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Première neige sur le mont Fuji est un recueil de six nouvelles compilées aléatoirement par la traductrice Cécile Sakai.
On y retrouve l'écriture délicate et poétique de Kawabata et son art de l'ellipse. Tout n'est pas dit, les sentiments sont à peine effleurés et certains comportements des personnages peuvent laisser le lecteur occidental, peu versé dans la psyché japonaise, perplexe. S'ajoute à cela une petite touche fantastique qui, encore une fois, pour qui ne connaît pas les légendes nippones, est assez déconcertante.
La première nouvelle qui donne son titre à l'ouvrage est la plus émouvante. Elle raconte les retrouvailles de deux amants séparés par la guerre. le temps d'une nuit dans une station thermale au pied du mont Fuji, ils s'apportent un certain réconfort, eux qui ont été blessés par les aléas de la vie, de la mort et de la guerre.
La mort est d'ailleurs très présente dans le recueil, ainsi que l'empreinte que laissent les disparus chez les vivants. Là, on touche aux traditions et croyances japonaises et Kawabata nous laisse sur le bord du chemin.
Bref, ces nouvelles sont étonnantes mais souvent incompréhensibles. Restent la beauté de l'écriture de Kawabata et l'immersion dans les paysages japonais, toujours joliment décrits par l'auteur.
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Beaucoup de difficultés pour entrer dans ces récits. Sentiment de déjà vu, d'incomplétude. Si j'ai bien compris, il s'agit de textes éparpillés retrouvés et assemblés de manière aléatoire par la traductrice. On retrouve bien sûr le monde de Kawabata, ses interrogations existentielles à travers les situations de ses personnages. le quotidien, les sentiments sont analysés de manière quasiment chirurgicale. Mais je n'ai pas accroché.
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Sentiment étrange à lecture de ces six nouvelles d'Yasunraki Kawabata. Sentiment d'inachevé.
Sentiment étrange mais totalement explicable du fait de mon inculture japonaise. L'inachevé est une notion dont l'accès relève ,pour nous occidentaux, d'un exercice, d'une auto discipline.
L'inachevé, l'incomplet, l'imparfait,... nous n'assimilons pas cette notion.
Nous remplissons, nous clôturons, nous cadrons, nous remplissons à ras bord et le plus souvent jusqu'au ras le bol, nous encerclons, nous terminons, bien ou mal il nous faut écrire le mot fin.
La culture japonaise a totalement maîtrise cette notion d'inachevé. On peut le voir dans le respect du geste lors de la restauration par exemple d'un objet abîmé, détérioré.
On le répare mais on met un point d'honneur à rendre visible, à rendre lisible le passé de l'objet.
La beauté est dans ce qui est et non dans ce que nous voulons qu'il soit.
C'est comme si il ne fallait jamais fermer la porte.
Nous occidentaux, nous grimons, masquons, effaçons toute trace. Comme si rien ne s'était passé.
La culture japonaise c'est tout le contraire. Impermanence, imperfection, inachevé font totalement partie de la notion du beau.
L'arbre en fleurs, l'arbre vert , l'art rouille, l'arbre nu. Mais tout est processus. Impossible de comprendre la beauté de la fleur si on ne sait pas saisir celle de la neige. Il faut accepter l'ensemble, le tout, accepter la branche brisée si on accepte le passage du cerf. Accepter ce que raconte cette branche pour entendre tout ce que le cerf a à lui répondre.
Peut être est ce que la culture japonaise porte elle en elle l'acceptation. La forme la plus sereine d'une certaine compréhension.
En tout cas c'est une lecture du monde où chaque chose qui se referme s'ouvre automatiquement sur un nouvel espace. Comme une immense mécanique spatiale où rien ne s'arrête jamais. Ne s'achève jamais mais change, évolue continuellement.
La Chine serait Souffle, le Japon serait mouvement.
Vu sous cet angle, la lecture devient intelligible pour moi. Si j'accepte cette notion, ces nouvelles trouvent leur rythme, si j'accepte que la roue tourne, tout s'accorde. Je n'abandonne rien, je ne laisse rien, je ne quitte rien, j'avance et je découvre. le fait lui même porte son avenir. Ce qui est , est parce qu'il fut, et parce qu'il fut, il sera.
L'horloge du monde que personne ne peut arrêter.
Je ne sais si cette technique d'analyse est la bonne, mais je sais que c'est en ayant cette notion à l'esprit que j'ai pu entendre tomber, pour la première fois, la neige sur le Mont Fuji.

Astrid Shriqui Garain
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Première neige sur le mont Fuji regroupe six nouvelles de Yasunari Kawabata. Elles nécessitent un effort, une interprétation. Il n'y aurait pas l'écriture à la fois si poétique et si précise du prix Nobel de littérature 1968, je serais passée complètement à côté.

Première neige sur le mont Fuji
Jirô et Ukado viennent de se retrouver, par hasard, et passent un moment ensemble. Entre eux, une histoire ancienne, mais lourde, si lourde. Un texte mélancolique, un peu étrange, comme un morceau charnière dans la vie des personnages. Mais qu'advient-il d'eux ensuite ?

En silence

Un écrivain rend visite à son maître qui ne peut plus parler.
La fille d'Ômiya Akifusa semble comprendre ce qu'il veut. Une curieuse journée pour le narrateur qui ne peut s'empêcher de parler. Un fantôme serait-il un meilleur interlocuteur ? Plus de questions que de réponses dans cette nouvelle.

Terre natale
Terre natale est la nouvelle la plus étrange du recueil. Il faut un effort pour comprendre ou interpréter ce texte.

Gouttes de pluie
Des enfants jouent, des femmes parlent. Cette nouvelle aussi semble inachevée.

Une rangée d'arbres
Quelquefois, on remarque quelque chose d'un peu étrange sans avoir, jamais, la moindre explication. C'est ce qui arrive à cette famille japonaise.

La jeune fille et son odeur
Un couple avec une sensible différence d'âge, il a vingt-cinq ans, elle en a dix-sept. Un tout petit temps de leur vie, juste assez pour apprendre à les connaître.

Lien : https://dequoilire.com/premi..
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Ce recueil de nouvelles non original puisque composé il y a quelques années seulement par la traductrice française de Kawabata, Cécile Sakai, est un condensé de l'art du récit court de ce géant de la littérature. Qui mieux que Kawabata sait exprimer l'âme japonaise ?
Dans ces récits, on est frappé par la concision, l'absence d'action ou presque. Des personnages souvent vieillissants réfléchissent, se souviennent, dialoguent pudiquement et sobrement avec des êtres chers sur des petites choses de la vie, ressentent le temps qui passe, contemplent la nature...Parfois, les fantômes du passé, une femme autrefois aimée, l'horreur de la guerre et la perte d'un enfant, le parfum maternel remontent à la surface pour susciter un moment de rêverie....A moins que ce ne soit l'inamovible et majestueux Mont Fuji, ou la fragilité d'une feuille de Ginkgo une fois l'automne venu ?
On sent une nostalgie devant un monde ancien qui s'éteint peu à peu, mais pas de larmes ici, le temps s'écoule, il faut respecter cet ordonnancement naturel et universel des choses.
Ces nouvelles si simples dans leur contenu semblent pourtant dire toute la vie, et la mort aussi. C'est sans doute pour cela qu'elles font forte impression malgré l'absence d'intrigue et de chute, une apparence inachevée.
On peut ne pas accrocher pour ces raisons, mais c'est aussi une belle porte d'entrée pour appréhender un peu mieux la mentalité nippone.
Mention spéciale au premier texte, le plus consistant en taille et en émotion sans doute, qui a d'ailleurs donné son nom au recueil, Première neige sur le Mont Fuji.
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Ce recueil de nouvelles inédites et éparses, parfois juste des notes de l'écrivain, n'est pas représentatif de la littérature japonaise à moins d'être viscéralement imprégné de la culture, du mode de pensées, du sens des non-dit !

J'imagine qu'il y a un sens à chacun de ces textes, peut-être Kawabata voulait il en faire quelque chose de plus développé mais tels quels je suis restée hermétique à leur signification ainsi qu'à la poésie signalée par d'autres lecteurs.

Si ce n'est pour le Challenge Solidaire jamais je n'aurais choisi de lire ces nouvelles dont j'étais certaine qu'elles ne me “parleraient” pas !

Challenge MULTI-DEFIS 2021
Challenge RIQUIQUI 2021
Challenge SOLIDAIRE 2021
Challenge ATOUT PRIX 2021
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Six nouvelles de ce maître de la littérature nous sont offertes dans ce recueil. Nouvelles écrites entre 1952 et 1960 entre 'le grondement de la montagne' et 'les belles endormies'. Kawabata à 53 ans lorsqu'il écrit la première de ces nouvelles. La première est éponyme au recueil.

"Sept ou huit ans auparavant, Utako et Jirô s'étaient aimés, puis elle avait épousé un autre homme, dont elle venait récemment de divorcer. Aujourd'hui, elle partait avec Jirô pour un voyage à Hakone. Un voyage lourd d'arrière-pensées."

L'histoire d'un amour de jeunesse, de souvenirs, de leur séparation à cause de la guerre. Lors de cette rencontre proposée par Jirô, Ils essaient de se redécouvrir, Utako semble prête à revivre ses premièrs amours. Jirô quant à lui est plutôt tourné vers son passé, et celle qu'il redécouvre fait renaitre des sentiments indicibles. "Un instant, Jirô découvrit l'éclat de sa chair, puis détourna les yeux. Il fut frappé par la beauté de cette blancheur. Utako s'immergea dans l'eau jusqu'au cou, et resta ainsi immobile.
Regardant du même côté, Jirô observait les fleurs blanches de lespédèze qui ployaient dessus le rocher le plus proche de la fenêtre de la salle de bain. "

La première neige sur le mont Fuji préfigure la blancheur du corps de la femme et des fleurs, blancheur est il alors synonyme de pureté, "Ce ne sont pas des nuages, c'est bien de la neige" , est ce une réalité, un mirage du aux nuages ?

Nous faisons également face à la maladie et la vieillesse (la mort) dans la nouvelle 'En silence' ou l'écrivain ne peut plus écrire, ni parler. Il se retrouve confronté à une solitude pesante entouré de sa fille.

Nous retrouvons les thèmes de prédilection des autres oeuvres de Kawabata dans cette courte nouvelle. Dans ce couple qui se retrouve, une atmosphère de sensualité se dégage : Il rappelle les belles endormies par son atmosphère. Cette sensualité naissante est aussi présente dans "la jeune fille et son odeur", ou les souvenirs refluent à l'odeur corporelle. ce qui lui donne une saveur identique à celle de la fameuse madeleine de Proust.

Six nouvelles de toute beauté, grâce à un style dépouillé, en quelques mots tout est dit. tout est ressenti, les phrases éveillent nos sens avec délicatesse de façon indicible.
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C'est le quatrième ouvrage que je lis de Kawabata.
Après "les belles endormies", la danseuse d'Izu, et "pays de neige", que j'ai particulièrement aimé, ce recueil de six nouvelles est de nouveau un enchantement.
Nous y retrouvons l'écriture sensuelle et poétique de cet auteur, sa sensibilité et sa subtilité.Tout est dans la suggestion.
La nature, l'amour, la vieillesse, la mort sont les thèmes de ces nouvelles où priment l'émotion, la mélancolie.
Les mots expriment le beau.
J'ai particulièrement apprécié la nouvelle qui donne son nom au livre, ainsi que "la jeune fille et son odeur".
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Première approche, pour moi, d'un des maîtres de la littérature japonaise, Yasunari Kawabata, avec ce recueil de six nouvelles inédites rassemblées de manière aléatoire par la traductrice Cécile Sakai.

Ces courtes histoires aux titres poétiques et évocateurs ont été écrites entre 1952 et 1960 soit quelques années après la fin de la guerre que l'auteur évoque à plusieurs reprises insistant sur les douleurs et les traumatismes vécus. Textes simples et poétiques, écriture sensible tout en douceur et délicatesse, l'auteur capte avec mélancolie et réalisme des tranches de vie, des souvenirs, des fantômes du passé. Il invite le lecteur à la contemplation et la méditation tout en dépeignant les valeurs et les principes de la société japonaise.

J'ai bien aimé la première nouvelle qui donne son titre au recueil. Il s'agit des retrouvailles furtives entre un homme et une femme qui se sont beaucoup aimés dans le passé et dont les destins ont été bouleversés par la deuxième guerre mondiale. Des non-dits, des sentiments diffus voire opposés, et surtout beaucoup de mélancolie et de poésie dans la contemplation du Mont Fuji.

Les autres nouvelles ne m'ont pas vraiment enthousiasmée, certaines m'ont laissée totalement de marbre, ennui ou incompréhension ? Malgré la beauté de l'écriture, je n'ai pas réussi à me laisser emporter par les différentes histoires racontées. Ce livre est donc, pour moi, une déception.
Vite lu et vite oublié.
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Une lecture sympathique au goût d'inachevé.
Le recueil est composé de 6 nouvelles dont le thème commun est le passé qui s'éteint.
A travers un amour de jeunesse douloureux à composer au présent, le déclin dû à la vieillesse ou encore le souvenir de petits détails dans le quotidien, l'auteur pousse le lecteur à la contemplation de ce qui aurait pu être et non ce qui fut.

Cette sensation est bien retranscrite en particulier dans la nouvelle dont est tiré le titre du recueil. Première Neige sur le Mont Fudgi nous raconte les souvenirs d'un couple, séparé pendant la guerre et dont chacun a fait sa vie de son côté. Ils se retrouvent par hasard sur le quai d'une gare et décident de passer un peu de temps ensemble au pied du Mont Fudgi alors que la première neige vient de tomber. J'ai beaucoup aimé cette histoire où le présent ne parvient pas à recoller les morceaux du passé. Les non-dits et la nostalgie d'un passé qui n'a pas pu être sont évoqués avec pudeur et par petites touches qui font de ce récit un petit bijou.

L'écriture est très poétique et le style assez déconcertant sur l'ensemble du recueil. J'ai ressenti un sentiment d'inachevé dans ces textes, comme si la nostalgie ternissait le présent et que seuls les souvenirs demeuraient le refuge.

Assez déconcertant pour ma culture occidentale.
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