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Une enquête de Francesca Cahill tome 5 sur 9
EAN : 9782290069769
380 pages
J'ai lu (06/05/2015)
4.03/5   20 notes
Résumé :
Malgré sa mère qui n'a pas perdu espoir de la voir faire un beau mariage, Francesca Cahill n'en a pas fini avec les enquêtes criminelles. L'atelier d'une jeune artiste peintre a été saccagé, exactement comme celui de son amie Sarah Channing. Cette fois, le vandale a été jusqu'à tuer : le corps de Grace Conway, une jeune actrice, a été retrouvé sur les lieux. Entre ces deux affaires, un seul point commun : Evan, le frère de Francesca, qui a été le fiancé de Sarah et ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Quelle déception…
Bien sûr, j'ai commencé par le tome 5 et donc, je ne connais pas le tout début de l'engouement de notre jeune, très jeune héroïne pour le crime. Je ne sais donc rien de son cursus mais imaginer qu'à 20 ans, c'est déjà une spécialiste qui couvre les scènes de crime les plus crues, a ses entrées au commissariat et est « à tu et à toi » avec les policiers de Londres et ce au tout début du XXème siècle, j'ai du mal a être convaincue.
Si on ajoute à cela sa vie amoureuse ou plutôt son amour désespéré pour le commissaire déjà marié et son désir exaspérant pour le cousin de ce dernier, on tombe facilement dans la plus profonde niaiserie.
Et je ne parle même pas de l'écriture : la plume est juste simple, sans fioriture, sans humour, sans humeur et pour le fond, le thriller est légèrement insipide.
Pas une seule citation pour ce volume donc, mais je ne me laisse pas abattre, il me reste les trois suivants à lire…
Une façon comme une autre de pouvoir revoir mon opinion sur cette auteure qui d'habitude me laisse une bonne impression :-)
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Suite de l'enquête sur l'atelier vandalisé de Sarah l'amie de Francesca et fiancée de son frère. C'est sur ce dernier que les soupçons vont se tourner lorsqu'un second atelier est vandalisé mais avec un meurtre cette fois-ci, la victime n'étant autre que la dernière maitresse en date d'Evan Cahill.
L'enquête est plus présente que dans le tome précédent avec des rebondissements, un tueur rôdant autour de femmes liées à Evan.
Les tergiversations de Francesca sont un peu longuettes, passer d'un amour éternel envers Bragg à un désir intense pour son demi frère parfois dans la même soirée. On est loin d'une jeune romantique qui jure de n'épouser personne comme elle ne peut avoir Bragg. Un peu too much de vouloir devenir la maitresse de l'un puis de l'autre en si peu de temps.
La série avait bien commencé mais ça s'étire trop en longueur.
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Une intrigue plutôt bien ficelée, j'avoue que j'ai hésité entre plusieurs suspects jusqu'à la fin.

Sur le plan sentimental, on a un gros retour de force soap-opera là, avec une Francesca de plus en plus perdue entre Bragg et Hart. Si cet aspect se veut riche en émotions, je trouve que c'est parfois un peu maladroitement géré, les justifications avancées pour le comportement de la demoiselle étant pour moi plus que foireuses (ça va durer jusqu'à la fin de la saga ?!) Cela dit, ça m'a procuré quelques petits serrements de coeur, donc c'est efficace. Sinon, Bragg, lui, subit un léger changement de personnalité (que je n'ai pas super apprécié), mais Hart est de plus en plus présent et j'aime ça.
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C'est une enquête beaucoup plus personnelle qui se dresse pour Francesca dans ce tome 5. En effet, Francesca se retrouve malgré elle embourbée dans deux affaires criminelles. Mais elle n'a d'autre choix que de rechercher activement le coupable puis qu'entre les deux affaires il y a un seul point commun : Evan, son frère !
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Un polar qui se laisse lire mais les tergiversations de l'héroïne entre ses 2 amoureux commencent à être longuettes ...
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
— Chut, la coupa-t-il en posant un doigt sur ses lèvres. Je ne vous demande pas de changer, chérie.
Francesca resta figée sur place. Elle se sentait incapable du moindre mouvement, de la moindre réaction.
Leurs regards s'accrochèrent. La tension, entre eux, était à son comble. Puis Hart se pencha doucement vers la jeune femme.
Elle se persuada que, cette fois, ça y était: il allait enfin l'embrasser.
Mais elle lut, dans ses yeux, la bataille intérieure qu'il livrait. Comprenant qu'il allait encore se dérober, elle décida de passer à l'action.
Elle approcha délibérément ses lèvres des siennes. Il ne bougea pas.
Leurs lèvres se frôlèrent un moment. Puis, soudain, Hart se décida finalement à l'embrasser.
Le coeur de Francesca battait à tout rompre dans sa poitrine. Elle insinua les mains sous sa veste de smoking. Touchant son torse, elle put sentir la dureté de ses muscles à travers l'étoffe de la chemise, mais aussi les battements de son coeur.
Elle comprit que leur désir était à l'unisson.
Le baiser de Hart se faisait de plus en plus exigeant, impérieux. Chavirée par sa virilité, Francesca laissa échapper un gémissement de pur plaisir.
Mais tout à coup, il se recula.
Hébétée, haletante, elle voulut lui crier de continuer. Aucun son ne sortit de sa gorge.
Il la regardait avec une intensité qui la stupéfia. Jamais personne ne l'avait encore regardée ainsi. Elle devina que le jour où il la posséderait, il aurait ce même regard, sûr de lui, dominateur, comme un guerrier venant, cueillir le fruit de sa victoire.
— Je ne renoncerai pas à mes bonnes résolutions, lâcha-t-il.
— Ce n'est pas juste... protesta-t-elle.
— La vie n'est jamais juste.
Elle ferma les yeux pour se retenir de pleurer.
— Il n'est pas question que je vous déshonore, Francesca. Ni que je vous traite comme Rick l'a fait. Ce qui vient de se passer entre nous ne se reproduira plus.
— Non ! Se récria-t-elle.
Et c'était un cri du coeur, qui lui avait échappé instinctivement.
Elle lui saisit le bras, mais elle n'aurait su dire ce qu'elle souhaitait vraiment: l'entraîner derrière une porte et lui arracher ses vêtements, ou fuir pour ne jamais le revoir.
— On peut me reprocher beaucoup de choses, Francesca, mais pas de ne pas tenir parole.
— Pourtant, vous avez envie de moi, lui opposa la jeune femme, qui se sentait pathétique.
Il s'esclaffa méchamment.
— Oui. Mais je vous posséderai dans les règles. Ou pas du tout.
Elle renonça à insister, car elle savait qu'il ne changerait pas d'avis.
— Mais je ne peux pas vous épouser... répliqua-t-elle en s'effondrant contre le mur.
Comme il ne répondit pas tout de suite, elle tourna la tête et constata qu'il la regardait fixement. Cela suffit à raviver aussitôt son désir.
— Je comprends ce que vous ressentez, dit-il.
— Non, vous ne comprenez pas. Parce que vous pouvez toujours courir vous consoler dans les bras de Daisy. Mais moi, je n'ai nulle part où aller.
Il esquissa un sourire.
— Me feriez-vous un caprice ?
— Je ne suis pas une enfant gâtée qui marche aux caprices ! protesta Francesca, ulcérée.
— Chut ! dit-il en l'attirant de nouveau contre lui, lui faisant du même coup constater, au niveau de ses hanches, que l'intensité de son désir était intacte. Sinon, toute ma famille va vous entendre crier que vous voulez coucher avec moi.
Francesca était trop pressée contre son torse pour pouvoir lui assener une gifle. Et puis, à quoi bon réagir? Elle devait bien s'avouer qu'elle aimait éprouver ainsi sa force. Elle ferma les yeux, et aussitôt des images indécentes lui vinrent à l'esprit.
Hart, nu et dominateur. Elle-même, tout aussi nue et soumise...
— On jurerait, murmura-t-elle, que vous cherchez à me plier à votre volonté.
Il ne répondit pas.
Francesca réalisa alors qu'elle avait vu juste. C'était bien son plan : la torturer, jusqu'à ce qu'elle capitule et se donne totalement à lui. Force était de reconnaître que c'était un plan très habile.
Elle s'arracha à son étreinte.
Il ne souriait plus, à présent. Il la regardait comme s'ils étaient deux adversaires, comme s'il attendait de savoir où elle allait frapper.
— C'est donc là votre intention, n'est-ce pas ? Me rendre folle de désir pour vous, jusqu'à ce que je vous accorde ce que vous convoitez? demanda-t-elle.
Il y eut un long silence, avant qu'il ne lâche:
— C'est vous qui m'avez embrassé, Francesca.
— Non ! Vous m'avez tendu un piège ! En fait, vous vous comportez avec moi comme avec les autres femmes. La seule différence, c'est que vous ne cherchiez qu'à les mettre dans votre lit, alors qu'avec moi, vous souhaitez me réduire à l'esclavage du mariage !
Il se raidit. Elle comprit, à son regard, qu'elle était allée trop loin.
— Je n'ai nullement l'intention de faire de vous une esclave, ma chère.
— Je n'ai pas dit cela, murmura-t-elle, tentant de se rétracter.
— Vous l'avez dit. Et comme vous êtes une femme passionnée, vous parlez toujours selon votre coeur. Bonne soirée, Francesca.
Il s'éloigna.
— Et vous, vous fuyez toujours en cas de conflit ! cria-t-elle.
Si elle avait eu un objet quelconque dans la main, elle le lui aurait lancé à la tête.
Il se retourna.
— Parce que vous avez le don de me provoquer, et que je ne me fais pas confiance, répliqua-t-il, revenant soudain vers elle.
Francesca se recula contre le mur.
— Je suis très tenté de succomber à votre désir, ajouta-t-il. Et vous savez quoi ?
Elle redoutait la suite - avec raison.
— Je suis convaincu que si je vous faisais l'amour cette nuit, demain matin vous me supplieriez de vous épouser.
La jeune femme en resta muette de saisissement.
— Et cela me simplifierait beaucoup les choses, après tout, enchaîna-t-il. Mais je préfère suivre le chemin le plus difficile, même si vous refusez de me croire.
Elle ne répondit pas, car il n'y avait rien à répondre.
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— Nous pourrions annoncer nos fiançailles demain, dit-il tout à coup. De cette manière, j'aurais enfin l'occasion de vous apprendre comment embrasser un homme.
— Vous pourriez m'apprendre bien d'autres choses, s'entendit murmurer Francesca.
Il sursauta.
— Quelles autres choses ?
Elle se dit qu'elle devait tenter sa chance. Le désir commençait à la ronger. Elle lui sourit, ou plus exactement elle essaya, mais son sourire ressembla à une grimace et, redoutant d'être repoussée, elle se risqua cependant à s'asseoir sur ses genoux.
— Que faites-vous ?
Francesca ne répondit rien. Elle croisa son regard, y vit de l'amusement et détourna aussitôt la tête. Comment osait-il se moquer d'elle ? Mais il n'allait pas rire longtemps !
Elle approcha une main de son col de chemise.
— Que faites-vous, Francesca? répéta-t-il. Elle commença de défaire sa cravate. Hart lui saisit le poignet.
— Je vous ai posé une question.
— Vous voyez bien ! Je défais votre cravate. Et ensuite, je déboutonnerai votre chemise.
— Vraiment ? fit-il, et il semblait se retenir d'éclater de rire. Tenteriez-vous de me séduire, Francesca ?
— Oui!
Il éclata de rire pour de bon.
Francesca le gifla, pas vraiment méchamment.
Il s'empara de sa main... et la baisa.
Elle crut qu'elle allait mourir de désir pour lui.
Hart la repoussa gentiment.
— Francesca, je vous ai déjà expliqué à plusieurs reprises que j'entendais me conduire avec vous en parfait gentleman. Lorsque nous serons officiellement fiancés, un baiser ou deux seront possibles, mais pas plus. Le reste, après le mariage.
— Hart ! Ce n'est pas gentil ! Vous savez bien que je ne veux pas me fiancer, et encore moins me marier.
— Je ne changerai pas d'avis, Francesca. Le seul moyen, pour vous, d'obtenir mes faveurs est de m'épouser.
Elle était furieuse. Et en même temps, sur le point de capituler.
— Si un regard pouvait tuer, je serais déjà raide mort, ironisa-t-il.
Francesca se rappela comment il s'était conduit sans cérémonie avec Daisy.
— Je veux devenir votre maîtresse, Calder.
— Il n'en est pas question.
— Je suis sérieuse. Faites de moi votre maîtresse, mettez-moi dans votre lit mais, de grâce, renoncez à cette stupide idée de mariage !
Il éclata à nouveau de rire. Francesca enrageait de le voir s'amuser à ses dépens.
— Pourtant, vous me désirez, vous aussi !
— C'est vrai, admit-il. Mais pas de manière sordide. Je ne veux pas me servir de vous, Francesca.
— Alors, ça voudrait dire que vous vous servez de Daisy? Que votre relation avec elle est sordide?
— Évidemment! Je la paie, Francesca.
La jeune femme demeurait obsédée par le spectacle de cet après-midi.
— Je vous ai vu ! S’exclama-t-elle soudain. Je vous ai vu lui faire l'amour!
Il parut ne pas comprendre.
— Je vous demande pardon ?
— Cet après-midi, j’étais chez elle. Je l'ai vue vous séduire. Je vous ai vu vous déshabiller. J'ai vu...
Hart lui agrippa le bras.
— Vous m'avez espionné avec ma maîtresse ? La coupa-t-il d'une voix étrangement calme, et donc forcément dangereuse.
Francesca resta un instant la bouche ouverte, avant de la refermer, comprenant qu'il était inutile d'en rajouter.
— Daisy était-elle au courant? S’enquit-il.
Était-il outré ? Furieux ? Ou au contraire amusé ?
Francesca, pour l'instant, était incapable de le savoir.
— Non ! Daisy l'ignorait ! S’empressa-t-elle de répondre.
Elle regrettait, à présent, de ne pas avoir su tenir sa langue.
— J'étais venue lui rendre visite, expliqua-t-elle. Vous êtes arrivé sur ces entrefaites. Comme je ne voulais pas que vous sachiez que j'étais là, Daisy m'a cachée dans le salon mitoyen. J'étais supposée m'éclipser discrètement, mais la curiosité a été la plus forte. J'ai entrouvert la porte et j'ai... j'ai tout vu.
Un silence terrifiant emplit soudain l'habitacle.
Mon Dieu ! Qu'ai-je fait ? se demanda Francesca. Pourquoi lui avait-elle tout raconté? Comment allait-il réagir, à présent ?
Mettrait-il fin à leur relation ? En tout cas, si elle était à sa place, elle serait positivement furieuse.
— Je m'excuse, murmura-t-elle finalement pour tenter de rompre le silence.
— Vous avez le don de regretter vos actes lorsqu'il est trop tard, lâcha-t-il froidement.
— Ce n'est quand même pas la fin du monde...
Elle aurait voulu ajouter qu'elle avait vécu là le moment le plus excitant de son existence mais, tout bien pesé, elle préféra s'abstenir de cette précision.
— Non, en effet. Ce n'est pas la fin du monde.
— M'auriez-vous laissée regarder, si je vous en avais demandé la permission ?
— Non.
Aïe ! Songea Francesca.
— Êtes-vous fâché, Calder? Vous cachez si bien vos sentiments que je n'arrive pas à le savoir.
Il hésita à répondre, comme s'il prenait le temps de choisir ses mots.
— Je suis irrité, dit-il. Puis, après un autre silence :
— Avez-vous passé un bon moment, au moins ?
Francesca se sentit rougir.
— Non, bien sûr !
Il sourit et c'était son premier sourire depuis tout à l'heure.
— Petite menteuse.
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— Le bébé va tomber ! Ah, ah, ah !
— Francesca, cette femme boit beaucoup trop pour avoir repéré quelque chose ! s'exclama Hart. Et en plus, elle est folle !
La clocharde était assise sur le même perron qu'elle occupait mercredi soir, lorsqu'ils avaient découvert le cadavre de Grâce Conway. C'était une femme d'âge indéterminé, malgré ses cheveux gris qui débordaient d'un vieux chapeau élimé. Son manteau ne valait pas mieux, et des accrocs se voyaient même un peu partout. Elle avait les joues rouges, sans doute à cause de la bière qu'elle avait ingurgitée, et elle marmonnait une chanson incompréhensible qui ressemblait à une berceuse.
— Partons, fit Hart, excédé, dont l'élégance tranchait face à cette malheureuse.
— Non, répliqua Francesca. Elle s'assit à côté de la clocharde.
— Bonjour, lui dit-elle.
La clocharde l'ignora, peut-être, d'ailleurs, ne l'avait-elle pas entendue et n'était-elle même pas consciente de sa présence. Son haleine empestait l'alcool.
— Ne vous asseyez pas là, protesta Hart, la tirant par le bras. Songez aux puces, bonté divine ! Elle n'a pas dû prendre un bain depuis des années.
— Hart, insista Francesca, accordez-moi quelques minutes.
La femme leva soudain les yeux.-
— Espèce de trou du c... lança-t-elle à Hart.
Il se raidit. Francesca aussi.
— Je me suis baignée le mois dernier, marmonna la femme, avant de reprendre sa chanson.
Francesca lui prit le bras, ignorant le regard désapprobateur de son compagnon.
— Comment vous appelez-vous ? Moi, c'est Francesca Cahill. Et je voudrais vous parler.
— Le bébé va tomber, ah, ah, ah !
— Nous perdons notre temps, s'impatienta Hart.
Francesca le fusilla du regard.
— Vous êtes insupportable ! La prochaine fois, je ne vous emmènerai pas avec moi.
— Je ne comprends pas pourquoi mon frère tolère que vous participiez à ce genre d'investigations, rétorqua-t-il sèchement.
Elle décida de l'ignorer.
— Madame, s'il vous plaît! J'ai besoin de votre aide. Dites-moi votre nom.
La femme ne l'avait toujours pas regardée. Mais Francesca était sûre, à présent, qu'elle l'avait entendue.
— Il fait froid, ce soir, murmura-t-elle. Ô mon Dieu, qu'ai-je fait ! Ma jolie robe des dimanches...
— Elle est folle, répéta Hart.
Francesca espérait que ce n'était pas le cas. Elle se releva.
— Il faut d'abord la nettoyer, dit-elle. Et lui donner du café chaud et de quoi manger.
Hart écarquilla les yeux.
— Pardon ?
— Conduisez-nous à la maison, s'il vous plaît.
— Vous... et elle? S’exclama-t-il, incrédule. Il n'en est pas question !
— Et si l'assassin revenait tuer Sarah ? répliqua Francesca, lui secouant le bras. Je sais qu'elle est sale, et ivre, mais je suis convaincue qu'elle a vu quelque chose. Elle doit souvent se trouver sur ces marches. Et rien ne dit qu'elle soit folle... Je vous en prie, Hart. Tout ce que je vous demande, c'est de nous conduire dans votre voiture et de nous déposer devant chez moi.
— Votre mère vous tuera. Et elle ne me laissera plus jamais franchir votre porte.
— Maman vous adore, vous le savez très bien. Elle sera même au comble de l'enchantement si vous lui annoncez que vous souhaitez m'épouser. Maintenant, aidez-moi.
Elle voulut prendre la clocharde sous le bras, pour la mettre debout.
— À l'aide ! Se récria la femme. À l'aide ! À l'assassin !
Elle se débattit, menaçant de faire tomber Francesca avec elle.
— À l'assassin ? répéta celle-ci, interdite.
— À l'aide ! criait toujours la femme.
— Bon sang ! grommela Hart.
Il souleva la clocharde sans effort et, à la stupéfaction de Francesca, la jucha sur son épaule comme un vulgaire sac de farine. Puis il se dirigea vers sa voiture conduite par Raoul.
— Vous la nettoierez dans ma cuisine, lança-t-il, furieux. Mais, de grâce, ne dites pas à votre mère que j'ai participé à une telle sottise !
Francesca sourit, amusée. Calder redoutait donc Julia, comme beaucoup de gens, et elle se promit de s'en souvenir. L'information pourrait lui resservir un jour.
La clocharde, qui avait la tête en bas, s'était soudain arrêtée de crier. Francesca, médusée, la vit même lui adresser un clin d'oeil.
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Au bout de quelques dizaines de mètres, elle entendit des pas précipités derrière elle.
— Qu'est-ce qui vous prend, bon sang ? s'écria Hart, la saisissant soudain par le bras, l'obligeant à stopper et à se retourner.
Elle fut incapable de répondre.
— Joël m'a dit que vous aviez été agressée ?
Francesca voulut lui assurer que tout allait bien, mais elle ne put articuler un mot. Elle tremblait toujours, et des images terrifiantes la hantaient. Leigh Anne en déshabillé provocant, Leigh Anne dans le lit de Bragg, l'étrangleur l'épiant dans les rues de la ville...
Hart était en manches de chemise, malgré la température. Il enlaça Francesca à la taille, la guidant vers sa maison.
— Rentrez avec moi. Ça ne va pas du tout, vous tremblez comme une feuille.
— Merci, réussit-elle enfin à dire.
Ils gravirent le perron et pénétrèrent à l'intérieur. Francesca s'y sentit aussitôt en sécurité, comme elle se sentait en sécurité dans les bras de cet homme.
Elle avait beau se répéter qu'il incarnait un danger redoutable, elle ne réussissait pas vraiment à s'en convaincre.
— Débarrassez Mlle Cahill de son manteau, ordonna-t-il à son majordome. Et faites descendre Rourke, Alfred.
Alfred semblait désemparé par la situation, comme s'il était encore plus inquiet que son maître pour la jeune femme.
— Apportez-nous aussi deux verres de scotch, ajouta Hart. Et la bouteille par la même occasion.
— Je vais bien, déclara Francesca, soulagée d'avoir retrouvé sa langue.
— Non, vous n'allez pas bien. Votre cou porte des marques violacées et vous avez des égratignures au visage, répliqua Hart, en la menant dans un petit salon qu'elle n'avait encore jamais visité. Vous avez été attaquée par l'étrangleur ?
Elle hocha la tête et se laissa guider vers un sofa.
— Joël m'a sauvé la vie, dit-elle.
Hart s'agenouilla devant elle.
— Je le tuerai, Francesca. Je tuerai ce monstre de mes propres mains.
Son regard affichait une détermination farouche qui émut la jeune femme.
— Hart, je préfère que vous laissiez la police faire son travail. Cet homme est trop dangereux.
Son visage s'adoucit et il esquissa un tendre sourire.
— Vous êtes venue vers moi, Francesca. Vers moi. Le sous-entendu était limpide: elle était venue sonner à sa porte, plutôt qu'à celle de Bragg. Francesca comprit qu'il valait mieux ne pas lui révéler la vérité à savoir qu'elle s'était d'abord précipitée chez son demi-frère.
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New-York, mercredi 19 février 1902, 21 heures.
Francesca Cahill se flattait d’être intelligente et d'avoir du caractère. Mais, en ville, on la considérait comme un bas-bleue, une réformatrice - avec un grand "R" - et, surtout, un excentrique. Tout cela au grand dam de sa mère. Car Julya Van Dyck Cahill, l'une des femmes les plus influentes de la bonne société new-yorkaise, n'aspirait qu'a une chose : voir sa fille faire un grand et beau mariage. Mais Francesca nourrissait d'autres projets. Passionnée par les affaires criminelles, elle était devenue détective privé. Sa nouvelle carrière lui valait déjà une certaine notoriété, mais réclamait beaucoup de son temps.
Julia, cependant, aurait pu se réjouir pour sa fille si elle avait été au courant de la grande nouvelle : pas plus tard qu'aujourd'hui même, Francesca avait été demandée en mariage par l'un des plus beaux partis de la ville, Calder Hart. Précisément l'homme que sa mère rêvait de la voir épouser. Le problème, c'est que Francesca n'avait pour l'instant aucun désir de se marier. Et surtout, elle aimait un autre homme.
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