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sur 157 notes
Pensées en chemin /Axel Kahn (1944-2021)
le Professeur Axel Kahn, généticien, médecin et humaniste est aussi un grand marcheur. Après avoir été randonneur de haut niveau, à 69 ans il décide de parcourir la France en diagonale de la frontière belge au Pays basque par tous les chemins possibles et impossibles. Il va alors aborder un nouveau genre de vie car c'est en solitaire qu'il a choisi de marcher :
« J'ai eu une vie d'homme public, et même une expérience d'homme politique. Ma vie antérieure ne m'avait, de la sorte, guère confronté à l'expérience de l'érémitisme. »
Au début mai 2013, il choisit la petite ville ardennaise de Givet (que je connais bien pour y avoir vécu treize années de mon enfance et mon adolescence) comme point de départ. C'est le long des magnifiques méandres de la vallée de la Meuse que débute ce périple pédestre qui va le conduire à raison d'une trentaine de kilomètres par jour, d'abord en Champagne, une région qui fut jadis (XIIe et XIIIe siècle) très active de par ses foires célèbres dans l'Europe entière et qui reste une province riche.
Puis c'est vers le haut lieu de Vézelay avec son site unique et sa basilique que ses pas conduisent l'auteur. C'est ensuite la région de Saint-Étienne, qui a perdu la plus grande partie de ses industries mais est reconnue aujourd'hui comme la capitale mondiale du design. La marche se poursuit vers le Puy, la capitale vellave où commence la via podiensis, la voie jacquaire, le chemin des pèlerins allant à Saint Jacques de Compostelle. Point de départ principal en France des jacquets, le Puy est devenu une ville très attractive.
Conques la magnifique aveyronnaise est l'étape suivante, petite cité à l'architecture médiévale d'une grande beauté, avec son abbatiale Sainte-Foy mondialement célèbre. Puis après une étape très minérale, il y aura Cajarc au bord du Lot, la ville de l'ancien président Pompidou. Un merveilleux chemin serpente parmi les gariotes en pierres sèches et les drailles, agréables petits bois de chênes pubescents et d'aulnes.
Une mention spéciale pour Moissac, cette ville qui accueillit à partir de 1939, des centaines de Juifs déjà pourchassés pour être livrés aux nazis. Moissac la juste comme dit l'auteur.
Après la traversée du Pays basque, c'est l'étape finale et l'arrivée à Ascain près de Saint Jean de Luz, le premier août, à l'heure et la date prévue au départ.
Un carnet de voyage de 300 pages décrivant les paysages et leur histoire, les gens et leur façon de vivre, s'accompagnant d'une réflexion sur l'état de notre pays avec la désertification de beaucoup de régions, la désindustrialisation d'autres comme les Ardennes et la grande pauvreté de certaines comme le Morvan, le tout conséquence d'une mondialisation effrénée. D'autres régions s'en sont mieux sortis, comme le Sud-Ouest en général, moins industrialisé au cours des siècles.
Pour un marcheur selon l'auteur, penser en chemin est une nécessité qui possède de nombreuses vertus : la marche constitue une activité propice à une réflexion qui va compresser le temps ; le temps semble s'écouler à une vitesse plus ou moins proportionnelle à l'intensité de la pensée.
Au terme du voyage, c'est décidé, Axel Kahn repartira bientôt, de la Pointe du Raz vers Sospel et Menton, une autre diagonale dont j'ai lu avec plaisir le récit passionnant avant celui-ci. Ce sera pour 2014.
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Très déçu par ce livre.
Je l'ai trouvé ennuyeux, sans intérêt, narcissique et très éloigné de la profondeur et de la beauté poétique contenues dans "Sur les chemins noirs" qui, également, raconte une traversée de la France à pied.
Mais, il est vrai que l'on ne s'improvise pas écrivain...
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Novembre 2020.
Ce petit livre trainait dans ma bibliothèque depuis un moment, je l'avais acheté à la suite du récit de Sylvain Tesson, Sur les chemins noirs, et de celui de Jean-Christophe Rufin, Immortelle randonnée.

L'histoire : comme les deux premiers Axel Kahn entreprant de traverser la France depuis les Ardennes jusqu'au pays Basque. J'ai été attiré par ce projet car l'auteur n'est pas, à proprement parler, un écrivain, il est plutôt connu pour la génétique, la politique et ses interventions pour l'opération Octobre rose. Je crois que sa dernière apparition télévisée dans l'émission 28' minutes sur Arte m'a donné l'impulsion nécessaire pour commencer la lecture.
Et puis, j'avais envie de m'aérer !
Les réflexions de l'historien et une certaine connaissance de la situation économique de la France en 2013 (année de ce périple) prennent une grande place dans le récit. J'avoue que ce n'est pas exactement ce que je cherchais, du coup j'ai manqué d'élan et d'adhésion. Dommage ! L'analyse est bonne.
Etrangement, en 2020, on comprend mieux la révolte des gilets jaunes en lisant ce livre. Axel Kahn a dû se faire cette réflexion. Son analyse semble étrangement prémonitoire.

L'écriture : je préfère lire Sylvain Tesson, mais la comparaison est malvenue. Je trouve que les mots sont proches des gens, les portraits sont tendres et rarement critiques. La marche et l'effort sont évoqués avec justesse. Personnellement, je me retrouve plutôt bien dans ces moments d'égarement, de fatigue, de douleurs aux pieds, de haltes momentanées, d'émerveillement en atteignant le sommet et de galères aussi avec la pluie, les habits mouillés, les sentiers devenus boueux, le petit vent glacial que l'on maudit et la joie de voir revenir le soleil....
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Entre ses activités professionnelles et ses responsabilités politiques la vie d 'Alex Kan est bien chargée. Il entrevoit cependant une période plus calme qu'il décide de consacrer à lui seul pour retrouver les sensations passées de la marche et de la solitude.

Il décide de traverser la France à pieds, des Ardennes au Pays Basque. Il le fera seul mais jalonnera son parcours de conférences et alimentera quotidiennement son site internet de photos et de pensées en chemin...

J'ai apprécié les descriptions, les références historiques, et le partage sur les rencontre et la gastronomie locale, les galères sur la route. Outre cela il faut reconnaitre que c'est une belle performance que de parcourir 30 à 40km par jour pendant plusieurs mois d'affilés surtout pour un homme qui a dépassé l'âge de la retraite :)

J'ai par contre moins apprécié les remarques répétées sur le piteux état de l'économie locale et la désertification des campagnes, j'avais parfois l'impression qu'il préparait un thème de campagne éléctorale et ça m'a semblé passablement hors sujet. D'autant plus que traversant la France dans la diagonale du vide, il y avait peu de chance qu'il ait beaucoup de bonnes surprises.

Un bouquin que j'aurai préféré un peu plus détendu mais qui laisse cependant en tête de belles images de la France rurale.
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J'adore marcher découvrir de nouveaux horizons et le récit de la transversale entreprise à pied par l'auteur à travers la France m'a enchantée au delà du périple il y a surtout la découverte d'une France qui se meurt hélas !
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Dans cet ouvrage, Axel Kahn nous livre ses pensées en chemin, lors de sa traversée de la France à pied des Ardennes au Pays basque.
On chemine à ses côtés avec plaisir.
Je m'attendais vu la couverture à un livre très écolo, mais en fait j'ai surtout été intéressée par les passages où l'auteur analyse la situation économique et sociale des régions traversées. Il a une vision juste et sensible. Il commence par les Ardennes, région durement touchée par la crise industrielle tout comme la Lorraine voisine chère à mon coeur, je me suis donc beaucoup retrouvée dans ces passages. Même situation ensuite dans la Loire, à Decazeville, puis une ville (Figeac) et une région qui s'en sortent mieux. On sent qu'Axel Kahn a été sensible aux situations rencontrées et il en témoigne dans ce livre empreint d'humanité.
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Intéressant à lire.
Belle expérience un peu gâchée par le caractère un peu 'm'as-tu vu' de l'auteur.
Grand respect pour Axel Kahn, mais les 'moi je' sont lourds.
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Axel Kahn, connu pour être généticien, a ressenti le besoin, le moment de la retraite venu, de parcourir à pied la France qu'il aime. Provincial d'origine, il cherche à revoir les scènes de son enfance, et à ressentir les émois intimes résultant de la vue d'un paysage, d'un torrent, d'une biche, d'un clocher lointain. A 69 ans, au printemps 2013, il se lance, seul et à pied, sur un parcours allant du confins des Ardennes à la limite sud-ouest du pays Basque français.
Le récit de son expérience a un fort contenu positif. Tout d'abord, on reconnaît le mérite de celui qui entreprend un tel périple: les "chemins de grande randonnée" ne sont pas des routes départementales: étroits, accidentés, pas toujours très bien entretenus, parfois mal signalés, ils ne cessent d'imposer des détours qui peuvent multiplier par deux la distance à parcourir, et aussi des différences de niveaux multiples et considérables. L'effort à produire est significatif, et nécessite une force mentale, plus encore que physique, extrêmement solide.
A.Kahn aura cette force. De plus, on comprend qu'il sait lire la nature: voir, c'est-à-dire regarder, une fleur, une sculpture dans la pierre du porche d'une maison de village.... A.Khan a cette qualité du marcheur observateur, qui se nourrit de toutes ces choses simples, en lien avec la nature ou avec les beautés que nous ont laissées les hommes du passé. En plus, l'auteur sait écrire. Il intercale opportunément dans son récit et selon l'usage des explications liées aux lieux traversés: liens avec l'histoire, traditions agricoles, etc..... Bref, il sait nous intéresser, ce qui est déjà bien.
A noter ce qui semble être une erreur: à différentes reprises, A.Khan désigne Vézelay comme étant la "colline inspirée" (cf Barrès). Or, la "colline inspirée", c'est la colline de Sion, en Meurthe et Moselle……
A.Khan ne se contente pas de jouir des beautés rencontrées, il est aussi en contact avec les gens du cru. Son périple est préparé, halte par halte, et les sommités locales, tout comme la presse régionale, l'attendent, le soir, bien souvent. Il aura aussi de très nombreux échanges avec ses hôtes d'un soir. Et là, il fera une terrible découverte: la France des campagnes et des villes moyennes est en déshérence. La désindustrialisation l'a tuée. Les hommes et les femmes réagissent: haine des élites parisiennes qui ignorent leur colère, isolement par le refus de suivre l'actualité nationale, mécontentement exprimé lors des élections par des votes de protestation…. Quand on va en province, on croit rencontrer les petits oiseaux, et l'on se trouve face à un peuple perdu, trompé, oublié, méprisé. Cette découverte - qu'il appelle "sécession" - fit fortement chanceler notre marcheur, qui aura l'honnêteté de le dire. Par contre, si l'on est un grand généticien, l'on n'est pas forcément un bon économiste. Et l'analyse que A.Kahn fait des causes des problèmes qu'on lui conte (tout serait dû à la "mondialisation"....) est simpliste. Chacun son métier.
Enfin, ce marcheur est différent des autres. Ceux-là, souvent tout aussi illustres parfois (S.Tesson, JC Rufin, B.Ollivier...), sont des discrets. Ils ne disent rien à personne, et ils partent, ils marchent, et restent seuls. Ce n'est qu'au retour qu'ils écriront. A.Kahn, lui, fait le contraire: ses haltes sont programmées, et annoncés aux échotiers. Il prévoit, dès son départ, de faire en chemin 4 "conférences sur la beauté"…. D'échanger avec des élus, des journalistes, des braves gens,.... le petit peuple de France va pouvoir profiter des idées du grand homme.
Ce marcheur a beaucoup de qualités liées à l'exercice, mais il lui en manque une: l'humilité.
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Médecin, chercheur,politique, écrivain , marcheur ,cavalier ,conteur ,que de cordes à son arc ! Ce n'est plus un arc d'ailleurs mais une lyre dont il use pour nous faire découvrir une France au ras des chemins (ce qui n'exclut pas la hauteur de vue) dans sa diagonale est /ouest . Et c'est la multiplicité des points de vue nourrie de toutes ses expériences qui fait de ce récit une lecture passionnante ; Sans oublier une qualité de langue et un humour de haute volée.
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Habituellement j'aime beaucoup les récits de voyage. Mais celui ci, bien que je le trouve très intéressant dans son propos, m'a bien souvent déçu. Je le trouve beaucoup trop hétérogène. Certains passages sont dignes d'un guide touristique, d'autres sont des analyses économiques détaillées d'une région, où alors un cours d'histoire. Parfois, ce ne sont que de purs délires de l'auteur... Et finalement, il y a trop peu de ces passages où il raconte ce qu'il vit, ce qu'il ressent sur ces chemins.
Alors, oui c'est une belle performance de réaliser cette randonnée à l'âge qu'il avait à l'époque. Mais il m'en faut un peu plus pour que je me souvienne de ce que j'ai lu.... j'ai bien peur de vite l'oublier.
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