Rue de Justice vivent les délinquants, les criminels, les pervers... Mais il y en a peu. Enfin, tous les gens qui ont été condamnés à une peine de résidence dans le Hall du fond. Il y a aussi ceux qui se sentent coupables d'une faute quelconque et qui veulent expier volontairement. Il y a ceux qui veulent aider les prisonniers en vivant avec eux. Il y a encore ceux qui ont à se plaindre de la société, qui s'estiment victimes ou menacés d'une injustice : alors, ils viennent habiter la Rue pour attirer l'attention du Hall.
Ils avaient dépassé le stade du développement pour se fixer à celui de la sagesse. Ils n'avaient gardé que cette part de la technologie qui servait la société et non le pouvoir, qui soulageait l'homme sans l'écraser.
Je décrirais une société égalitaire, tolérante et non violente, et cependant joyeuse, active, intense. Je raconterais une civilisation sans pouvoir, où rien, jamais, ne dépassait l'échelle humaine, car l'homme y était la mesure de tout. Je parlerais d'une technologie douce, tranquille, ni destructrice, ni dominatrice, vouée aux petites unités, à l'exploitation des énergies renouvelables : le soleil, le vent, la terre chaude.
Je comprenais mieux l'origine de la "coutume", le fait et le mot. Ceux qui se montraient habiles à un métier et y prenaient goût avaient généralement pour habitude, pour coutume de le pratiquer régulièrement. Parfois, ils cessaient d'être des aides pour devenir Coutumiers. Alors ils s'en allaient pour rejoindre un groupe, un clan de même coutume.
On appelait "aides" au Yonk ceux qu'on nommait "sans-coutume" au Serellen.
une maison-bateau fonctionnait comme un véritable écosystème artificiel, utilisant l'énergie solaire et éolienne, recueillant l'eau de pluie, recyclant les déchets et les eaux usées, possédant son jardin potager et son bassin de pisciculture. C'était une habitation entièrement autonome pour une ou deux familles ou une petite communauté.
Michel Jeury en conférence aux Utopiales 2010
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