Résumé
Allan Karsson doit fêter son centième anniversaire à la maison de retraite où il réside depuis quelques temps et dans laquelle il ne plaît pas du temps et surtout l'infirmière chef, soeur Alice, l'exaspère par son aspect garde chiourme, lui qui est si épris de liberté. On est en 2005.
Alors, il décide de faire le mur (au propre comme au figuré car il doit enjamber un muret pour s'enfuir, chaussé de ce qu'il appelle non sans humour ses chaussons-pisse (« on les appelle comme ça parce que les hommes d'un certain âge ont du mal à faire pipi plus loin que le bout de leurs chaussons »).
Pour qu'on ne le retrouve pas, il prend le car et un billet pour la première station qu'il peut obtenir avec l'argent qu'il a en poche. Arrivé à la gare, il voit une belle valise rouge et de façon impulsive l'emporte avec lui.
Il va se retrouver entraîné malgré lui dans une escapade hilarante, farfelue mais passionnante qui lui fait rencontre des personnages hauts en couleurs, car on croise des voyous car la valise en question est remplie d'argent mal gagné. Il va rencontrer aussi.
Parallèlement à ce pseudo-polar, où les morts se multiplient, de façon tellement rocambolesque que le commissaire chargé de l'enquête y perd son latin et finit par le prendre pour un serial killer alors qu'au départ il s'agit d'une simple enquête pour disparition, un chapitre sur deux nous raconte toute la vie d'Allan, pacifiste convaincu qui déteste la politique mais est un spécialiste des explosifs.
Au fur et à mesure que le road-movie de 2005 se complique, dans sa vie personnelle, Allan comme ce cher Forest Gump va rencontrer tous les grands de ce monde, car il mis le feu à sa propre maison maniant ses explosifs et doit quitter la Suède. Il y a des épisodes mémorables comme, la rencontre avec Trumann,
Churchill, la cuite avec Hoover, la façon dont il souffle la solution à Einstein pour la bombe atomique, sa rencontre avec Staline à pleurer de rire quand on le dictateur « péte les plombs » alors qu'il est en train d'avaler des litres de vodka en chantant, sa rencontre avec le demi-frère d'Einstein au goulag du côté de Vladivostok, son évasion spectaculaire avec Einstein qui le conduit à Kim-Jung Il le dictateur nord coréen, puis
Mao Tsé Toung,
De Gaulle en mai 68, Franco et la guerre civile espagnole, j'en passe et des meilleurs…. Chaque fois, il va avoir une action sur l'histoire du pays qu'il traverse.
Pendant ce temps, en 2005, il rencontre ceux qui vont devenir ses copains de vadrouille, Julius plus ou moins délinquant, Benny, un vendeur de hot-dogs qui pour un héritage a commencé toutes les études possibles et imaginales car les versements devaient s'arrêter à l'obtention du diplôme, donc il a été presque médecin, presque vétérinaire, presque professeur de lettres ou historien, etc. ce qui lui a valu d'être fâché pour la vie avec son frère Bosse féru de religion. On rencontre aussi Mabelle, rousse haute en couleur et au langage imagé (dont va tomber amoureux Benny) qui a recueilli dans son jardin Sonja, une éléphante échappée d'un cirque.
On a la classique jalousie entre le commissaire blasé et revenu de tout et le procureur m'as-tu-vu qui veut monter en grade et joue avec la presse.
J'espère que je vous ai mis en appétit. A vous de découvrir la suite….
Ce que j'en pense :
C'est le premier roman de du Suédois
Jonas Jonasson, et c'est une réussite. Plus c'est gros, plus on adhère. Comme dirait Forest Gump : « quand, on ouvre une boîte de chocolat, on ne sait jamais sur quoi on va tomber.
Les ficelles sont grosses, avec Allan revisitant l'histoire en y ajoutant sa touche. Certaines scènes, notamment la cuite avec Hoover et la prestation de Staline, sont à mourir de rire. Allan et ses contradictions : il est pacifiste en manipulant avec plaisir les explosifs, et son amour immodéré de tout ce qui contient de l'alcool avec un joli parasol dans le verre, sous le soleil des Tropiques si possible.
Sa phrase préférée est : « les choses sont ce qu'elles sont et elles seront toujours ce qu'elles seront »
Comme toujours, j'aime bien les histoires à deux voix qui font alterner 2005 et le passé toujours à un moment crucial. Quand on entre dans ce livre, on ne veut plus en sortir tellement on s'amuse, tellement c'est jubilatoire…
Herbert Einstein est à croquer aussi avec ces attaques de paniques, où il bafouille n'importe quoi, (sa compagne Amanda qui va devenir dictateur sous les tropiques) toute sa vie il ne veut qu'une seule chose : mourir car sa vie n'a pas de sens, il n'est qu'un pâle reflet de l'illustre Albert et probablement atteint du syndrome d'Asperger.
J'aime l'humour farfelu, complètement déjanté de
Jonas Jonasson qui nous fait passer un très bon moment en nous faisant réviser l'Histoire au passage. J'attend son prochain livre avec impatience.
Ah bon, il y avait 500 pages, je ne m'en suis pas rendue dompte tellement j'étais plongée avec délice dans ce livre. C'est vrai certains l'ont comparé à un antidépresseur mais c'est tout à fait ça.