Je crois donc je suis : Le grand bazar des croyances contemporaines

Reçu dans le cadre de la masse critique. Merci à Babelio et à Rue de l'échiquier.

Thierry Jobard est libraire et observe depuis plusieurs années un engouement croissant pour les livres sur l'ésotérisme, mêlant New Age, cartomancie et autres croyances au développement personnel.

Avec ce texte, il se demande pourquoi des pratiques associées par le passé à de la superstition, séduisent autant les jeunes et moins jeunes d'aujourd'hui.

Les grandes religions monothéistes sont en crise et ces pratiques plus diverses et personnelles semblent coller davantage à l'individualisme et au narcissisme ambiants. La recherche de sens et de vérité est dorénavant un chemin intime et la réponse est souvent à trouver en nous. Nous devons être maîtr.esses de nos vies.

On voit bien ce qu'une telle tendance a de dangereux. Ignorant le contexte économique et social des uns et des autres, ces nouvelles pratiques font reposer la responsabilité du bonheur et de la bonne santé sur les épaules de chacun.

En outre, ces «croivances» sont aussi le terreau du charlatanisme, du complotisme et peuvent même prendre la forme de dérives sectaires, certaines, comme le reiki, étant surveillées par la Miviludes.

On le comprend dès les premières pages, Thierry Jobard est contre ce grand fourre-tout. Plus qu'un essai, ce serait presque un pamphlet tant le ton manque de nuance. le texte est très court. Je me demande si je n'aurais pas préféré plus de pages, avec plus de chiffres et d'exemples pour étayer son propos.

Cela reste une première approche intéressante, à compléter avec l'écoute du super podcast «Meta de choc» d'Elisabeth Feytit qui interroge sur la manière dont nous pensons et les mécanismes d'emprise.

L'ésotérisme.

Le pouvoir des pierres, les oracles, les runes, le chamanisme et autres joyeusetés.

Moi aussi j'ai toujours eu du mal à comprendre cette envie ou ce besoin de certains de se réfugier dans des notions si abstraites et souvent vide de sens.
Parce que le problème est la. Quand on parle "d'énergie" ou de "vibrations cosmiques" on est face à un grand fourre-tout qui ne veut pas dire grand chose mais qui parlera à ses adeptes. Et on sera "fermé d'esprit" si on ne fait pas l'effort de comprendre, bien qu'il soit impossible de nous donner une définition claire de ces notions.

Ici, l'auteur met en avant le business juteux de ces croyances (ou croivances comme il l'explique) mais aussi les contradictions, les arnaques et le non sens de celles ci.

Si je suis d'accord sur le fond de son propos, je trouve qu'on ressent l'agacement de l'auteur à travers les lignes et que son analyse frôle souvent la moquerie plus que la recherche.

Alors, oui, je comprends que cela prête à rire, car les exemples sont souvent aussi drôles qu'affligeants et ridicules. Mais j'aurais aimé un argumentaire plus poussé et constructif sur les raisons qui poussent les adeptes de ces croyances à tomber dans le panneaux. On nous donne quelques éléments mais cela reste marginal car le tout relève plutôt de la raillerie, un peu puérile bien qu'assez juste, de toutes ces croyances aussi étranges que diverses.

[reçu dans le cadre de masse critique février 2024]

J'avais entendu parler du précédent ouvrage de Thierry Jobard : Contre le développement personnel, sans avoir eu l'occasion de le lire. Quand Masse critique m'a permis de découvrir ce nouvel ouvrage : Je crois donc je suis j'ai sauté sur l'occasion. Je remercie Babelio et les Editions Rue de l'échiquier pour la découverte de ce livre.

Thierry Joubard étant responsable du rayon Sciences humaines d'une librairie il a vu, depuis une dizaine d'année, les livres consacrés au développement personnel fleurir dans les catalogues des éditeurs, et la vague s'intensifier post confinement.
L'auteur met en lumière le business model de ce grand fourre-tout de croyance. C'est assez cynique et nous sommes passé du dépassé « vu à la télé » à « le compte instagram ou XXXXX abonnés » ou chaque sorcière 2.0, passeur d'âme, chasseur de fantomes, lecteur d'oracle ayant un peu de « notoriété » sur les réseaux sociaux est récupéré par le milieu de l'édition et sort SON livre, SA vérité.

La revendication de croire en « ce qui nous fait du bien » (pouvoir des pierres, astres, esprits, vibrations, …) semble clore tout débat. Chacun peut aujourd'hui faire sa petite popotte et apporter comme seul argument à la moindre contradiction le fait d'y croire, ce qui clos rapidement le débat, la « liberté de croire », en tout….et n'importe quoi, portée en étendard.

Il y a à mon sens, un gap entre le fait d'apprécier une technique en ayant parfaitement conscience du folklore de la chose et de s'y plonger corps et âme au point, dans certains cas extrêmes d'en faire la ligne directrice de sa vie. J'ai trouvé parfois l'auteur dur et railleur face à des situations qui ressemble à de la détresse.

Le ton pamphlétaire a son travers : il va amuser les déjà convaincu et faire prendre la fuite aux adeptes actuels face à la tournure ridicule donnée aux croyances (quand bien même elles le seraient).

J'ai longtemps été une adepte de la spiritualité jusqu'à une grosse crise de foi qui m'a fait tout remettre en question et m'interrogeait sur mes croyances. Car en effet on en est bien là, au stade de la croyance. Ainsi le titre de cet ouvrage est extrêmement bien trouvé à mon sens.
Revenue depuis d'un grand nombre de ces croyances, j'ai trouvé cette étude plutôt intéressante. le parti est pris bien évidemment et ne plaira pas aux adeptes de la spiritualité, toutefois il a le mérite de faire réfléchir, chose importante, surtout dans le domaine de croyance. Car quand tout est affaire de ressenti, on ne peut affirmer cela comme vérité.
Cet ouvrage se compose de 3 chapitres : le grand bazar de l'ésotérisme, croire ou ne pas croire, voir le monde autrement. Avec moins d'une centaine de pages, sa lecture est rapide et agréable.

À Thierry Bobard j'ai envie de dire "c'est un peu court jeune homme". Et ça ne tient pas juste au nombre de pages (81 pour être précise) mais plutôt à l'argumentation rouleau compresseur du livre. Pourtant le sujet est important, les dérives ésotériques existent et interrogent. Mais justement T. Jobard ne s'interroge pas, il assène son propos manichéen sans nuance et sans grande profondeur. Bref on reste en surface du phénomène, c'est intéressant, mais un peu court.