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sur 127 notes
Entre méchanceté et mélancolie, cette traversée en camionnette est construite comme un road-trip dans les souvenirs. A l'image de tous les voyages en voiture que chacun de nous a pu faire, le récit alterne les digressions, les anecdotes, avec les commentaires (rarement flatteurs) sur les localités traversées. Un enchaînement burlesque d'épisodes, dont le point commun pourrait être le ridicule. Toutes les situations sont pathétiques, aucun des personnages (y compris l'auteur lui-même) ne s'en tire avec les honneurs!

On connaît - entre autres- Pierre Jourde pour son pamphlet dévastateur sur les écrivains: la littérature sans estomac. Il revient rapidement sur ce que lui a valu cet essai. Mais ce n'est pas le principal sujet ici. Trimballer un vieux canapé-lit (oui, car le canapé lit, comme nous, ha ha) hérité d'une grand-mère détestable, pour l'amener dans la maison d'une mère adorable mais pas sans défaut, une occasion d'égrener des portraits et des souvenirs de ces familles que l'on adore détester.

Au passage, le canapé quitte un banal et médiocre pavillon de la banlieue parisienne pour rejoindre un minuscule village auvergnat. Tout un symbole.

J'ai adoré la fin, l'épisode où le canapé gravit les étages de la vieille maison pour arriver dans le grenier. Une lutte décrite de façon titanesque, que n'aurait pas renié Victor Hugo. Pierre Jourde a l'art de la phrase ciselée, cent coudées au-dessus des écrivains qu'il pourfend. Un récit aussi jouissif que touchant.
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Pierre Jourde et son frère Bernard, accompagnés de l'épouse de ce dernier, Martine, embarquent en camionnette vers lʹAuvergne dans un road-movie où la thérapie familiale, lʹérudition ironique et les anecdotes vont prendre tout autant de place que le canapé-lit.

Les souvenirs affluent tout au long du chemin, avec un savant mélange du passé et du présent, reconstituant une histoire familiale banale dans ses malentendus et ses haines aussi héréditaires qu'inexplicables

Le huis-clos de la cabine de la camionnette est propice aux blagues parfois potaches mais aussi de réflexions profondes - le tout dans un style extrêmement soigné. C'est en effet l'occasion pour l'auteur de laisser libre court à son ironie, parfois mordante, et à l'autodérision.

Cette perception désenchantée du monde n'est pas sans rappeler le style d'auteurs comme Fabrice Caro ou encore Alexandre Labruffe. le voyage du canapé-lit est un récit drôlatique, grinçant mais également et surtout, profond et émouvant. Tout en pudeur, Pierre Jourde se livre sur ses fêlures intimes ou ses grandes douleurs sous un vernis d'humour caustique.
La fin d'ouvrage en est la meilleure illustration : en deux courtes phrases, il rappelle que sa mère est morte huit mois après son petit-fils Gabriel. Émouvant !

Il en reste pas moins que l'auteur-narrateur est antipathique par bien des aspects. S'il est indéniable que Pierre Jourde a le sens de la formule, certaines saillies restent inutilement méchantes (ses pairs en font les frais, à commencer par Christine Angot). Il se tacle un peu lui même mais pas trop... il ne faudrait pas exagérer et quand il le fait il met son frère dans le même bateau…ça fait moins mal. Dommage car cette autodérision offre les meilleurs extraits.
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Je cite p140 « Ce n'est pas le sujet qui compte, c'est la manière. » Soit.
D'autre part, l'auteur logiquement se contrefout du lecteur puisque selon lui « un livre existe sans lecteur. »
Ce qui importe, c'est donc l'acte d'écrire et le plaisir qu'on y prend. Pourquoi pas ?
Cela pourrait sembler cohérent si Jourde ne prenait en permanence son lecteur à partie et ne perdait pas une occasion de faire la roue.
Il montre qu'il sait faire une phrase longue, « un exploit » dont il s'autocongratule avec un brin d'humour pour faire passer la chose. Plus loin, il déroule une métaphore, non sans en avoir pris soin d'en avertir le lecteur au cas où celui-ci ne l'aurait pas remarqué : « à chaque fois un petit objet, un détail matériel stupide se coince dans l'engrenage de la vie, philosophé-je par métaphore ». Idem pour le subjonctif imparfait. Il n'hésite pas à nous faire enfourner des passages grandiloquents sans oublier ceux où il fait un étalage copieux de mots savants :
« La route, en effet, était couverte d'un troupeau mêlé de mastodontes plus lents et plus volumineux les uns que les autres, brachypotéres de tôles, deinotheriums à roulettes, daeodons, oxydactylus, hypsiops, teleoceras, astrapotherium et autres platybelodons, semblant fuir quelque grand cataclysme à la Cuvier comme dans l'âge de glace. »

Il s'agissait juste d'un troupeau de moutons qui bloquait la route!

Les détails scatologiques ne nous seront pas épargnés à grand renfort d'arguments d'autorité puisque des écrivains célèbres ne s'en sont pas privés.
Le lecteur aura même droit à son entrée à l'Académie française (des fois qu'on ait oublié qu'il y a été reçu) avec une description au vitriol des académiciens comparés à des morts-vivants et à des zombies ; vieillards cacochymes et autres épithètes gratifiantes comme si la vieillesse était une tare. Il est lui-même pris à son propre piège puisque ce jour mémorable, après avoir ingurgité une tasse de thé, il est saisi d'une irrépressible envie de pisser qui va lui donner des sueurs froides. Il en conclura qu'il a fait du Proust inversé !
Bref, moi qui avais apprécié "la littérature sans estomac", je ne m'attendais pas à un tel déballage autocentré : complaisance dans l'autofiction et narcissisme à outrance, avec une abondance de détails sans intérêt qui parfois font sourire, mais la plupart du temps frisent le ridicule.
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Ce livre m'a été offert par une très bonne amie lecturocompatible habituellement. C'est donc avec enthousiasme que je l'ai ouvert heureuse d'avance. La quatrième de couverture m'ouvrait de belles perspectives prometteuses , plus dure fut la déconvenue. L'auteur avec son frère doivent transporter un canapé lit hérité de leur grand mère et pour cela traversent la France en devisant. Rien de construit , une suite d'anecdotes qui devraient nous amuser mais qui tombent à plat. A force de vouloir être drôle le contraire se produit. Enfin il y a un ton suffisant qui finit par nous convaincre de ne plus perdre notre temps à attendre que les choses s'améliorent. J'ai laissé tomber ce livre que je vais vite sortir de ma bibliothèque.
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Sur les conseils d'un ami (merci Gérard) j'ai découvert ce livre que j'ai longtemps hésité à présenter, tellement il est foisonnant... pour le dire vite, c'est l'histoire d'un canapé-lit hideux , parti de banlieue parisienne suite au décès de sa propriétaire, pour rejoindre l'Auvergne lointaine, où il doit rejoindre le second étage d'une maison de vacances.
Ce canapé est donc un voyageur , un routard, un trekker, qui accomplit son dernier voyage dans un Jumper de location conduit par les petits-fils de la défunte. Routards eux aussi.
Et c'est là que les choses se compliquent, ou - pour mieux dire - s'enjolivent. Car les frères Jourde, qui se refilent le volant et s'envoient des vannes tout au long du chemin, sont eux aussi de grands routards. Et chaque panneau routier est prétexte à une longue digression sur leurs voyages , leurs naufrages, leurs ratages, du Vénézuéla au Tibet en passant par Moulins. Quant au canapé, il se prend pour un divan à l'occasion, et les déménageurs en viennent, de temps à autre, à livrer sur leur vie familiale des réflexions profondes, voire abyssales, mais toujours avec humour.
Car il pourrait être long, très long, ce voyage du canapé. Mais on ne s'ennuie pas une seconde, tant l'écrivain nous amuse, nous charme et nous entraîne dans son périple. Il y a du Dutourd, du Vialatte par moments, voire du Desproges dans le sillage de ce camion, et je crois que le voyage vous plaira !
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A fuir ! Les 20 premières pages font illusion...Ensuite je résume : comment j'ai résisté à une dhiarrée en Asie, à une envie d'uriner à L Académie Française... Comment je me suis pris du vomi aux îles Glénans...Livre plein d'auto-suffisance sans aucun intérêt..
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Désolé (enfin pas vraiment) je n'ai pas adhéré à cette histoire décousue.
Des souvenirs qui s'entremêlent et qui font plutôt perdre le fil de l'histoire. le seul peut-être "personnage" intéressant c'est le canapé lit !
Et pourquoi régler ses comptes avec certains auteurs ? Pour qui se prend t il ?
J'ai vraiment du mal à comprendre que ce livre ait reçu plusieurs bonnes critiques et notamment une de B Pivot.
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Je voulais vraiment lire ce roman au titre prometteur... D'autant plus que le canapé-lit traverse des endroits que je connais bien ! Les premiers chapitres sont intéressants, voire distrayants mais en fait, le style ampoulé de l'auteur est vraiment trop pesant... Trop de digressions tuent !
J'ai donc finalement abandonné le canapé-lit au bord des 100 premières pages...
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Beaucoup de bruit pour rien.
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En dépit de la maigre affection dont elle bénéficiait de la part de sa propre génitrice, la mère de l'auteur, par piété filiale ou esprit d'économie, charge celui-ci de convoyer un antique canapé-lit hérité de sa mère récemment décédée, de la banlieue parisienne à la propriété familiale en Auvergne. Pierre Jourde a beau s'escrimer à démontrer que la location du fourgon, augmentée des frais de carburant, reviendra plus cher que le meuble, rien n'y fait. S'ensuit une sorte de road-movie entre le Val-de-Marne et le Cantal, un déplacement que l'auteur et son frère (accompagnés ici de l'épouse de ce dernier qui leur donne la réplique à l'occasion) ont effectué à de nombreuses reprises depuis leur plus jeune âge. Les localités traversées ou contournées fournissent à Pierre Jourde le prétexte d'y raccrocher des anecdotes vécues qu'il est censé raconter dans la cabine du fourgon tout en conduisant ou en jouant le rôle du copilote. C'est souvent désopilant, parfois féroce, pénétrant, bourré d'autodérision et de second degré. Dans ce "foutoir narratif" (dixit l'auteur) plusieurs époques se télescopent, y compris avec le temps du voyage lui-même et des événements postérieurs à celui-ci. L'auteur a cependant divisé son livre en chapitres centrés chacun sur un objet présumé responsable des faits survenus. À cet égard, la tasse de thé bue par Pierre Jourde peu avant de recevoir un prix de l'Académie française (et avant d'avoir pu vider sa vessie) emporte ma préférence, ex-æquo avec le chapitre final détaillant le transport, à dos d'homme pourrait-on dire, du canapé-lit dans la maison cantalienne, empruntant un escalier et des portes non prévus pour le passage d'un tel meuble.
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