Après avoir relu, vingt ans après une première lecture, le premier tome de cette série, j'ai enchaîné la lecture des sept volumes suivants. Comme ils forment vraiment un ensemble et sont d'une qualité graphique et scénaristique constante, je me contenterais d'une chronique commune pour les épisodes 2 à 8 (après la chronique du premier déjà parue).
A l'image du premier tome, on retrouve dans chaque volume le vieil Albino dans son vaisseau à la recherche de la Terre promise pour ses 500 000 disciples. Après avoir résolu quelques difficultés (des comètes de feu vivantes par exemple) en début d'album, il reprend ensuite le récit de sa vie, à la façon des BD des "Méta-barons". Ou plutôt deux récits parallèles, qui bien sûr finiront par se rejoindre : celui de son parcours pour devenir le suprême créateur de jeu Techno, et celui des aventures de sa mère et de ses frère et soeur confrontés à des pirates de l'espace (entre autres).
Dans les deux cas, les histoires sont de plus en plus alambiquées, violentes, gore, les épreuves et les ennemis de plus en plus monstrueux et insurmontables. Heureusement, Albino gagne en puissance et utilise son esprit face aux forces Techno.
Que ce soit au niveau du scénario ou du dessin, les auteurs font preuve d'une imagination fertile. Dans les monstruosités qu'ils peuvent imaginer, et surtout dans une variété de mondes mélangeant réalité et virtualité, technologie et esprit, métal et chair. Un véritable maelstrom d'idées toutes plus hallucinantes, mélangeant aussi les thèmes de la religion, l'économie, la manipulation, la politique, la consommation, l'écologie, bref une sorte de caricature de notre monde.
Le schéma se répète donc d'un album à l'autre, et deux tomes sont peut-être de trop en la matière, mais enfin on parvient au dernier volume où tout converge, vers cette fameuse Terre promise et une fin pour le coup un peu trop rapide.
Cet univers sombre et glauque repoussera voire écoeurera sans doute pas mal de lecteurs, mais personnellement j'ai trouvé ça fascinant et le récit très addictif, avec des illustrations toujours plus fantaisistes mais toujours plus impressionnantes et originales.
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Comme les tomes précédents, on démarre avec Albino qui raconte ses souvenirs à son familier. La première moitié est consacrée au parcours d'Albino pour devenir Suprême Technopère. Il est transféré sur Planeta-Games, astéroïde où sont créés les jeux pantechnos... On lui colle cinquante idiots, testeurs de jeux. Il élève leur esprit afin de les éduquer, provoquant donc leur mort. Sentant monter la sédition en lui, il tue ses mentors et affronte son maître Eldonzo. Il exprime enfin l'envie de ne plus être artiste, donc créateur de jeux, mais producteur de jeux... donc bourreau. Ce sera à Halkattraz que se déroulera le tome 4.
La seconde partie du tome montre Panepha, sa mère, aux prises avec son nouveau tyran, Thark le Gris. Almagro, fils né du viol perpétré par Thark sur Panepha, est le souffre-douleur, mais il est confondu et pris pour un dieu par un peuple de femmes-guerriers. Almagro, devenu ce dieu, ordonne la castration de Thark et dirige ses troupes vers le troisième violeur de sa mère. Ce sera pour le 4è tome.
Heureusement que les deux parties sont bien distinctes, avec un léger préambule et 4 pages de conclusions bien utiles pour y comprendre quelque chose.
Le dessin est de nouveau impeccable. Détail idiot qui m'a perturbé: les tenues moulantes ne cachant pas grand-chose de l'anatomie des femmes, il semblerait que les tétons aient disparu... Adaptation génétique ou paresse du dessinateur, ou censure... nul ne sait...
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Où Albino découvre encore plus que les créateurs de jeux sont formatés pour fabriquer des jeux permettant de brider la populace ...
Ce roman graphique pas si anticipatoire que ça parle des risques des jeux vidéo, de la violence, de la manipulation et d'un jeune élu qui doit permettre de sauver l'humanité, de la libérer du joug techno.
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Voila, petit, tu peux voir ici un échantillon représentatif de notre public...
...des consommateurs lambda, avec tous leurs précieux complexes, toutes leurs névroses...
...que nous devons divertir sans jamais les élever au-dessus de leur faible niveau mental.
Cinquante idiots ! exemples parfaits du consommateur standard [... )
L'hypocrisie de Planeta-games n'était qu'une goutte d'une infinie douceur comparée à l'océan de perfidie d'Halkattraz, le technoséminaire des bourreaux !
Tuer un assassin, c'est devenir soi-même un assassin... ce n'est pas le corps qui mérite le châtiment, mais l'esprit qui l'a poussé à commettre son crime... (p.7)