*Chronique de l'intégrale de la série*
Pour parfaire au mieux ma culture en bande-dessinée, il me fallait -que dis-je-, il m'était INDISPENSABLE de me lancer dans la lecture d'un Méta-Baron. Après les deux premiers j'ai facilement enchaîné sur la suite, impressionner par la facile avec laquelle les émotions défilent au fil des pages.
L'histoire s'ouvre sur deux robots, que l'on retrouve seuls dans un Méta-Bunker, et qui attendent désespérément leur maître. J'ai tout de suite été séduite par ces deux personnages aussi irritants que drôle. Tonto relate
L Histoire des Méta-Barons à Lothar, qui ne se gène pas pour constamment interrompre Tonto, lui signalant qu'il vient de "griller une diode" ou qu'il a une fuite d'huile ... Les deux robots essayant chacun de reproduire des émotions humaines avec leurs circuits robotiques donnant des retranscriptions assez hasardeuses et loufoques.
Outre ce duo robotique fonctionnant très bien (un peu à l'image de C3PO et R2-D2), avec les Méta-Barons on explore les liens de la filiation, mais surtout la question de la paternité : comment éduquer son enfant quand celui-ci a un rôle crucial a jouer dans l'univers. Cette question entraîne dans chacun des tomes des passages vraiment durs, présentant des mutilations de nos héros : Othon est émasculé, Aghnar (arrière-grand-père de Sans-Nom) perd ses pieds, comme son nom l'indique : Tête d'Acier n'a pas de tête, etc.
Pour pouvoir devenir un Méta-Baron, le fils de l'actuel M-B doit dépasser le maître, autrement dit, il doit tuer son père et ainsi prendre sa place.
Photo
En complément de cette question de filiation, la question du couple est elle aussi bien présente : pour concevoir un enfant, il faut être deux -encore que Aghora, le père-mère (Tome 7 de la série) pourrait nous détromper- alors la quête de la compagne idéale est rééditée dans plusieurs des tomes de la série.
Gimenez et Jodorowsky ont non seulement tissé une histoire suffisamment complexe avec des relations ambiguës et des rebondissements surprenants, mais ils ont également su créer un univers alambiqué et des personnages extrêmement riches et variés.
L'ingéniosité dont à fait preuve Gimenez avec la création de cette myriade d'espèces spatiales (du poux qui a muté pour ressembler à un zeppelin aux singes antigravités), les créatures sont plus étonnantes les unes que les autres. Mais il excelle aussi dans le rendu des dessins humains, ne nous épargnant absolument rien des scènes les plus atroces de l'histoire des Méta-Barons.
Malgré cette virtuosité, les planches des premiers tomes ont subit l'usure du temps, datant de 1992 pour le premier, les dessins ne sont plus de première jeunesse et paraissent archaïques au vu des propositions éditoriales actuelles. Mais justement c'est aussi ça qui séduit ! Si au départ j'ai eu un peu de mal, je suis maintenant ensorcelée par le rendu global de la série : la série ne serait pas ce qu'elle ai sans ce coup de crayon !
En écrivant ces quelques lignes je me demande ce que cela rendrait un Méta-baron remastérisé à la sauce
Barbucci (Sky-Doll et Ekhö) ... sans doute des héroïnes avec des seins bien plus gros (même si elles sont déjà bien dotées à ce niveau là !).
Cette première immersion dans une série de BD culte fut donc une vraie réussite, j'espère avoir l'occasion de découvrir d'autres choses de Jodorowsky.
Lien :
http://amarueltribulation.we..