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EAN : 9782072706349
211 pages
Joëlle Losfeld (02/02/2017)
3.41/5   120 notes
Résumé :
En 1901, Erik Satie a trente-quatre ans. Sans ressources et sans avenir professionnel, il délaisse Montmartre et l’auberge du Chat Noir pour une chambre de banlieue sordide où, coincé entre deux pianos désaccordés et quatorze parapluies identiques, il boit autant, ou plus, qu’il compose. Observateur critique de ses contemporains, l’homme dépeint par Stéphanie Kalfon est aussi un créateur brillant et fantaisiste : il condamne l’absence d’originalité de la société mus... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (39) Voir plus Ajouter une critique
3,41

sur 120 notes
Oui et non. Les parapluies d'Erik Satie est un beau livre, mais ce n'est pas une biographie de Satie.
Je suis amoureux de la musique de Satie depuis l'adolescence et viens de me faire offrir la partition des Gnossiennes. Aussi, quand je suis tombé pour la deuxième fois sur ce livre, je l'ai emprunté. Mais la première fois, trouvant un mot anglais « inside » au milieu du premier paragraphe, j'avais été choqué et avais reposé le livre. A la lecture, j'ai compris que ce mot, et beaucoup d'autres, était justifié : la mère de Satie était écossaise.
Le livre (il n'est pas écrit roman sur la page de garde, juste dans la notice biographique de Stéphanie Kalfon) est une évocation poétique et étrange d'Erik Satie, complexe comme l'homme et ses masques. Ou plutôt d'une partie d'Erik Satie. Car s'il est mort dans la misère, et en a probablement souffert pendant des années, si ses amis ont été profondément choqués par ce qu'ils ont trouvé dans sa chambre, est-ce sûr qu'il n'ait été que ce personnage dépressif, absolument seul ? Stéphanie Kalfon en sait évidemment beaucoup plus sur Satie que moi, et sa thèse est que l'excentricité du musicien est un masque, pour cacher une détresse profonde qui remonte à l'enfance. (Traumatismes que j'ai découverts dans le livre, et que je vous laisse chercher.)
A défaut d'insister sur l'humour lunaire de Satie, j'aurais aimé que l'auteure nous parle plus des oeuvres, des circonstances de leur naissance*, peut-être aussi des amis (à part Debussy) qui aimaient et soutenaient Satie, même s'il les fuyait souvent. Mais ç'aurait été un autre livre, et celui-ci, dans sa construction savamment anarchique à l'image de son sujet, est au moins un bel hommage au solitaire d'Arcueil.


*Le texte est parsemé d'allusions aux titres et aux annotations des partitions de Satie, pas besoin d'être un spécialiste pour les repérer, mais elles ne sont pas visibles pour celui qui voudrait découvrir Satie. de même, des passages sont en italique, mais sont-ce tous des citations de Satie ?
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Le 1er juillet 1925, Erik Satie meurt dans sa chambre-placard à Arcueil, seul, terriblement seul, comme il a vécu.
C'est en découvrant la misère du lieu où il vit depuis 10 ans que ses amis prennent la mesure de cette solitude, de sa pudeur face à la dèche.
« Satie vivait enfermé dans son Placard, comme un balai accroché à une serpillière, repassant le sol à l'infini, prisonnier d'un minuscule rêve de bonheur qui ne pouvait pas tenir dans ses dix mètres carré. Mais l'horizon qui défilait dans son crâne lui suffisait ».
Erik Satie, le génial Esotérik Satie…
Fou ? Colérique ? Paranoïaque ? Alcoolique ? Aberrant ? Insomniaque ? Bizarre ?
Oui, tout cela mais aussi délicat, contemplatif, plein d'humour, d'autodérision, et surtout de tristesse. Cette tristesse née de la mort prématurée de sa mère, puis confortée par les vexations de ses professeurs du Conservatoire qui ne comprennent pas cet enfant qui s'ennuie, qui le dissimule à peine et parfois se rebelle.
« Car à la différence d'Erik, personne n'avait jamais dit de Claude Debussy qu'il était passable. Personne n'avait vexé sa fantaisie d'enfant, ni blessé son aptitude à vivre une belle vie. »
Toujours, il dissimulera cette mélancolie en faisant le clown pour les autres, désirant plaire même s'il faut être ridicule pour y parvenir. Toujours, il doutera de son talent.
J'ai adoré ce texte. Ce n'est pas un roman, pas une biographie, c'est une évocation poétique de la vie d'un homme incompris de son temps.
*Je suis né trop jeune dans un monde trop vieux.*
On devine l'attachement de Stéphanie Kalfon pour son sujet. Elle glisse dans son récit de multiples citations d'Erik Satie (enfin, il me semble). Car oui, Erik Satie a écrit des articles, une importante correspondance…. Je viens de le découvrir avec intérêt car je m'interrogeais sur ces incises en italique dans le texte, entre astérisques ici. Etaient-ce les mots de S. K ou ceux de Satie ? Elle a su mêler habilement son récit aux mots mêmes de Satie sans dénaturer son inventivité, son ironie, communiquant son désespoir mais aussi son obsession musicale..
Je voudrais terminer ce billet par un petit inventaire à la Prévert des parapluies d'Erik Satie.
Quand il rentre à pied de Paris à Arcueil où il n'y a rien, pas même un drap, juste des couvertures de la SNCF, on y découvre quatorze parapluies.

« Dès qu'il a un sou en poche, c'est pour acheter un parapluie :
un de Secours (de couleur noire)
un Just in case (de couleur noire)
un Malheureux (de couleur noire)
un plus Solide (de couleur noire)
un qui s'Envole (de couleur noire)
un Jetable (de couleur noire)
un très Digne (de couleur noire)
un Imperméable (de couleur noire)
un que l'on peut Casser (de couleur noire)
un qui nous Attend (de couleur noire)
un très Intimidant (de couleur noire)
un Alambiqué (de couleur noire)
un très Sportif, qui défend bien (de couleur noire)
et le dernier, gentil, juste pour les Dimanches (de couleur noire)
Tous peuvent se porter été comme hiver. Ils sont pratiques, indémodables, discrets et très patients. Absolument noirs. Ils sont au nombre de quatorze, mais ils n'empêchent pas de se sentir seul. Ils permettent de se sentir abrité. Surtout quand il ne pleut pas. »

Un très beau texte qui m'a permis d'approcher un artiste que j'aime depuis longtemps, qui m'a profondément touché.
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Il est difficile d'écrire sur un livre lorsqu'on est ému. Il est difficile d'écrire une émotion, décrire une musique...
Peut-être est-ce le mot clé : musique. Ce roman déroule sa mélodie encore en moi à cet instant. Bien sûr il s'agit d'Erik Satie : point d'originalité à entendre un piano résonner au loin. Mais bien plus que cela, ce premier ouvrage réussit magistralement à transmettre dans le rythme d'un phrasé, dans l'emboîtement et la joliesse des mots : la lenteur et la douceur d'une composition, l'écriture d'une partition dans la succession de notes, de tonalités et de silences…Les suspensions de temps, les répétitions d'idées, les ruminations malades, et la mélancolie tour à tour douce et sombre d'un génie douloureux…Tout cela dans une orchestration originale et légère, inédite, et d'autant plus surprenante qu'elle délivre dans ces portées le tragique d'une existence, de l'existence.
Il y a dès le début cette scène d'enfance où Erik entend, « I heard something » : il entend le souffle qui cesse, le souffle de vie qui s'estompe ou le souffle de la mort qui emporte. Il entend le silence de la fracture, de ce qui troue à jamais, de ce qui cesse, le vide.
« Il ne fait pas froid, mais Diane a disparu et avec elle tout ce présent qu'on ne voyait pas et qui réunissait la totalité du monde… ».
Impossible de ne pas relier la mort, ses blancs ou ses noirs, son retrait qui aspire et creuse l'absence aux silences ponctués dans la musique de Satie…Toutes ces saccades, ces arrêts prolongés, ces instants d'apnée de la note tenue…Ainsi toute la noirceur de la tristesse introjectée par ces deuils précoces empoisonnera petit à petit sa vie et dans un même mouvement nourrira son oeuvre.
« Difficile de ne pas devenir fou, à force de collectionner les absences. »
On vacille en funambule entre détresse envahissante et sursaut créatif, frêle frontière entre les deux que la douleur rassemble.
Il y a la beauté et l'élégance de cet homme qui ne pourra jamais faire autrement que d'aller vers son libre soi tout en taisant son mal-être. Il préfère la solitude aux semblants ; il se drapera dans cette solitude armurière jusqu'à en crever en aiguisant toujours sa conscience sur la vie et le réel, pour lesquels il n'est pas adapté peut-être…pas si simple. « le quotidien l'éprouve, le harasse. le réel est terrifiant, il revient le hanter, un vrai boomerang…Partout s'accumulent des obligations, des politesses, des contraintes, du paraître et des justifications. (…) Etre un homme, une femme, un citoyen, une personnalité ou un parvenu qu'importe, il faut être, et de préférence pliable, rangeable, étiquetable. Alors Satie se force. Mais il ronge son absence comme un frein, il la reporte, la mâchouille et quand il n'en peut plus, il pique une colère sur tous les prétextes possible, histoire de créer un endroit imperméable où les autres n'ont plus du tout envie de venir le chercher ».
Avec l'humour en politesse des plus grands, et même si son malaise le trahit, il pensera préserver une amitié plutôt qu'étaler les viscères d'un désespoir. Avec une maladresse toute poétique, excessive ou absurde, persiste cette difficulté de s'inscrire au milieu des autres en respectant qui l'on est, de fuir un lien qui étouffe et alors sombrer de n'être plus regardé ou écouté…
Il y a l'éloge de l'ennui…Comme cette ballade sur la plage dans l'écoute attentive des nuances des pas qui crissent sur le sable, la basse du ressac, les respirations de l'écume : « il enfilait de l'ennui à l'ennui. Et maintenant l'ennui était plus chargé que l'océan ». L'ennui, le vide, la lenteur et dans ce paysage côtier, une main gauche qui accompagne une main droite dans la composition d'une sarabande.
Il y a tous ces mots magnifiques sur la difficulté de vivre qui tord : « Où en sommes-nous chacun, de ce qui fait une vie ? Qu'a-ton appris de tous les bruyants bavardages dont nous recouvrons nos malaises d'être là, vides et visibles, mon Dieu tout ce vide…A qui la donner pour ne plus l'affronter, cette perplexité d'être soi, être soi d'accord, mais qui ? Il est impossible de se ressembler. Un matin, quelque chose se stabilise et une rue plus loin, on a changé de caractère ou de colère. Il n'y a pas de mots pour dire ces variations silencieuses ». Pas de mots peut-être mais des notes, des clés, un piano…Une musique, de celles qui nous accompagnent et qui nous rappellent que nous sommes vivants même dans la tourmente et le chagrin. Qu'un homme avait compris cela et nous a offert quelques notes de musique et de se sentir moins seul alors quand la tristesse d'une mélodie nous autorise à entendre, accueillir la nôtre de tristesse, et à la déposer dans la consonance de ce partage.
Erik Satie et Stéphanie Kalfon nous rappellent un essentiel : la préciosité de notre singularité et que chacun a sa partition à jouer. « Tous, nous avons tous une signature de vie. C'est elle qui vous rend singulier, à cause d'elle que les choses arrivent d'une certaine manière, et se répètent ou se déroulent selon une musique spéciale, identifiable, différente. Dès ses premières années, comme tout le monde, et tout en l'ignorant, Satie était entré dans sa tonalité ».
Le drame est dans l'ignorance de soi, de sa couleur, la mésestime laquelle dans un engrenage cruel pousse à l'isolement, et l'oubli de soi pour soi et par les autres…
Alors ce soir je remercie Stéphanie Kalfon : qu'elle n'ignore jamais la beauté de sa tonalité, de son unicité dans ce talent d'écriture, si remarquable, dans la poésie et la grâce de ce premier roman tellement intelligent… avec lequel en plus des mots elle nous donne à entendre une musique, une vie, les battements d'un coeur créateur.
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« On n'envie jamais les gens tristes. On les remarque. On s'assied loin, ravis de mesurer les kilomètres d'immunité qui nous tiennent à l'abri les uns des autres. » Dès ces premières lignes, on comprend que Stéphanie Kalfon ne va pas se contenter de retracer la vie d'Erik Satie, mais dépeindre une atmosphère, un cheminement, tenter d'expliquer le mystère qui entoure encore aujourd'hui ce compositeur et pianiste à nul autre pareil.
Pour cela, elle va faire fi de la chronologie, commencer par nous présenter «le petit homme hors norme» en mai 1901, alors qu'il a 35 ans, qu'il chemine à pied de Paris à Arcueil parce qu'il n'a pas les moyens de faire autrement pour regagner cette chambre de la rue Cauchy où règne un chaos indescriptible, entre deux pianos qui ne sont plus en état de marche et… quatorze parapluies. Arcueil rime avec cercueil.
Il se retrouve dans la misère après avoir perdu les siens, s'être fâché avec le tout-Paris de la musique, délaissé ses amis et Montmartre où il avait pu, sous l'aile protectrice de Rodolphe Salis, le patron du Chat noir, exercer son métier de gymnopédiste.
Car « depuis toujours il promène sa partition interne hors des musiques à la mode. Taillé pour l'exil, lui se fiche pas mal des « Périmés » et de l'Académie. Ses contemporains se sont embarqués sur un vieux bateau « modern style » et prennent l'eau jusqu'au bout des mâts. Son embarcation à lui, c'est le bout de ses mains. Tout ce qu'elles peuvent dire sans un mot, à leur façon. D'une manière si inimitable qu'elle retient l'oreille de l'Assemblée, elle étonne. »
Au fil de courts chapitres, il sera alors temps de remonter le temps, celui de l'enfance et déjà, de la mort qui rôde. À six ans, sa mère meurt. Avec son frère Conrad il retourne à Honfleur chez ses grands-parents. Mais sa grand-mère meurt est retrouvée à son tout morte sur la plage. Voilà les deux frères de retour à Paris. Erik y apprend le piano, entre au Conservatoire, mais ne tarde pas à refuser des règles qu'il juge désuètes. Il est renvoyé et, aussi curieux que cela puisse paraître, décide alors d'intégrer un régiment d'infanterie.
Bien entendu, il va vite constater que l'armée n'est pas faite pour lui et se fait réformer en se promenant poitrine nue dans le froid hivernal. Suivront les années montmartroises et la rencontre avec les poètes, les peintres, les musiciens parmi lesquels Claude Debussy tiendra sans doute un rôle majeur, entre fascination et rivalité. Non décidément, il reste en perpétuel décalage dans un monde qui est pourtant en train d'entrer dans la modernité. Après l'exposition universelle, le XXe siècle apparaît, celui du jazz et du coca-cola. Celui des gymnopédies et celui des trois morceaux en forme de poire aussi. Car le génie de Satie ne sera vraiment reconnu qu'après sa mort.
En lisant Stéphanie Kalfon, comment ne pas vous suggérer d'écouter en fond sonore cette musique si originale ? En (re)découvrant l'homme, vous (re)découvrez ainsi les principales oeuvres d'Erik Satie. Vous verrez alors que le petit homme seul méritait cet hommage sensible, baigné de mélancolie.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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C'est avec plaisir que je suis partie à la découverte d'Erik SATIE, ce compositeur né à la fin du XIXème siècle, sous la plume d'une toute jeune écrivaine, Stéphanie KALFON.

Erik SATIE fait partie de ces enfants que l'on qualifierait aujourd'hui de différents. Pas dans le rythme, un comble pour un futur musicien. Il n'a que 5 ans lorsque sa petite soeur Diane décède, il va vivre toute sa vie dans une profonde tristesse. Son frère Conrad ne suffira pas à lui faire oublier sa peine. du Conservatoire, il sera rejeté. Engagé dans l'Armée, il ne tiendra pas plus de 6 mois. La seule lueur d'espoir viendra de sa relation d'amitié entretenue avec Claude DEBUSSY. Saura-t-elle lui faire oublier sa condition ? Rien n'est moins sûr !

La lecture de ce roman m'a profondément attristée.

Tout d'abord, je crois que ce qui a suscité mon empathie, c'est l'immense solitude et l'état de dépression dans lequel on le découvre en 1901, il n'a alors que 35 ans, il vit à Arcueil, rue Cauchy. C'est l'expression de ce mal-être, de cette incompréhension du monde qui m'a troublée. Claude DEBUSSY avait su repérer chez lui son incapacité à s'intégrer dans la société qui était la sienne, il disait de lui qu'il était : "Un égaré dans ce siècle".

C'est aussi le profond isolement dans lequel sombre cet homme dont le talent sera reconnu bien après sa mort qui m'a fait réfléchir à la condition humaine et aux conséquences d'une mise à l'écart, d'une exclusion !

"Quand les gens vous oublient sans raison, c'est indescriptible. Cela devrait être interdit par la démocratie. Ils vous laissent une fuite dans le coeur, comme un sifflement. On appelle ça les acouphènes. Pour les musiciens, ce n'est pas de chance." P. 110

L'immense chagrin qui envahit Erik SATIE trouve sa source dès les premières années de son enfance avec le décès de sa petite soeur. Mais très vite, ce sont aussi sa mère et sa grand-mère qui décéderont. La vie du compositeur sera marquée par toutes ces femmes sorties de sa vie familiale prématurément et qui ne cesseront de le hanter plus tard.

"Tous, nous avons tous une signature de vie. C'est elle qui vous rend singulier, à cause d'elle que les choses arrivent d'une certaine manière, et se répètent ou se déroulent selon une musique spéciale, identifiable, différente." P. 93

Outre ces deuils successifs que l'enfant va avoir à surmonter, c'est aussi une forme d'éducation qui va contribuer à sa destruction. A cette époque-là, les enfants sont traités sans ménagement et les humiliations qu'il va vivre laisseront une empreinte indélébile au plus profond de son âme.

"Les vexations furent si injustes dans son coeur d'enfant qu'elles continuent de le menacer le long des âges. Ils ont fait de lui un être défait, un être de ruine." P. 131

En terminant ce roman, je ressens comme un sentiment de colère face à ce gâchis, gâchis humain bien sûr, aucun être ne mérite de vivre sa vie dans ces conditions, gâchis artistique aussi. Quand j'écoute Allegro, sa toute 1ère oeuvre, ou bien Valse-Ballet ou encore Fantaisie-Ballet, je ne peux me résigner au fait qu'il ait pu être blâmé pour sa virtuosité.

Stéphanie KALFON nous livre une biographie particulièrement teintée par la mélancolie du personnage, de celle qui ne permet pas à un artiste d'exprimer sa propre personnalité :

"La tristesse, souvent, fait de vous un être faux, une caricature." P. 158

Pour m'aider à refermer ce roman avec un brin de légèreté, j'aime à m'interroger sur la vie d'Erik SATIE s'il était né à l'aube du XXIème siècle...
Lien : http://tlivrestarts.over-blo..
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critiques presse (2)
LeMonde
17 mars 2017
Prose scandée, style élégant, Stéphanie Kalfon retrace, dans son premier roman, l’existence en zig-zag du génial musicien, se plaçant à hauteur de sa solitude.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeFigaro
02 mars 2017
Une dérive romanesque qui évoque le calvaire de l'artiste après sa rupture avec le peintre Suzanne Valadon.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (54) Voir plus Ajouter une citation
Erik a de nouveau changé de déguisement. Il a troqué son « look Chat Noir » pour un costume bureaucratique, qui lui donne l'allure unique. Chapeau melon. Binocle. Pardessus noir. Veston sombre. Pantalon étriqué. Guêtres immaculées . Et pour finir : un parapluie qu'il protège dès qu'il pleut, de peur de le mouiller. Le tout est volontairement mal adapté à sa taille. C'est fait exprès. Erik a l'air d'un directeur des pompes funèbres. Il tient à rester une provocation ambulante envers tous les conformismes et les bourgeois.
Page 143
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Ce mois d'août, un casse-tête est présenté aux autorités : un nommé Bidault, condamné à mort pour l'assassinat d'un jardinier, doit être exécuté dans la capitale, mai son ne sait où le guillotiner. La prison de la Roquette est démolie, jadis c'était ici qu'on dressait la Veuve. On cherche une solution. On évoque la Place Saint-Jacques, mais les riverains protestent : ils ne veulent pas voir ça. On envisage alors de percer une porte dans le mur de la prison de la Santé et d'exécuter le condamné dans la rue, mais les gens ne veulent pas voir ça. Le condamné est encombrant. Finalement le président Loubet remet la solution à plus tard en graciant Bidault.
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Erik Satie était-il fou ?... C'est une grande question de sa vie, une grande tristesse logée au fond d'un malentendu insoluble entre lui et le siècle. À quoi sa voix répond, déçue, dans un murmure : « Tantôt ils font de moi un fou, tantôt ils me représentent comme un être doux d'une platitude qui n'a d'égale que la leur.
Peut-être se trompent-ils.
Et cela me fit une grosse peine. »

(Fin du livre)
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La vie c'est... papillonner. Et nous envoyons paître le bon Dieu et le diable, avec tous ceux qui nous grondent à l’intérieur ? C'est chic, c'est alcoolique. Demain n'arrivera pas ! Nous sortons du temps puisque nous sommes ensemble. On a le droit d'être qui on veut, personne ne nous regarde, nobody, on peut s'entortiller d'anonymat comme des momies, méconnaissables, tu peux être là-dessous maintenant « Music ! » c'est merveilleux ?
Page 135
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Avec sa bande, il préfère rêver que vivre. Car ça lui est plus difficile de faire la conversation que d'inventer une harmonie. Le quotidien l'éprouve, le harasse. Le réel est terrifiant, il revient le hanter, un vrai boomerang...
Page 84
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Videos de Stéphanie Kalfon (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Stéphanie Kalfon
Le libraire Gérard Collard vous propose sa sélection de livre de la semaine :
La Grande Escapade de Jean-Philippe Blondel aux éditions Buchet Chastel https://www.lagriffenoire.com/1010927-romans--la-grande-escapade.html
Les parapluies d?Erik Satie de Stéphanie Kalfon aux éditions Folio https://www.lagriffenoire.com/128129-divers-litterature-les-parapluies-d-erik-satie.html
Trop de morts au pays des merveilles de Morgan Audic aux éditions du Rouergue https://www.lagriffenoire.com/1016962-nouveautes-polar-trop-de-morts-au-pays-des-merveilles.html
Un petit coup de jeune de Thierry Bizot aux éditions Seuil https://www.lagriffenoire.com/1009382-divers-litterature-un-petit-coup-de-jeune.html
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