AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782020228640
236 pages
Seuil (03/04/1995)
4.5/5   2 notes
Résumé :

Le commentaire littéral du texte freudien par Jacques Lacan lui permet de souligner l'enjeu de ce qu'il désigne par les noms imaginaire, symbolique et réel. La clinique s'en trouva renouvelée tandis que le freudisme en recevait un grand coup de balai. Mais, aujourd'hui, le commerce culturel fait revenir le freudisme sur le mode d'un freudo-lacanisme complaisant : dédain de l'imaginaire, exaltation de la parole, non-savoir du r... >Voir plus
Que lire après Pour lire Jacques LacanVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Pour ouvrir cette brève note de lecture, je reviens sur une certaine légende selon laquelle Lacan aurait été un imposteur et que son oeuvre ne serait rien d'autre qu'une vaste esbroufe. Autrement dit, il aurait passé trente années consécutives à préparer ses séminaires, à raison d'une fois par semaine, et de neuf mois par an, dans l'unique intention de se foutre de notre gueule. Ou bien cette légende est de mauvaise foi, ou bien il faut admirer la pugnacité d'un homme dévouant sa vie entière à berner ses auditeurs.


Je m'avance sur une autre voie suggérant que les idées de Lacan sont peut-être un peu trop simples à comprendre, ce qui déroute l'idéaliste. Dans la lignée de Freud, et lui adressant en ceci un superbe hommage, il se montre bien trop matérialiste pour la plupart des chercheurs en « réalisme humaniste ». Lorsque ces derniers s'interrogent sur le sens caché de ses déclarations, Lacan leur répond : assonance ! et leur désir de découvrir un monde idéal surplombant la triste sphère des paroles s'effondre lamentablement. Vexés comme l'enfant qui apprend que sous le père Noël se cache le vieux daron, ils s'accrochent aux basques de l'usurpateur et le recouvrent d'un fleuron d'injures pathétiques.


Lacan, c'est l'inconscient. La psychanalyse, c'est l'oubli qui parle tout seul. Ça parle à travers Lacan. Lacan se fait le porte-parole d'un message qui n'est pas le sien mais qui serait l'insu de Freud. Cet insu freudien peut aussi n'être rien d'autre que la transmutation du symptôme lacanien en sinthome.


Philippe Julien dresse un condensé efficace des notions les plus insistantes de l'oeuvre lacanienne en les situant dans une perspective historique qui montre les nombreux remaniements d'une pensée en perpétuelle élaboration. La première édition de ce livre date de 1985, quatre ans après la mort de Lacan. Philippe Julien se demande alors ce qui va advenir de l'héritage lacanien. Lacan a-t-il achevé son retour à Freud ? Quel pourrait alors être le sens d'un retour à Lacan ?


En exergue de ce livre, un mot bizarre et renversant : « A ceux dont la passion qui du vrai les brûla a fait d'eux une proie des chiens de leurs pensées. »
Commenter  J’apprécie          120
Commenter  J’apprécie          11

Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Quelle fut la première rencontre de Lacan avec le texte freudien ? Elle date de 1932, soit de sa thèse de doctorat en médecine, « De la psychose paranoïaque dans ses rapports avec la personnalité ». Elle inaugure une période qui se terminera avec l’invention le 8 juillet 1953 de trois nominations : le symbolique, l’imaginaire, le réel. Ainsi, ce jour-là, Lacan appellera après-coup du nom d’imaginaire ce qu’il aura lu pendant vingt ans dans le texte freudien.
Commenter  J’apprécie          50
Après de nombreuses années de silence, Lacan à partir de 1946 fait une relecture de sa thèse sur la folie. Il procède alors à une généralisation en nouant les deux premières étapes par cette avancée décisive : le moi (lu comme freudien) a une structure paranoïaque. Ainsi, déliant psychose et paranoïa, il lie le moi à la connaissance paranoïaque, au point même de définir la psychanalyse comme : « une induction dans le sujet d’une paranoïa dirigée ».
Commenter  J’apprécie          40
Avec la thèse de 1932, […] Lacan étudie la paranoïa au sens psychiatrique pour montrer qu’elle est une maladie du narcissisme et un de ses avatars. Le pas franchi par lui est de lier le moi freudien au narcissisme. Il le franchit en interprétant le moi du texte freudien comme fondement du narcissisme et non pas comme principe de connaissance objective […].
Commenter  J’apprécie          30
En 1936, Lacan invente le stade du miroir, le 3 août, au congrès de Marienbad. Par là, il lie le moi à l’imago. Le moi a son origine temporelle pour tout être humain dans le stade du miroir comme constitution de l’image du corps propre.
Commenter  J’apprécie          40
Parler d’oubli constitutif, c’est désigner autre chose qu’une pure perte, une perte sèche, mais une condition d’engendrement. Lacan racontait un jour l’histoire du type qu’on trouve dans une île déserte où il s’est retiré pour oublier. « Pour oublier quoi ? lui demande-t-on – Eh bien j’ai oublié ! » Oui, il a oublié ce qu’il avait à oublier. Histoire drôle en effet : voilà un homme qui ne sait pas pourquoi il est là sur son île, à l’image de celui qui reste hébété, abasourdi, stupide, devant la question qui le surprend au saut du lit entre le sommeil et la veille : « Eh ! que fais-tu là sur cette terre, avec ce métier, ce conjoint, ces enfants, ces voisins… ? » Bref, il n’en sait rien. Mais en revanche, ce qu’il a oublié ne l’oublie pas. C’est cela l’hypothèse de l’inconscient : la terre d’où il a émigré colle à jamais à ses semelles.
Commenter  J’apprécie          00

>Philosophie et théorie>Systèmes, écoles>Systèmes psychanalitiques (329)
autres livres classés : psychanalyseVoir plus


Lecteurs (9) Voir plus



Quiz Voir plus

Freud et les autres...

Combien y a-t-il de leçons sur la psychanalyse selon Freud ?

3
4
5
6

10 questions
436 lecteurs ont répondu
Thèmes : psychologie , psychanalyse , sciences humainesCréer un quiz sur ce livre

{* *}