous fera passer du rire aux larmes, parfois dans la même phrase. Irving a un talent rare pour transmettre des émotions, il parvient à toucher le coeur et transporter l'âme.
Si vous vous laissez tenter, "une prière pour Owen" va vous bouleverser, je suis prête à prendre les paris.

Challenge Multi-Défis 2016 - 24 (Un livre présent dans ma PAL depuis plus d'un an)
Challenge Pavés 2016 - 6
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Prendre son temps. D'ailleurs, tu es pressé ? Pas moi. J'ai 700 pages et des poussières et quelques bières. Pas que ce dernier élément ait son importance, c'est juste pour la rime et j'en suis pas très fier, même pas de frime. Donc au départ, c'est une question de temps et de courage. Oui, il faut du courage pour assister à un match de base-ball. Tellement lent, tellement long, qu'il en faut du temps, autant que pour lire un roman de John Irving que pour boire quelques bibines.

Parce qu'il va s'en dire, que le John en question, lui il aime aussi prendre son temps. Il faut plusieurs centaines de pages pour planter le décor ou envoyer une balle de base-ball à son receveur. Surtout que là, ce sont les minimes qui jouent. Et pourtant de l'action, il va y en avoir. Imagine la plus belle des mamans, celle que tous les autres papas se retournent pour regarder ses hanches, son cul ! Et son sourire si craquant, ses cheveux au vent avec ses lunettes de soleil plantées dedans, et pan… La balle lui tombe sur la tête, une vengeance des Dieux peut-être, et re-pan plus de maman. Out. Ou home-run en jargon base-ballistique.

Et quand on imagine que le gamin qui tenait la batte de base-ball au moment de claquer la balle en question, c'était Owen. Une prière pour Owen. Paix à son âme et à celle aussi de la victime. Je prendrai bien quelques bières, avant la mise en bière. Facile me diras-tu, mais peu importe, blonde ou brune, je succombe. D'ailleurs étaient-elles brunes ou blondes, épicées ou amères ? Mais je m'égare, le regard perdu au fond de mon verre. Alors que si je vais au fond du roman, je prends mon pied. Une bière pour Owen. Ah non, désolé mon pote, t'as pas encore l'âge. Tu peux certes aller te faire massacrer au Vietnam, mais t'es encore trop jeune pour commander une bière au comptoir. Parce qu'en plus d'être un roman sur le base-ball, c'est surtout un grand roman sur le Vietnam. On touche la littérature américaine. Et même si c'était pas ma guerre, je continue à boire des bières au nom de tous ces soldats tués. Parce qu'on n'oublie pas cette époque. Elle vous hante à tout jamais. Tu essayes mais tu n'y arriveras pas. La mémoire reste là, planquée au fond de ta boite crânienne et même si tu t'évertues à vidanger quelques boites de bière, elle ressurgira toujours du fond du tréfonds, comme deux avions qui percutent un immeuble ou le souvenir d'une femme brune, ton évidence.

Alors oui, me diras-tu encore, il faut s'accrocher, comme face à l'amertume d'une bière. Mais passé un cap, ou une péninsule, on découvre, on s'asperge on s'immerge, pas que de bière – tu as de drôles de fantasmes, dis-donc – mais aussi de la Grande littérature américaine, - notes le G avec une majuscule comme le point -, avec ses thèmes de prédilections, ses guerres et ses défaites, ses amours et ses alcools. Et puis, plus on avance dans le roman, plus les petites pièces du puzzle s'imbriquent – là je vois ton esprit se souvenir de ta dernière partouze c'était au temps des hippies faites l'amour pas la guerre surtout pas celle du Vietnam - se mettent en place jusqu'à l'éjaculation finale, et ainsi on ressent la montée en puissance de cette émotion, jusqu'à la petite larme finale comme quand tu te rends compte que tu viens de finir la dernière goutte de ton meilleur bourbon. Moi, j'ai adoré tout simplement. Dommage que le John Irving, il fasse des longs romans…
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Au bout de quelques pages (très peu, car c'est présent dès la première phrase) j'ai réalisé que cette lecture allait me poser un problème : la place de la religion s'y annonçait forte, et même omniprésente. C'est une des choses qui m'énerve le plus quand je lis un livre : quand pour l'auteur il va de soi que tout un chacun a une religion. En plus, là, il s'agit surtout des différents courants américains, congrégationnistes, presbytériens, baptistes, … entre lesquels je me perds et dont les nuances m'échappent ! Dans le même temps le personnage d'Owen Meany m'a littéralement happée. Je venais de lire «Le tambour» et les points communs entre Oskar et Owen sont évidents, entre les initiales de leurs noms et leur petite taille. En dehors du côté religieux c'est l'histoire d'une belle amitié et une tranche de vie de l'Amérique entre 1942 et 1987 (surtout entre 1953 et 1968 en fait). L'histoire d'Oskar et celle d'Owen n'ont rien en commun et le style de Grass et celui d'Irving non plus. Mais dans les deux romans il y a nombre de scènes fortes, loufoques et mémorables. le fait qu'Owen soit un personnage de type messiannique fait que le lecteur prend un malin plaisir à tenter de décrypter les petits cailloux semés par le narrateur, John, l'ami d'enfance, censé écrire en 1987. Les petits cailloux sont visibles comme le nez au milieu de la figure, et pourtant à chaque fois j'ai été surprise. Ce roman est mené de main de mettre, avec le bon dosage des aller-retour entre le récit du passé de John et Owen et le présent de John. L'idée d‘utiliser l'écriture en capitales pour transcrire la voix originale d'Owen (et parfois ses pensées) est toute simple mais très efficace. Owen est un personnage rare, lumineux, attachant, en lui-même, et par rapport aux personnages médiocres ou falots qui l'entourent. Il se passe bien des événements tristes et pourtant c'est plein d'humour. Quel roman sur la guerre du Vietnam (sans nous faire quitter l'Amérique du Nord!), mais aussi sur d'autres épisodes de la politique extérieure américaine (de la baie des Cochons à l'Irangate) ! Il y a aussi, car John est devenu prof de littérature anglaise au Canada, plein de références à la littérature (pas toujours parlantes pour moi, j'aurais dû noter au fur et à mesure la liste des livres cités !). le roman date de 1989 et pourtant on y voit apparaître les prémices du wokisme au Canada en 87 avec l'attitude de la nouvelle collègue de John. Un chef d'oeuvre, moins connu que le monde selon Garp (en France en tout cas), mais à mon avis encore plus marquant.
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Première rencontre avec John Irving et je dois dire que côté style, on a affaire à un grand écrivain. Non seulement le récit est parfaitement maîtrisé dans sa structure mais encore l'auteur distille dans ses mots un dosage très équilibré entre drame, humour, témoignage et réflexion. Une fois ce roman (un joli pavé, soit dit en passant) terminé, on peut difficilement le catégoriser. C'est un peu un ovni littéraire qui a sa propre vie, ses propres qualités et défauts.

Commençons par les qualités.
J'ai vraiment eu conscience qu'Irving écrivait dans le but de laisser une trace littéraire. On sent qu'il a fait sienne cette assertion de Thomas Hardy qui prétend qu'un écrivain digne de ce nom ne peut et ne doit pas embêter son lecteur avec une histoire et des personnages banals. Et personnellement, je trouve qu'il a bien raison ! D'ailleurs, les romans qui passent à la postérité remplissent tous ce critère essentiel. Et pour justifier cette théorie, Irving n'hésite pas à mettre le paquet sur Owen Meany, le héros de son roman, d'autant plus remarquable qu'il l'oppose à la banalité presque outrancière de son narrateur, son meilleur ami, et à la médiocrité de la société mesquine qui l'entoure.

Owen Meany (phonétiquement ça donne "mini") est un tout petit bonhomme, une espèce de pygmée qui aurait tout pour être le personnage le plus insignifiant qui soit : de très petite taille, d'un milieu modeste, du genre hurluberlu, doté d'une voix de crécelle, enfant unique, perçu comme un avorton avec des idées au-dessus de son âge, il constitue un anti-héros parfait. Et qu'est-ce qu'Irving se propose de faire de lui ? Un personnage immense, universel, un nouveau Jésus-Christ, rien de moins. "Une prière pour Owen" est clairement un roman messianique, c'est limpide comme de l'eau bénite et criant comme un choeur gospel. Tout au long du récit, l'auteur sème les indices en un puzzle habilement éparpillé puis recomposé. Owen est un nouveau Sauveur dont la Résurrection est aussi certaine que son origine est mystérieuse, son sacrifice et sa foi profonds et ses miracles avérés. Les êtres qui lui sont les plus proches sont facilement assimilables à des personnages de la vie du Christ : son père (Joseph), sa mère (Marie), son meilleur ami (Jean), sa compagne supposée (Marie-Madeleine), etc. de nombreuses scènes sont également des calques frappants de l'Ecriture Sainte chrétienne. Mais si Irving - qui semble apprécier les paradoxes et les contraires pour mieux s'en amuser – fait d'un nain un géant, c'est non seulement pour nous « initier spirituellement » mais aussi pour nous éclairer sur la guerre du Vietnam (1955-1975), traumatisme des USA, et nous faire traverser cette période elle aussi pleine de paradoxes et de souffrances humaines à travers les yeux d'une génération sacrifiée. Cet aspect du roman, très présent, fait froid dans le dos tout en étant subtilement traité, ni trop crûment ni trop discrètement.

Toutefois, malgré les grandes qualités littéraires que je reconnais volontiers à « Une prière pour Owen » - qui est considéré comme un best-seller par nos amis anglo-saxons (sélection du top 100 de la BBC) -, pour moi il présente deux défauts qui ont empêché mon adhésion pleine et entière : les longueurs narratives et le fait même qu'il soit étiqueté best-seller. Je commence par ce dernier point : best-seller ou non, un roman a droit à toute mon objectivité mais comme je n'échappe pas au conditionnement social, plus on m'a parlé d'un roman incontournable et plus, involontairement, je vais y placer d'espoir, m'attendant à être « littéralement transcendée » par ladite oeuvre et quand ça n'arrive pas, ça me fait l'effet d'une douche écossaise : ma nature enthousiaste attend, chapitre après chapitre, que la flamme sacrée de la lecture addictive s'allume, frémissant à chaque étincelle, s'amenuisant dans l'ennui pour renaître de ses cendres tel le phénix dix pages plus loin… pour, au final, un résultat mitigé quand il aurait dû être orgasmique. Enfin, les longueurs dont souffre le récit et qui, au lieu d'amplifier l'intensité des émotions ressenties les ont au contraire émoussées au point que parfois, j'ai été très heureuse de participer à une lecture commune avec neuf autres comparses car nos échanges m'ont boostée et encouragée à m'accrocher.

« Une prière pour Owen » n'aura pas été le coup de coeur attendu, il n'est pas un best-seller ou un page-turner à mes yeux, mais il restera une lecture marquante et inaugure une exploration à poursuivre de l'oeuvre d'Irving.


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Dire que j'ai failli abandonner cette lecture, vaguement lasse des pérégrinations confessionnelles de la première moitié du roman! Je serais passée à côté d'un de ces livres merveilleux qui vous laissent des traces profondes et durables, ces cicatrices habitées que nous autres lecteurs adorons.

Il est fort ce John Irving : sacrée gageure de construire un roman de 700 pages à partir d'un tableau final, et donc ne pas laisser d'autre choix à son lecteur, une fois qu'il s'est engagé dans la seringue du récit, que de mener sa lecture à son terme et remonter avec l'auteur le fil des événements qui ont conduit à cette fin. Or, plus on avance, plus on est gagné par la profusion, l'effervescence, la lumière, la mélancolie, la grâce de ce récit.
Au centre de celui-ci, c'est bien sûr le personnage charismatique, quasi irréel d'Owen Meany qui accroche la lumière, une lumière d'autant plus rayonnante que son ami narrateur John est terne et dépourvu d'aspérités tandis que lui, Owen, minuscule homoncule à la voix stridente, d'une intelligence hors du commun, doté d'une détermination d'apôtre, parvient à soumettre rien moins que le monde à sa vision.
Un monde déliquescent aux valeurs perdues, enferré par une élite politique véreuse dans des conflits iniques, du bourbier vietnamien aux contras du Nicaragua. Car on est bien chez Irving, et derrière la fiction autour d'Owen l'elfe christique c'est bien sûr une critique acerbe de l'Amérique qu'il s'en est venu cracher dans ce livre, avec une fureur sourde que je ne lui avais jamais vue.
Rendez-nous un petit Owen à porter au-dessus de nos têtes...
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Il m en aura fallu du temps pour venir à bout de ce pavé ! Je me suis accrochée lors de la première partie du roman. Les longues digressions religieuses de l auteur avaient le don de m endormir au bout de quelques pages faisant largement chuter ma moyenne de lecture. Il m aura donc fallu plusieurs mois pour arriver au bout.
On suit le narrateur Johnny et son ami d enfance Owen Meany de leur enfance à l âge adulte. Owen est un personnage atypique: très petit, avec une voix stridente , brillant scolairement, confiant en lui.
A travers la vie de ces deux jeunes gens, on découvre la vie aux Etats Unis, la politique américaine, les débuts de la guerre du Vietnam...
Même si l auteur m a un peu perdue avec les différentes religions , j ai trouvé qu il avait une manière de raconter très agréable. Certains passages sont truculents. J ai adoré la scène de la crèche vivante et j ai commencé à apprécier ma lecture à moment. J ai aussi beaucoup apprécié les cousins de Johnny et sa mère.
Un roman qui souffre de longueurs. Il faut vraiment s accrocher au début. Mais qui est intéressant finalement.
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Je ne sais pas comment décrire mon ressenti…
Je dirais : waouh, étonnant, inattendu !
L'histoire me paraissait au départ banal, même les premières pages m'ont semblé interminables. Puis petit à petit, je me suis immiscé dans leurs vies, dans leurs esprits. J'ai passé une longue semaine à savourer ce récit.
La fin m'a laissée pantoise, et pourtant tout était écrit.
Un écrivain que je ne vais surtout pas abandonner.
Et à la fin du livre (édition France Loisirs) un petit mot de l'auteur :

Extrait :

J'aimerais mettre en garde mes lecteurs français contre la psychanalyse, chaque symbole ou abstraction qu'on pourrait trouver dans ce roman doit être considéré au second degré, plutôt littéralement. Car il s'agit d'un récit à l'ancienne, avec des personnages destinés à amuser et émouvoir. de mes sept romans, c'est cette histoire que je préfère ; et Owen Meany est mon héros favori.

John Irving

Moi aussi, il est devenu mon héros favori !

Bonne lecture !
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J'ai retrouvé dans ce roman, le goût de John Irving pour les personnages qui appréhendent le monde différemment. Ici, nous faisons la connaissance d'Owen, tout est singulier chez lui, son apparence physique, sa voix, son esprit extraordinairement vif et critique (dès le plus jeune âge), une personnalité écrasante.

Et toujours cette touche d'excentricité et le sens de la dérision qui rendent les romans de John Irving inoubliables. Les personnages et leur univers sont remarquablement développés, il installe son monde en nous racontant moults anecdotes truculentes ou tragiques, un foisonnement impressionnant !
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Il existe au minimum deux couvertures pour ce roman : l'une représente une balle de base-ball à pleine vitesse, l'autre une robe semblant danser sur un mannequin. Eh bien, tout est là !
Owen Meany n'est pas comme les autres : plus petit, plus intelligent, avec une drôle de voix et, surtout, surtout, il semble voir l'avenir... Et tout le roman tend vers cet avenir, en compagnie d'Owen et de son meilleur ami John, le narrateur. Entre le New Hampshire de leur enfance et le Canada d'adoption de John, c'est l'Amérique des années 50 à 80 qui défile sous nos yeux, et une galerie de personnages attachants, sensibles à L Histoire avec un grand H, et à leur petite histoire aussi. Parfois, j'ai pensé au film "Forrest Gump", tant pour le contexte que pour les personnages...
Très curieusement, mes débuts dans ce pavé ont été poussifs ; je l'ai pris, puis reposé pour quelques semaines. Quand je l'ai repris, j'ai été totalement happée et entraînée dans cette histoire follement bien bâtie. Irving est le champion des situations fantasmagoriques, des détails qui tuent, de l'improbabilité hautement crédible. J'ai retrouvé dans ce roman ce qui m'a fascinée, adolescente, quand j'ai découvert Irving avec le monde selon Garp. Et je ne comprends pas pourquoi j'ai attendu si longtemps pour rencontrer Owen.
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Une prière pour Owen est une fresque de l'Amérique des années 50 à 80. On suit la vie de deux garçons, John Weelwright et Owen Meany de leur enfance à l'âge adulte dans leur petite ville du New Hampshire, Gravesend.

J'ai beaucoup aimé l'histoire d'amitié inconditionnelle entre les 2 personnages principaux : d'un côté, John, garçon un peu falot et lent, issu d‘une famille aisée, de l'autre Owen, au physique et à la voix atypiques, charismatique et baigné d'une aura mystique à la limite du surnaturel.

La foi et la dévotion tiennent d'ailleurs une place essentielle dans le récit, ce qui a été pour ma part assez déroutant au début de la lecture.

L'histoire des Etats-Unis est également très présente, John Irving règle ses comptes avec le gouvernement américain : la guerre du Vietnam, Reagan et les contras... Un peu obscur pour moi à certains moments, je ne connais pas bien ce pan de l'histoire. Irrévérence, colère, dénonciation d'un énorme gâchis, c'est un véritable réquisitoire.

La famille tient une place essentielle aussi : le rapport à la mère, au père, à l'absence.

J'ai malheureusement subi les longueurs interminables dans la première moitié du roman qui m'ont gâché une partie de mon plaisir de lecture. Mais je suis ravie d'avoir continué, grâce à la lecture commune organisée dans le challenge BBC, il faut bien l'avouer !

Owen Meany est un personnage qui m'a finalement touchée et bouleversée.
La plume de John Irving est divine, on rit, on s'agace, on ricane, on s'émeut.
Le roman est diablement bien construit : l'auteur ouvre une multitude de portes au fur et à mesure du récit, et les ferme une à une jusqu'à la toute fin.
Il a composé une galerie de personnages truculente, j'ai beaucoup aimé les personnages féminins. Sans oublier des situations improbables et hilarantes : mention spéciale à l'épisode de la crèche vivante...

Une prière pour Owen est un roman d'apprentissage, original et qui ne laisse pas indifférent.
Une lecture qui se mérite donc, pas un coup de coeur mais un roman brillant et marquant qui restera en mémoire.
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