AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,45

sur 314 notes
Mitigée...Très...


Je suis incapable de dire ce que ce document a suscité chez moi.


J'ai aimé les souvenirs égrenés, les itinérances, les "éclairs d'enfance heureuse", la réminiscence des agacements, des attendrissements.


Mais je n'ai pas aimé les considérations sociologiques, le constant rappel à la judéité (si on vadrouille en camping-car c'est grâce ou à cause de nos origines juives... que pourraient dire les générations de gamins élevés en mode hippie en combi VW qui seraient cathos ou même athées ?? j'ai fini par trouver le côté "juif errant" un peu incongru), et le côté un peu décousu de la narration, sautant parfois du coq (grec) à l'âne (marocain), comme si l'ensemble manquait de construction et de structure...


Ça se lit vite, ça n'est pas déplaisant (loin de là !!) mais on se demande souvent où Ivan Jablonka veut nous conduire, au volant de son van chargé de souvenirs...

Mais, à vrai dire, cet essai oscillant entre souvenirs d'enfance (très personnels) et étude sociologique non approfondie manque de souffle et surtout, ne parvient pas à faire la différence entre les deux genres. Ni un essai, ni un regard autobiographique, un peu des deux (ou trop !).


L'impression d'être invitée chez son voisin pour regarder des diapos de vacances !
Commenter  J’apprécie          71
J'ai lu ce livre dans le cadre du Grand Prix Elle 201, catégorie document.

Ivan Jablonka se replonge dans son enfance au travers de ses souvenirs de vacances en camping-car. Tout a commencé lors d'une année scolaire en Californie à l'occasion d'une mutation de son père. Ses parents achètent alors un combi Volkswagen, une sorte de fourgon aménagé pour eux qu'ils surnomment "le bus". de retour en France, tous les étés ils sillonnent l'Europe du Sud avec des amis et leurs enfants. Ivan Jablonka s'appuie sur le journal de voyage qu'il tenait à l'époque et sur des photos pour retracer son enfance et dresser le portrait d'une époque.
Il montre comment ces vacances en camping-car l'ont structuré, comment il y a découvert la liberté, la convivialité et l'amitié. Adeptes du camping sauvage, avec des arrêts dans des spots en pleine nature à une époque où c'était encore permis, c'était l'émerveillement garanti, l'insouciance, la découverte dans leur "bulle itinérante" protectrice.

Ivan Jabloka ne se contente pas d'égrener ses souvenirs, il esquisse une analyse dans ce qu'il nomme lui-même une socio-histoire de son enfance, il retrace l'histoire du camping-car, symbole de l'amour de la nature, explique que ce mode de vacances proche du nomadisme, cet anticonformisme, étaient incompris par ses copains repliés dans une sorte de mépris social.

L'aspect le plus intéressant de ce récit est l'analyse que fait l'auteur du choix de ses parents quant à ce type de vacances. Il décrit un père qui a beaucoup souffert et qui éprouvait de la culpabilité de ne pas rendre ses enfants heureux, qui leur criait "soyez heureux ", un père pour qui le camping-car était le moyen de rendre ses deux fils heureux. Son père a tellement souffert que le devoir de bonheur était une règle dans leur famille par respect pour leurs proches qui ont subi l'horreur. Il relie le choix de son père au drame de son enfance. Survivant d'un génocide, orphelin de ses deux parents, son père a vécu dans la pauvreté et a été élevé dans des foyers communistes. L'absence de racines familiales du côté paternel explique beaucoup de choses dans cette famille (Ivan Jablonka a d'ailleurs écrit "L'histoire des grands parents que je n'ai pas eus") où l'errance lors de ces vacances n'est pas sans rappeler celle du peuple juif.

J'ai été agréablement surprise par ce récit vers lequel je ne serai pas allée spontanément. J'ai trouvé l'auteur honnête dans son récit autobiographique car il n'enjolive pas son enfance, il évoque l'ennui qu'il éprouvait parfois lors de visites de musées et de sites archéologiques chers au coeur de sa mère professeur de français-latin-grec. C'étaient des vacances routardes et « intellectuelles » mais les enfants étaient libres de flâner dans les musées sans les visiter. Comme la dimension culturelle de leurs voyages a parfois ennuyé le jeune garçon qu'il était, le non consumérisme de ses parents ne l'empêchait pas de réclamer des pizzas et du coca… La notion de liberté est le fil conducteur du récit et Ivan Jablonka note la chance qu'il a eu de bénéficier d'une liberté offerte par ses parents et non acquise contre eux, il reconnait les bienfaits de cette éducation qui est pour lui à l'origine de son militantisme intellectuel actuel. J'ai aimé l'analyse qu'il fait de sa position d'aîné "content de contenter les autres, en proie à la quête de perfection", attitude adoptée pour protéger son père dont il se sentait l'anti-dépresseur.
La dimension sociologique du texte, mêlée à la dimension autobiographique, m'a beaucoup intéressée, j'ai aimé qu'il souligne que ce style de vacances routardes l'a préservé de la tentation de rentrer dans l'élite parisienne lorsque, devenu adulte, il a gravi un nouvel étage de l'ascenseur social pris par ses parents.
La lecture de ce bel éloge du voyage, de ces années de formation à la découverte du monde, de ces vacances populaires synonymes d'ouverture à la culture et à la diversité, vacances de liberté et de simplicité a été une vraie bouffée de fraicheur. le texte, servi par une très belle plume, a toute sa place dans la sélection du Grand Prix Elle 2018.
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
Commenter  J’apprécie          70
Entre autobiographie et étude sociologique, Jablonka nous conte ses premières vacances à bord d'un camping-car VW. Des réflexions sur l'enfance, la liberté, la transmission et de belles images de voyages en Italie, en Grèce, au Maroc ou partout où le van pouvait les emmener.
Commenter  J’apprécie          50
Dans les années 1980, à la faveur des vacances d'été, la famille Jablonka (Ivan, ses parents, son frère) accompagnée d'amis, souvent, a sillonné le bassin méditerranéen à bord de son camping-car, un combi VW aménagé. Dans les années 1970 (étant de dix ans l'aînée d'Ivan Jablonka), je faisais la même chose avec mes parents, mes soeurs et frère et des amis, souvent. C'est dire si En camping-car, à la fois recueil de souvenirs et étude sociologique des vacances en itinérance, avait de quoi me séduire.

Les parents de M. Jablonka père ont été assassinés par les nazis quand il avait trois ans, il a grandi dans des foyers pour orphelins juifs, il n'a pas eu une enfance très heureuse. Sa revanche a été de tout faire pour que ses enfants soient heureux. C'était même une obligation pour eux : "Soyez heureux !" hurle-t-il aux enfants qui viennent de lui dire qu'ils s'ennuyaient. Pendant l'année scolaire ils vivent dans un petit appartement parisien, l'été ils s'évadent sur les routes pour jouir de la liberté. "[Mon père] professait qu'un enfant n'a pas à respecter son père et, d'ailleurs, le fait de voyager, d'être quotidiennement dépaysé, était un défi à toute autorité. Lui qui avait grandi sans père, il avait choisi de garder le meilleur de la paternité".

Derrière ces choix individuels, Ivan Jablonka voit aussi des choix de classe. Enfants d'ouvriers, ses parents se sont élevés par les études. Ils font partie de la bourgeoisie à diplômes, celle qui a "le pressentiment que l'essentiel, pour réussir à l'école, ne s'apprend pas à l'école." Les voyages forment la jeunesse et lui permettent de faire sienne une culture vivante.

Cette bourgeoisie-bohême, que l'on raille souvent sous l'appellation de "bobo", l'auteur la défend en disant qu'elle est le bastion de valeurs comme "la culture, le progrès social, l'ouverture à autrui, une certaine idée du vivre-ensemble".

Dans cet ouvrage, qui est aussi un hommage de l'auteur à ses parents et plus particulièrement à son père, j'ai reconnu mes souvenirs d'enfance, les choix de mes parents et un peu de ce que je suis devenue.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
Commenter  J’apprécie          50
Ce n'est pas le livre de Jablonka que je préfère, en tout cas c'est celui qui me laisse le plus sur ma faim, mais c'est juste un sentiment personnel parce que j'aime beaucoup cet auteur et que le propos de ce livre m'intéressait beaucoup.
Comme presque toujours chez lui son livre est inclassable, autobiographique et sociologique à la fois.
Il raconte une époque de vacances itinérantes qui ne peuvent plus exister, cette époque a du commencer un peu avant sa naissance, et il en a vu la fin. Epoque où on croyait que c'était déjà le tourisme de masse, mais où en fait il n'était pas encore vraiment là, puisque de telles vacances familiales étaient encore possibles.
Pour lui cela aura duré sept étés, à une époque sans Internet et sans portable.
Des vacances où, grâce au camping-car, au combi VW ils pouvaient s'arrêtaient où ils voulaient pour organiser leurs journées à leur guise, et avec guère de contraintes. Pendant ces sept années ses parents ont inculqué à leurs enfants le plaisir de se sentir libre, le plaisir de se cultiver et de s'instruire en dehors de l'école et sans contrainte. Ivan Jablonka dresse un portrait de ses parents plein d'amour, de respect et de gratitude. Il aborde l'obsession de son père pour que ses enfants soient heureux.
Commenter  J’apprécie          50
Ce livre donne envie de partir, avec le mode de transport éponyme. Destination de son choix : l'enfance, ou bien la famille, ou bien la liberté, ou bien la futilité, l'insouciance, la curiosité, etc. Ou tout cela.
Commenter  J’apprécie          50
Entre 1982 et 1988, Ivan Jablonka et sa famille ont exploré l'Europe du Sud, l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient à bord de leur camping-car, un magnifique combi Wolkswagen. Sans internet, ni téléphones portables, Nintendos ou autres écrans, Ivan passe sept étés merveilleux dans des paysages somptueux. Ivre de liberté, la petite famille s'amuse, nage, visite et profite pleinement de ces heures sans contraintes. Les vacances chez les Jablonka, c'est la liberté. On organise nos journées comme on veut, on s'arrête pour se reposer où l'on veut !

Loin de son appartement parisien, Ivan Jablonka raconte ses sept étés merveilleux qu'il a passés en famille. Mais c'est plus tard qu'il a réellement pris conscience que ces voyages ont été cruciaux pour son éducation, qu'ils ont fait de lui l'homme instruit et cultivé qu'il est aujourd'hui. Ici, il remet sa propre enfance dans le contexte des années 70-80, s'appuyant sur des souvenirs qu'il a gardés mais aussi sur les témoignages de ses proches, tout en se racontant lui-même. Sous forme d'autobiographie, il tente avec son regard d'adulte d'analyser son enfance, et ajoute sa petite touche d'historien nous faisant voyager.
Lien : http://untitledmag.fr/ete-20..
Commenter  J’apprécie          50
n livre étonnant qui commence une série que je ne connaissais pas l « Égo-histoire », qui se définit ainsi :

une forme d'approche historiographique et de courant d'écriture historique à travers laquelle l'historien est censé analyser son propre parcours et ses méthodes de manière réflexive et distanciée. (Wikipédia) .

Il peut très bien se glisser dans une de vos valise pour accompagner vos vacances. Même si il n'est pas qu » un livre léger et plaisant de souvenirs d'une famille intellectuelle parisienne, ceci n'est, en effet, qu'un tout petit aspect de ce livre, qui cherche à atteindre des buts beaucoup plus larges, plus « scientifiques » trouver en quoi les vacances organisées par ses parents s'inscrivent dans une conduite sociologique ne correspondant pas exactement à l'originalité à laquelle elle semblait à l'époque répondre. C'est certainement l'aspect qui lui a enlevé un ou deux coquillages sur Luocine, car j'ai trouvé ces explication très répétitives, on comprend assez vite mais l'auteur a besoin d'y revenir plusieurs fois sans rien ajouter au propos. le second aspect m'a beaucoup touchée : que se cache-t-il derrière cette injonction paternelle « Soyez heureux !» ? Toutes les difficultés des rescapés de la Shoah sont dans ces deux mots et la façon dont son père a rendu ses enfants « heureux » est extraordinaire à la fois de simplicité mais aussi de courage . Enfin le dernier aspect, ce sont les souvenirs de cet enfant qui a comme tous les enfants préfèrent jouer avec ses amis plutôt qu'écouter les explications savantes à propos des ruines grecques et romaines.

Un livre que j'ai beaucoup aimé malgré les bémols que j'ai évoqués.
Lien : http://luocine.fr/?p=10442
Commenter  J’apprécie          50
Une autofiction pleine de tendresse, de nostalgie et d'humour qui retrace, à travers les voyages en camping-car, l'itinéraire de l'auteur vers la liberté.
Commenter  J’apprécie          50
Nouvelle réussite pour Ivan Jablonka dans un registre très différent de son dernier ouvrage.
A travers le court récit personnel de ses vacances d'enfant et d'adolescent avec ses parents et des amis en camping-car, il retrace la mémoire de son passé, raconte les différents voyages à l'étranger, s'interroge sur le sens de la liberté, se replonge dans ses carnets de voyage, tente d'analyser le comportement de ses parents et l'injonction paternelle "Soyez heureux". Ce récit très émouvant, sans narcissisme, dresse le portrait d'une génération, celle des années 80 et analyse la position de l'adulte face à une époque très différente : "Il y a quelque chose de traumatisant à l'idée que mon enfance, par le simple effet de l'innovation, soit aujourd'hui caractérisée par l'absence d'objet qui nous sont devenus indispensables : pas d'ordinateur, pas d'imprimante, pas d'Internet ni de mail..."
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (697) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

amoureux
positiviste
philosophique

20 questions
859 lecteurs ont répondu
Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

{* *}