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Rémi Cassaigne (Traducteur)
EAN : 9782330171940
192 pages
Actes Sud (02/11/2022)
3.66/5   51 notes
Résumé :
Lorsque son ami d'enfance Magnus l'invite au cirque, le quotidien d'un homme solitaire et maniaque est sur le point de basculer. Pendant un tour de magie, Magnus disparaît pour ne plus jamais réapparaître. Le narrateur innommé se retrouve alors malgré lui lancé dans une quête absurde mais non sans profondeur où ses propres démons l'attendent au tournant.
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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" Nous essayons de créer de l'ordre,a fini par dire Jallo.Mais la nature,c'est le chaos.Tu sais ce que Shakespeare a dit ?
-Non
-" le monde entier est un cirque" !
- " Un théâtre", plutôt ? ai-je corrigé.
Jallo a balayé l'air d'un geste impatient.
-On s'en fout,c'est la même chose.En tout cas,c'était ce qu'il voulait dire...

Le protagoniste est un être solitaire, aux rituels immuables, comme classer et reclasser sans fin son importante collection de vinyles.Il a peu d'amis mais ne semble pas en souffrir.Un soir, Magnus,un copain qu'il voit très peu l'invite au cirque et il accepte son invitation un peu à contrecoeur. Sur place,lors d'un numéro de magie,son copain disparaît. Sa quête pour le retrouver va le confronter à son passé douloureux ,ses angoisses existentielles, comme un miroir tendu qui lui renvoie une image fantomatique et troublante.
Troublant,ce roman l'est assurément qui flirte avec le fantastique pour mieux interroger la psyché du personnage. Qui est-il, que cache son comportement, quelles étrangetés le définissent ?

Toutes ces interrogations flottent dans l'air et m'ont enveloppée dans un brouillard pénétrant qui a du mal à se dissiper...
Je ne sais pas si il faut comprendre le tour de magie ou accepter l'illusion.Un peu des deux sans doute...
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Après la découverte de l'auteur avec le roman « La pièce », fort apprécié, je me suis procurée son petit dernier « Le cirque ». Une histoire d'amitié, de magie, un peu de fantastique et d'angoisse, les ingrédients sont présents pour un moment de lecture divertissant.

Derrière le côté absurde et mystérieux et une ambiance proche d'un songe, se cache un personnage tiraillé entre le désir de se fondre dans la société et le rejet de cette même société qui ne lui apporte rien. Tout jeune déjà, le protagoniste se sent différent des autres et tente de se faire accepter par les jeunes de son âge. Mais, on ne peut forcer la nature et ses tentatives se soldent par des échecs successifs et une plongée encore plus profonde dans les méandres de son esprit et dans sa passion pour la musique.
Adulte, il revoit son seul ami d'enfance, Magnus, et l'accompagne au cirque. Lors d'un numéro de magie dans lequel Magnus souhaite participer, celui-ci disparaît pour ne plus revenir. L'ami ne cessera de le chercher. le retrouvera-t-il ? Je vous laisse le découvrir car la fin fut pour moi une réelle surprise.

Encore un petit livre brillant, intelligent, qui va bien au-delà d'une simple histoire de disparition.

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Un nouveau roman qui ne déroge pas à la règle que s'est fixée Karlsson : cultiver l'art de l'absurde, de la chute et un goût certain pour les personnages disruptifs. Tout ce dont je raffole (dans les livres) !

Plus le temps passe et plus j'apprécie les récits qui se révèlent à la fois « méchamment drôles et drôlement tristes » (comme le dit si bien @Ingannmic), et beaucoup plus engagés qu'on pourrait le penser à première vue.

J'aime le regard décalé et perçant que cet auteur suédois porte sur notre société et ses travers modernes. Son nouveau « héros » est encore une fois un personnage tragi-comique mémorable : un de ceux qui résistent à tout ou bien un de ceux à qui tout résiste ? Ca se discute...

C'est un livre splendide dans sa façon jusqu'au-boutiste d'envisager l'art comme une valeur refuge en ces temps incertains.

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Imaginez. Vous êtes tranquille chez vous à réorganiser votre collection de disques (potentiellement, vous avez raté une vocation de bibliothécaire #jdcjdr) et à vous interroger sur Coldplay (peut-on vraiment lier une amitié avec quelqu'un qui écoute Fix you ?) quand un ami, enfin un copain, plutôt un camarade, vous propose d'aller au cirque avec lui. Oui, au cirque. Si vous êtes bibliothécaire, votre passion pour le classement vous poussera à dire non. Sinon, vous voilà embarqué dans une drôle d'histoire. Parce que le copain en question participera à un numéro... et passera littéralement de l'autre côté du miroir.

Encore une fois avec Jonas Karlsson, le décalage et l'absurde sont à l'honneur. On ne sait pas bien sur quel pied danser. On avance dans une ville, qui donne une ambiance trouble à l'histoire. On ne sait pas bien qui est qui, entre tous ses personnages. Est-ce que certains ne seraient pas comme des doubles maléfiques ? Des amis imaginaires ? Des constructions mentales ? Est-ce que tout ça existe ? Finalement qui suis-je ? Où vais-je ? Dans quel état j'erre ? (On revient toujours au rangement.)
On découvre assez vite que les amitiés adolescentes disent beaucoup. Que l'appartenance à un groupe nous définit. L'école. le style de musique. Ici, deux groupes. Les fans de hard rock. Et les fans de synthé. Ces derniers étant les cibles idéales pour les premiers.

Encore une fois, Jonas Karlsson par le décalage et l'absurde ne parle que de nos sociétés, des rapports qui se lient entre nous dans ce monde occidental qui crée sa propre violence. La violence des rapports sociaux qui commence dès l'école comme un rite de passage.
C'est grinçant. Ça ne donne pas une grande image de l'humanité. Ce serait plus long qu'on ne supporterait pas ce miroir. J'ai sûrement préféré La Facture, moins alambiqué. Mais le Cirque a un côté plus noir. Comme si Hammett avait croisé Kafka.

Découvert grâce au hasard d'une programmation Jonas Karlsson est un auteur que j'ai très envie de suivre. Il ne me reste plus qu'à ranger son livre dans ma bibliothèque. Et peut-être revoir intégralement le classement de mes disques en évitant soigneusement Fix You de Coldplay.
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Après une lecture hermétique et devenant de plus en plus pesante au fil des pages, au bout d'une quarantaine de celles ci, je me dis, allons chercher un peu plus de renseignements sur ce Jonas Karlsson afin éventuellement selon ce que je trouverai, d'y voir un peu plus clair.Bien m'en prit. Jonas Karlsson se définit comme étant un écrivain de l'absurde.
La facture, un quidam reçoit une note salée de la part de l'état, c'est la contribution de celui ci ( l'état ) pour le bonheur de celui là ( le quidam ). Autre absurdité, la pièce, un collègue de travail on ne peut plus antipathique se ressource en énergie que je suppose malfaisante, dans une pièce près de son bureau, qu'il est seul à connaître et qui de fait n'existe pas.Ici, la narrateur est à la recherche de son ami Magnus. Ensemble ils étaient allés assister à un spectacle de cirque. Choisi pour un numéro de magie de disparition, Magnus disparaît effectivement.
Cela évoque illico presto Kafka, exemple le procès, absurdité de base, je ne sais plus qui n'a rien fait mais il est tout de même arrêté et la machine judiciaire se met implacablement en route. Idem la métamorphose, postulat de base, mutation génétique ( je plaisante ), et la suite très logique. Ps, il s'agit d'une illustration du raisonnement paranoïaque, raisonnement juste mais partant d'une base fausse. le résultat sera donc faux.
Karlsson, aura t il le même talent rouleau compresseur de Kafka, et que veut il montrer via cette absurdité ?Page 56. Après avoir inséré Lotte Lenya et Ute Lemper à côté de Kurt Weil, je suis resté planté là, un vieux Madness dans une main et un single de Starsailor de 2003 dans l'autre. Toujours pas de solution pour les Sex Pistols et Andy Hull.
Et ainsi de suite.Le cirque est truffé de références musicales de ce type, c'est que le narrateur est fan, passe son temps à écouter des auteurs que je ne connais ni d'Eve ni d'Adam sauf deux trois noms et à ranger ses cd ou vinyles en les déplaçant afin de regrouper au mieux tel un autiste je ne sais qui avec quoi.
Hic, si cela plaira aux amateurs éclairés, les ignares éteints ne pourront prendre leur mal qu'en patience.Le cirque, une histoire loufoque dont la fin se devine aisément si l'on veut bien ramasser les petits cailloux que sème Magnus dans la deuxième moitié du livre..
Le rouleau compresseur kafkaïen manque de poids mais on s'aplatit quand même face à un écrivain qui sort de l'ordinaire littéraire. Excusez moi pour cette phrase qui ne mène pas loin.
Pesante au début, une fois compris le comment du pourquoi, la lecture s'allège, devient prenante et la subtilité se substitue à l'hermétisme initial.Y a t il un sens à tout cela. Cela me rappelle le discours des psy face aux premiers walkmans, disant que cela allait couper du monde leurs adeptes. Prolongations actuelles lorsque je vois des smartphonaddicts venir en face de moi sur le même trottoir me demandant s'ils vont me percuter ou ces couples dans un café chacun rivé à son écran plutôt que de se parler, bref ne se parler qu'à soi même, est ce une bonne chose ?Est ce cela, Karlsson, dénoncer un danger d'enfermement au dépend des échanges qui font exister l'autre ?Aimant bien à les citer, quand à la dernière phrase du cirque, je préfère ne pas vous l'écrire, elle n'en vaut pas la peine. Quand au titre, le cirque, je me dis, encore un qui a une piètre image du monde.
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critiques presse (1)
LeMonde
04 novembre 2022
Ce livre est un tour de magie. Un de ceux qui, les applaudissements passés, laissent le spectateur flottant, rêveur, ne sachant ce qu’il préfère, connaître le truc ou rester dans l’illusion.
Lire la critique sur le site : LeMonde

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