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sur 314 notes
En camping-car d'Ivan Jablonka ou des vacances en Combi Volkswagen à la découverte de soi.
Un essai sur une autre façon de parler de soi-même, « débusquer ce qui, en nous, n'est pas à nous ».
Ivan Jablonka débusque donc ce qui est en lui et qui n'est pas à lui. Mais à qui est-ce ? de l'enfance, on conserve souvent en soi des mal êtres, des injonctions, des ordres, des peurs qui ne sont pas à nous.
Il part à la rencontre des peurs, des injonctions des uns, des autres, des angoisses, de leur soif à eux de vouloir donner à l'autre ce qu'ils n'ont pas reçu eux. Et qui sont ces autres : le père et la mère. Chacun porte en lui des failles transmis inconsciemment par les uns ou les autres. L'enfant, à l'âge adulte, fait ou ne fait pas le choix de « faire le ménage » dans ce qui lui est propre et ce qui est à l'autre.
Ivan Jablonka porte en lui la souffrance d'un père, les angoisses d'une mère…mais il porte aussi en lui, la liberté qu'ils ont sue lui insuffler en parcourant des milliers de kilomètres chaque année pendant les vacances.
Son journal intime ne mentionne pas toujours une bonhomie à traverser ces villes, ces pays, mais le temps a fait son chemin et a su laisser en lui ce besoin de son père et à le transformer en un fantastique souvenir de liberté et « c'est {pour lui} comprendre de quoi {son} enfance a été faite ».
Il a cette capacité de citer sans juger, d'analyser sans fanfaronner. L'humilité est omniprésente.
Et cette phrase représente à elle seule, la capacité de cet homme à l'humilité : « quels que soient mes succès et mes échecs, je n'ai jamais oublié d'où je viens. Je viens du pays des sans-pays. Je suis avec ceux qui trainent leur passé comme une caravane ».
A lire !
Magnifique essai !
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Pour Ki : Pour les amoureux du VW COMBI et pour ceux qui vont se lancer prochainement dans l'achat ou la location du California, dernier né COMBI.
Pour Koi : Parce qu'on plonge dans l'histoire romanesque du fameux camping-car des années 50 à aujourd'hui.
Pour Kan : En vacances, en camping, en COMBI.

Oui bien sûr nous voyons bien ce qu'a voulu nous transmettre Ivan Jablonka :
Une certaine histoire de la liberté, de sa liberté toute bringuebalante dans un Combi Volkswagen. La transmission du père justement avec cette obligation de bonheur, ce devoir d'être heureux pour compenser ce qui n'a pas pu être avant. Et pour ce faire l'objet idéal et ses ramifications :
- Le camping-car, couteau suisse-allemand roulant, polyvalent, aménageable et aujourd'hui ultra tendance, à la mode Bio-écolo, vintage et inimitable. 
- Le goût de l'aventure ou presque, de la recherche de la terre inexplorée ou presque, du choc des cultures ou presque.
- Un road movie pendant les congés scolaires, "des vacances routardes mais intellectuelles".
Mais nous lecteurs, nous restons devant l'immeuble tout gris, dans Paris, et nous regardons partir Ivan pour des vacances inoubliables dans son COMBI avec sa si chic famille. Est-ce le style un peu froid, un peu figé qui nous fait ressentir de la gêne, de l'ennui face à ces moments-photos d'une famille BoBo-Hyppie avant l'heure, chanceuse et globetrotteuse ?
En camping-car, Ivan Jablonka aurait eu le temps de développer encore plus cette idée forte qui fait concilier "l'indépendance, le génie pratique et la vie sauvage". Nous étions prêts, nous lecteurs, à nous installer docilement sur la banquette arrière pour écouter sagement toute l'histoire pendant le COMBI avalait docilement les kilomètres.
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Un récit autobiographique autant qu'une étude sociologique et historique sur les vacances familiales. Etats-Unis, Portugal, Grèce, Maroc, Italie... autant de voyages vécus comme des moments de bonheur et de liberté pour ces enfants des années 80 dont les parents ont vécu les privations de la guerre.
”J'étais libre parce qu'il n'y avait pas de ceinture à l'arrière, parce je pouvais flâner dans les musées sans les visiter, parce que je pouvais rester des heures à jouer dans les vagues, j'étais libre parce que mes parents voulaient que je le sois.”
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On navigue entre l'essai sociologique, l'histoire et la biographie tout cela autour d'un camping-car. L'auteur nous happe dans son passé, nous l'explique, le décortique.
C'est un agréable moment de lecture.
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Entre l'essai sociologique et le récit de ses vacances, Ivan Jablonka nous embarque à bord des combis VW pour traverser l'Europe et les années 80. J'avais déjà lu avec grand intérêt son précédent livre « Laetitia » sur l'affaire Laëtitia Perrais et j'avais déjà beaucoup aimé son écriture et sa façon d'aborder un sujet si difficile. Ici, il traite d'un sujet beaucoup plus léger : ses vacances en camping-car. C'est en effet le sujet central au début du livre et entre quelques digressions sur l'histoire du combi VW, on suit les pérégrinations de la famille en Corse, au Portugal, en Grèce, en Italie et au Maghreb. On se rend ensuite compte que ce document est aussi un prétexte pour un petit portrait sociologique des vacanciers, ce qu'il fait très bien d'ailleurs à travers son oeil d'historien. Et justement, on retrouve l'Histoire de l'Antiquité au détour d'un chapitre et j'ai également beaucoup apprécié ce passage.
J'ai surtout aimé la seconde partie du livre dans laquelle l'auteur s'écarte de ses histoires de vacances et parle de l'Histoire, son regard sur une époque, de politique et de son passé. N'ayant jamais passé de vacances en camping et n'appartenant pas à la même génération, je ne me suis pas laissée complètement emportée par le récit mais j'ai tout de même passé un bon moment et j'apprécie toujours autant le style d'Ivan Jablonka.
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Le camping-car comme moyen de s'accrocher à la vie, il fallait y penser ! Et pourtant...
Ivan Jablonka est né en 1973. Son père, né en 1940, a été séparé de ses parents à l'âge de 3 ans. Ils sont morts à Auschwitz.
« Soyez heureux » ne cesse-t-il de dire à ses deux garçons qui, depuis les années 1980, sillonnent les routes d'Europe en compagnie de leurs parents.
Embarqué dans un Combi Volkswagen, le jeune garçon y est comme un « seigneur », un « Robinson en son logis », protégé comme dans le ventre de sa mère.
Il découvre la liberté, l'insouciance mais aussi la beauté des paysages et les richesses culturelles que sa mère, professeur de lettres passionnée des civilisations antiques, lui révèle.
L'historien se transforme en sociologue quand il chronique cette forme de tourisme intelligent qui l'a sauvé de la « parisianité ». et de l'entre-soi.
Loin de tout narcissisme, il fait de sa propre histoire non seulement un récit intime empreint d'un peu de nostalgie mais surtout le portrait passionnant d'une époque. le je devient nous sous la plume de l'auteur de « Laëtitia ou la fin des hommes ».

EXTRAITS
- Je propose une autre façon de parler de soi-même. Débusquer ce qui, en nous, n'est pas à nous. Comprendre en quoi notre unicité est le produit d'un collectif, l'histoire et le social. Se penser soi-même comme les autres. Un moi-problème construit sous le regard des sciences sociales. (…). La révolution du témoignage au XXème siècle a fait advenir un être mixte, qui emploie le singulier pour mieux dire le pluriel.
- Dans « Le Siècle juif », Yuri Slezkine explique que les « valeurs » juives – mobilité, cosmopolitisme, aptitude à franchir les frontières – se sont diffusées jusqu'à devenir non seulement modernes, mais universelles. (…). le camping-car transpose dans un cadre estival la charrette du colporteur , les roulotte des bohémiens...
Lien : http://papivore.net/litterat..
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Il y a des livres qui ne demandent qu’une chose : qu’ils soient relus.
Comme en camping-car, on circule, on navigue, on se promène et soudain, on passe sans s’arrêter, sans demander, sans prêter une réelle attention. Et pourtant, existe à chaque coin de la terre comme à chaque coin de page, le détail qui fait tout basculer.

C’est l’histoire d’un jeune garçon qui découvre les richesses du monde de façon complètement libre, qui va flâner sur des chemins détournés avec une phrase qui résonne dans sa tête « Soyez heureux ». Cette phrase, c’est celle de son père et il désire que ses enfants saisissent le bonheur, parce que lui sait que c’est un concept fragile… ses parents ont disparu, assassinés dans l’horreur de la Shoah.

Alors, on part sur les routes de France et de Navarre, on goûte à une liberté totale, au camping sauvage, aux circuits improvisés. Parfois, le récit donne l’impression de partir dans tous les sens, mais dans la tête d’un jeune enfant, comment peut-il en être autrement… Le sanctuaire d’Asclépios, la magie des voix des Arènes de Vérone, ce sera pour plus tard, on ne s’attarde pas, on s’initie simplement.

L’écriture est agréable, à la fois sobre et élégante et la fin du document laisse une impression de plénitude. Ces notions de bonheur et de liberté sont piquantes et si réelles. Chacun selon son parcours de vie, selon les ectoplasmes psychiques qui l’entourent, ne va pas réagir de la même façon, ne pas goûter les mêmes saveurs, ne pas complètement savourer le bonheur parce qu’il y a un passé, une blessure, un néant. S’ajoute une approche sociologique intéressante même si je la trouve avec une légère tendance à l’amalgame, mais comment résister à cet hommage vibrant à des parents pour qui « vivre est un acte de résistance.


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Je me suis embarquée dans ce livre, pensant passer un moment "feel-good" facile!...Je me suis trompée, embarquée donc par cette jolie couverture en "mode vacances". Mais ça n'est pas grave, au contraire : bien informée je n'aurais peut être même pas essayé!
C'est dit, j'ai passé un bon moment en compagnie d'Ivan Jablonka : il décrypte ses vacances d'enfant et au travers de cela porte un regard de sociologue sur un certain mode de vie dans les années 80. Mais surtout il revient sur ses propres vacances et leur signification dans la famille à laquelle il appartient. L'auteur écrit " en me concentrant sur la fin du XXe siècle, j'ai tenté une histoire de ma liberté, une sociologie de ma liberté,(...)" Cela est tellement fin et intelligent que je ne me hasarderai pas à vous expliquer, sachez juste que ça n'est pas barbant, même si cela exige de la concentration pour certains passages!
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Le goût de l'itinérance
Ivan Jablonka raconte ses vacances en itinérance motorisée autour du bassin méditerranéen dans les années 80. Il nous fait partager son goût pour le camping-car, la découverte d'un pays par étape et de dormir dans des spots incroyables. La liberté ! A lire pour s'évader !
Lien : https://lilietlavie.com/2019..
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Ivan Jablonka commence ce livre par le hurlement que son père leur lance à lui & son frère lors d'un voyage au Maroc: > car il joue au tarot à la place de regarder la magnifique vallée Dadès!

C'est en même temps une histoire du voyage & des vacances en cette fin du XX°, un véritable hymne à la liberté,à la découverte & à la famille.
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