Dans son "Histoire de la littérature japonaise contemporaine" (1868-1938),
Georges Bonneau - dont une citation se trouve en quatrième de couverture de ce recueil de Takuboku - consacre une notice au poète :
Ishikawa Takuboku, ou la Grande Voix de la Misère.
Celui- ci est rattaché au courant dit humaniste, auquel est associé le tanka.
C'est dans cette forme poétique qu'il écrit la misère et le désespoir de sa condition.
Ce recueil, assez court d'une cinquantaine de pages, est en fait la quatrième partie du livre "
Une poignée de sable" qu'il publia en 1910.
"
Ceux que l'on oublie difficilement" parle de séparation, de tristesse, évoquant le passé (souvenir d'enfance ou de famille), citant des endroits précis, dans une forme très resserrée :
Cette nuit je vais tenter de pleurer tout mon saoul
- le thé refroidi
d'une auberge de passage
et poignante :
J'ai compté les années d'existence
et je fixe mes doigts
je suis fatigué du voyage
Aux mots comptés, de cette forme poétique brève, l'auteur dit la difficulté de vivre :
A la fenêtre lorsque le train s'ébranla
plus que tout autre je raidirai mon visage
pour n'être pas vaincu