Joseph IslerSimone Isler/5
8 notes
Résumé :
Il existe des non-dits qui tuent. Nous avons été si peu protégés par le gouvernement français et considérés comme des traîtres par notre propre pays. Devenus des nazis aux yeux de tous, nous avons été déportés dans les camps russes. Et à la Libération, nous avons subi suspicion des Américains que nous considérons comme nos libérateurs !
Durant notre enrôlement de force, nous avons été tenus à l'écart de toute informations sur l'évolution du conflit. Ainsi, no... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1)
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Malgré moi est le témoignage de Joseph Isler, jeune lorrain, né en 1926 à Holling petit village sur la frontière entre la France et l'Allemagne.
En 1939, le village reçoit l'ordre d'évacuer et la famille de Joseph vivra une année accueillie à Lhommaizé dans la Vienne, avant de rentrer chez elle.
A partir de juin 1940, l'Alsace-Lorraine juridiquement française est occupée par les allemands, les jeunes incorporés de force dans l'armée allemande avec serment à Adolf Hitler (la famille de ceux qui refusent est tuée ou déportée).
C'est ainsi que Joseph se retrouvera à 18 ans incorporé dans la marine allemande. Il fera une école de navigation à Libau, mais ne naviguera jamais et se retrouvera à renforcer l'armée allemande lors du siège de Budapest.
Par ce livre Joseph Isler témoigne pour ces 132 000 lorrains partis comme lui contre leur gré, de toute cette souffrance de ces hommes ignorés en 1940, reconnus par personne à la fin de la guerre .
Un témoignage rare.
En 1939, le village reçoit l'ordre d'évacuer et la famille de Joseph vivra une année accueillie à Lhommaizé dans la Vienne, avant de rentrer chez elle.
A partir de juin 1940, l'Alsace-Lorraine juridiquement française est occupée par les allemands, les jeunes incorporés de force dans l'armée allemande avec serment à Adolf Hitler (la famille de ceux qui refusent est tuée ou déportée).
C'est ainsi que Joseph se retrouvera à 18 ans incorporé dans la marine allemande. Il fera une école de navigation à Libau, mais ne naviguera jamais et se retrouvera à renforcer l'armée allemande lors du siège de Budapest.
Par ce livre Joseph Isler témoigne pour ces 132 000 lorrains partis comme lui contre leur gré, de toute cette souffrance de ces hommes ignorés en 1940, reconnus par personne à la fin de la guerre .
Un témoignage rare.
Citations et extraits (4)
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Nous partirons malgré nous, comme tous ces autres Malgré-Nous lorrains, mais aussi alsaciens, belges germanophones, polonais, tchèques et luxembourgeois. Quatre-vingt-dix pour cent de ces Malgré-Nous seront envoyés sur le front de l'Est. Les autres iront sur les fronts d'Italie, de Yougoslavie ou, comme nous, dans la marine.
"Ma vie s'enracine sur cette frontière entre la Lorraine française et la Sarre allemande. J'y suis né en 1926, dans un petit village du nom de Holling (Hollingen sous l'Occupation). Le 16 mars 1944, je rejoignais la destinée de ces Malgré-Nous. Notre seule issue fut de faire semblant, en résistant intérieurement, car partir dans la Résistance c'était livrer nos familles aux implacables représailles nazies. Incorporé dans l'armée allemande, je le resterai jusqu'au 7 juin 1945.
Nous avons tous souffert du rejet, du mépris, de l'incompréhension, au mieux de l'indifférence. Cette histoire, je l'ai peu racontée, car elle faisait remonter en moi trop de souffrances. Mais je l'ai racontée trois fois à ma fille, qui témoigne ici en mon nom."
Nous avons tous souffert du rejet, du mépris, de l'incompréhension, au mieux de l'indifférence. Cette histoire, je l'ai peu racontée, car elle faisait remonter en moi trop de souffrances. Mais je l'ai racontée trois fois à ma fille, qui témoigne ici en mon nom."
Je vois autour de moi les jeunes partir un à un dans l'armée allemande ou disparaître. Ils manquent douloureusement et nous avons toujours peur pour eux. Nous sommes révoltés par cette injustice faite aux frontaliers, la colère s'installe dans nos coeurs. Aucune voix ne se fait entendre dans le gouvernement de la France, ce qui renforce encore notre sentiment d'abandon. La révolte est forte, mais les manifestations de protestation qui commencent à naître sont réprimées violemment et étouffées dans l'oeuf par une Gestapo aux aguets.
Nous partirons malgré nous, comme tous ces autres Malgré-Nous lorrains, mais aussi alsaciens, belges germanophones, polonais, tchèques et luxembourgeois. Quatre-vingt-dix pour cent de ces Malgré-Nous seront envoyés sur le front de l'Est. Les autres iront sur les fronts d'Italie, de Yougoslavie ou, comme nous, dans la marine.
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