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EAN : 9782919750825
262 pages
Éditions Tensing (12/10/2016)
4/5   3 notes
Résumé :
Quand Eva part pour le Rwanda elle pense laisser derrière elle le mal de vivre qu’elle traîne depuis l’adolescence. Plus que la verdeur et les brumes du pays des mille collines, ce sont les habitants d’un village proche du lac Ruhondo, Jean, sa mère Solitude, Agathe sa grand-mère qui lui feront découvrir un bonheur simple qui la comble.
Mais bientôt la réalité sauvage du génocide rwandais les submergera. À son tour, Eva parviendra-t-elle à sauver Jean, l’enfa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Paris, 1997. Eva se rend chez une connaissance de longue date. Un ami plus qu'intime. Un rendez-vous qu'elle a préparé de longue date, depuis que l'évidence s'était imposée. Sa rancoeur est contenue. Un désespoir ordinaire remplace sa rage initiale. Mais sa décision est prise. Elle est là pour le tuer.
Au commissariat, elle est concise, retenue, précise. Elle fait sa déposition sans le moindre mensonge, avoue avoir prémédité son geste, mais affiche froideur et distance. Attitude d'une grande orgueilleuse ou d'une grande blessée ?
Le juge Sagedieu et le commandant Milnor vont sillonner les dédales du passé d'Eva à la poursuite de rares témoins. A l'issue d'une traque étonnante, ils parviennent à reconstituer son parcours, la douloureuse route de sa vie.

Contrairement à ce que le début nous laisse penser, Ils ont abattu les grands arbres est plus un roman de littérature générale qu'un roman policier, car l'objectif de Kurt Jais-Nielsen est bel et bien de nous raconter le génocide rwandais – le titre du livre en étant le message déclencheur - dans toute son horreur, tel que l'a vécu Eva, se substituant en quelque sorte à l'avocat de la défense, chargé de défendre sa cliente devant un parterre de jurés que sont les lecteurs.
Et pour comprendre le geste d'Eva, l'auteur nous raconte son enfance, sa scolarité, ses fréquentations, ses états d'âme, sa mélancolie qui s'installe progressivement jusqu'à devenir mal-être endémique, sa promesse faite à un sans-abri rwandais à Paris, sa renaissance au contact du sol africain, ses relations avec un époux dominant, ...
Kurt Jais-Nielsen, avec un style limpide, nous permet d'imaginer toute la beauté naturelle du Rwanda, le pays aux mille collines, de ressentir la révolte comme on entend sourdre l'eau qui évolue en torrent rugissant comme le bruit des machettes mêlé aux cris de terreur et d'agonie.
Eva y fait des rencontres qui vont changer le sens de sa vie. « Un sens à cette vie terrestre, enfin, un putain de sens, se dit-elle, ne pas le lâcher ! »
Et petit à petit, au fil de l'histoire, nous découvrons toute l'horreur d'une trahison qui justifie amplement son acte prémédité.
C'est un livre qui ne laisse pas indifférent, une histoire dont on ne sort pas indemne, avec des personnages marquants qu'ils soient attachants ou détestables.
Un superbe roman !
Un auteur à découvrir !

http://bibli-oli.blogspot.be
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Merci à Babelio et aux éditions Tensing pour cette formidable lecture qui m'a passionnée.
Eva a toujours été une petite fille curieuse et rêveuse puis une jeune fille tourmentée et mélancolique . Après des années d'étude en Suisse où elle se lie d'une amitié indestructible avec Pauline, elle décide de se rendre au Rwanda , pays dont elle rêve depuis son enfance à la suite de longues conversations avec un vagabond qui vivait près de sa maison . Elle va donc partir pour l'Afrique avec son ami d'enfance Paul .L'amitié s'est vite transformée en amour .Elle va oeuvrer au sein d'une ONG tandis que son compagnon va faire des affaires avec des locaux plus ou moins louches .Petit à petit , elle se sent de plus en plus proche de ce peuple qui souffre , ce qui augmente son mal de vivre . Lorsqu'elle fait la connaissance de Jean , sa mère Solitude et sa grand-mère Agathe , elle goûte enfin à un bonheur simple et reprend gout à la vie . Hélas , commence alors le génocide rwandais et les combats entre hutus et tutsis font des milliers de morts .Paul est relativement serein car ses hautes relations le préservent et il continue à sortir et travailler mais Eva se pose de plus en plus de questions à son sujet et ne peut plus supporter ses copains. Elle cache la famille de Jean chez elle au péril de sa vie et s'attache de plus en plus au jeune garçon .
La guerre civile fait rage .Bientôt Eva se retrouve sur les routes jonchées de cadavres ; elle doit parcourir des kilomètres à pied pour ramener Jean dans sa famille . La misère est partout ; elle vit un enfer mais veut aller au bout de son périple pour sauver l' enfant .
De retour en France , elle essaie grâce à sa mère et à son amie Pauline de retrouver une vie "normale" mais la mélancolie s'installe . Elle ne sort plus , ne mange plus , ne s'intéresse à rien .Elle laisse même tomber ses relations épistolaires avec ses amis rwandais . Un jour , elle commet l'irréparable.
Une lecture qui m'a marquée et que je recommande .
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Connait-on vraiment quelqu'un? Ou seulement ce qu'il veut bien nous faire partager? Comment expliquer qu'Eva, franco suédoise, belle, instruite et dépressive, a commis l'irréparable, comment en est-elle arrivée là?
L'enquête de l'inspecteur Milnor nous conduit des bords du lac Léman au Rwanda sur fond d'amitié, promesses, attirance irrésistible à l'argent, trafic d'armes et génocide.
Quel mobile peut justifier l'acte absurde d'Eva?
Un roman mêlant la vie d'Eva et l'Histoire du massacre rwandais qui a débuté par la triste phrase: "Ils ont abattu les grands arbres".
Une lecture à recommander.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
A Goma elles découvrirent la réalité d'un camp de réfugiés. D'abord, l'odeur de la mort : mélange âcre de viandes avariées, d'urine et de déjections, odeur que le soir on ramène chez soi. On se lave, on change de linge, mais l'odeur reste tapie au fond des narines, indélogeable à moins de s'amputer du nez. Et lorsqu'on n'a pas de chez-soi, pas de linges de rechange, ni aucun lieu intime où faire sa toilette, on devient soi-même un cadavre vivant qui pue.
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Ils avaient tué son mari, ses quatre fils, puis l'ont emmenée vers un gymnase où étaient parquées des centaines d'autres femmes, offertes en pâture à une bande de sauvages. "Des batteries de poules conduites à l'abattoir", avait dit Uwase. Sauf qu'ici, au Rwanda, il s'agissait d'un type nouveau de boucherie : le viol collectif pratiqué à la chaîne, chronomètre en main !
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Nous avons nos démons, ils sont tapis en nous, silencieux et muets au point que nous les oublions.Quand la peur nous paralyse, ils en profitent, ils sortent et usurpent notre parole. Ensuite ils retournent se faire oublier au fond de leur antre, nous abandonnant en proie à l'odeur et au goût de l'infamie. p140
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Cette femme généreuse, instruite, qui s'était rêvée Tutsie auprès des Tutsies, avide de partager leur souffrance, la grandeur de leur souffrance, n'était qu'une créature ordinaire, insignifiante, prête, le moment venu, à la plus misérable des lâchetés: un reniement sans condition. P134
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