Témoignage de la littérature militaire d'une époque. Intéressants parallèles entre le champ de bataille et l'échiquier. Mais à part ça... Que ce livre soit LE livre phare des écoles militaires étasuniennes m'étonne un peu, quoique à voir leurs échecs répétés, je m'interroge.
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Un des plus grands théoriciens de la guerre moderne livre dans cet ouvrage la quintessence de ses réflexions sur la stratégie. Grand analyste des guerres de la révolution et de l'empire, Jomini a directement participé aux campagnes napoléoniennes sous les drapeux français d'abord avant de rejoindre en 1813 les russes.
Sa pensée transforme souvent la guerre en une sorte de problème géométrique abstrait, fait de lignes mouvantes et de points. mais Jomini n'oublie que la guerre ne peut être pliée complètement à la raison et qu'elle reste avant tout selon sa belle formule un "drame passionné".
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Le but essentiel de cet ouvrage est de démontrer qu'il existe un principe fondamental de toutes les opérations de la guerre, principe qui doit présider à toutes les combinaisons pour qu'elles soient bonnes. Il consiste:
1° A porter, par des combinaisons stratégiques, le gros des forces d'une armée, successivement sur les points décisifs d'un théâtre de guerre, et autant que possible sur les communications de l'ennemi sans compromettre les siennes.
2° A manœuvrer de manière à engager ce gros des forces contre des fractions seulement de l'armée ennemie.
3° Au jour de la bataille, à diriger également, par des manœuvres tactiques, le gros de ses forces sur le point décisif du champ de bataille, ou sur la partie de la ligne ennemie qu'il importerait d'accabler.
4° A faire en sorte que ces masses ne soient pas seulement présentes sur le point décisif, mais qu'elles y soient mises en action avec énergie et ensemble, de manière à produire un effort simultané.
Je ne saurais terminer cet article sans citer un propos de Napoléon. Je lui ai entendu dire que, dans ses premières campagnes, l'armée ennemi était toujours si bien pourvue, que, lorsqu'il se trouvait embarrassé de nourrir la sienne, il n'avait qu'à la jeter sur les derrières de l'ennemi, où il était certain de trouver tout en abondance.
Appliquée à une simple opération passagère, c'est-à-dire considérée comme initiative des mouvements, l'offensive est presque toujours avantageuse, surtout en stratégie.