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Danièle Bondil (Traducteur)Pierre Bondil (Traducteur)
EAN : 9782743612511
322 pages
Payot et Rivages (02/07/2004)
3.77/5   15 notes
Résumé :

« Jack Lamb l’appela chez lui pour convenir d’un rendez-vous, d’une voix pétillante, pleine d’aisance comme toujours, riches d’innombrables et sombres victoires. Et comme toujours, Harpur écouta sans dire grand-chose, parce que son rôle ne consistait qu’à accepter ce que Lamb proposait. » Jack Lamb est l’indic favori de Colin Harpur et ce qu’il a à révéler ne serait jamai... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Une virée à Londres et je t'explique au détour d'un pub la morale de l'histoire. D'une simplicité enfantine mais terriblement vraie, l'histoire se raconte en une phrase : « Méfie-toi de la vengeance du gars à qui tu as grillé ses couilles au chalumeau ! »

Voilà le problème, une petite histoire virile qui a mal tourné. Bernard Mellick, surnommé dans le milieu « Le Tendre », et le pauvre Ivor aux castagnettes roussies. Un petit différent entre eux, de grandes conséquences pour Le Tendre et surtout son fils, handicapé mental, qui vient d'être kidnappé…

« Il y a beaucoup de problèmes entre Ivor et Le Tendre, non ?
- Oui, on peut dire ça. Si quelqu'un s'attaque à vos couilles avec une lampe à souder, ça donne peut-être envie de réagir. »

Londres, la mafia et deux rivaux. Au milieu, des flics et des indics. Des voyous qui gravitent autour. le monde n'est plus blanc, les flics font place à la grisaille désenchantée. Pots de vin, arrangements, petits services. Les frontières de la légalité s'élargissent. C'est le seul moyen pour la Police d'avoir des tuyaux et d'arrêter les vrais caïds. Des petits dealers que l'on sauve, ils pourront faire remonter l'ascenseur un peu plus tard.

« Protection » de Bill James. Une virée dans une société bien particulière. Personne n'est au-dessus des lois, mais quelques petits arrangements entre certains permettent de fermer les yeux sur quelques activités. Qui a dit illicites ? le flic ne devient pas un héros, sa grandeur n'est pas magnifiée comme dans les plus beaux scénarios cinématographiques. Non, il est juste un homme avec ses faiblesses et son cynisme. Et tu sais où se trouve la plus grande faiblesse de l'homme, je suppose. Oui, ses couilles. Alors ne t'avise pas d'en griller une paire à ton meilleur ennemi si tu n'envisages pas les représailles avant.

Un homme blessé agit bien souvent sans penser. Mais quand tu entends le tic-tac de l'horloge qui se fait de plus en plus pressante. Quand ta propre chaire est menacée et que tu es aux abois, ton comportement peut devenir rapidement irrationnel. Tu as bon fond, en somme, sauf que tu as du mal à l'exprimer en temps normal, la faute à toutes ces activités parallèles, nécessaires pour entre tenir la garde-robe de ta femme, le jardinier et la maison qui va avec dans un quartier de la haute bourgeoisie londonienne. La force du désespoir. Tu éprouves même de la compassion pour ce salaud de la pire espèce. Car tu sais que ce sont les circonstances qui façonnent notre homme, qu'il lui reste encore une infime étincelle pour illuminer son âme, et surtout que comme pour les samouraïs et les politiciens, il y a une certaine déontologie, un code d'honneur. D'ailleurs, l'un des articles de ce code d'honneur ne serait pas de ne pas toucher à la progéniture de ton rival ? Peut-être même que si l'on descend tous les commandements de cette table des lois mafieuses, il y est question d'organes sexuels mâles…

« Protection » ou l'art d'aimer les rognons bien grillés.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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La paire, y en a pas deux. le slogan tourne en boucle dans l'esprit de Ivor Wright. Ce truand anglais vient de passer un sale moment avec un rival qui lui a rôti les parties au fer à souder. Avec de telles manies, nul besoin de vous expliquer pourquoi Bernard Mellick est surnommé le « Tendre » dans le milieu. Wright a soif de vengeance et envoie une équipe kidnapper Graham, le fils du Tendre âgé de onze ans. le truand va tout faire pour récupérer son garçon, tout, excepté contacter les forces de l'ordre. Mais la police a ses propres sources d'information. Colin Harpur est instruit du rapt par son indic Jack Lamb mais il ne peut agir au risque de révéler ses sources.

Ce roman va dévoiler les rapports souterrains et pernicieux qui lient les policiers à leurs indics. le livre a été publié en 1988 mais contient tous les dérapages de l'affaire Michel Neyret. En contrepartie d'informations, et parfois de cadeaux, la balance bénéficie d'une impunité relative, d'informations et de menus services. Dans ces échanges de bons procédés, il faut rester prudent. Et pourtant... Compromettre son agent de liaison permet à l'indic de disposer de motifs de chantages au cas où le vent tournerait… Quand la police des polices vient mettre son nez dans les affaires de Hubert Scott, un collègue d'Harpur et Iles tout juste parti à la retraite, tout le monde s'agite. Mais le jeune retraité va bénéficier de l'appui de ses anciens collègues, une aide spontanée… ou obtenue par la menace. Si je tombe, tu tombes avec moi….

Comme dans les romans précédents, Harpur et Iles sont peu concernés par les questions d'éthique. Au menu : adultère, violences policières, fabrication de preuves, intimidations, manipulations. Bill James ne s'attarde jamais dans la description physique de ses personnages, même s'ils se plait à relever des détails vestimentaires révélateurs. le lecteur cerne leur psychologie en suivant les méandre de leurs pensées et de leurs (longs) dialogues. Harpur se voit en chevalier blanc tout en risquant la vie d'un enfant. Iles, lui, se révèle dans des logorrhées dans lesquelles il se montre à la fois obséquieux et sarcastique. Son allure impeccable masque un cynisme effroyable. Chez lui, tout n'est que calcul et stratagème. Si les règlements de compte entre truands et les méfaits de policiers oeuvrant dans l'illégalité sont des incontournables du roman noir, je trouve l'approche de Bill James originale et percutante. Ses personnages ont une psychè tourmentée, leurs rapports sont basés sur les intérêts réciproques, et il parvient à créer une ambiance pesante.
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Quatrième volet des enquêtes de Colin Harpur et de son cynique supérieur, Protection est une nouvelle plongée au coeur des mondes définitivement poreux des policiers et des truands. Ivor Wright, figure du Milieu, a été travaillé à la lampe à souder par son concurrent Bernard Mellick, dit Le Tendre. Pour se venger, il fait enlever Graham, onze ans, l'enfant mentalement attardé du Tendre. Mis au courant par son informateur Jack Lamb, Harpur est dans l'impossibilité d'agir car Mellick refuse de mettre la police au courant lui-même et parce qu'une intervention directe révèlerait le rôle de Lamb.
Le titre du roman fait bien entendu référence au fait que Harpur doit trouver le moyen de protéger Graham Mellick, mais aussi à la façon dont Mellick entend protéger son fils seul, à celle dont Harpur protège son informateur et, surtout, au fait que la police veut protéger sa réputation. En effet, Hubert Scott, policier aux méthodes peu orthodoxes vient de prendre sa retraite et la police des polices s'intéresse de très près aux relations que ce dernier a pu entretenir avec Mellick. Relations particulièrement fructueuses pour Scott, qui quitte la police avec un compte en banque bien garni. Il s'agit donc pour Harpur, sous les ordres d'Iles, de trouver un moyen de dédouaner Scott qui détient par ailleurs beaucoup d'informations sur les entorses au règlement des uns et des autres.
Ce sont toutes les manoeuvres des deux camps pour tenter de trouver une porte de sortie honorable qui sont au coeur de Protection et, partant, Bill James dresse un portrait acerbe des truands comme des policiers, deux organisations au fonctionnement finalement très proches, obéissant à des règles présentées comme des codes d'honneur que l'on piétine dès que l'on a quelque chose à perdre à les suivre.
Comme toujours, personne ne sort grandi du roman de Bill James, impitoyable metteur en scènes des travers humains, de la jalousie, de la trahison et de la bassesse des uns et des autres. Seul un enfant attardé trouve finalement grâce aux yeux d'un auteur qui, pour être sans pitié à l'égard des faiblesses humaines ne tombe pas dans la misanthropie. Sans excuser ni accuser, il donne à voir des hommes et des femmes mus par leurs peurs et leurs ambitions, tiraillés par leurs contradictions et qui, pour la plupart, sont tout à fait conscients de leurs propres défaillances.
Cela n'empêche donc pas, dans cet océan de noirceur, un peu de compassion et même d'humour. Il y a bien entendu quelques truands bas du front mais fidèles à leurs engagements comme l'inénarrable Idem Repeto qui passe son temps à répéter ce que disent ses comparses pour se convaincre que les idées viennent de lui, mais aussi ces policiers obsédés par leur réputation et tiraillés entre leur désir non pas de sauver le monde, mais d'apparaître comme des sauveurs, et tellement peu fiables eux-mêmes qu'ils sont incapables de faire confiance à qui que ce soit. Iles en est l'archétype et son cynisme et sa franchise déroutante, roman après roman, ne cessent de se renforcer la tonalité amère de cette série aussi âpre que réjouissante.
« -(…) de temps en temps, je passe ma langue sur une tasse dans laquelle elle a bu.
-Une tasse ? Quel genre de tasse ?
-Allons, Col. Vous savez ce qu'est une tasse, non ? L'objet qu'on pose sur une soucoupe. Vous n'avez jamais fait ça ?
-Non chef, je ne pense pas que ça me soit arrivé, je ne sais pas pourquoi.
-Quand elle rentre tard, elle se fait du thé.
-C'est un sédatif, chef. Je fais ça, moi aussi. Vous aimez être au contact de quelque chose qu'elle a touché avec sa bouche ? Je trouve cela très émouvant, chef.
-Il y a un goût de bite là où ses lèvres ont bu.
Harpur conduisit en silence un moment.
-Je sais, reprit Iles, vous allez dire que vous ne seriez pas capable de reconnaître ce goût.
-Je ne veux pas jouer les moralisateurs, chef.
-Je présume qu'avec tout cela, je vous fais l'effet d'avoir des moeurs bizarres.
-Est-ce qu'elle… ?
-Sait ? Me voit faire ? Est-ce que je lui dis ? Bien sûr que non. Que je lèche la vaisselle ? Pour qui me prenez-vous, bon Dieu ? Écoutez, un jour je rencontre des membres de la famille royale lors d'une réception, j'échange des mondanités sur Mahler u notre nouveau centre de loisirs, et le lendemain je… Enfin, de qui aurais-je l'air ?
-Eh bien, vous devez avoir beaucoup de sentiments pour Sarah.
-À ma manière, oui, je le crois. À ma manière.
-Je pense que nul ne pourrait mieux dire, chef.
-Trop aimable.
-Je maintiens cependant que vous pourriez vous tromper à son sujet.
-Vous voulez dire qu'on a inventé des sachets de thé avec un parfum spécial pour femmes frustrées ? »

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
« -(…) De temps en temps, je passe ma langue sur une tasse dans laquelle elle a bu.
-Une tasse ? Quel genre de tasse ?
-Allons, Col. Vous savez ce qu’est une tasse, non ? L’objet qu’on pose sur une soucoupe. Vous n’avez jamais fait ça ?
-Non chef, je ne pense pas que ça me soit arrivé, je ne sais pas pourquoi.
-Quand elle rentre tard, elle se fait du thé.
-C’est un sédatif, chef. Je fais ça, moi aussi. Vous aimez être au contact de quelque chose qu’elle a touché avec sa bouche ? Je trouve cela très émouvant, chef.
-Il y a un goût de bite là où ses lèvres ont bu.
Harpur conduisit en silence un moment.
-Je sais, reprit Iles, vous allez dire que vous ne seriez pas capable de reconnaître ce goût.
-Je ne veux pas jouer les moralisateurs, chef.
-Je présume qu’avec tout cela, je vous fais l’effet d’avoir des mœurs bizarres.
-Est-ce qu’elle… ?
-Sait ? Me voit faire ? Est-ce que je lui dis ? Bien sûr que non. Que je lèche la vaisselle ? Pour qui me prenez-vous, bon Dieu ? Écoutez, un jour je rencontre des membres de la famille royale lors d’une réception, j’échange des mondanités sur Mahler u notre nouveau centre de loisirs, et le lendemain je… Enfin, de qui aurais-je l’air ?
-Eh bien, vous devez avoir beaucoup de sentiments pour Sarah.
-À ma manière, oui, je le crois. À ma manière.
-Je pense que nul ne pourrait mieux dire, chef.
-Trop aimable.
-Je maintiens cependant que vous pourriez vous tromper à son sujet.
-Vous voulez dire qu’on a inventé des sachets de thé avec un parfum spécial pour femmes frustrées ?
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Lorsqu'il démarra, les phares réapparurent presque immédiatement dans le rétroviseur et, sur une portion de route qui contournait les docks abandonnés près de l'esplanade de La Valencia, une Princess marron arriva soudain à sa hauteur et resta là, sans le doubler. Une image folle traversa l'esprit de Harpur, une scène de 'Un homme est passé' où sur une route de montagne Ernest Borgnine dans sa grosse bagnole essaye de pousser Spencer Tracy dans sa petite bagnole pour le faire tomber dans le précipice. Il n'y avait pas de précipice, mais, sur sa gauche, une paroi à pic qui plongeait dans ce qui avait été les docks.
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C'était peut-être ses brûlures aux couilles qui s'étaient réveillées et lui avait causé de nouveaux problèmes : les couilles, c'est bien connu, c'est compliqué et ça touche à l'âme. C'était peut-être de nouveaux problèmes au niveau des couilles qui l'avaient fait craquer, l'avaient rendu fou au point d'enlever Graham. Les gens étaient très sensibles quand il s'agissait de leurs couilles.
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Il y a beaucoup de problèmes entre Ivor et Le Tendre, non ?
- Oui, on peut dire ça. Si quelqu'un s'attaque à vos couilles avec une lampe à souder, ça donne peut-être envie de réagir.
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C'était un homme poussé par le désespoir, qui agissait sans avoir le choix, le temps, la possibilité d'échapper à des circonstances implacablement défavorables, un homme qui se cognait la tête contre le mur du destin.
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