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EAN : 9782264066459
288 pages
10-18 (07/09/2017)
4.07/5   323 notes
Résumé :
L'histoire sombre, déchirante et sauvage d'un jeune homme en quête de rédemption.

Caroline du Nord. Dans cette région perdue des Appalaches, McNeely est un nom qui fait peur, un nom qui fait baisser les yeux. Plus qu’un nom, c’est presque une malédiction pour Jacob, dix-huit ans, fils de Charly McNeely, baron de la drogue local, narcissique, violent et impitoyable. Amoureux de son amie d’enfance, Maggie Jenkins, Jacob préfère garder ses distances. Il ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (96) Voir plus Ajouter une critique
4,07

sur 323 notes
C'est le genre de premier roman où toi lecteur, tu te dis que tu tiens un auteur brillant , un auteur que tu suivras .
C'est un genre de roman qualifié de noir, très noir ...
C'est le genre de roman qui prend racine dans un coin paumé des USA, là où les touristes ne foutent jamais les pieds et pour cause . Quand tu es né là-bas , devenu adulte , il vaut mieux fuir .
Caroline du Nord, Les Appalaches . Un bled et son parrain local , un certain McNeely , hyper violent , hyper malin, hyper dangereux et son fils , Jacob.
C'est le genre de roman noir, où un gentil gamin est le fils du méchant , où ce gosse est englué dans une vie de merde et ne sait pas comment s'en sortir . Il aimerait bien se barrer d'ici , avec sa Maggie , changer de vie, sauver son âme . Mais a-t' il vraiment le choix ?
C'est le genre de roman où toi lecteur, tu t'attaches au gamin. Tu as envie de lui crier :" fais pas ça , malheureux !
- Mais tu vas m'écouter à la fin ? "
Sauf que le gamin , il t'écoute pas , ni au début, ni au milieu, ni à la fin ..
C'est le genre de roman où l'auteur te retourne le moral , te montre son coté sombre et éteins les lumières en partant .
Et le plus drôle dans cette histoire très noire, c'est que l' auteur s'appelle Joy ... David Joy .
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Voici un roman que tout amateur de polar noir devrait avoir lu .Un sacré " putain " de bon roman qui a été présenté vendredi par une amie , membre du groupe de lecture auquel je participe . Enchanté par ses propos aussi avisés qu'élogieux , et intriguants , c'est avec enthousiasme que j'ai sorti ce volume qui patientait sagement dans ma PAL , attendant que...ben voilà, c'est fait .
L'action se passe en Caroline du Sud , dans une région perdue des Appalaches. Charles McNeely règne en maitre sur les lieux et le monde glauque de la drogue .Individu violent , despote , il voit en Jacob , son fils , son futur successeur . Mais le jeune homme est trop romantique et doit se battre en permanence contre ses démons qui le déchirent entre la lumière entrevue avec la délicieuse Maggie , la fille qu'il aime , et les ténèbres dans lesquelles pourrait bien l'entraîner ce père tout puissant . Love story ou destin tragique le choix semble évident, non ? Pourtant , c'est un être déchiré dont nous allons suivre les tragiques épisodes de vie . La mère pourrait peut être lui apporter......pas grand chose , hélas . Seul , tout seul, Jacob est tout seul ....
Livre terrible de noirceur , peu de personnages mais quels personnages ! .On se prend à rêver pour Jacob même si ...Sans arrêt , la dualité entre un monde ou l'autre . Noir ou blanc . Blanc ou noir , faites vos jeux .Les événements nous porteront ici ou là avec le héros. La nasse menaçante se referme un peu plus de chapitre en chapitre de pages en pages , à moins que....Et si ....
Roman noir très bien pensé , destructeur , très bien construit dans lequel la violence , l'oppression sont omniprésentes mais distillées avec finesse , tact et intelligence . La traduction est , à mon avis , de très belle qualité et le récit est addictif au point que , comme l'avait dit mon amie lectrice , il est impossible de lâcher prise . Ajoutons que le roman n'est pas très volumineux , je vous l'assure , vous risquez fort le réveil difficile si vous le commencez au coucher . Une très bonne pioche que ce premier roman qui marque la naissance d'un auteur prometteur. Une lecture que je recommande , sans risque de me tromper .
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Comté de Jackson, Caroline du Nord. Dans cette région perdue des Appalaches, s'appeler McNeely signifiait quelque chose. Jacob est le fils de Charlie McNeely, un homme pour le moins violent, influent, intouchable et manipulateur. Un homme qui règne en maître sur le marché local de la drogue. Jacob, à 18 ans, ne doute pas un seul instant de son avenir qui semble tout tracé, Charlie ne manquant pas de le tremper dans ses affaires juteuses. Mais, ce jeune homme, trop tendre, peu impliqué, attristé mais résigné de voir sa mère, accro à la meth, dériver de jour en jour et amoureux de Maggie, une jeune fille qu'il a quitté afin de la protéger, rêve et espère d'un tout autre avenir. Mais, lors d'un règlement de comptes régenté par son père, les choses ne se passent pas comme prévu. Jacob, déjà empêtré dans une bagarre qui a mis son adversaire dans un piteux état, voit peu à peu les choses s'engluer...

David Joy nous offre un premier roman d'une force incroyable et d'une noirceur profonde et nous plonge dans une ambiance étouffante, oppressante. Dans cette partie des Appalaches, Jacob McNeely est confronté à un choix cornélien : suivre les traces de papa, subir le poids paternel et devenir un homme de pouvoir et d'influence ou s'échapper, laisser derrière lui son passé et vivre enfin comme il le souhaite. Quelque soit son choix, il ne se fera qu'au prix du sang. Ce roman fait la part belle aux notions de liberté, de rédemption, de relation père/fils, de fatalité. La galerie de personnages qui s'agitent autour de ce jeune homme, terriblement attachant, est d'une trempe féroce et sans concession, notamment le père, personnage sournois et ayant la mainmise dans la région. Un premier roman remarquable, violent, noir et d'une intensité rare. Une écriture riche qui décrit brillamment les paysages immenses, empreints de liberté, l'ambiance sinistre et les sentiments qui habitent Jacob.
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« Là où les lumières se perdent » est le premier roman de David Joy, jeune écrivain qui fut l'élève de Ron Rash, et dont l'ambiance aussi rurale que poisseuse évoque les romans de Chris Offut et de Brian Panowich.

A l'instar de « Bull Montain », le premier roman de Brian Panowich, l'ouvrage commence d'ailleurs par une épigraphe de Cormac McCarthy, figure tutélaire de ces jeunes auteurs qui ré-inventent le roman noir, en l'ancrant dans la ruralité brutale des Appalaches, et en s'attachant à décrire une misère sociale insensée, marquée par les ravages de la drogue.

Le narrateur Jacob n'a que dix-huit ans, mais porte un nom qui sonne comme une malédiction. Il est en effet le fils de Charles McNeely, baron de la drogue locale, psychopathe violent et sans pitié. Quant à sa mère Laura, elle a lâché la rampe depuis trop longtemps et vivote dans un cabanon, rongée par son addiction à la crystal meth.

Il y a les Winston que Jacob fume à la chaîne, les joints roulés à la va-vite, l'alcool, les barres de Xanax gobées comme des bonbons afin d'arrondir les angles, et il y a la crystal meth, ce poison qui transforme un être humain en zombie, une femme en fantôme décharné, qui vous emmène dans un lieu dont on ne revient jamais tout à fait.

Un passage à tabac qui tourne mal, va mettre notre jeune héros face à ses responsabilités, et lui faire paradoxalement entrevoir qu'il existe une alternative au rôle mortifère de dauphin que son nom semble lui imposer.

La lumière viendra peut-être de la belle Maggie, l'amie d'enfance dont Jacob est amoureux, qui se voit offrir l'opportunité de quitter la misère de leur région natale, pour rejoindre une université en Californie.

Malgré l'ombre qui plane tel un rapace en chasse dans un ciel bleu nuit sur la destinée en forme d'impasse de Jacob, malgré la violence, la pauvreté, la bêtise crasse, la cruauté, malgré la noirceur qui menace tel un linceul d'envelopper l'avenir du jeune homme, une lumière ténue émane du roman. Elle se niche au creux de l'âme encore pure de son héros, pourtant conscient de la corruption qui l'entoure, de la malveillance de son père, et de l'addiction qui ronge sa mère.

« Il existe un endroit où se perdent les lumières, et je suppose que c'est le paradis. C'était ce lieu lumineux que l'Indien observait sur le tableau qu'aimait ma mère, et je suppose que c'est pour ça qu'elle voulait tant y aller. L'endroit où toutes les lumières se rejoignaient et brillaient était dans mon esprit ce qui se rapprochait le plus de Dieu ».

David Joy n'épargne jamais son lecteur, qu'il s'agisse d'une indicible scène de torture à l'acide sulfurique ou de la plongée dans les gouffres de l'addiction qui transforme la vie de Laura en enfer. Lorsqu'il revient sur l'emprise que Charles McNeely exerce sur son fils, sur la cruauté sans limite d'un homme réputé pour laisser une petite Bible à côté du cadavre de ses victimes d'antan, le roman pousse les curseurs à leur maximum et frôle les limites de l'insoutenable.

En immergeant son lecteur dans un univers d'une noirceur invraisemblable, l'auteur marche sur un fil ténu, au risque de glisser vers une forme de complaisance aussi glauque que malsaine. En convoquant la lumière qui luit encore dans le coeur de Jacob, le roman réussit pourtant à donner une forme de transcendance à la destinée de son héros et prend une dimension quasi-métaphysique. David Joy transcende ainsi les codes du genre et nous propose un premier roman saisissant en nous emmenant « Là où les lumières se perdent ».
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Le désespoir génétique, inné c'est possible ça? Ça existe ? "Là où les lumières se perdent " est un sombre récit oui. Mais c'est aussi un récit d'une tristesse infinie. Triste dans son sens le plus propre.
Je crois que je suis véritablement amoureuse de cette génération d'auteurs américains contemporains. Oui je suis fan des Michael Farris Smith , Daniel Woodrell de ce monde et là je découvre David Joy. Ce monsieur sait écrire. Il sait tourner les phrases, aligner les mots, percuter et il trouve le moyen de faire de la poésie avec le sordide qu'il nous balance page après page. L'Amérique paumée, l'Amérique des mal aimés, l'Amérique des petites villes de campagne, l'Amérique d'aujourd'hui qui ne s'en sort pas. Tous les jours , ces gens qui doivent se battre pour subsister, survivre, pour se sortir de leur milieu pourri, ce milieu aux mille misères.
En lisant "Là où les lumières se perdent" on ressent jusqu'à l'âme, l'émoi de ce jeune homme qui cherche à se sortir d'un destin crasseux, avilissant, malpropre, tracé d'avance pour lui. On cherche avec lui, comment se défaire des autres, se sortir de lui-même, de ces horizons sans lumières. D'ailleurs, n'est-il pas le seul à voir et ressentir et vivre et à chercher cette lumière dans la montagne, celle de l'aube dans les champs, celle du crépuscule sur la rivière? Là où la lumière se perd...
Notre coeur est secoué, nos convictions ébranlées par les mots de David Joy. Fermer ce livre et ressentir une très grande tristesse doublée d'un grand vide. Fermer ce livre et se dire que ça c'est de la maudite bonne lecture !
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Citations et extraits (74) Voir plus Ajouter une citation
(...) elle avait laissé les médecins la pincer, la piquer, l'étirer, la presser jusqu'à ce qu'elle soit complètement irréparable. On aurait dit que des fils de fer tendaient la peau de son visage derrière ses oreilles. Son chemisier blanc échancré était suffisamment déboutonné pour laisser paraître son sternum, qui n'aurait pas semblé si osseux et calleux si la peau qui le recouvrait autrefois ne s'était pas déportée sur les côtés pour couvrir des implants deux fois trop gros. Les médecins s'étaient donné un mal de chien pour contrer les effets de la gravité sur son corps, et ils avaient lamentablement échoué.
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"Vous deux ! Messieurs les agents ! Arrêtez-vous tout de suite !"
Nous nous sommes tous les trois retournés comme un seul homme, et j'ai alors vu ce petit enfoiré grassouillet qui traînait des pieds dans le couloir, son crâne chauve reflétant la lumière. M.Queen était un vrai crotale, l'un des types les plus fourbes qu'avait engendrés Caney Fork. Toute sa famille de serpents était terrée dans le coin depuis des générations et avait une longue tradition de distillation illégale d'alcool, mais je suppose qu'il avait vite compris que la bataille contre les flics se livrait et se gagnait dans les prétoires, dans un joli costume-cravate.
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Il arborait la même brosse bien nette et rasée sur les côtés que tous les agents novices. Ces branleurs devaient avoir un accord avec les coiffeurs pour finir tous avec la même coupe de cheveux de merde, de sorte que les voyous comme nous soyons incapables de dire où s'achevait un trou du cul et où commençait le suivant pendant qu'ils nous chiaient tous dessus à tour de rôle.
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Il était impossible d'échapper à qui j'etais, à l'endroit d'où je venais. J'avais été chié par une mère accro à la meth qui venait juste d'être libérée de l'asile de fous. J'étais le fils d'un père qui me planterait un couteau dans la gorge pendant mon sommeil si l'humeur le prenait. Le sang est plus épais que l'eau, et je me voyais dedans. Je sombrais dans ce sang, et une fois que j'aurais touché le fond, personne ne me retrouverait.
Je me disais que certaines âmes n'étaient pas dignes d'être sauvées.
Il est des âmes auxquelles même le diable ne veut rien avoir affaire.
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Quand nous étions ensemble, c'était comme si tout le reste , comme si toutes les merdes qui nous entouraient , disparaissaient, et nous étions bien pendant un bref moment. Nous savions que ça ne durerait pas toujours, mais parfois tout ce dont on a besoin, c'est de pouvoir reprendre son souffle.
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Cette semaine, la librairie Point Virgule vous présente deux romans récemment sortis en format poche et qui, chacun à leur façon et à deux périodes historiques très distinctes, mettent en scène des personnages à qui on refuse l'accès au fameux "rêve américain".
- Nos vies en flammes, David Joy, 10/18, 8,90€ - Aminata, Lawrence Hill, Folio, 10,20€
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