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Michel Pagel (Traducteur)
EAN : 9782352941583
354 pages
Bragelonne (28/03/2008)
2.99/5   56 notes
Résumé :
" La Fée des dents ", ainsi appelle-t-on la " petite souris " qui passe sous l'oreiller des bambins en Grande-Bretagne. Une innocente invention, un conte pour enfants... jusqu'à cette nuit où le jeune Sam Southall la surprend dans sa chambre !
Voilà qui n'était pas prévu... ni le fait que la créature, qui s'appelle Quenotte, se révèle bien différente de la fée bienveillante qu'imaginent les petits. Perverse, dangereuse, elle va poursuivre Sam et sa bande de c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Avec La fée des dents, je m'attendais à un bon petit roman fantastique bien ficelé avec pour trame de fond le passage de l'enfance à l'adolescence et l'amitié. Une sorte de Ça sans Ça mais avec l'équivalent anglo-saxon de la petite souris. J'avais oublié que Graham Joyce était également l'auteur de Lenfer du rêve qui m'avait laissé pour souvenir... rien justement. Ce qui quelque part est encore pire qu'un mauvais souvenir car au moins on s'en rappelle.

Certes ça se lit même si dès les premières pages, la narration ressemble à un vêtement tout juste bâti, sans les coutures et les finitions qui donneront à l'ensemble son aspect achevé. La structure manque de liant et de réalisme. Oui, même dans le fantastique cette notion compte. Quant à le qualifier de roman d'horreur, il y a erreur sur la définition. Car tout ce qui peut effrayer dans ce livre, c'est de voir l'histoire s'embourber encore plus.

Quant à la fée des dents, métamorphe et à la dent dure (un peu facile, désolée), j'ai eu l'impression pas très agréable en tant que lectrice que l'auteur voulait certes casser l'image habituelle des mignonnes petites fées mais sans trop savoir comment s'y prendre de façon efficace et crédible.
Idem pour son trio plus ou moins quintette à l'occasion. Leurs échanges façon "Je t'emmerde" "Moi aussi je t'emmerde" "Moi encore plus" deviennent vite lassante. Tout comme leur propension à vandaliser tout et n'importe quoi.

Un roman dont on peut se dispenser, sans avoir peur de rater un chef d'oeuvre du genre. En la matière, les histoires autour d'ados de Stephen King comme Ça ou "Le corps" dans Différentes saisons sont nettement plus crédibles et intéressantes à lire.

Juste une mention positive pour la jolie couverture de l'édition spéciale 10 ans-10€ de Bragelonne, avec ce papillon façon Rorschach.
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Outre-Manche, notre « petite souris » est remplacée par une fée : la fée des dents. Celle qui donne son nom au livre, donc... Mais chez Graham Joyce, point de petite créature bienveillante, au contraire. En tout cas, celle qui ne cesse d'apparaître à Sam ne l'est pas. Quant à savoir si elle est réelle ou non, on se posera la question avec lui durant les 347 pages du roman.
… A condition de parvenir à en arriver au bout.

Bon sang, j'en ai lu des trucs bizarres, généralement regroupés sous l'appellation « OLNI » (Objet Littéraire Non Identifié) mais aucun ne m'aura jamais laissé.e aussi perplexe que celui-ci. Ce n'est pas que c'est mauvais en soi, non. Et c'est peut-être bien ça le pire : ça se lit. On n'a aucun mal à suivre Sam et sa bande durant les quelque quinze ans qui relieront leur enfance à l'âge adulte, d'incidents mineurs en grosses bêtises, en passant par de véritables drames. Le truc a un aspect très tranche-de-vie, chaque chapitre correspondant à un évènement précis, parfois insignifiant, parfois non, et qui, mis bout à bout, formeront le parcours initiatique du petit groupe. Bref, ce n'est pas mouvementé du tout mais pourtant, l'on s'attend toujours au pire, le récit ne se débarrassant jamais de son atmosphère malaisante. Parce que pour ce qui est d'être sombre, La fée des dents ne fait jamais dans la dentelle... parfois même un peu trop.

Qui dit grandir dit découverte de la sexualité : il était donc inévitable que le sujet soit abordé. Mais de là à ce que presque toute l'histoire tourne de façon directe ou indirecte autour de la chose... Dans le fond, le souci n'est même pas son omniprésence, mais le degré de détail de certains passages alors que les protagonistes n'ont même pas encore treize ans. Ce qui passerait sans problème avec des personnages adultes ou jeunes adultes a ici de quoi faire grincer et j'ai vraiment failli laisser tomber ma lecture à plus d'une reprise à cause de ça. Oubliez tout symbolisme subtil, La fée des dents verse plutôt dans le mauvais goût. Ça inclut donc Quenotte suggérant à un *enfant* de « le toucher », une jeune fille de treize ans sortant avec le petit ami (bien évidemment majeur) de sa mère, ou encore un psychologue offrant de l'alcool à un patient mineur après lui avoir conseillé de « la lui mettre » en parlant d'une fille. Sans parler des descriptions corporelles plutôt précises...

Bref, j'ai vraiment eu du mal avec cet enrobage aussi vulgaire qu'inutile, et s'il n'y avait pas eu les autres ressorts scénaristiques (le lourd secret du groupe, le devenir de Linda, le carré amoureux, savoir si Quenotte est finalement réel.le ou non ou tout simplement si Sam s'en sortira), jamais je n'aurais réussi à terminer ce livre. Bref, le truc a le mérite de réussir à donner une certaine envie de connaître le devenir des protagonistes et l'on tourne les pages, l'une après l'autre, entre malaise, dégoût et un certain espoir auquel l'on se raccroche sans trop savoir pourquoi. Jusqu'au bout, c'est noir et pessimiste, même si l'effet s'atténue grandement au fil des pages. Peut-être parce que cette accumulation finit par faire perdre de leur impact aux évènements...

Reste que donner envie de connaître la fin ne suffit pas pour rendre un livre bon, surtout avec une narration occasionnellement brouillonne et pas uniquement lorsque la petite bande est totalement défoncée. Ça se veut à l'occasion poétique, pour avoir deux lignes plus loin les ados qui se balancent des ta-gueule-toi-même ; sans jamais réussir ni à transporter, ni à immerger le lecteur, le laissant toujours le c** entre deux chaises.
Mais ce n'est pas tout à fait mauvais non plus, le récit étant certes parfois obscur, mais globalement cohérent. On sent que lorsque quelque chose est flou au niveau du scénario, c'est volontaire. En parlant de flou, la place occupée par Quenotte, seul élément fantastique du récit, empêche de le classer de façon sûre dans le genre susnommé. Peut-être n'a-t-on là qu'un récit initiatique aux frontières de la folie, peut-être y a-t-il réellement une pointe de surnaturel dans tout ça... Graham Joyce brouille habilement les pistes et chacun aura sans doute son propre avis sur la question.

Bref, La fée des dents n'est pas vide de sens (bien au contraire), mais sa lecture est rendue profondément désagréable par son côté racoleur qui aurait pu, à certains endroits, clairement être évité. On en ressort désorienté, avec au fond de la gorge l'arrière-goût bizarre d'un cauchemar éveillé. Un livre qui ne laisse clairement pas indifférent... dommage que ce soit pour de mauvaises raisons.
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Adeptes de Freud, à vos marques...Quand j'ai commencé La Fée des dents, j'ai failli d'abandonner la lecture au bout de deux chapitres; j'ai trouvé ça décousu, incompréhensible et nul. Mais une fois n'est pas coutume, et je suis allée jusqu'au bout... sans regretter (ou presque). C'est Stephen King, Henry Kuttner ou Joe Lansdale, mais malheureusement en moins bien. Mais il y a quand même quelque chose d'indéfinissable, qui fait de ce roman plus qu'un simple flop littéraire. C'est un roman initiatique : la Quenotte est de toute évidence censée représenter d'abord les peurs refoulées d'un petit garçon et plus tard son éveil à la sexualité et ses difficultés pour intégrer le monde des adultes. C'est un être à la fois beau et répugnant, gentil et méchant, c'est la voix de la conscience dans la tête d'un ado.
Les personnages sont un peu stéréotypés , parfois on a du mal à comprendre ce qui se passe vraiment, c'est un méli-mélo du réalisme et de monde onirique, mais tout compte fait, ça se lit assez bien.
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La vie de Sam Southall a changé le soir où il perdit une dent de lait, ce soir où il surprit la "fée des dents" dans sa chambre. Celle-ci, ou celui-ci, Sam a un doute, se montre surpris(e) et semble trouver catastrophique qu'un humain le (ou la) voie, s'ensuit une discussion, prélude à de nombreuses visites, souvent marquant les événements majeurs de la croissance du garçon jusqu'à la maturité …


Trois garçons grandissent dans un village anglais dans les années 1960, Sam influencé par la fée, du genre quelque peu lubrique, va lui même entrainer ses amis dans des comportements parfois précoces pour leur âge. Il est vite question d'attouchements, de masturbation, de sexe, de vandalisme, de suicide et même de meurtre.
L'auteur cherche-t-il à démythifier les croyances enfantines ou à déciller les croyances des adultes en l'innocence des enfants ? Dès le début le sexe est assez présent, alors que les personnages sont de jeunes enfants et ça ne s'arrange pas lorsqu'ils approchent de l'adolescence. Des gosses qui sortent leur pénis à l'église pour rigoler, la masturbation à moins de dix ans, des petits scouts qui parlent et tentent la pénétration anale, fantasme ou manière de confronter les réalités de la vie ?
Cependant il n'y a pas que le sexe dans ce livre, c'est aussi l'évolution de l'enfance à la maturité, parfois le comportement peut être excessif en recherche d'absolu, un parcours initiatique, allégorie ou réalité ? Les années soixante s'égrènent au fil de la croissance des amis, les cheveux longs, le folk revival, le blues, le rock, les radios pirates, le psychédélisme, les drogues, l'évolution de la société et le monde qui change en parallèle à la perte de l'enfance, on ne peut revenir en arrière.


Un livre avec des côtés étranges, parfois dérangeants, l'écriture est fluide et çà manque pas d'intérêt, plusieurs niveaux de compréhension étant possibles. Un livre pour les curieux qui ne s'effarouchent pas facilement.



NB : Bragelonne a également publié ce livre dans sa série "10 ans - 10 livres - 10 €uros" 2018.
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Je n'avais déjà pas aimé les deux précédents ouvrages que j'avais lus de Graham Joyce, dont je ne me souviens pour ainsi dire absolument pas, si ce n'est la certitude de ne pas avoir apprécié.
Mais le pitch m'avait attirée, et il faut bien ne pas rester sur une première (et deuxième) impression, alors je me suis lancée dans ce livre.
Il est évident vu ce que je connaissais de l'auteur que ça ne pouvait pas être un "simple" roman fantastique teinté d'horreur, je ne sais pas à quoi je m'attendais mais pas à ça.
On continue de lire sans savoir pourquoi, car rien ne m'a objectivement accrochée, ni les personnages qui peuplent ce récit comme un rêve, ni le déroulement des évènements dont je n'avais que faire.
Mais une ambiance malsaine est très vite installée, on se demande où l'auteur veut en venir, et la réponse est malheureusement pas bien loin, voire nulle part.
J'ai retrouvé l'étrange fascination pour le sexe morbide qui semble caractériser cet auteur, inserré un peu partout dans le récit comme si cela faisait partie intégrante de la description, avec un langage inutilement cru (surtout lorsque ces héros sont des enfants), ce dont je me serais bien passée.
Personnellement, j'ai pris ce livre comme une suite d'évènements classiques mais que l'on veut faire passer pour de l'horreur, raconté avec le filtre d'une enfance un peu dérangée et perdue dans sa campagne, qui se termine de façon très attendue un peu comme un prout dans l'eau.
Je pense donc ne jamais me refaire tenter par un écrit de cet auteur, définitivement pas pour moi. Jamais deux sans trois !
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
- Écoute-moi jusqu'au bout. C'est notre dernier soir ensemble, et j'ai quelque chose à te dire, que ça te plaise ou non. Clive et toi allez à l'université. Je vous verrai de temps en temps, mais au bout d'un an ou deux, vous commencerez à revenir avec de grands mots et des idées nouvelles. Si j'ai de la chance … non, si j'ai beaucoup de chance, vous accepterez encore de me voir et …
- Terry !
- Vous accepterez peut-être encore de me voir, et on parlera du bon vieux temps, mais entre nous les choses ne seront plus jamais les mêmes. Je le sais. J'ai été obligé de m'habituer à ce que tout m'échappe. On ne peut pas retenir la vie au creux de sa main. Il faut s'habituer à perdre. C'est la seule chose que je sais.
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- Je t'avais prévenu, dit Quenotte. Elle est dangereuse, cette fille. Il y a des années que je t'ai averti. Tu crois que c'est moi qui te vaudrai des ennuis, mais fais bien gaffe! Elle, elle finira par t'entraîner dans un gouffre.
Le garçon releva les yeux. La fée lui souriait, mâchonnant un brin d'herbe. Elle était totalement nue. Sa peau se teintait de vert, reflétant en un éclat lustré la brillante clarté de l'herbe.
- Et tu seras assez con pour sauter avec elle en espérant récolter un baiser pendant la descente.
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- Ils n'étaient censés le réduire que de moitié ! lança Alice d'une voix étouffée, mais qui brûlait d'indignation. Ils ne s'en tireront pas comme ça.
- Qu'est-ce que tu proposes? demanda Clive, amer. Qu'on recreuse ?
Nul ne parla plus de fabriquer des bombes.
D'une certaine manière, ce n'était pas seulement l'étang qui avait été détruit. Aucun n'aurait su dire de quoi il s'agissait exactement, mais l'événement avait résonné en eux telle la cloche marquant une étape de quelque terrible course.
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- Ce qu'il te faut, c'est une pause, affirma Clive. Quelque chose pour te sortir de toi-même.
Il ouvrit la main sur la paume de laquelle étaient posés quatre morceaux de sucre. Alice les observa avec attention. Ils avaient l'air absolument inoffensifs.
- On m'a dit que ça durait longtemps, commenta-t-elle hésitante.
- Seulement huit heures, déclara Clive, jovial.
Terry fut le premier à s'emparer d'un des sucres.
- À la bonne votre, lança-t-il en le mettant dans sa bouche.
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