AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Georges-Michel Sarotte (Traducteur)
EAN : 9782714440983
480 pages
Belfond (21/04/2005)
3.58/5   45 notes
Résumé :
Dans la farouche Angleterre du XIVe siècle, une noble veuve a bien peu de ressources pour subvenir à ses besoins, comme va cruellement le découvrir lady Kathryn de Blackingham. Livrée à elle-même depuis la mort de son mari, celle-ci est prête à tout pour conserver ses terres et assurer l'avenir de ses deux fils. Aussi, pour maintenir de bonnes relations avec le clergé, accorde-t-elle l'hospitalité à Finn, un enlumineur engagé par le monastère voisin. Très vite, lady... >Voir plus
Que lire après La dame de BlackinghamVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Il y a longtemps que je n'étais pas allée faire un tour Moyen-âge -hormis en zappant sur les chaînes détenues par Saint-Vincent Bolloré ou en tombant sur les propos d'un certain polémiste en train de vendre son livre ou de briguer l'Elysée, on ne sait pas trop- , et cela me manquait un peu. Heureusement "La Dame de Blackingham" m'a offert l'occasion d'y retourner pour mon plus grand plaisir.

Direction l'Angleterre, donc, et le quatorzième siècle.

Nous sommes en l'an de grâce 1379.
Lady Kathryn, veuve de fraîche date, administre tant bien que mal le domaine de Blackingham que son époux tenait de son père à elle. Pour cette femme d'apparence un peu froide, un peu hautaine, la tâche n'a rien d'aisée. Entre l'intendant du domaine qui refuse de se soumettre à l'autorité d'une femme, le clergé qui ne cesse de la taxer jusqu'à l'étrangler, le shérif qui veut la contraindre à l'épouser (le consente... quoi?) afin de s'emparer de ses biens, elle ne s'en sort pas, pas vraiment. C'est à peine si elle peut compter sur ses fils, des jumeaux encore adolescents aussi différents l'un que l'autre que possible: quant Alfred est le digne fils de son père, jouisseur et violent, Colin, lui, est doux comme un agneau et passe son temps sur son luth quand il ne prie pas.
Finn est un enlumineur renommé. Il arrive à Norwich sur les ordres de l'abbé de Broomholm qui, souhaitant voir sa bibliothèque posséder un fleuron aussi beau que celui de Kells, requiert ses services pour enluminer l'évangile de Saint-Jean. Comme il est nanti de sa fille, seize ans et des yeux à se damner, il ne peut loger à l'abbaye... Moyennant finance, l'abbé entreprend donc de les loger à Blackingham.
Comme il fallait s'y attendre, c'est là que les ennuis commencent d'autant qu'aux intrigues personnelles des personnages - haine et jalousie, amours interdites- viennent s'ajouter les soubresauts de la grande Histoire, les querelles politiques, les bouleversements religieux, l'intolérance et la foi, l'âpreté de la vie des serfs qui ne mangent pas toujours à leur faim et celle des femmes aussi, la soif de pouvoir et la cruauté des prélats de l'Eglise, les écrits de John Wycliffe, ce méconnu précurseur de la Réforme...

Il en ressort un roman historique dans la plus pure tradition, mêlant personnages fictifs et personnages historiques, grands et petits événements et c'est absolument passionnant. Impossible de lâcher le roman avant de l'avoir terminé tant on est happé par ce qu'il conte, tant on se captive pour ce qui arrive aux personnages qui ont le bon goût d'être parfaitement imparfaits en ce qui concerne les premiers rôles et très attachants pour ce qui est des seconds rôles. Je pense à Mi-Tom, à Magda, à Agnès.
Par ailleurs, en sus de son aspect purement romanesque, "La Dame de Blackingham" est un texte rigoureux, documenté qui donne à voir avec beaucoup de clarté une période historique complexe et troublée, qui ressort par exemple de l'oubli la figure intrigante, fascinante même de Julienne de Norwich (première femme de lettres à avoir écrit en langue "vulgaire", l'anglais ici) ou un penseur comme Wycliffe tout en nous immergeant avec talent dans la vie quotidienne de celles et ceux qui firent leur époque.

Certes, les histoires d'amour sont peut-être un peu attendues et on n'échappe pas à quelques clichés, surtout vis-à-vis des antagonistes de l'histoire, mais l'intrigue se défend et se défend bien: pas de mièvrerie à l'horizon, beaucoup d'amertume et de désenchantement et une fin... comme je les aime.
Commenter  J’apprécie          130
Roman de Brenda Vantrease.

Kathryn est veuve du seigneur Roderick de Blackingham. Seule avec ses deux fils Alfred et Colin, elle dispute son domaine à l'Eglise et au Roi. Quand l'enlumineur Finn s'installe chez elle, elle découvre l'amour et le bonheur. Mais Finn traîne un passé obscur. Et c'est lui qu'on accuse du meurtre d'un prêtre au service de l'évêque. Des êtres très différents se côtoient dans la quête de la vérité: l'anachorète Juliette, le nain Mi-Tom, la servante Magda au don si particulier. Amour, vérité et trahison se mêlent dans cette intrigue médiévale.

Le Moyen Âge est une période qui se prête vraiment aux mystères et aux enquêtes. Ce que j'ai particulièrement apprécié, c'est la trame historique et la masse de détails, parfaitement intégrés au récit, sans que celui-ci ne prenne une coloration documentaire. L'histoire se déroule habilement, et la fin est surprenante.
Commenter  J’apprécie          50
J'ai apprécié cette histoire qui nous plonge dans le Moyen-âge anglais.
On y suit principalement les destins d'une riche veuve et de ses fils. L'auteur nous plonge dans cette époque troublée et rend parfaitement bien les us et coutumes du XIVe siècle.
J'ai trouvé ce livre bien écrit, riche en rebondissements.
Toutefois, je pense que le déluge incessant de malheurs arrivant aux personnage fait perdre en crédibilité et j'ai fini par me détacher des personnages.
Commenter  J’apprécie          50
On découvre la vie quotidienne d'un château, les métiers d'autrefois sur fond de problème de religion. à l'époque de Wycliffe et des Lollards sont les membres ou sympathisants d'un mouvement de contestation religieuse et sociale apparu en Angleterre au XIV e siècle. (précurseurs des calvinistes, luthériens et anglicans).L
Commenter  J’apprécie          60
Quel destin que celui de Lady Kathryn !
Cela commence assez bien pour elle mais tout se détraque et elle perd tout (l'auteur n'y est pas allé de main mort !). C'est vraiment tragique.

J'ai eu du mal à comprendre son personnage; elle se jette dans les bras de l'enlumineur, elle fait tout pour ses serfs mais elle reste la Dame de Blackingham au-dessus des manants. On sent bien la différence entre les deux milieux, elle nous le fait sentir en tout cas.
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Norwich, Est-Anglie
Juin 1379

Un. Deux. Trois... Combien de coups allaient sonner ? Suant et soufflant, Mi-Tom se rendait au marché de Norwich. Il regardait le soleil en plissant les yeux et comptait. Douze coups appelaient les moines à sexte. Il les imagina, vêtus de leurs soutanes noires, le bras passé dans la manche opposée, marchant en silence, deux par deux, pour participer aux prières de midi. Longue file sinuant sans bruit le long de la galerie du cloître, telle une anguille fendant les eaux marécageuses des marais où il habitait. Mi-Tom n'aurait pour rien au monde échangé son sanctuaire d'osier et de roseau pour leurs magnifiques bâtiments de pierre froide.
La route était poudreuse et le soleil lui chauffait le dos. Il hâta le pas. S'il ne se pressait pas, le marché du jeudi serait terminé avant qu'il ait eu le temps d'arriver. Jeudi, Thursday, le jour de Thor, comme disait Mi-Tom : le jour du tonnerre. Il aimait les anciens noms que chantaient les contes de son enfance, qui se passaient à l'époque où les Danois combattaient le bon roi Alfred pour s'emparer de l'Anglie. Certains contes regorgeaient de massacres mais aussi d'hommes vail­lants. Tous des héros. Forts et hardis.
Et de haute taille.
Mi-Tom n'avait jamais rencontré de vrais héros. Les moines affirmaient qu'il n'en existait que dans les vieux chants des bardes. En tout cas, ils ne vivaient sûrement pas dans l'Angleterre d'Edouard III. Edouard était-il toujours roi ? Il demanderait au marché.
Il avait quitté les plaines marécageuses dès l'aube, ses paniers d'osier sur le dos, et sur la route défoncée allant de Saint-Edmund à Norwich il avait dû braver l'habituelle foule des pèlerins, voleurs et autres gueux. Ses grosses et courtes jambes de nain s'activaient tant et plus pour lui permettre d'arriver au marché hebdomadaire avant midi, les crampes l'avertissant qu'elles n'en pouvaient plus.
Commenter  J’apprécie          20
Comme toujours quand il était fatigué, il se mit à douter du sens de sa mission. Était-ce l'orgueil, l'arrogance intellectuelle et non Dieu qui l'incitait à entreprendre une tâche aussi colossale ? Ou avait-il été simplement poussé sur cette voie périlleuse par les machinations de Jean de Gand, duc de Lancastre ? S'apprêtant à gagner un royaume, le duc ne souhaitait pas en partager les richesses avec une Église cupide. Mais ce n'était pas un péché, se persuadait Wycliffe, d'accepter la protection d'un tel homme s'ils pouvaient, ensemble, briser la tyrannie des prêtres, des évêques et des archevêques. Si Jean de Gand agissait pour son propre compte, John Wycliffe, lui, œuvrait pour le salut de l'âme de l'Angleterre.
Commenter  J’apprécie          10
Ils étaient assis devant la planche à hacher. Finn dégustait son gobelet de poiré tandis qu'Agnès plumait deux oies avant de les embrocher pour les faire rôtir.Un vent frais soufflant de la mer du Nord dissipait la chaleur qui s'était accumulée dans la pièce. La fumée, dégagée par la tourbe brûlant en permanence dans la cheminée de pierre, se mêlait à l'odeur de la potée montant du chaudron de métal, où Agnès faisait mijoter des os de boeuf, de l'orge et des poireaux. Elle avait toujours un bol de bouillon ou une galette d'avoine à offrir à un vilain ou à un mendiant affamé, à quiconque apparaissait sur le seuil.
Commenter  J’apprécie          00
Le Seigneur est une mère parfaite qui porte à un nombre infini d'enfants un amour infini.
Commenter  J’apprécie          30

autres livres classés : roman historiqueVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Autres livres de Brenda Vantrease (1) Voir plus

Lecteurs (123) Voir plus



Quiz Voir plus

Jésus qui est-il ?

Jésus était-il vraiment Juif ?

Oui
Non
Plutôt Zen
Catholique

10 questions
1832 lecteurs ont répondu
Thèmes : christianisme , religion , bibleCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..