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EAN : 9782073053497
992 pages
Gallimard (30/11/2023)
4.51/5   2438 notes
Résumé :
Au bout de dix heures de combat, quand j’ai vu la flotte du Chah flamber d’un bout à l’autre de l’horizon, je me suis dit : "Benvenuto, mon fagot, t’as encore tiré tes os d’un rude merdier."

Sous le commandement de mon patron, le podestat Leonide Ducatore, les galères de la République de Ciudalia venaient d’écraser les escadres du Sublime Souverain de Ressine. La victoire était arrachée, et je croyais que le gros de la tourmente était passé. Je me gou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (343) Voir plus Ajouter une critique
4,51

sur 2438 notes
Il s'agit du premier roman de l'auteur, coup de maître pour le moins, mettant en scène un personnage déjà existant dans son oeuvre : Benvenuto Gesufal, vu dans la nouvelle "mauvaise donne" tirée de Janua vera.
Il a obtenu le prix "imaginales" (destiné à récompenser chaque année les meilleures oeuvres relevant de la fantasy) en 2009, catégorie roman français.


Nous sommes dans un monde, bien sûr imaginaire, mais qui s'appuie fortement, sur la période de la renaissance italienne (fin 14ième début 16ième), mâtinée pour le côté politique de la République romaine. Les armes à feu sont totalement absentes, la monnaie est le florin (monnaie internationale à l'époque) et on pense immédiatement à Venise pour caractériser la République de Ciudalia. Pour Fantasier le tout, on aura quelques elfes et un peu de magie, mais le tout s'intégrant si facilement, qu'on aurai pu au final s'en passer.
Benvenuto Gesufal est un assassin émérite de la guilde de chuchoteurs et maitre espion de son excellence le Podestat de la République : Leonide Ducatore. Au cours du roman, il va être balloté dans des galères maritimes, guerrières, diplomatiques, carcérales, politiques et aventures de tous crins.


Une chose est sûre, c'est qu'avec don Benvenuto, malgré les presque 1000 pages du livre, on ne s'ennuie pas. Dès la première bataille, on prend la dimension du personnage. Un être noir, mais droit, doté d'une gouaille, d'une verve qui par ses phrases et ses bon mots, qui réussissent l'exploit d'être à la fois alambiqués et bien tournés, nous font prendre conscience de l'intelligence retorse du personnage. Et que dire alors de son maître...
On aurait tendance à penser, en lisant le quatrième de couv, voire les critiques d'autres internautes, que le roman est très cérébral. Détrompez-vous. Oui c'est bien écrit, oui on nage dans les coups tordus, dans la politique, la rouerie retorse et désabusée, mais on fait aussi la part belle à l'action, l'aventure, la baston et les courses poursuites, le tout avec beaucoup d'humour. Noir l'humour bien sûr.


C'est cruel, sale, réaliste, crédible, drôle, machiavélique. C'est fort. Très fort.
A lire absolument.
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Le premier roman de Jean-Philippe Jaworski dormait confortablement dans ma PAL depuis des lustres, belle version originale que l'on m'avait offert mais que j'hésitais à lire. Pourtant les critiques dithyrambiques pleuvaient sur l'ouvrage. Et puis, résolution du nouvel an, je me suis lancé.
C'est d'abord une surprise, celle du style. L'auteur utilise des phrases et des expressions inhabituelles dans la littérature contemporaine. C'est très agréable, mais il ne faut pas être fatigué, cela demande de l'attention. J'avais, pour l'occasion, fait l'acquisition du livre audio et cette alternance, lecture, audition a été une sorte de révélation. Écouter la lecture de ce style était réellement un plaisir.
L'autre surprise c'est le héros, le narrateur, Benvenuto Gesufal. Ce personnage auquel on s'attache, dont on suit les pensées, les péripéties, les trahisons et les coups bas est pourtant un soudard de la pire espèce. Assassin, brute épaisse, membre de la guilde des chuchoteurs, une sorte de mafia ou de secte qui louerait ses services au plus offrants, âme damné de Leonide Ducatore, le podestat de la République de Ciudalia qui est encore plus retors que lui. Ce personnage, spécialiste des basses oeuvres, des coups fourrés et tordus en tout genre, nous n'arrivons pas à le détester. On tremble pour lui, on espère qu'il va s'en tirer avec sa bravoure, sa gouaille, son caractère aussi trempé que l'acier de ses lames acerini.
Benvenuto Gesufale doit, dès les premières pages du roman, commettre un acte odieux pour son maître. Alors que la République de Ciudalia est en guerre contre l'archipel de Ressine, il joue les assassins doublé de plénipotentiaire secret. La guerre semble se terminer à l'avantage de la république et le podestat, l'un des deux chefs de Ciudalia souhaite utiliser la situation pour engranger pouvoir et richesses. Il lui faut donc gagner la guerre.
Le monde créé par Jean-Philippe Jaworski est un mélange entre la Rome républicaine (celle des guerres civiles, de César ou d'Octave-Auguste avec ses deux consuls, son sénat, ses luttes de pouvoirs) et de la Venise du début de la Renaissance, avec ses guerres contre la puissance montante des Turcs. Ce subtil mélange est parfaitement maîtrisé et le décor de Ciudalia est incroyable de justesse avec ses quartiers spécialisés, ses palais nobles, ses artistes à l'influence grandissante, ses vendettas entre vieilles familles.
L'intrigue du roman ne peut pas trop se résumer. C'est l'histoire d'une lutte de pouvoir, celle de Leonide Ducatore. Ce sont surtout des intrigues politiciennes, des complots, des trahisons, des querelles de familles. Benvenuto, brute intelligente (si si ça existe!) doit nager en eaux troubles parmi ce nid de vipères, même si les déconvenues peuvent se rappeler à lui.
L'auteur prend son temps pour camper le décor, les personnages et l'action très présente mais pas pesante, au contraire n'est là que pour servir l'intrigue. Cette fausse lenteur est paradoxalement, un des atouts majeurs du livre. le lecteur n'est pas que spectateur, il est sur place, il accompagne Benvenuto dans ses pérégrinations, ses combats, actions ignobles ou épiques.
Il y a, bien évidemment, de la fantasy, mais si peu et si tard dans le livre, qu'on se demande qu'est-ce qu'elle vient faire là ! On finit par se rendre compte que sans être la clé du livre, elle en permet l'apothéose finale. Entre cultes religieux dont on effleure seulement les contours, sorcellerie, présence de vieux peuples comme les elfes, la deuxième moitié du roman est plus généreuse dans ce domaine que la première partie.
Maintenant que me voilà pris dans les filets de l'auteur, je ne vais bien évidemment pas m'arrêter là.
Je finirai donc ma chronique par la même expression qui termine le livre : « l'enfoiré .»
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L'enfoiré...
C'est la dernière phrase du livre et ce sera la première de ma critique. Enfoiré de Jaworski qui réussit à écrire un chef d'oeuvre autour des manigances politiques, guerrières et magiques d'un monde imaginaire ! Enfoiré de Benvenuto Gesufal, aussi, son héros, homme de main, brute, assassin, truand, pas fichu de s'exprimer correctement, et pourtant si attachant par son courage, son ironie et son histoire !

C'est bien simple, 'Gagner la guerre' est un livre formidable. Dès la fin du premier chapitre où se dévoile la personnalité ambigüe et flamboyante de Benvenuto, j'ai été accrochée et n'ai plus pu le lâcher. Pourquoi ? Certainement d'abord à cause du style, plein d'argot, de gouaille et de formules qui tuent, mais aussi des apartés moqueurs que Benvenuto adresse à ses lecteurs.

Chronologiquement, c'est ensuite Ciudalia qui m'a séduite, cet univers très cohérent, entre Antiquité Romaine et Renaissance Italienne, où règnent des podestats et des patrices et où sévissent des mages, des janissaires et des chuchoteurs... Habituellement peu amatrice de fantasy, j'ai aimé ici le souci du détail qui va jusqu'à la description des maisons et la création d'une géographie onirique, mais aussi la ressemblance avec les manipulations, jeux de dupes et de pouvoir de chez nous...

Car il est beaucoup question de manigances et de politique à Ciudalia, officiellement une république, officieusement le rêve d'empire de toutes les vieilles familles qui complotent, trichent, organisent, menacent, pillent, bluffent, tuent, achètent et trahissent tour à tour. C'est comme ça que Benvenuto gagne sa vie, dans l'ombre du puissant Ducatore... C'est comme ça également qu'il a affûté son couteau et son esprit critique, qui font tout l'intérêt de son récit.

Merci donc à Fnitter pour l'excellent conseil de lecture.
Challenge Variétés et challenge Pavés
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Attention, mesdames et messieurs, nous avons affaire ici à du lourd, à du très lourd, et pas seulement à cause du poids de ce pavé de 980 pages, mais surtout en raison de toutes les qualités du récit qu'il contient.

Bon, d'abord, sans plus attendre, les remerciements élémentaires à fnitter ; ça, c'est fait.

S'ensuivent les deux reproches de taille que je peux faire mais qui sont insuffisants à dégrader la note finale : les longueurs et la forme narrative. L'auteur réussit presque l'exploit de rendre agréables les longueurs qui caractérisent certains chapitres mais elles n'en restent pas moins des longueurs. Je reconnais que sans elles, le récit n'aurait certainement pas au final une telle saveur mais quand même... Et puis, la forme narrative ne tient pas selon moi. Tout au long du récit, l'auteur nous explique que le narrateur retranscrit son histoire sur parchemin - ce que déjà j'ai du mal à croire étant donné le contexte - mais ce positionnement est complètement compromis par le dénouement sibyllin du roman. Ou alors, j'ai raté un truc, sur 980 pages, c'est possible, vous m'en excuserez.

Bien, à présent que je me suis débarrassée sans beaucoup de diplomatie des points négatifs, passons aux points positifs que je résumerai pour faire simple en 980 points - un hommage, en quelque sorte...

Non, ne fuyez pas, c'était une blague, je serai bien plus synthétique !

Nous sommes donc plongés dans une aventure incroyable vécue du côté des méchants (et oui, ça change !) où se mêlent en un inextricable chaos parfaitement orchestré la politique, l'économie, les arts, l'espionnage, les luttes intestines, les luttes de pouvoir, les moeurs, la magie, l'action, les complots, les elfes, etc, etc. le tout, dans un monde correspondant peu ou prou à notre bonne vieille Europe et à notre chère Mare Nostrum (enfin, c'est ainsi que je l'ai perçu), un monde dominé par une jumelle de notre Venise, Ciudalia, tout aussi décadente et pourrie jusqu'à la moelle, et où de faux sénateurs se rêvent en despotes pas éclairés du tout et manipulent des hommes de main pour parvenir à leurs fins. Parmi ces salauds sans scrupules qui savent cacher des dagues jusque dans leur slip se trouve notre narrateur, don Benvenuto, un type au cuir plutôt résistant et aux ressources infinies. Un type qui m'a soufflée dès le premier chapitre, m'a présenté son univers, m'a parfois un peu perdue dans ses réflexions et ses analyses géo-politiques mais m'a définitivement emmenée avec lui au bout de son périple.

Je pense qu'on pourrait parler très longtemps de ce roman, de la superbe plume de son auteur et de la richesse de son vocabulaire mais le mieux est encore de le découvrir ; "Gagner la guerre", ça ne s'explique pas, ça se vit. Et nul doute qu'on parlera de ce roman pendant encore très longtemps.


Challenge PAVES 2014 - 2015
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Ça fait un sacré moment que ce roman trainait dans ma PAL. Et j'ai sauté le pas. Mais a priori je ne suis pas aussi enjouée que beaucoup de mes copains babelionautes.
J'ai tout d'abord trouvé un rythme un peu lent et d'énormes longueurs. Certains passages ont été mis en diagonale. du coup ça m'a beaucoup freinée dans ma lecture.

A côté de ça le scénario est excellent voir même truculent. J'adore la verve de l'auteur et son personnage principal est incroyable.

J'ai également beaucoup apprécié l'humour très présent ( d'ailleurs c'est une très belle surprise pour moi).
Un humour qui est parfois ironique voir cynique.

Enfin, j'ai quand même passé un très grand moment avec ce roman, même si j'en attendais certainement trop.
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critiques presse (5)
Syfantasy
20 décembre 2022
L'aspect véritablement unique de Gagner la Guerre, ainsi que sa manière de dépeindre des querelles intestines au sein d'une ville agissant comme un personnage à part entière, hisse sans effort ce roman parmi les plus grands récits de fantasy, et montre à quel point Jean Phillipe Jaworski est plus qu'un simple auteur : c'est un artisan du verbe, un joaillier du mot, et un amoureux transi de la langue.
Lire la critique sur le site : Syfantasy
BoDoi
09 août 2018
Au-delà de quelques bémols, l’album reste agréable, bien troussé et divertissant. Et donne de toute façon envie d’en voir davantage. S’il n’a pas encore gagné la guerre, du moins n’a-t-il pas perdu la première bataille.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Auracan
03 juillet 2018
Avec un dessin réaliste séduisant et peu avare de détails, une histoire bien menée et des pistes d'ores et déjà esquissées pour la suite, on ne peut que saluer la réussite de ce premier tome de Gagner la guerre et, déjà, attendre son succcesseur avec curiosité. Bienvenue, Benvenuto !
Lire la critique sur le site : Auracan
ActuaBD
28 juin 2018
Une brillante aventure de cape et d'épée mêlée de machinations politiques au scénario tendu et aux dessins éblouissants : chapeau bas pour l'adaptation par Frédéric Genêt du chef d’œuvre de Fantasy de Jean-Philippe Jaworski.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
BulledEncre
15 juin 2018
Une superbe adaptation d’un chef-d’œuvre de la fantaisie française.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
Citations et extraits (318) Voir plus Ajouter une citation
Je suis allergique aux enterrements. Ça peut sembler bizarre, compte rendu de mon fonds de commerce, mais c'est ainsi. J'ai mes raisons. Tuer et inhumer, c'est deux activités très différentes. Buter un quidam, pour un affranchi, c'est gratifiant. Ça demande un minimum de coeur au ventre, c'est un peu sale, c'est rapide, c'est payant : bref, c'est une réelle expérience humaine, directe et sans complications. Enterrer le même quidam, par contre, quelle corvée ! C'est codifié, grégaire, faux cul, interminable. Ça sublime les vicissitudes du banquet de mariage, en noir et sans le pince-fesse. La douleur sincère de quelques naïfs copule d'obscène manière avec les larmes obligées du plus grand nombre.

[…] On se rince l'oeil avec une compassion féroce, on ne perd pas une miette de la douleur des proches, surtout quand il s'agit de l'épouse trahie ou des enfants d'un lit douteux. Avec quelle avidité ce public aigri et incontinent épie les défaillances, guette les indices de discorde, flaire l'indifférence derrière les masques stoïques ! C'est quand même bien meilleur si on peut se scandaliser de l'immoralité des héritiers ! Quand au défunt, rassurez-vous, on n'oublie pas d'honorer sa mémoire. Après tout, on est d'abord venu pour lui : on ne va pas le louper. On le plaint, le pauvre homme ; avec force litotes et circonlocutions délicates, on colporte les plus sales rumeurs à propos de la maladie et de ses indignités, on répand les bruits les plus horribles sur le coupe-gorge et les blessures fatales. Avec des trémolos contenus, on rappelle l'âge du disparu, on échange des banalités affligées - il est mieux là où il est, ma bonne dame, et c'est toujours les meilleurs qui s'en vont les premiers. Mais dans le secret calcifié de l'âme, on savoir la joie mesquine de lui avoir survécu. Un de moins ; mais moi, j'y suis toujours !
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Le jeu est une pente : on commence à la descendre tranquillement, avec plaisir, avec l'illusion de la maîtrise, et puis à mesure qu'on avance, on prend de l'élan, la promenade devient course, cavalcade, dégringolade. Une partie suit l'autre, qui appelle la suivante, qui nécessite une revanche, ce qui impose la belle, qui vous laisse un goût d'inachevé, ce qui fait qu'on relance d'une, de deux, de trois, et quand tout l'argent est d'un côté de la table, alors là plus question de lâcher, c'est à ce moment que le jeu commence vraiment, que les choses prennent toute leur saveur [...].
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Bien sûr, je vois déjà mon aimable lecteur en train de ricaner sur mon compte, en se disant que pour un type taciturne, le Benvenuto a un sacré crachoir. Eh bien j'ai le regret de dire à mon aimable lecteur qu'il se fourre une phalange ou deux dans l’œil, en plus de risquer des ennuis s'il me croise au coin d'une rue. Je suis tout ce qu'on voudra, beau parleur, phraseur, cabotin, et même un peu éloquent si je m'oublie, oui madame, mais je ne suis pas bavard. Pas du tout. Le bavard est un imbécile qui parle sans réfléchir. Le bavard est un incontinent qui ne garde rien. C'est un panier percé qui ne se rend pas compte de la valeur de la parole.
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Pour le nettoyage, il n'y a pas mieux que six milliers de beaux soudards en chausses rayées et barbutes d'acier. On vous rafraîchit le pays avec enthousiasme et méthode. Bien sûr, du point de vue du bourgeois qui ne s'est jamais frotté aux dures réalités de l'existence, c'est un peu bruyant. Mais pour le connaisseur, c'est de la belle ouvrage, exécutée avec coeur et sans cruauté inutile. On chauffe un peu les anciens pour les convaincre de cracher le magot, et puis on abrège leur vieillesse et son long cortège de misères. On se délasse avec les filles qui nous tombent sous le gantelet et puis, pour leur épargner les désillusions sur l'inconstance masculine, on les poinçonne vite fait sur leur lit de délices. Pour que la fête soit plus belle, on décore les arbres et les balcons avec leurs frères, leurs fiancés et leurs maris, le cou joliment cravaté de chanvre. On traite les petits enfants comme de gentils chatons : on les noie au fond des puits, histoire que les renfrognés qui auraient ratés le bal finissent empoisonnés par les eaux putrides. Et quand tout est dit, on vous illumine ce banquet de grands feux de joie qui pétillent gaiement sur les horizons.
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Je suis allergique aux enterrements. Ça peut sembler bizarre, compte tenu de mon fonds de commerce, mais c'est ainsi. J'ai mes raisons. Tuer et inhumer, c'est deux activités très différentes. Buter un quidam, pour un affranchi, c'est gratifiant. Ça demande un minimum de cœur au ventre, ça nécessite un vrais sens du contact, c'est un peu sale, c'est rapide, c'est payant : bref c'est une réelle expérience humaine, directe et sans complications. Enterrer le même quidam, par contre, quelle corvée ! C'est codifié, grégaire, faux cul, interminable. Ça sublime toutes les vicissitudes du banquet de mariage, en noir et sans le pince-fesse. La douleur sincère de quelques naïfs copule d'obscène avec les larmes obligées du plus grand nombre.
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Vidéo de Jean-Philippe Jaworski
Le fil rouge de ce nouvel épisode ? L'amour.
Sept conseils de lectures, proposés par sept libraires de Dialogues, des livres pour tous les âges, pour tous les goûts, pour toutes les sensibilités, et qui, chacun, nous parle d'amour à sa façon.
Voici les livres cités dans cet épisode :
Normal People, de Sally Rooney (éd. de l'Olivier) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/18431293-normal-people-sally-rooney-editions-de-l-olivier ;
Ada et Graff, de Dany Héricourt (éd. Liana Levi) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23009211-ada-et-graff-dany-hericourt-liana-levi ;
J'ai péché, péché dans le plaisir, d'Abnousse Shalmani (éd. Grasset) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23136090-j-ai-peche-peche-dans-le-plaisir-abnousse-shalmani-grasset ;
Forough Farrokhzad, oeuvre poétique complète (éd. Lettres persanes) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/13210169-forough-farrokhzad-oeuvre-poetique-complete-forug-farroh-zad-persanes ;
Je serai le feu, de Diglee (éd. La ville brûle) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/19776423-je-serai-le-feu-diglee-la-ville-brule ;
Les Choses de l'amour, de Dorothée de Monfreid (éd. Misma) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/16724027-les-choses-de-l-amour-dorothee-de-monfreid-misma ;
Le Chevalier aux épines, tomes 1, 2 et 3, de Jean-Philippe Jaworski (éd. Les Moutons électriques) : https://www.librairiedialogues.fr/recherche/?q=le+chevalier+aux+%C3%A9pines ;
Sans crier gare, de Gary D. Schmidt (éd. École des Loisirs) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23027151-sans-crier-gare-gary-d-schmidt-ecole-des-loisirs ;
Plein ciel, de Siècle Vaëlban (éd. Castelmore) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23128671-plein-ciel-edition-reliee--siecle-vaelban-bragelonne.
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