Parer à toute éventualité
de chute libre
dans le coma bleuté des apparences
et traverser son propre corps
de se savoir robuste
cœur contre vie
les yeux encore gonflés
d’un rêve qui ne cesse d’émouvoir
le souffle perceptible de l’amour opiniâtre
les sens révulsés
se sentir
se respirer
se rejoindre
se parcourir
sans lassitude
s’offrir à l’autre corps qui
lèvres sur nos désirs
saura nous recevoir
Vents de noroît
à nous figer les sangs
corps glaçons prêts
à fondre
sous les languettes de sable
ensevelis rupins
dans le luxe câlin
des isthmes et des presqu’îles
mouvances des terre-pleins
à peine est-il installé
ce soir
accepté tel qu’il nous envoûte
qu’il me prend cette envie
de déchirer
ta chemise pour la nuit
d’humer à plein
ce parfum d’étoiles
qui te va si bien
dans l’émouvance
d’un ressac de ciel
à peine perceptible.
A l’entrecroix des jambes
où le ventre respire
retrousse les babines
et salive d’envie
à l’abandon de soi
pour rejouer du bonheur
laisse glisser les doigts
sur le clavier de soie
au souffle des entrailles
haleté éperdu
vertige en cette entaille
qui renoue la tendresse
et le plaisir de vît
en le tréflé des fesses
Alain Jégou, marin-poète, décédé en 2013, est raconté dans un spectacle qui nous fait naviguer dans le sillage d'Alain Jégou, mené par le talent poétique de Philippe Dagorne et la grâce musicale de Mariannig Larch'hantec à la harpe celtique. Une bande annonce créée par l'association Décroche moi la lune de Quéven.