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EAN : 9782715260467
216 pages
Le Mercure de France (05/01/2023)
3.85/5   44 notes
Résumé :
C’est par hasard, à la faveur d’un documentaire, que Jeanne découvre Jack Preger : un homme hors du commun, fermier au pays de Galles devenu médecin sur le tard. Il arpente les bidonvilles de Calcutta et soigne sans relâche les plus démunis.
La jeune femme part alors en Inde, décidée à écrire un livre avec lui. Mais le vieil homme n’a aucune envie de se confier.
Pendant ce temps, en France, sa mère se bat de toutes ses forces contre la maladie. Pourquo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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De l'institut Gustave Roussy, où sa mère vit ses derniers mois, à Calcutta où elle suit à la trace un médecin qui tente de venir en aide aux plus démunis, Jeanne Pham Tran retrace cet épisode de sa vie, où les émotions et les sentiments abondent.

Tout ce qui concerne l'histoire de la maladie de sa mère incite à l'empathie, et l'on ne peut qu'apprécier le courage de cette femme au parcours digne de louanges. Cependant c'est le parcours de toute personne atteinte de ce type de pathologie et la dignité en plus ou en moins n'y change pas grand chose.

C'est certainement la partie consacrée à la reconstitution du parcours du médecin gallois qui est la plus étonnante. Personnalité hors du commun, cet homme qui a commencé par végéter au fin fond du pays de Galles dans une ferme isolée et improductive, a su réinventer sa vie et reprendre des études pour accomplir son destin. le personnage est sympathique C'est son travail de journaliste qui l'a amenée à s'intéresser à cet être bougon, qui a vécu mille vies, et qui finit par céder au quasi harcèlement de la jeune femme.



Avis en demi-teinte donc pour ce récit certes romanesque, mais surtout autobiographique.
On peut reconnaitre des qualités à l'écriture, on passe sur les quelques erreurs sur l'interprétation de certaines scènes à l'hôpital, l'importance est sans doute le ressenti plus que l'exactitude.

Au total une lecture qui laissera sans doute peu de traces dans ma mémoire.

216 pages Mercure de France 5 janvier 2023

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Jeanne Pham Tran aime sa mère qui lutte depuis sept ans contre un cancer, et ses deux soeurs qui travaillent dans l'humanitaire. Elle est éditrice en banlieue parisienne, mais un jour, après avoir vu un reportage sur Jack Preger, elle décide de tout quitter pour aller à la rencontre de cet homme âgé.

Elle le voit comme un héros des temps modernes. A l'issue d'Oxford, il est devenu agriculteur, puis a repris après plusieurs années ses études, pour enfin devenir médecin de rue au Bangladesh puis à Calcutta. Cependant, même les grands hommes ont des fissures, comme pour lui la paternité. Jeanne Pham Tran va le suivre pour comprendre son engagement et se chercher elle-même.

Dans ce voyage entre l'Inde et l'Institut de cancérologie Gustave Roussy, elle va se construire, comme sa mère et comme Jack, à partir « de rage et de lumière ».

La médecine de rue est mise en valeur dans sa proximité avec l'éducation, l'hygiène et le lien social. L'accompagnement de fin de vie est présenté sans jugement des proches qui se relaient pour continuer à voir la beauté de la vie.

L'écriture, fluide, est parfaitement adaptée à ce cycle de questionnements et pousse à ralentir. En revanche, il est étonnant de qualifier cette oeuvre de premier roman dans le sens où il n'existe pas de côté fictionnel, mais qu'il s'agit plutôt d'une description et d'une analyse réussie du vécu de l'autrice de Paris à Calcutta.
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Jeanne nous raconte ici la tempête ayant succédé à l'annonce de la grave maladie de sa mère.
Voulant échapper à la souffrance de cette dernière, car il est insupportable de voir ceux qu'on aime souffrir, elle profite de son ébahissement envers Jack, un être incomparable, à la fois plein d'humanité et détestable, dont elle a fait la connaissance au cinéma, pour fuir en Inde où il pratique encore à 87 ans la médecine de rue. Un roman dont les deux histoires se croisent et se recoupent. La maladie, les chimiothérapies, les soeurs qui soutiennent et remplacent auprès d'une maman d'un côté et, de l'autre l'aide humanitaire, un homme difficilement atteignable se livrant par à coups, qui permet à la narratrice de prendre du recul face aux difficultés que vit sa famille. Un roman plutôt agréable à lire même si j'ai parfois eu du mal à comprendre les motivations de l'autrice de partir si loin lors des derniers instants de sa mère. Mais peut-être en avait-elle besoin pour survivre elle-même. de belles envolées poétiques et des héros humains et attachants.
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De rage et de lumière
Jeanne Pham Tran
roman
Mercure de France, 2023, 204 p


C'est un roman étonnant, écrit avec retenue et une grande élégance. Une jeune femme, la narratrice, se rend à Calcutta pour interviewer un homme hors du commun -elle l'a découvert à travers un documentaire, le Docteur Jack - alors que sa mère se meurt à l'hôpital d'un cancer à 59 ans. Avant de partir, elle a comme demandé à sa psychologue l'autorisation de le faire, et sa psychologue lui a dit que ses soeurs prendraient le relais. Ses soeurs travaillent dans l'humanitaire, elle non, elle est dans l'édition. A-t-elle le coeur sec ? s'interroge-t-elle. Elle est dans la quête d'elle-même, elle que son père a quittée avec ses soeurs et sa mère. Que fuit-elle ?
A Calcutta, elle trouve celui qu'elle est venue voir, Jack Preger, un homme grincheux et entier, qui pratique la street medicine. C'est un Juif orthodoxe, venant d'un milieu de petits commerçants, qui a fait de brillantes études à Oxford, et s'est établi comme fermier au pays de Galles dans un endroit inhospitalier, battu des vents. Sa femme ne s'y est pas adaptée, et en est partie avec leur fils. Il a poursuivi son travail dans cette ferme trop grande et trop isolée, où le curé lui envoie d'anciens prisonniers pour l'aider et que Jack assiste dans leur réinsertion sociale ; il s'est rapproché d'une jeune femme venue y travailler, mais elle est partie elle aussi. Il a éprouvé une immense solitude, et dans son désarroi a reçu la visite du Paraclet -qui n'existe pas chez les Juifs- qui lui a enjoint de faire des études de médecine.
Il a fait ses premières armes de médecin au Bangladesh, reste marqué par tant de souffrance et de misère chez les réfugiés faméliques. En Inde, il se bat pour que l'hygiène soit partout, et que les enfants puissent aller à l'école. Ce qui frappe chez lui, c'est l'attention qu'il porte aux autres. Son regard est puissant. Il voit ce qu'on ne voit pas, ou ce qui ne se voit. Il agit sans se soucier du résultat, sans attendre de récompense, une philosophie, songe la narratrice, qui pourrait venir de la Bhagavad Gîtâ.Il n'est pas tendre avec l'institution religieuse, trop limitée, elle qui ne soigne pas et ne fait qu'accompagner les malades. Aussi est-il réservé à l'égard de mère Teresa à propos de qui on l'interroge au moment où se fait son dossier en vue d'une béatification.
Mais Jack ressent qu'il a raté sa vie, qu'il est un mauvais père, il a quatre enfants, mais c'est plus fort que lui, il doit soigner les plus humbles. Jack ne sait pas dire non plus aux gens qu'il les aime.
Grâce à cette rencontre, la narratrice vit de façon intense la relation avec sa mère. Elle découvre qu'elle est catholique. Elle sait l'amour qu'elle voue à la beauté et lui promet sur son lit de mort d'entourer sa vie de beauté. La narratrice reçoit et écoute ces leçons de vie. Elle se rend compte qu'elle veut écrire sur la part invisible de Jack. Celui-ci et sa mère deviennent ses héros, des saints presque, mais en tenant compte que tous deux ne sont que des hommes, avec leurs faiblesses.
le lecteur apprend aussi sur l'Inde, pays surpeuplé où la misère est énorme, où les gens se résignent à leur sort sans énervement, pas comme à Paris. Il circule avec la narratrice dans des dédales de rues bruyantes, dans des bidonvilles. IL s'étonne de ce marchand de fruits, et l'admire, qui fait don d'une banane à la narratrice.
C'est un beau roman, discret, qui nous fait descendre en nous-même et nous rend plus fort.
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« Parfois on ne choisit pas sa vie. C'est elle qui choisit pour nous. »

Ce roman est l'histoire de deux êtres parfois, souvent pris de vertige intérieur ; "c'est une descente au plus profond de soi, un mélange de questionnement, de fugue, d'émerveillements, une envie de se laisser happer par l'inconnu". C'est le rapprochement entre deux tempéraments et deux êtres pudiques que rien ne prédestiné à s'entendre, à se comprendre.
Il y a Jeanne. Avec ses deux soeurs, elle doit accompagner sa mère dans les derniers mois de sa vie. Alors, après des mois éprouvants, elle décide de partir à Calcutta à la rencontre de Jack, un médecin des rues, un vieil original de 87 ans qui ne veut pas la voir. Est-ce vraiment lui qu'elle vient voir? Ou fuit-elle la chambre d'hôpital où chaque jour sa mère maigrit un peu plus?

Avec Jack, tout d'abord fermier puis médecin, nous découvrons une conversion spirituelle du judaïsme au catholicisme et une reconversion professionnelle de la ferme à la médecine. Mais c'est aussi l'histoire d'un homme et de son rapport à la mort : Shoah, Gernos, Bangladesh. Certes c'est la rencontre avec un sauveur, un héros mais aussi celle avec un père qui n'a pas su être père.

Ce roman d'atmosphère est tout en retenue, sans voyeurisme, rythmé par le difficile chemin de l'apprivoisement de deux êtres à un tournant de leur vie.
A découvrir !
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critiques presse (2)
OuestFrance
11 avril 2023
Alors que sa mère se bat à Paris contre un cancer, Jeanne Pham Tran choisit d’aller à Calcutta à la rencontre d’un médecin des rues. Elle le raconte dans De rage et de lumière.
Lire la critique sur le site : OuestFrance
LeSoir
03 mars 2023
Dans « De rage et de lumière », Jeanne Pham Tran tisse des liens entre Jack, qui soigne les plus pauvres en Inde, et sa mère, qui se meurt à Paris, et dévoile la beauté des âmes.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Pour cesser d'avoir peur et de souffrir de la mort, il faut accueillir ce qui change, le considérer comme un élément du Tout, un passage vers autre chose, pas une fin absolue.
Nous sommes en voyage perpétuel sur cette bonne terre, nous allons dans une direction que nous ne connaissons pas encore, la vie comme la mort sont des découvertes de contrées inconnues. Des aventures.
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Prendre soin de la beauté. De quelle beauté parlait-elle ? Comment peut-on encore employer ce terme alors que nous sommes témoins des injustices, de la vio-lence, de l'enlaidissement du monde? Comment peut-elle penser à la beauté dans cet état de souffrance et d'épuisement ?
Avec quelle ardeur et quelle grâce elle se bat. Je me demande d'où lui viennent cette force d'âme, cette façon de rester si attentive aux autres, sans jamais céder au cynisme ni à la haine. Elle s'est armée de bonté comme d'autres s'arment de colère. Elle s'est élevée. De rage et de lumière.
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On dit souvent en psychanalyse que le couple forme un troisième personnage, en sus des deux protagonistes déjà en jeu. Ce personnage fictif peut aussi bien être une version améliorée qu’une version dégradée des deux êtres.
Dans le cas de nos parents, c’était hélas la deuxième option qui avait prévalu.
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Nous sommes en voyage perpétuel sur cette bonne terre, nous allons dans une direction que nous ne connaissons pas encore, la vie comme la mort sont des découvertes de contrées inconnues. Des aventures.
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Et j’ai compris que cette urgence à chercher partout la beauté qui habitait notre mère avait quelque chose à voir avec la proximité de la mort. Fallait-il recueillir la beauté, s’en abreuver, pour repousser la mort ? Ou bien nous la confier, nous l’offrir, dans toute son abondance, avant de partir ? Ou, comme le laboureur de La Fontaine, nous transmettre une philosophie, un état d’esprit, une disposition : pour voir la beauté, il faut être attentif à ce qui nous entoure, il faut savoir regarder. Peut-être est-ce de cette générosité du regard que surgit l’émerveillement. De cette minutieuse attention aux autres, à l’univers, jaillissait la beauté. Elle venait du cœur.
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Videos de Jeanne Pham Tran (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jeanne Pham Tran
Jeanne Pham Tran vous présente son ouvrage "De rage et de lumière" aux éditions Mercure de France. Rentrée littéraire janvier 2023.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2671011/jeanne-pham-tran-de-rage-et-de-lumiere
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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