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Pauline Hughes (Traducteur)Charlotte Nordmann (Traducteur)Jérôme Rosanvallon (Traducteur)
EAN : 9782915547122
935 pages
Editions Amsterdam (15/10/2005)
3/5   2 notes
Résumé :
Dans cet ouvrage, à la fois synthèse encyclopédique et programme de recherche novateur, Jonathan Israel propose de réviser en profondeur notre représentation des Lumières et de la modernité : il nous invite tout d’abord à considérer comme un ensemble la période qui va de l’âge d’or du rationalisme classique au Siècle des Lumières, à ne pas limiter notre regard à la France et à l’Angleterre, autrement dit aux deux pays qui se disputent habituellement le rôle de centr... >Voir plus
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Cet ouvrage invite à reconsidérer « les lumières », à les resituer dans le temps et l'espace, puisque pour l'auteur c'est surtout à partir du milieu du 17ème siècle que commença, à partir du rationalisme de Descartes et des progrès de la physique, lesquels faisaient des mathématiques un modèle pour l'entendement, un bouillonnement intellectuel qui provoqua le plus souvent de violentes réactions, au point qu'on parla d'une crise de conscience, et qui, loin de se limiter à la France ou à l'Angleterre, trouva des échos partout en Europe, voire même au-delà des océans. Mais c'est surtout aux Pays-Bas, où avaient trouvé refuge beaucoup de libres penseurs et de huguenots, que les controverses semblent avoir été les plus ardentes et que s'exprima notamment autour de la figure de Spinoza, à côté de « lumières modérées », un courant plus radical, un courant qui bien que souterrain, la plupart des ouvrages étant interdits et certains de leurs auteurs, durement condamnés, bouleversa toute la société. On parla d'athéisme, de déisme, de naturalisme, etc., toute une philosophie nouvelle qui remettait en question les fondements de la société et qui, à l'instar des ouvrages érotiques, circulaient clandestinement. La religion, sur laquelle s'appuyait encore tout pouvoir, était réduite à un ensemble de superstitions qui permettaient aux souverains de maintenir des peuples ignorants dans l'obéissance ; on récusait la providence, les miracles, le paradis, le bonheur devant être réalisé ici-bas, l'enfer et Satan. On doutait des écritures saintes et pour beaucoup le Christ redevenait un homme. Si Spinoza évoque un Dieu, il ne le dissocie pas de la nature, laquelle devient infinie, une création ex nihilo paraissant impossible, une nature aux lois immuables à l'intérieur de laquelle tout ce qui se produit est nécessaire. Ce qui implique que la volonté n'est pas libre. Ce déterminisme remet donc en question les notions de libre-arbitre et de responsabilité morale telles qu'elles s'étaient développées au sein des sociétés chrétiennes. Il était alors très difficile de concevoir une morale laïque et bien que Spinoza ait mené une vie des plus ascétiques, aux yeux du plus grand nombre une telle philosophie ne pouvait que s'accompagner de licence, d'où la violence de l'opposition, dans des états essentiellement bâtis sur l'autorité et la tradition. Cet ouvrage est donc une formidable immersion dans les débats de l'époque et outre qu'il en montre les répercussions dans toute l'Europe son intérêt est aussi d'en faire revivre bien des figures depuis longtemps oubliés et des manuscrits qui doivent orner de grandes bibliothèques.
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