Sans surprise : pas vraiment. Mais ne nous flagellons pas trop : c'est pareil partout dans le monde. En fait, à part le canton de Genève, aucun pays n'a de formation pour encourager la mise en place d'une culture de l'égalité fille-garçon. Dis comme ça, c'est très moche (quand même).
Tout n'est évidemment pas la faute de l'École. Mais bien de la société et des rôles qu'elle que chaque sexe joue en son sein, sans grande marge de manoeuvre. En revanche, avec des vraies formations, l'école pourrait être un levier vers une vraie égalité (la fameuse "égalité réelle"...). Parce que si la mixité est un premier pas, elle n'est pas suffisante, au vue de la pression des stéréotypes de genre qui y entrent et y perdurent.
C'est cela que rappelle (ou apprend) l'autrice dans ce petit ouvrage bien documenté, bien écrit et accessible à tous. Elle ne cherche pas à culpabiliser les enseignant-e-s ou le système, mais simplement à mettre en garde, donner des pistes d'évolutions positives et surtout ) mettre le doigt sur les problèmes pour essayer de trouver des solutions. Elle est consciente que cela ne sera pas possible pour l'École seule, mais doit venir d'un mouvement profond d'évolution de la société qui commence pour partie à l'École (oui ça fait serpent qui se mord la queue mais je pense aussi que ça peut fonctionner). Mais cela demande courage et réformes structurelles profondes...
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Tout d'abord merci à Babelio pour son opération Masse Critique et aux éditions Belin pour l'envoi du livre.
Isabelle Collet est Docteure en Sciences de l'Éducation. Elle a fondé l'ARGEF (Association de Recherche sur le Genre en Éducation et Formation). Ce livre s'inscrit parfaitement dans son champ de recherches et on voit qu'elle maîtrise le sujet parfaitement.
A noter que cet ouvrage s'inscrit dans un partenariat avec le laboratoire de l'égalité : créé en 2010, il vise à rassembler les acteurs de l'égalité professionnelle, interpeller les décideurs économiques et politiques et sensibiliser l'opinion publique.
Ce court livre parle de l'inégalité des sexes à l'école. L'auteur dresse le bilan des évolutions réalisées en France depuis de nombreuses années en la matière. Au fil des 7 chapitres on se rend bien compte de la différence de traitement qu'il y a eu entre filles et garçons dans l'éducation (l'homme est fort et va faire un beau métier, la femme doit être parfaite au foyer pour prendre soin de son mari…). Sont ensuite abordées les différentes pistes qui ont été mises en place afin de réduire ces inégalités. Malgré tout, les stéréotypes ont la vie dure et les femmes restent à ce jour sous payées par rapport aux hommes sur un même poste (pour ne citer que cet exemple). La langue française n'aide pas, puisque le masculin l'emporte toujours… Au final, Isabelle Collet nous propose de changer le monde tous ensemble, pour que l'école (et la vie de tous les jours par extension) soit plus égalitaire entre hommes et femmes.
A la fin de l'ouvrage sont présentées des références bibliographiques ainsi que des dates clés. En plus, beaucoup de chiffres renforcent le propos de l'auteur et de nombreuses statistiques et comparaisons sont insérées dans le corps du texte. Les citations qui introduisent chaque chapitre ne manquent pas de faire réagir le lecteur, soit car elles illustrent la volonté d'égalité, soit au contraire car elles montrent le côté réfractaire et stéréotypé qui dominait il fut un temps pas si éloigné…
Avec Isabelle Collet, on ressent qu'on est encore loin de l'égalité, mais qu'il existe des moyens pour y parvenir !
Un petit livre très intéressant pour qui connaît peu le sujet. Il va à l'essentiel ; au lecteur ensuite, s'il le souhaite, d'approfondir avec la lecture d'autres ouvrages plus spécifiques. Moi qui m'intéresse à cette thématique, j'ai appris grâce à ce livre d'autres petites choses encore, qui donnent envie de continuer à lutter contre les stéréotypes et que chacun soit sur un pied d'égalité.
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L'invisibilité des femmes passe aussi par l'utilisation du masculin comme catégorie universelle : les femmes sont exclues de la langue [...]. La forme masculine des mots [...] est présentée comme la forme régulière de la langue. Le féminin est ainsi présenté aux élèves comme une forme irrégulière de la langue, et non comme une forme égale au masculin.
"Le cerveau est avant tout remarquable par sa plasticité et rien ne justifie la thèse d'un inné indépassable qui forgerait des destinées différentes" explique la neurobiologiste Catherine Vidal.
A poste et expérience égaux, il y a toujours un différentiel d'environ 10% entre les salaires des femmes et celui des hommes. C'est ce qu'on appelle la discrimination pure.