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La déchéance d'un homme tome 1 sur 3

Junji Ito (Autre)Osamu Dazaï (Autre)
EAN : 9782413026839
224 pages
Delcourt (17/03/2021)
4.22/5   85 notes
Résumé :
Le bonheur des gens qui l’entourent dépasse son entendement. Malgré cela, le regard que ceux-ci portent sur lui est loin de le laisser indifférent. Yôzô Ôba en souffre énormément. Pour s’en prémunir, quoi de mieux que de se transformer en bouffon ? C’est en tout cas ainsi qu’il affronte les jours qui passent, en se dévouant corps et âme à ce rôle de clown empli de souffrance.
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Junji Itô est un auteur de mangas horrifiques qui a eu son petit succès chez nous dans les années 2000. Tombé un peu en désuétude depuis, j'avais décidé d'en faire enfin la découverte l'an passé grâce à l'éditeur américain Viz, qui propose de belles intégrales de ses oeuvres. C'était avant d'apprendre que non seulement Tonkam  son éditeur d'origine avait décidé de le relancer, mais également qu'un petit nouveau sur le marché : Mangetsu, avait annoncé la sortie de presque l'intégralité de son oeuvre dans les mois et années à venir !

La déchéance d'un homme, oeuvre plutôt récente qui date de 2017 au Japon, est en fait l'adaptation d'un célèbre roman d'un grand romancier japonais : Osamu Dazai. Junji Itô adapte à sa sauce, en 3 tomes, ce titre culte de la littérature japonaise dont l'ambiance sombre et morose fait bien écho aux titres qu'il a l'habitude d'écrire lui-même. Pour l'amener jusqu'à nous, Delcourt-Tonkam avec l'aide d'une valeur sûre à la traduction : Jacques Lalloz, nous propose une édition simple au format seinen dont la couverture donne d'emblée le ton en mettant particulièrement mal à l'aise.

Junji Itô est connu pour ses titres horrifiques. J'ai pour ma part lu Spirale qui me semblait être l'un de ses titres les plus représentatifs. Je dois dire que si ce dernier m'avait scotchée graphiquement, je reste un peu sur ma faim en ce qui concerne La déchéance d'un homme que j'ai trouvé bien sage. Même si je n'ai pas lu le roman d'origine, je me permets de penser que l'auteur se contente d'adapter le roman sans vraiment insérer sa propre patte, ou si peu, au point que c'est bien fade par rapport à l'horreur vécue dans ses titres phares.

Certes, La déchéance d'un homme est une histoire sombre, déprimante, qui met en scène un jeune héros qui n'a jamais su trouver sa place dans la société japonaise élitiste dont il est issu, mais le mangaka raconte cela très rapidement et sans y mettre beaucoup d'émotion. J'ai l'impression que la force du matériaux d'origine a en quelque sorte effrayé le mangaka qui n'a pas réussi à s'en dépêtrer pour proposer quelque chose qui lui serait propre. Cela donne ainsi un titre sympathique à lire mais trop lisse quand on sait de quoi Junji Ito est capable.

L'ambiance est délétère. On peut plaindre ce jeune héros qui se cache sans cesse sous un masque pour plaire à son entourage alors qu'à l'intérieur il se sent tout le temps en décalage. Cela n'a pas été sans me rappeler le texte de Yukio Mishima un peu autour du même thème. La vision de la société japonaise est pleine d'acide. Rien ne semble aller des élites nombrilistes aux domestiques dérangés en passant par ces terribles portraits de femmes que fait l'auteur. J'ai d'ailleurs eu un peu de mal avec cette obsession de faire de celles-ci des personnages oppressifs envers le héros... Celui-ci n'est pas très attrayant puisqu'il ne montre jamais son vrai visage, préférant passer pour le bouffon de service, ou faire tout et n'importe quoi pour plaire aux autres. Il déprime non-stop en plus, ce qui pèse sur le récit.

Heureusement la narration est rapide. On ne perd pas de temps à s'attarder trop longtemps sur les nombreux malheurs qui l'accablent, car le pauvre tombe en permanence de Charybde en Scylla. La métaphore filée de l'artiste maudit lui correspond bien et j'ai aimé la culture dont l'auteur fait preuve dans ses références très modernes pour l'époque invoquée, cela ancre bien le récit dans cette époque un peu délétère de l'entre deux-guerres. le portrait est donc sombre mais assez juste dans ce qu'il laisse transpirer sur la misère et la décrépitude d'alors par endroits.

Ainsi dans ce premier tome, on découvre d'abord de manière assez terrible et directe son enfance pas très heureuse entre abus et problèmes d'intégration. Puis on le voit monter à la capitale poursuivre ses études mais voguant d'un milieu à l'autre avant de se faire embarquer dans un mouvement révolutionnaire. Il passe également d'une figure féminine oppressive à l'autre, ce qui a de quoi glacer le sang. Avant de découvrir l'amour sans tout à faire le comprendre, ce qui le conduira à un geste tragique. C'est vraiment une histoire dramatique dans la plus pure veine du genre.

Mon seul regret dans cette histoire très sociale est que le dessin ne suive pas. Je le trouve très classique à part quelques fulgurances bien rares où on retrouve bien le sens de l'horreur du mangaka et de son trait très organique. Il m'avait habituée à des trouvailles visuelles fortes qui suintaient de chaque page, ici c'est très timide. On retrouve un trait seinen déjà vu et bien connu des amateurs du genre et seul le travail sur les regards de fous m'a vraiment marquée. Petite déception en cette raison quand on se rappelle le génie horrifique d'un Spirale ou d'un Gyo, qui viennent également de ressortir en intégrale chez Delcourt-Tonkam.

Ainsi, ce titre a toute les chances de séduire des amateurs de littérature japonaise classique ou encore des amateurs d'Inio Asano et autres auteurs aimant traiter de manière assez âpre de la société japonaise. Pour ma part, si j'ai aimé le portrait désespéré de cette époque qui commence à se faire lointaine, je n'ai pas pleinement adhéré à la narration que j'ai trouvé trop rapide et au dessin un peu fade. Je m'attendais à quelque chose d'encore plus dérangeant visuellement et je suis restée sur ma faim. C'est peut-être une bonne adaptation, je ne peux pas juger, mais je trouve le travail de Junji Itô trop timide quand on l'a lu de part ailleurs.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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C'est une adaptation du roman d'Osamu Dazai étant le premier volume d'une trilogie. Ce tome est dense, on passe les pages sans voir le temps passer et sans jamais s'arrêter. Toutefois, ayant feuilleté Gyo ou spirale... le graphisme est moins effrayant. 

C'est le premier livre que je lis de Junji ito. J'ai décidé de prendre toutes les oeuvres qui commencent à paraître. C'est la seule histoire éditée en format classique. Les autres que je possède ou que je vais avoir sont des grands formats (donc solide). C'est dommage ! En plus, la jaquette est mal pliée donc abîmée (voir les dernières photos). 

Je trouve ça super qu'il se fasse de nouveau connaître en France, il le mérite. Il faut vraiment que vous feuilletiez un de ses mangas ❤ L'univers de Junji ito est connu pour imposer une ambiance forte, mettant mal à l'aise n'importe quelle personne. Il n'hésite pas à faire ressortir toutes les expressions, les vices, les tourments du genre humain. Passant de l'angoisse à l'horreur.

Ici, on suit un homme se jetant à l'eau avec une femme. Puis... Flashback du temps de son enfance. Il n'arrivait pas à se faire une place dans son entourage. Il souffrait à chaque instant et avait décidé de faire le clown H24 pour qu'on le laisse tranquille et ne pas avoir à justifier quoi que ce soit. Son environnement social et familial était malsain et ça on va vite le comprendre (attention scènes d'abus sexuels, des cousines qui le voudraient bien, sang... ).

Au fil du temps il se perd lui-même et ne se retrouve plus dans la situation qu'il connaît. de plus, ce n'est pas en mentant que les gens pourront le connaître ! À cause de ça, il y aura de tristes évènements... Il est égoïste et n'a pas de courage, mais il va rencontrer des gens. Est-ce que ces rencontres vont pouvoir l'aider ? de quelle manière ?
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Mangaka préféré de ma moitié, Junji Itô, le maître de l'horreur a décidé cette fois-ci d'adapter un roman en manga. On change réellement de registre bien qu'on retrouve tout à fait les graphismes spectraux de Junji Itô. C'est une histoire bien déprimante et glauque avec un personnage principal victime d'abus depuis sa jeunesse et ayant de graves difficultés d'adaptation. Oui, il fait le pitre pour donner le change mais en réalité, il est dans une spirale infernale de la peur du regard des autres et de leurs réactions. Il se laisse aller et porter par ses rencontres qui sont plus malhonnêtes les unes que les autres. Mouai je ne suis pas fan mais je sais que je terminerai cette courte série vu que mon monsieur s'empressera d'acquérir les suivants.
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Junji Ito est injustement méconnu du grand public francophone !

Celles et ceux qui ont connu l'arrivée des mangas en France se souviennent qu'à l'époque de la forte parution de titres des années 2000 se trouvaient Tomié, Gyo... Des titres graphiquement soignés et précis, au service d'une mise en angoisse tournant à l'horreur. Les amateurs du genre "horreur" ont été comblés par le travail de ce mangaka tant et si bien que les tomes se sont vendus comme des petits pains et sont devenus introuvables.

En cette année 2021, plusieurs éditeurs français dont Delcourt-Tonkam décident de rééditer ces titres phares et ces nouveaux travaux. Parmis ces derniers se trouve une adaptation d'un roman culte d'Osamu Dazaï: la déchéance d'un homme. Sachez que ce n'est pas la première fois qu'un mangaka se frotte à adapter ce roman. Mais là....
Yôzô Ôba souffre énormément du regard que les autres portent sur lui et ne comprend pas le bonheur de son entourage. La solution qu'il finit par trouver pour s'en guérir : se transformer en bouffon. C'est ainsi que s'écoulent ses jours, à se vouer à ce rôle de clown empli de souffrance. « Extérieurement, le sourire ne me quittait pas intérieurement, en revanche, c'était le désespoir. »

Désespoir c'est clair ! On y sombre progressivement en suivant le personnage princiapl dans ce premer et excellent tome. Oba se construit un personnage de bouffon pour fuir son environnement social, qui dès son enfance est malsain et violent (il est abusé par les domestiques de son père, convoité par des cousines...). En faisant cela, il se perd et se complait dans ce rôle en faisant tout pour que les autres ne découvre pas son vrai "moi" ce qui va provoquer bon nombres de mensonges et de tragédies. Charmeur et beau parleur, il vit dans un égotisme très fort, y compris dans sa phase de militantisme communiste. Sa fuite du bonheur et son égoïsme sera plus d'une fois fatal à son entourage. La force du script, c'est que parfois on arrive à en rire malgré l'aspect glaçant.

Aspect que seul le génial Juniji Ito pouvait illustrer pour donner force à l'histoire ! Grâce à son style très réaliste, il entraine le lecteur dans un tourbillon vers le fond (allusion à la scène introductive) de l'âme déboussolée de Yozo Oba. Par le jeu des trames et des gris, il donne vie aux expressions d'angoisse et de terreur des personnages, ce qui génère plus d'une fois le malaise et l'angoisse chez le lecteur !

Vous pouvez retrouver la critique complète sur mon site
Lien : http://www.mangakastory.com/..
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La déchéance d'un homme est une adaptation d'un roman japonais écrit par un auteur japonais et repris par Junji Ito. Junji Ito est un mangaka reconnu pour ses mangas horrifiques souvent cité comme le Stephen King du manga. Ici nous suivons Ôba incapable de s'acclimater au comportement des gens, à leur émotion, se sentant toujours à part, indifférent à la course du monde. Il décide donc pour ne pas se faire démasqué dans sa noirceur de devenir le bouffon de tout le monde. Faire rire pour oublier le poids indécent de la vie. Faire rire pour ne pas qu'on le démasque. Nous le suivons donc de la petite enfance à l'âge adulte dans ce premier tome, sa vie parsemé de drame en tout genre, le confortant malgré lui dans le fait qu'il n'est peut-être pas fait pour vivre.
C'est un manga lourd dans le sens où très jeune notre personnage subit des abus qui sont impunis, les fantômes de son passé le harcèle constamment et le poids de la culpabilité et des regrets l'écrase sans cesse.

Je ne saurais dire de plus de ce manga atypique et complètement dérangeant par moments par les dessins et les situations qui nous laissent un étrange goût d'absurde dans la bouche.
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critiques presse (2)
BDGest
06 octobre 2021
Aucun doute, Junji Ito signe la meilleure adaptation de ce récit culte de la littérature japonaise. La chute de ce jeune homme oisif issu de la bourgeoisie politicienne est magnifiée par le trait de l'artiste. Ce dernier se hisse au niveau du texte de Dazai (que le traducteur, Jacques Lalloz, soit chaleureusement remercié pour le talent qu'il a déployé afin de respecter le texte d'origine).
Lire la critique sur le site : BDGest
Sceneario
15 mars 2021
Un premier volume qui intrigue et qui donne très envie d'être là au prochain rendez-vous !
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
J'ai vécu une vie remplie de honte. Je suis incapable de comprendre autrui... j'étais inquiet à l'idée que ma conception du bonheur divergeait radicalement de celles des autres. J'en gémissais chaque nuit, il m'est même arrivé de frôler la folie.
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Aujourd'hui, je considère ces traitement infligés à un enfant comme les méfaits les plus vils et cruels qui soient... Mais j'ai supporté ces épreuves... D'un sourire sans force, en me disant chaque fois que je venais de découvrir une nouvelle facette de la nature humaine.
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C'est à ce moment que j'ai réalisé. Plus les gens sont facilement effrayés et plus ils désirent voir des spectres terrifiants... Ce groupe de peintres avait tant souffert de la monstruosité des hommes qu'ils ont fini par voir des fantôme en plein jour...
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Mais il y a bien pire que ces esprits... C'est surtout les vivants que je crains...
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Vidéo de Junji Ito
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