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EAN : 9782373060027
72 pages
Murmure (26/03/2015)
3/5   5 notes
Résumé :
Dans l’histoire des représentations, la jeune femme endormie, étendue sur sa couche dans une pose sensuelle et lascive, est un motif demeuré constant de l’Antiquité à nos jours.
Si les supports se sont différenciés avec le temps (à la peinture et à la poésie sont venues s’ajouter la photographie et la vidéo), la séduction de la scène n’a rien perdu de son intensité.
Mais, alors qu’on a longtemps maintenu la dormeuse éloignée, dans un absolu qui à la fo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Si je n'accorde que trois étoiles à cet essai, ce n'est pas parce qu'il est inintéressant, loin de là. C'est plutôt qu'il a un goût de trop peu. le lecteur reste sur sa faim. On aurait souhaité que l'argumentation convoquât plus d'exemples empruntés à l'histoire de l'art, à la littérature, au cinéma. le superbe film de Julia Leigh n'est même pas cité, alors qu'il offre un point de vue original en se plaçant du côté de la belle endormie, et dévoile un étrange jeu de passivité voulue, assumée, comme pour mieux laisser glisser sur soi les aléas de la vie. Certes, Vincent Jouve s'attarde sur le livre de Yasunari Kuwabata dont est inspiré le film, mais l'approche de la réalisatrice est très différente, et aurait mérité au moins d'être mentionnée. Passons sur ce point. Il me paraît également dommage que les faits-divers, c'est-à-dire les réalisations, souvent moralement et légalement condamnables, de ce fantasme emprunté à un motif artistique et littéraire ancien, ne soient pas plus amplement étudiés. La fin de l'essai est en revanche très réussie. Plus sociologique, elle s'attache aux variantes contemporaines (terriblement appauvries, en fin de compte) du fantasme de la belle endormie, avec notamment la question des vidéos pornographiques qui fleurissent autour de ce thème. Mais on voudrait en lire davantage, et la fin, stimulante par son questionnement psychologique, est un peu abrupte.
De l'Antiquité à nos jours, l'auteur lève des pistes, varie les sources, mais jamais il ne prend le temps de les explorer plus en détail. Certes, ce n'est pas le propos de cette collection qui se caractérise par des formats courts ; mais là, c'est vraiment trop court !
Ne boudons toutefois pas notre plaisir. Ceux qui ne connaissent rien au sujet trouveront dans cet opuscule une introduction parfaite, assez universitaire dans sa forme. Libres à eux de poursuivre ensuite la découverte de ce motif aux enjeux innombrables.
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Bien que cet essai soit bref, il est suffisamment dense et bien construit pour offrir un bon aperçu de son sujet et donne, grâce à ses nombreuses citations et ses trois pages de bibliographie, quantité de pistes de lectures à qui voudrait en poursuivre la découverte. le texte est d'un abord facile : il est bien construit, son style est simple, les idées développées limpides et les notions évoquées sont expliquées clairement et simplement.

Mon principal reproche concerne le développement de l'ouvrage dont les deux parties s'articulent assez mal. Nous passons d'une première partie consacrée essentiellement à la figure de la belle endormie dans les arts et lettres, méthodique dans son analyse d'un large corpus de citations au point d'en être parfois un peu scolaire, à un texte plus libre dans lequel le thème de la belle endormie, qui n'est plus évoqué qu'à travers les sleep sex tubes (vidéo montrant sur Internet des rapports sexuels avec des partenaires endormies), devient symptomatique de sociétés post puis hypermodernes malades ou déviantes. Il ne s'agit plus d'étudier la représentation de la belle endormie, mais de l'utiliser comme prétexte à une analyse sociétale. Ce n'est pas inintéressant, mais peut-être trop ambitieux en si peu de pages. Je dois avouer que j'aurais préféré découvrir comment sommeil et érotisme se mêlaient dans la littérature et l'art contemporains, ne serait-ce que parce que le contrepoint avec la première partie de l'ouvrage aurait été plus pertinent.

Merci à Babelio et aux éditions du Murmure pour la lecture de ce volume avec lequel je poursuis ma découverte de la collection Borderline.
Lien : https://mahautdavenel.wordpr..
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Un petit livre intéressant.



J'adore cette collection (qui a pour seul défaut de faire des livres trop courts, mais c'est le principe).

Ici, l'auteur aborde le thème de la « belle aux bois dormant » et ses évolutions dans les moeurs du désir. Et autant dire que c'est très folichon. En fait, on passe d'un objet de désir que l'on observe (ce qui n'est pas vraiment très sain, mais j'aurai presque envie de dire qu'il n'y a pas de mal), à la possession de l'endormie (et là, on est de plain-pied dans le viol).

Il est intéressant de voir que la « relation » que l'on a (enfin, « on », surtout les hommes) est très liée à la société où l'on vie, et surtout comment la consommation effrénée entraine les endormies d'une place de « juste objet du désir » à « objet de consommation » qu'il faut prendre à tout prix (marchandisation du corps de la femme ? NONNN à peine !)

Comme je disais plus haut, ce fantasme est surtout un fantasme d'homme. Mais n'est pas abordée la relation des femmes homosexuelles à cette figure, ce qui aurait pu être très intéressant. Mais peut-être qu'il n'existe pas de donnée à ce sujet, puisque l'on se trouve dans une relation de domination des sexes…



Une lecture intéressante, mais comme toujours, un peu frustrée que ce soit aussi court.
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J'ai été très heureuse de gagner ce livre en masse critique, aimant beaucoup l'histoire de l'art et étant très clairement intriguée par le sujet.

J'ai reçu une enveloppe, et je me disais que jamais un livre ne pouvait s'y trouver et que ce n'était donc pas mon livre tant attendu. Et bien si ! Il est tellement minuscule qu'il n'y a pas eu besoin d'expédier un colis, mais juste une lettre.

45 pages pour un livre… J'suis limite tentée de crier au vol… Si je l'avais payé.

Mais bon, passons. Le style est très fourni, et difficile à pénétrer par mon cerveau. Malgré tout, j'ai été très intriguée et très intéressée par toutes ces déviances, dérivées de la femme alanguie dans les tableaux (comme le viol de femmes endormies, qui n'ont donc pas pu donner leur consentement). Ce livre donne très envie de se plonger dans l'étude de ce sujet, mais malheureusement 45 pages ne suffisent pas. À peine s'est-on mis dans le texte que c'est déjà fini.

Il faudra donc poursuivre avec des recherches personnelles.
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J'ai reçu ce livre via la masse critique. C'est un livre vraiment très court. Je ne m'attendais pas à ce qu'il le soit autant. le sujet abordé est très intéressent et la totalité de cet essai est très bien documenté. On a des références à des philosophes, des écrivains, des peintres ect... Vincent Jouve y a introduit des extraits de poèmes, de textes d'autres auteurs et j'ai trouvé cela très intéressent et pertinent car ça lui permettait d'argumenter un peu plus son propos. Outre le fait de parler des belles endormies, il nous expose à travers cela, des réels problèmes de société et des rapports entre l'homme et la femme, tout particulièrement par rapport à la sexualité. J'ai trouvé certains de ses propos vraiment très réalistes et vrais. Il utilise des mots techniques auxquels il précise les définitions. Malgré tout, je trouve que 45 pages ne suffisent pas à couvrir la totalité du sujet... On reste un peu sur notre fin.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Durant des siècles, la force de séduction de la belle endormie tenait à l'écart la séparant du spectateur. Regarder permettait d'imaginer, voire de fantasmer. Avec le sleeping porn, on entre dans une idéologie du tout consommable. La voie idéale pour atteindre le plaisir n'est plus l'imaginaire, la rêverie ou la tension du désir, mais le passage à l'acte, expression d'un matérialisme assumé, délivré de toute considération morale ou artistique. Il ne s'agit plus de contempler la dormeuse, mais d'épuiser les ressources d'un corps à disposition.
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Mais la femme endormie est plus qu'une belle image. Ses relations avec l'art sont plus complexes. Prise dans la passivité et l'irrationalité du sommeil, elle incarne deux modes privilégiés de l'inspiration érotique : la disponibilité et le délire. Inconsciente, elle est à la merci de puissances obscures ; l'âme hantée par les songes, elle est porteuse d'une parole sacrée.
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Dans l'acte sexuel avec la belle endormie, on peut distinguer deux cas de figure : soit la dormeuse n'est pas consentante et se montre, au réveil, furieuse d'avoir été instrumentalisée ; soit elle a, au préalable, donné son accord et ne nourrit envers son amant, aucune amertume. Dans l'une ou l'autre modalité, on s'éloigne nettement du fantasme kawabatien puisqu'on passe d'une idéologie de la contemplation à une idéologie de la consommation.
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Ce que reflètent les sleep sex tubes, c'est le désoeuvrement de sujets apathiques et sans but dans un monde où tout est permis.
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