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EAN : 9782714474339
208 pages
Belfond (16/03/2017)
3.14/5   11 notes
Résumé :
Novembre. À présent je revois d'un seul coup nos vies durant les années passées. Cet automne est à la fois une fin et un commencement, et les jours naguère brouillés par ce qui était trop proche et trop familier sont clairs, étrangers à mes yeux.

Consacré par le prix Pulitzer en 1935, ce premier roman écrit par une jeune femme de vingt-quatre ans est immédiatement salué par la critique comme une oeuvre majeure de la Grande Dépression. D'une maturité e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique

Les éditions Belfond publient dans leurs collections Vintage d'anciens romans. Novembre, de Josephine Johnson est de ceux-là .Il s'inscrit dans le droit fil des romans de la Grande dépression tels que Les raisins de la colère de Steinbeck, ou le petit arpent du bon Dieu, d'Erskine Caldwell. Ce dernier décrivant la vie de petits blancs dans le deep south américain, peut se relier à Novembre.
c'est le sort d'une famille de fermiers, les Haldmarne, qui viennent s'installer dans une ferme du middle West, déjà hypothéquée et dont l'exploitation est très difficile, les rendements sont bas, le sol ingrat, la main-d'oeuvre rare et trop chère pour le patriarche, Arnold Haldmarne, père taciturne, s'extériorisant peu, et dur à la tâche .Ses trois filles, Margot , Kerrin, et Merle l'aident du mieux qu'elles peuvent, dans l'exploitation de la ferme .Mais cette famille qui vient d'échapper à la dureté, retrouve la cruauté de l'existence dans ses nouvelles terres : « Nous quittions un monde mal agencé et embrouillé, qui maugréait contre lui-même, pour arrivèrent ans un monde non moins dur (…) mais qui tout au moins lui donnait quelque chose en retour. » Pourtant, la narratrice, Margot, seule narratrice dans le roman, fait peu à peu entrevoir sa vision des choses. Celle-ci tente de ménager un espoir en établissant une distinction, précieuse à ses yeux, entre la vie extérieure, « faite de choses sur lesquelles on pouvait poser les mains « et la vie souterraine, intérieure .Cette vie autorisait encore l'espoir, restait ouverte à toutes les interrogations sociales, religieuses, métaphysiques. »
Au cours du roman, Grant Koven, vient rejoindre la ferme pour aider Arnold Haldmarne .Deux filles de la fratrie, Kerrin et Margot, tomberont secrètement amoureuses de cet homme, qui finit par quitter la ferme .C'est la prééminence du désespoir que dépeint Josephine Johnson, à travers le portrait de cette famille maudite, dont l'un des membres Margot avoue pourtant que la haine est inutile, même si elle est près d'y succomber vis-à-vis de sa soeur : « C'était inutile de haïr .Je me dis ceci :Nous n'avons pas le temps de haïr (…) Kerrin voulait Grant, le voulait plus qu'aucune autre chose qu'elle eût jamais cherché à agripper . » le dénouement es terrible : un incendie ravage les champs cultivés par Arnold Haldmarne, la mère meurt, ce qui plonge la famille dans une déréliction définitive .Les notions de justice et de récompense perdent alors tout sens .
Beau roman, très dur dans son réalisme exacerbé, illustration de destins brisés et anéantis concurremment par leur époque et la nature.

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" Il n'y a rien de majestueux dans notre existence. La terre tourne en vastes rotations mais nous zigzaguons sur sa surface comme des moustiques, nos journées absorbées par la masse des petites tâches, cette confusion qui forme notre existence nous empêche d'être vraiment vivant. Nous nous fatiguons, nos jours sont brisés en mille morceaux, nos années hachées en jours et en nuits, puis interrompues. Les heures de notre vie volées à nos heures d'activités. Ce sont des intervalles et des éléments volés - parmi quoi ? Ce qui est nécessaire à rendre la vie supportable. "


La famille Haldmarne, après avoir été ruinée par la Grande Dépression, est venue tenter sa chance dans le Midwest. Pendant une année nous allons partager leur vie faite de labeur sans fin.

" Si un homme a en tête de mettre de l'argent de côté pour l'avenir, Il garde le nez dans le sillon et la main à la charrue même en dormant."


Rien ne leur sera épargné, ni la sécheresse, ni les tempêtes de sable, ni les incendies. Plongée dans la misère cette famille bascule jour après jour vers une terrible tragédie.

"Quand tout serait mort enfin, je pensais que nous serions délivrés de l'espoir, mais l'espoir est une obsession qui ne meurt jamais."

Comment se protéger d'un destin funeste avec une vie si difficile, un travail si ingrat, pas d'argent pour se soigner et encore moins pour se nourrir. À quoi bon tout ça!

" Mais ce n'était pas une vie ! Si les jours ne sont que des déserts à traverser entre une nuit et une autre..."


Novembre est un véritable chef-d'oeuvre. Un premier roman écrit par une jeune femme de vingt-quatre ans qui a été consacré par le prix Pulitzer en 1935.

Rien d'étonnant à cela. En parcourant ces pages, j'ai été en totale admiration devant cette plume lyrique, magnifiquement ciselée qui m'a touchée en plein coeur. Ce récit dégage avec force une multitude d'émotions. Une plongée extraordinaire dans un fragment de vie d'une famille américaine d'une réalité bouleversante. Un récit aussi beau et puissant que les raisins de la colère de Steinbeck mais avec une voie unique.

Une oeuvre tout aussi magistrale qui mériterait d'être étudiée et de figurer dans les Grands Classiques de la littérature américaine.

Un tableau poignant d'une famille de la middle class américaine dans un pays ravagé par la crise.

On ne peut que remercier les Éditions Belfond d'avoir republié cette merveille dans leur collection Vintage.

Un classique du genre à redécouvrir absolument.

Un énorme coup de coeur.

Traduit de l'américain par Odette Micheli.

Lien : https://dealerdelignes.wordp..
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Novembre.
Joséphine JOHNSON

1930, middle class américaine.
Nous voici en pleine période de grande dépression dans cette famille d'agriculteurs.
Le vieux Arnold Haldmarne fait de son mieux pour élever ses trois filles dans sa ferme et s'occuper de ses champs de maïs, de blé et de légumes.
Mais la terrible sécheresse qui dure depuis des mois anéantit à la fois ses futures récoltes, ses espoirs et la santé mentale de sa fille aînée Kerrin.
Pendant ce même temps Merle se consume d'amour pour Grant le saisonnier embauché par leur père et Margot la plus jeune éconduit gentiment Grant.
Un premier drame survient marquant véritablement un tournant dans la tragédie familiale et la descente aux enfers.
Une explosion dramatique d'une famille de pauvres gens comme il devait y avoir tellement à l'époque.

La misère, les conditions climatiques et les personnalités diverses sont très bien dépeintes.
C'est à la fois poétique et fluide.
Un premier roman écrit par une jeune auteure de 24 ans qui lui valut le prix Pulitzer 1935.
C'est à la fois beau et triste, c'est presque un témoignage de cette période si dramatique de la grande dépression américaine.
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Bonsoir,❄❄❄

❄Brillant, poétique et sauvage, ce premier roman dépeint la vie quotidienne d'une famille blanche de la classe moyenne obligée de quitter la ville, luttant pour sa survie sur une terre hostile pendant la Grande Dépression et ce que l'on appelle le « Dust Bowl ».
C'est l'ainée des trois filles, Margot, qui relate l'histoire.
❄La nature est au centre du roman, une nature hostile et l'auteure mêle habilement les émotions psychologiques des personnages et descriptions des paysages.
Joséphine Johnson parvient à mettre en scène des héroïnes aux personnalités très différentes, remarquablement incarnées, dont elle explore et sonde merveilleusement les caractères.

A découvrir!
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Le roman se déroule pendant la crise du début des années trente. La narratrice, Margot, a quitté la ville pour s'installer à la campagne avec ses parents et ses deux soeurs. le père découvre la rude vie de paysan, il s'investit sans compter pour que sa ferme devienne rentable. Mais très vite une sécheresse implacable s'abat sur la région, la production de céréales et de légumes est en danger et la chute du cours du lait met en péril les revenus du foyer. Car si le loyer ne peut être payé au riche propriétaire terrien qui leur met à disposition (et à crédit) les murs et les champs, la famille se retrouvera à la rue.

J'avoue avoir eu du mal à me mettre en route. le quotidien raconté par Margot a d'abord des allures de pastorale un peu cucul et l'emploi récurrent de l'imparfait du subjonctif donne au texte une préciosité qui interpelle. Mais passé le premier tiers, les événements s'enchaînent de façon plus fluide. Merle et Kerrin, les deux soeurs atypiques de Margot, apportent du piquant à l'intrigue, tout comme l'arrivée de Grant, un jeune homme embauché par leur père qui trouble énormément la narratrice. Sans compter le renforcement de la sécheresse, la déliquescence inexorable des récoltes, l'ombre de la dette et de l'hypothèque qui plombe l'avenir. le drame est en marche, la tragédie inéluctable…

Je garderai au final l'image d'un beau roman sur la grande dépression, un roman de la résignation devant un désastre naturel qu'il est impossible de combattre. Résignation donc, mais pas pour autant renoncement car cette plongée dans une middle class frappée par la pauvreté montre aussi la volonté sans faille d'un patriarche refusant de baisser les bras face à l'adversité, persuadé qu'il lui suffit de courber l'échine le temps des vaches maigres avant de pouvoir se redresser. Un roman d'une actualité brûlante au moment de sa publication et dont la thématique reste malheureusement au goût du jour 80 ans plus tard.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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critiques presse (1)
Telerama
05 juillet 2017
Paru dans les années 30, ce roman sur la misère d'une famille de paysans du Midwest, lauréat du prix Pulitzer, est devenu un classique américain.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Novembre. À présent, je revois d'un seul coup nos vies durant les années passées. Cet automne est à la fois une fin et un commencement, et les jours naguère brouillés par ce qui était trop proche et trop familier, sont clairs, étrangers à mes yeux.
Ce fut une longue année que la dernière, et plus pleine de signification que ne l'avaient été les dix précédentes. Il y eut des nuits où je sentais que nous avancions vers une heure terrible et sans espoir, mais lorsque cette heure arriva, elle fut hachée et confuse parce que nous en étions trop près, et je ne compris même pas très bien qu'elle était venue.
Aujourd'hui je puis regarder en arrière et voir les jours écoulés comme le fait celui qui contemple de loin le passé ; ils ont plus de forme et de sens qu'autrefois. Mais rien n'est jamais vraiment fini, on ne laisse rien derrière soi sans retour.
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Nous quittions un monde mal agencé et embrouillé, qui maugréait contre lui-même, pour arrivèrent ans un monde non moins dur (…) mais qui tout au moins lui donnait quelque chose en retour.
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La dette était toujours comme un marais sans fond où nous allions, chaque année, jeter des heures de chaleur et d'acharnement sur ce terrain pierreux , uniquement pour les voir s'engloutir, et ensuite revenir et recommencer.
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